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Etre raisonnable, est-ce renoncer à tous ses désirs ?

Publié le 06/10/2013

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Sujets sur le désir Etre raisonnable, est-ce renoncer à tous ses désirs ? (Avec un exemple de parcours argumentatif) Introduction/problématique Etre raisonnable, c'est d'abord être doué de raison. Cette faculté permet au sujet humain de juger et de discerner le vrai du faux et le bien du mal. Elle comporte donc un double aspect : théorique, elle donne lieu à des jugements rationnels ; pratique, elle se traduit par des comportements raisonnables. En ce second sens, être, se montrer ou rester raisonnable, c'est agir en se fixant certaines limites et normes d'ordre moral. Etre déraisonnable, c'est au contraire se permettre quelque chose d'excessif, à la limite c'est tout se permettre et faire fi de toute limite. En quoi la raison impose-t-elle de renoncer, c'est-à-dire de nier et d'exclure volontairement, certaines tendances et désirs non conformes à ses principes ? Doit-on par principe considérer tout désir comme source d'irrationalité, et dans ce cas les rejeter tous, ou bien la raison doit-elle se donner pour tâche de procéder à un tri, une sélection et même une hiérarchie des désirs, qui conduiraient à en assouvir certains et à renoncer à d'autres ? Mais alors sur quel fondement une telle activité critique, au sens étymologique de discernement et de distinction, peut-elle se construire ? 1/ L'approche rationnelle du désir et sa critique Cf. Platon : le désir est lié au manque (le Banquet) et ne peut être assouvi (le tonneau des Danaïdes du Gorgias). Il vient de et conduit à la souffrance. Cf. Schopenhauer : vivre c'est souffrir et le désir est la cause principale de souffrance dans l'existence. Il faut y renoncer pour atteindre un état d'extinction du désir (Nirvana). Cf. Les sagesses orientales et les formes d'ascétisme Cf. La critique chrétienne de la concupiscence et du désir comme péché (St Paul) 2/ La classification rationnelle des désirs et non leur rejet systématique Cf. Epicure : le quadruple remède. Voir le cours. 3/ La raison ne commande ni de s'abandonner à tous ses désirs, ni de les assouvir tous, mais de chercher le moyen de vivre en accord avec notre nature pour affirmer la puissance d'exister présente en chaque être humain. Cf. Stoïcisme : vivre en conformité avec notre nature et avec l'ordre du monde. Changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde. Cf. Spinoza : le désir comme puissance et la critique des passions tristes. Accomplir tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie ? Introduction/problématique L'opinion commune semble laisser croire qu'être heureux c'est pouvoir accomplir tous ses désirs, en présupposant qu'être libre et heureux c'est faire tout ce que l'on veut et ne connaître ni obstacle ni frustration. L'image des dieux grecs perpétuellement heureux semble pourtant bien peu correspondre à la réalité de la vie humaine, qui offre le spectacle des souffrances et des déboires des individus livrés aux conséquences de leurs excès en tous genres. Si ne pas accomplir un désir est vécu comme frustrant et désagréable, tout désir doit-il par principe être assouvi ou accompli ? Peut-on raisonnablement et légitimement avoir pour attitude d'accomplir tout désir quel qu'il soit ? Dans le cas contraire, comme déterminer ce qu'il est bon ou non de faire ? Y a-t-il un critère d'ordre moral ou éthique qui permette, sans rejeter tout désir, d'éviter d'assouvir les plus nuisibles et les plus destructeurs d'entre eux ? Vous pouvez vous appuyer sur le plan de la précédente dissertation (ci-dessus) pour construire une argumentation originale et informée. De même, pour les sujets qui suivent, la structure du cours peut servir à approfondir les problématiques proposées (ce sont des exemples). Sujets sur la vérité, l'interprétation et la démonstration La vérité n'est-elle qu'une affaire d'interprétation ? N'y a-t-il de vérité que démontrable ? Introduction/problématique L'expérience que chacun fait du discours et des échanges conduit à penser que sur nombre de questions, on ne peut dégager une vérité univoque, universelle et incontestable. On en déduit parfois que toutes les opinions portées sur un même sujet (par exemple historique, moral ou politique) sont équivalentes et ne relèvent finalement que de manières différentes mais toutes légitimes de concevoir une même chose. Pourtant, si je dis que 2+2=4 ou qu'il fait nuit en ce moment si (c'est le cas), j'énonce une vérité qui n'est pas le produit d'une interprétation subjective, mais l'expression d'un accord entre mon discours et la réalité. La forme démonstrative du discours scientifique constitue le modèle de la vérité rationnelle, mais est-il le seul valable ? Peut-on démontrer rationnellement toute vérité ou bien faut-il distinguer des ordres et des types de vérité ? Ne faut-il pas considérer la vérité elle-même comme une interprétation et comme indémontrable (on ne peut la définir sans présupposer que sa définition même est vraie )? L'étude de texte exige un travail approfondi et personnel d'explicitation et de définition. Nous donnons ici des pistes générales de lecture des deux textes. Textes sur le désir et le bonheur Texte d'Aristote Problème : Le bonheur consiste-t-il simplement, comme le veut l'opinion commune, à s'amuser et à se distraire sans fin (au double sens de finalité et de terme = concept-clé ici) ? Thèse de l'auteur : Le bonheur n'est pas dans le jeu ou l'amusement, mais dans la vie conforme à la vertu, à la fois sérieuse et appliquée à s'accomplir par la partie la plus élevée de notre être, l'âme intellective. Structure : L 1 à 6 : absurdité et stérilité de la vie fondée sur l'amusement, qui est un moyen et non une fin, comme le bonheur. L 6 à 9 : l'amusement est lié au repos, qui est un besoin et un moyen, et non une fin comme le bonheur. L 9-fin : la vie heureuse est la vie sérieuse et vertueuse, qui est la forme la plus élevée d'existence que l'homme puisse atteindre et qui est à elle-même sa propre fin. Texte d'Epicure Problème : Fonder le bonheur sur le plaisir comme fin ultime, est-ce nécessairement vivre sans vertu ni sagesse ( = 2 concepts centraux ici) ? Thèse de l'auteur : Le bonheur ne repose pas sur la recherche du plaisir sans limite et la licence, qui conduisent à la douleur de l'âme et du corps, mais il consiste en une vie guidée par la sagesse, la vertu et la raison, qui constitue le plaisir le plus élevé qu'on puisse atteindre. Structure : L 1 à 9 : l'opposition entre des plaisirs sans limité fondés sur l'ignorance et sur l'opinion fausse et le plaisir comme fin conforme à la raison. L 9-fin : la vie heureuse est fondée sur la sagesse et la vertu.

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