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herodias

Publié le 30/10/2014

Extrait du document

Vers le commentaire composé Vous montrerez comment dans ce texte se mêlent la sensualité et l'inquiétude en analysant d'abord l'univers exotique puis en étudiant la sensualité de la danse. Plan de l'introduction : Mettre en contexte l'?uvre : situer le texte, ses caractéristiques (genre, registre), mouvement littéraire, circonstance d'écriture. Objectif : informer et accrocher Exposer la problématique : présenter ce que le commentaire veut mettre en évidence du texte. Annoncer le plan. Développement 1.un univers exotique Un narrateur médusé Un exotique affolant Aux connotations morbides 2.Une danse sensuelle Qui éveille tous les sens Danse qui dessine un portrait charnel Une femme envoûtante jusqu'à la mort Plan de la conclusion Bilan : résumer l'analyse menée dans le développement Elargissement final : jugement personnel qui élargit la réflexion. Rapprocher le texte d'autres ?uvres ou d'autres auteurs. « Une jeune fille venait d'entrer???ses pieds n'arrêtaient pas. » Flaubert écrit dans un contexte personnel difficile Trois contes. Parmi ceux-ci se trouve Hérodias qui est celui qu'il préfère. On retrouve dans ce récit les fastes et les particularités des civilisations orientales, déjà rencontrés dans Salammbô. Le passage étudié se situe presque à la fin du conte, au terme d'une journée historique au cours de laquelle l'auteur nous montre des passions et des événements sur lesquels les acteurs du drame ont peu de prise. L'extrait nous présente la danse d'une jeune fille, qui n'est autre que Salommé, la belle-fille d'Hérode. Danse au terme de laquelle on sait qu'elle réclamera la tête de Jean-Baptiste. Développement 1-un univers exotique Un narrateur médusé La scène est décrite en focalisation externe au travers d'un narrateur omniscient Le personnage qui a du mal à fixer son regard pour organiser la description (cf.1) affiche peut-être aussi sa volonté de ne pas fixer la danseuse et surtout pas son regard, comme s'il craignait d'être envoûté. Bien que ne sachant pas où se situe la scène le lecteur est aussitôt transporté ds un univers exotique, évoquant pour lui les contes des mille et une nuits. Cela passe tout d'abord par la jeune fille voilée ?l.2 qui suggère une danseuse orientale. Et dont l'apparition suscitent surprise et admiration. L'imparfait de description installe le texte dans une lenteur qui renvoie à celle de la danse sensuelle et langoureuse. Un exotique affolant Des mandragores (l284) Flûtes, gringras Des voiles qui cachent et révèlent Manière indolente Le choix du terme « crotales » (l. 12 et 18) renforce le côté exotique en suggérant des pays lointains. Aux connotations morbides Le choix du terme « crotales » (l. 12 et 18) Le terme « crotale » fait aussi référence à un serpent venimeux dont la blessure peut être mortelle. La danseuse elle-même connote la mort au travers de la blancheur de sa peau (l. 4) qui peut être perçue comme une blancheur cadavérique, ou encore par l'adjectif « immobile » (l.24) ce qui est assez surprenant pour une danseuse en action. L 'Orient qui fascine peut alors devenir l'Orient qui inquiète, d'autant que la mort est suggérée à diverses reprises : l. 15 par le biais de l'âme qui s'envole  au travers de la comparaison ; l. 17 par l'adjectif « funèbres » ; l. 21 par le verbe « mourir ». Ainsi l'Orient enchanteur et magique des mille et une nuits revêt ici un aspect inquiétant, à la fois occulté et accentué par la sensualité de la danse. 2-Une danse sensuelle Qui éveille tous les sens La danse à laquelle on assiste est évocatrice et rappelle celle des danseuses du ventre , orientales : l 21 à 25.les mots reins, taille, ventre, seins L'ouïe est sollicitée au travers d'instruments l. 13 et 17 qui suggèrent une musique langoureuse. Le champ lexical du vêtement renvoie à des matières et à des couleurs évocatrices, à la fois douces (soie, duvet) et transparentes (voiles). La syntaxe est aussi au service de cette lenteur. Les nombreuses virgules qui séparent les différents groupes du 2ème § suggèrent un rythme lent et régulier. Celui-ci se retrouve ds le dernier § où les prop. indépendantes juxtaposées restituent le mouvement chaloupé effectué par la danseuse. Danse qui dessine un portrait charnel Celui du corps humain, très riche, nous permet d'imaginer une jeune fille charmante et envoûtante. Le portrait ne suit pas une progression, il explore toutes les parties du corps en une série d'aller/retour comme pour ne pas en perdre une partie. Les 3 comparaisons du 4ème § font ressortir la grâce et la légèreté du personnage et de sa danse. La métaphore des lignes 301 (la houle) rend très explicite le mouvement du corps. Une femme envoûtante jusqu'à la mort : la femme fatale La jeune fille qui danse semble maîtriser parfaitement cet art, comme s'il s'agissait d'une activité habituelle. Cette activité est souvent associée par cliché, aux femmes orientales. Le côté femme fatale est visible dans l'indétermination de son mime (pleur-caresse), elle est insaisissable. Espoir et accablement. Appelaient s'enfuir. Antithèses Association du vocabulaire plaisir et douleur Accablement espoir, langueur, pleurer, mourir dans sa caresse (= jouissance) De son visage immobile se dégage la détermination et peut-être une certaine domination sur les hommes. Elle semble éprise de liberté : l294. L'évocation du serpent par le biais du nom « crotale » suggère aussi la fascination, l'envoûtement en faisant penser aux charmeurs de serpents. Ici c'est la danseuse qui charme son public. Mais cette danseuse est accompagnée par la mort : l.295 Sachant qu'il s'agit de Salomé, on en conclut bien sûr que c'est de la mort de Jean-Baptiste qu'il est question ici. Au spectacle sensuel va succéder un spectacle plus macabre suggéré par l'opposition « visage immobile » / pieds dansants, préfiguration : celui d'une tête décapitée sur un plateau d'argent. Et cette tête résulte de la volonté d'une femme et de son pouvoir sur un homme : Salomé et Hérode. Note : Psyché : Aphrodite jalouse demande à Eros de la rendre amoureuse d'un homme laid. Mais Eros tombe amoureux d'elle. Elle n'avait le droit de le voir que la nuit. Curieuse elle a voulu le voir Aphrodite la punit en la réduisant en esclavage. Zeus la libère et la donne à Eros. Flaubert revisite ici le thème de la femme fatale à travers le personnage de Salomé et sa danse des sept voiles. Le texte parle à nos sens : la vue, l'ouïe et le toucher sont sollicités rendant ainsi cette danse très sensuelle. Mais l'ombre de la mort plane dans ce décor exotique dans lequel le lecteur perd tous ses repères, prisonnier lui aussi de cette femme à la beauté troublante et au pouvoir de séduction infini.

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