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Texte de Sénèque sur la vieillesse et la mort

Publié le 30/11/2015

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TOUSSAINTmercredi 23 septembre 2015 PAUL TS1 Philosophie A) Comprendre le texte 1) Sénèque s’adresse à un vieillard et lui dit : « tu meurs prématurément ». Dans quelles circonstances dit-on généralement de quelqu’un qu’il est mort prématurément ? Il est possible d’interpréter la mort prématurée de plusieurs manières. Lorsqu’une personne meurt, il est fréquent d’entendre des gens de son entourage dire qu’il est mort prématurément même si cette personne avait un certain âge. Cependant un inconnu ne l’aurait certainement pas dit du fait de son regard extérieur à la situation, il aurait seulement vu la mort d’un vieillard. Prenons pour illustrer un vieillard ayant une liste de choses à accomplir avant de mourir. Si ce vieillard vient à mourir les gens qui le connaissent bien, étant au courant de ces désirs, pourraient en arriver à dire que le vieil homme était mort prématurément alors que l’inconnu, comme nous l’avons dit, ne se serait pas dit que l’homme était parti trop tôt puisqu’il ignore tout de la vie passée et future du vieillard. Cette Idée que l’entourage seul puisse dire d’une personne qu’elle est partie prématurément peut aussi être mise en avant par le vide que le défunt laisse. En effet ce vide laissé peut être interprété comme un abandon, un départ prématuré du défunt envers les personnes restées en vie. Dans les esprits collectifs c’est souvent l’âge qui semble déterminer l’heure de la mort, or la mort d’un vieillard, aussi vieux soit il, peut être néanmoins qualifié de prématurée, à la condition que dans sa vie il n’ait pas accomplit tout ce qu’il souhaitait, ou qu’il n’en ait pas profité (pas d’un point de vue de la durée mais des « émotions » et de l’intensité de sa vie). 2) Sénèque distingue le temps perdu du temps bien employé. Faites un tableau à deux colonnes dans lesquelles vous énumèrerez les activités du temps perdu et celles du temps bien employé. temps perdu temps bien employé Selon Sénèque, le temps que l’on passe pour régler des soucis, des obligations que tout le monde rencontre au cours de sa vie (créancier, maitresse, client, roi) est du temps perdu. Le temps passé à affirmer son autorité et sa puissance (scènes de ménages, réprimandes aux esclaves), ou le temps passé pour faire plaisir à d’autre est aussi considéré par Sénèque comme du temps perdu. Nous perdons aussi beaucoup de temps à souffrir et guérir de maladies que l’on a créées, sans parler du temps que nous passons à simplement rien faire. Selon Sénèque, le temps qui serait bien employé serait celui que nous prenons pour planifier et réaliser des projets, pour que nos journées se déroulent selon nos décisions et notre volonté, dans la sérénité. Le temps que nous consacrons pour soi, pour réfléchir et méditer seul semble pour Sénèque la seule façon de bien employer le temps. 3) On parle aujourd’hui d’avoir DES loisirs pour désigner des activités divertissantes qui nous font plaisir, mais LE loisir est une notion antique plus fondamentale. En quoi cette notion de loisir est-elle utile pour comprendre le texte ? LE loisir vient du terme latin otium. C’est ce qui recouvre des formes et des significations dans le champ du temps libre. C'est le temps durant lequel une personne profite du repos pour s'adonner à la méditation, au loisir studieux. C'est aussi le temps de la retraite à l'issue d'une carrière publique ou privée, par opposition à la vie active, à la vie publique. C'est un temps, sporadique ou prolongé, de loisir personnel aux implications intellectuelles, vertueuses ou morales avec l'idée d'éloignement du quotidien, des affaires (negotium), et d'engagement dans des activités valorisant le développement artistique ou intellectuel (éloquence, écriture, philosophie). L'otium revêt une valeur particulière pour les hommes d'affaires, les diplomates, les philosophes ou les poètes. Sénèque loue les mérites de l'otium et le considère comme la caractéristique de l’homme vraiment