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Socialisation et Reproduction Sociale

Publié le 17/01/2015

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Socialisation et reproduction sociale Le rôle des instances de socialisation dans la reproduction des inégalités sociales DOCUMENT 1 : FEU SUR L'ECOLE, NI LE PROBLEME, NI LA SOLUTION Source : « Manière de voir » n° 131 - Octobre-novembre 2013 Renaud Lambert et Allan Popelard, géographe à l'Institut français de géopolitique, université Paris-VIII. http://www.monde-diplomatique.fr/mav/131/ http://www.monde-diplomatique.fr/mav/131/LAMBERT/49674 Extraits et montage Aux élèves qu'elle menace d'un pistolet, l'héroïne de La Journée de la jupe (1) offre un conseil : « Ne vous dites pas : "Mes problèmes, c'est la faute des autres !" » Le quotidien n'a rien d'aisé dans ce lycée qui cumule toutes les difficultés. Mais se révolter ne servira à rien, prévient-elle : « Votre seule chance, c'est de travailler à l'école. » Le système éducatif comme remède aux maux de la société ? L'idée rencontre un réel succès. [?] Régulièrement enrôlée dans la lutte contre le chômage, l'obésité ou l'« archaïsme » de populations hostiles aux « réformes », l'école bénéficie de surcroît d'un rare consensus idéologique. Elle constituerait le meilleur moyen de combattre les inégalités. Pour Sonia Bergerac, l'héroïne de La Journée de la jupe, il s'agirait même du « seul »? [?] Sait-on encore ce qu'on attend de l'école ? Qu'elle résolve les maux de la société, face auxquels les dirigeants politiques se disent impuissants ? Qu'elle fournisse aux entreprises des salariés « compétents » ? Ou, plus simplement, qu'elle se concentre sur sa mission initiale : former des citoyens critiques ? Aux yeux de l'éditorialiste américain Nicholas Kristof, cela ne fait aucun doute : la mesure qui, aux Etats-Unis comme ailleurs, contribuerait le plus à réduire les inégalités sociales serait d'« améliorer l'éducation ». Parmi les dirigeants politiques, les intellectuels en vue, les « experts » en tout genre qui peuplent les plateaux de télévision, l'analyse est largement partagée : les connaissances acquises sur les bancs de l'école offriraient le plus solide remblai pour combler le fossé séparant dominants et dominés. (1) Un film de Jean-Paul Lilienfeld (Arte, 2009) QUESTIONS 1.Quel(s) est (ou sont) le(s) rôle(s) attendu(s) de l'école ? 2.A quelle condition les élèves peuvent-ils connaître la réussite scolaire et sociale ? DOCUMENT 1 (SUITE) : FEU SUR L'ECOLE, LA REPRODUCTION DES INEGALITES Et si c'était tout le contraire ? Et si, plutôt que de les atténuer, le système d'enseignement contribuait à consolider les hiérarchies qui structurent la société ? « Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante. » L'observation de Karl Marx et Friedrich Engels pourrait s'appliquer à l'école, tant la méritocratie sur laquelle repose le système scolaire épouse les caractéristiques de la culture bourgeoise. Indépendamment des efforts et des convictions du personnel enseignant, cette institution masque les déterminants de la réussite : l'inégale répartition du capital économique, culturel et social. Et, au prétexte de promouvoir les « méritants », légitime une injustice. Car ce sont les fils et filles de bonne famille qui obtiennent les diplômes les mieux valorisés et qui accèdent aux positions de pouvoir. [?] Car, en l'état, l'école demeure le siège de la reproduction des inégalités, comme l'ont montré Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron : les projets de transformation sociale ne sauraient donc se priver de démonter un rouage social aussi central. QUESTIONS 1.Selon les auteurs du document, l'école contribue-t-elle à réduire les inégalités sociales ? 2.A priori, qu'en pensez-vous ? DOCUMENT 2 : CONDITIONS DE SCOLARISATION ET FACTEURS DE REUSSITE SOCIALE Source : Education & Formations n°82 (décembre 2012) http://www.ac-reims.fr/carep/documentation_ressources/DEPP_EetF_2012_82_Conditions_scolarisation_facteurs_reussite_scolaire_237325.pdf Extraits MESURER L'IMPORTANCE RELATIVE DES EFFETS PRIMAIRES ET SECONDAIRES DE L'ORIGINE SOCIALE??AU FIL DES PARCOURS SCOLAIRES ET A QUATRE DECENNIES DE DISTANCE Dans le système scolaire des années 1960, encore largement organisé en filières, seuls 59% des sortants d'école élémentaire entraient en classe de sixième. Parmi eux, 52% atteignaient, à l'âge d'environ 15 ans, la classe de seconde de lycée; ils représentaient 31% de l'effectif total de la cohorte. Puis 55% d'entre eux (soit 18% de la cohorte) obtenaient le baccalauréat général. Enfin, les trois quarts de ces bacheliers entraient dans l'enseignement supérieur de type académique (58% à l'université et 17% en classe préparatoire). Ils représentaient moins de 15% de la cohorte initiale. Au total, l'organisation du système scolaire &eac...

