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Comment expliquer l'instabilité de la croissance ?

Publié le 12/09/2013

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  La croissance économique d'un pays ne suit pas, d'année en année, un rythme régulier. Elle connaît des périodes d'accélération et de ralentissement, voire de recul. Ces fluctuations économiques se constatent sur le long terme, et les économistes divergent sur les explications de cette instabilité de la croissance. Les politiques destinées à faire face à ces irrégularités présentent des instruments variés, qui comportent cependant des limites. 1. Le constat de l'irrégularité de la croissance économique • L'observation statistique a, depuis longtemps, mis en évidence l'instabilité de la croissance : à la fin du xixe et au début du xxe siècle, des économistes comme le Français C. Juglar ou le Russe N. Kondratiev ont mis en évidence des ondulations des variables économiques, et notamment du rythme de la production. On parle ainsi du cycle Juglar (d'une durée de huit à dix ans) ou du cycle Kondratiev (d'une durée de cinquante ans environ). Dans tous les cas, il s'agit de l'alternance de phases de forte croissance et de ralentissement économique, pouvant parfois déboucher sur une diminution de la production (dépression). • Sur la période de l'après-guerre, la France a ainsi connu une longue phase de croissance forte (les Trente Glorieuses entre 1945 et 1975) pendant laquelle le taux de croissance annuel moyen du PIB a été de l'ordre de 5 %. À cette phase a succédé une période de récession, marquée par un net ralentissement de la progression du PIB, analysé comme le retour d'une crise économique, situation que le monde avait déjà connue en 1929. La différence avec la Grande Dépression est que, depuis 1975, les années de baisse de production ont été peu nombreuses, la production sur longue période continuant à progresser, bien qu'à un rythme modeste. En 2009, cependant, dans le sillage de la crise financière ouverte en 2008, les pays développés ont connu des baisses sévères de leur PIB (− 2,7 % pour la France et − 6,3 % pour le Japon, par exemple). 2. Des fluctuations aux explic...

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Des fluctuations aux explications multiples • De nombreuses hypothèses ont été avancées par les économistes pour expliquer ces fluctuations de l'activité économique.

Ces différentes interprétations reflètent des clivages dans l'analyse des mécanismes de l'économie, clivages révélateurs de l'éventail théorique et idéologique de la science économique. • L'insuffisance de la demande : l'économiste britannique J.

M.

Keynes (1883-1946) a mis au coeur de son analyse de la crise l'insuffisance de la demande globale.

Pour lui, le ralentissement du rythme de la production s'explique par l'insuffisance de débouchés au niveau de la consommation des ménages et, par rebond, des achats de biens de production des entreprises, c'est-à-dire de l'investissement.

Appliquant son schéma à la crise de 1929, Keynes décrit le cercle vicieux qui alimente la crise : baisse de la demande globale → ralentissement de l'activité économique → montée du chômage et baisse des revenus → baisse de la demande, etc. • La crise de surproduction : l'analyse de Karl Marx (1818-1883) est bien antérieure à celle de Keynes et elle met en cause la logique même de l'accumulation des profits réalisés par les capitalistes, accumulation qui les amène à développer les capacités de production à un rythme supérieur aux capacités de débouchés de la consommation.

Ce décalage récurrent conduit à un retour régulier des crises de surproduction qui engendrent un chômage de masse aggravant la situation de surproduction.

Marx voit dans le retour cumulatif des crises un processus de destruction à terme des structures du capitalisme.

• Le choc d'offre de l'innovation : on désigne par l'expression "choc d'offre" les effets sur l'activité économique d'une transformation soudaine et importante d'une ou de plusieurs conditions de la production. L'économiste J.

Schumpeter (1883-1950) a développé une analyse des cycles et des crises économiques fondée sur l'irruption, à intervalles réguliers, d'innovations majeures révolutionnant les modes de production et de consommation.

Ce choc sur l'offre se traduit, dans un premier temps, par la fragilisation et l'élimination des structures vieillies et des produits obsolètes (situation de crise et accroissement du chômage) et provoque ensuite une phase de croissance dynamique au fur et à mesure que les effets de l'innovation se diffusent. • La crise pétrolière, un choc d'offre et de demande : la crise du milieu des années 1970 est souvent mise sur le compte de l'envolée des prix du pétrole (multiplication par 4 en quelques mois) en 1974, en raison de la. »

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