libre, mais en ajoutant qu’il est bon de le consacrer à un rôle social ou politique dans la cité. La notion antique du loisir nous permet de comprendre plus aisément le texte puisqu’elle semble être la clef des pensés de Sénèque. Sénèque explique comment nous gaspillons notre temps. Pour lui, de nombreux hommes courent après des plaisirs illusoires et éphémères, au lieu de se consacrer à eux-mêmes. Sénèque explique que la vie des hommes comme celle du vieillard est extrêmement courte parce qu'elle manque du loisir. En apprenant et en pratiquant ce loisir ( donc une forme de méditation ou de sagesse), le sage peut construire sa vie de façon organisée et utile. B) Les enjeux du texte 4) On pourrait dire que Sénèque nous invite à « vivre chaque jour comme s’il était le dernier ». Quel sens précis donner à cette formule ? A quelle autre conception du bien-vivre cette formule s’oppose-t-elle ? Cette formule nous laisse penser qu’il faut donc profiter un maximum de toutes les secondes qu’il nous reste, de s’amuser et de profiter du monde. C’est ainsi une prise de conscience de la brièveté de la vie et du temps trop facilement gâcher pour des choses futiles. Ainsi, mettre comme limite a la vie la fin du jour permet une prise de conscience du temps qu’il reste et ainsi d’en faire un usage des plus utiles et malin. Cependant, à cette première conception du bien vivre vient s’opposer une seconde, légèrement différente. Cette conception se repose sur un profit du temps mais aussi et surtout sur une planification intelligente de celui-ci, pour ne pas le gaspiller aux choses futiles, mais plutôt pour le consacrer au loisir et par extension à une forme de sagesse. Nous n'avons pas trop peu de temps, mais nous en perdons beaucoup. La vie est assez longue : elle suffirait à l'accomplissement des plus grands projets et idées, si tous les moments en étaient bien employés. Mais quand elle s'est écoulée dans le plaisir et la futilité, sans que rien d'utile ne l’ait marquée, alors elle semble être passée trop vite. C) La thèse du texte 5) Expliquez cette phrase : « c’est en mortel que vous possédez tout, c’est en immortel que vous désirez tout ». Dans cette phrase, Sénèque oppose deux manières de vivre. Tout d’abord, vivre et penser en mortel, c'est-à-dire se consacrer au loisir, à réfléchir sur la vie et le temps, afin qu’aucun moment ne soit perdu pour des choses inutiles. D’autre part, il y a vivre est penser en immortel, sans se préoccuper du temps et donc le gaspiller et arriver a la fin de sa vie et se rendre compte que celle si fut courte, alors qu’elle a juste était mal employée. Penser en immortel conduit aussi à désirer une chose pour une autre et de ne jamais s'arrêter à un seul désir ce qui conduit à perdre le véritable sens de la vie. 6) Le texte de Sénèque reproche aux hommes de désirer comme s’ils étaient immortels. Cette critique concerne une propriété ou une caractéristique du désir. Laquelle ? A quelles conditions les hommes, qui sont des êtres mortels, peuvent-ils être heureux ? Les humains n'ont qu'un faux rapport au temps. Ils vivent comme s'ils étaient immortels, gaspillant un temps précieux à désirer des besoins inutiles, alors qu'ils devraient profiter de chaque seconde, car c'est là toute leur richesse. L'homme se comporte comme si il était maître de son existence et pouvait compter réaliser l'ensemble de ses projets et de ses désirs, car il se croit simplement immortel et ne prend pas conscience du temps qui n’est pas illimité. L'homme semble être heureux parce qu'il est capable de réfléchir aux conditions de son existence et de définir les projets intelligents, projets qui mettront à l'écart les éventualités ou variabilités de l'existence et lui permettront d'agir de façon confiante et assurée dans l'avenir. la thèse de Sénèque est donc qu'il serait plus assuré de vivre en considérant que le bonheur est toujours lié à l'instant présent, et aux maigres choses dont nous pouvons profiter, sans espérer être heureux, ou sans se réserver en pensant que le bonheur sera futur.

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