« Source : Education & Formations n°82 (décembre 2012) http://www.ac- reims.fr/carep/documentation_ressources/DEPP_EetF_2012_82_Conditions_scolarisation_facteurs_reussite_scolaire_237325.pdf Extraits MESURER L’IMPORTANCE RELATIVE DES EFFETS PRIMAIRES ET SECONDAIRES DE L’ORIGINE SOCIALE…… AU FIL DES PARCOURS SCOLAIRES ET A QUATRE DECENNIES DE DISTANCE Dans le système scolaire des années 1960, encore largement organisé en filières, seuls 59% des sortants d’école élémentaire entraient en classe de sixième.

Parmi eux, 52% atteignaient, à l’âge d’environ 15 ans, la classe de seconde de lycée; ils représentaient 31% de l’effectif total de la cohorte.

Puis 55% d’entre eux (soit 18% de la cohorte) obtenaient le baccalauréat général.

Enfin, les trois quarts de ces bacheliers entraient dans l’enseignement supérieur de type académique (58% à l’université et 17% en classe préparatoire).

Ils représentaient moins de 15% de la cohorte initiale.

Au total, l’organisation du système scolaire était très sélective à chaque étape et seule une petite minorité des élèves sortis de l’école primaire en 1962 atteignait l’enseignement supérieur. Presque quatre décennies plus tard, la situation est très différente dans un système scolaire beaucoup plus unifié et qui accueille un plus grand nombre d’élèves et pour plus longtemps.

La quasi-totalité (97,5%) des enfants qui quittent l’école élémentaire en 1995 entre en classe de sixième.

Parmi eux, 64% atteignent la classe de seconde générale et technologique; ils représentent 62% de la cohorte.

Un peu plus de la moitié d’entre eux (soit 31% de la cohorte) obtient un baccalauréat général.

Enfin, parmi ces derniers, 62% rejoignent l’enseignement supérieur de type académique (48% à l’université et 14% en classe préparatoire).

Même avec la définition restrictive retenue –dont sont notamment exclus les sections de techniciens supérieurs (STS) et les instituts universitaires de technologie (IUT)– qui est comparable à celle adoptée pour les années 1960, la part de l’effectif total de la cohorte accueillie dans l’enseignement supérieur de type académique a nettement augmenté: de moins de 15% dans les années 1960, elle s’élève à presque 25% au début des années 2000. Après cette vision générale de la structuration des parcours, il faut désormais se concentrer sur les points de bifurcation (ou transitions) fondamentaux qui les caractérisent.

Des trois transitions qui peuvent être étudiées dans les années 1960 aux âges d’environ 11, 15 et 18 ans (graphique 1), seules deux subsistent au tournant des années 1990-2000 (graphique2): au sortir de la classe de troisième et après le baccalauréat général, en raison de la généralisation de l’entrée en sixième. Dans les années 1960 et pour chacune des trois transitions considérées, la proportion observée des élèves qui réussissent la transition (c’est-à-dire qui, selon le cas, entrent en sixième, entrent en seconde ou entrent dans l’enseignement supérieur de type académique) est la plus élevée (toujours supérieure à 80%) pour les enfants des classes supérieures, intermédiaire pour ceux des classes moyennes et la plus faible (toujours inférieure à 60%) pour les enfants des classes populaires.

En outre, l’élimination de ces derniers au fil du parcours scolaire apparaît particulièrement forte.

En effet, alors que les enfants d’ouvriers forment presque la moitié de la population soumise à la première transition, ils ne représentent plus qu’un cinquième environ de l’ensemble des élèves confrontés à la troisième transition.

Cette réduction est due aux taux de transition moins favorables des enfants d’ouvriers, ainsi qu’à leur élimination au cours des cycles d’enseignement, en particulier en fin de classe de cinquième. Dans les années 2000, une différenciation analogue des taux de transition apparaît à l’issue du collège, mais n’est plus visible dans le passage du baccalauréat général à l’enseignement supérieur.

C’est là la conséquence directe du fait que l’on a regroupé ici université et classes préparatoires: si seules ces dernières étaient considérées, une variation claire des taux de transition entre catégories sociales apparaîtrait de nouveau.

Au total et pour les deux périodes, la nette différenciation des taux de transition rend légitime l’effort d’investigation de la nature des inégalités observées et du changement éventuel de celle-ci. 2 AP.

– PREMIERE – SES – Lycée Saint-Jean – M me SABATIER. »

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