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Amérique centrale.

Publié le 18/10/2013

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Amérique centrale. terme servant à désigner, dans son acception courante, les sept États de l'isthme centraméricain, du Guatemala au Panamá. Au sud, l'isthme de Panamá est une rupture entre les Amériques du Nord et du Sud, entre deux histoires géologiques et biologiques différentes. Le Mexique peut être associé à cet ensemble, malgré la différence de taille et de puissance : 2 millions de km2, 94 millions d'habitants pour le Mexique ; 521 000 km2 et 32,5 millions d'habitants pour l'isthme proprement dit. Le peuplement précolombien aztèque et maya confère une unité culturelle aux populations amérindiennes, nombreuses sur les hautes terres centrales de cette Méso-Amérique. Histoire. La bande de terre allant de la Colombie au Yucatán connut de grandes civilisations, dites précolombiennes, dont les plus importantes furent celles des Olmèques et des Zapotèques (Ier millénaire avant J.-C.), puis celles des Mayas, qui furent submergés par les Toltèques, et des Aztèques. Christophe Colomb explora la côte atlantique, Balboa traversa l'isthme (1513), puis les conquistadores, parmi lesquels Alvarado, commencèrent, à partir de 1524, la colonisation au profit de l'Espagne. Panamá fut créée en 1519 et son audiencia, ou gouvernement local, fut transférée à Guatemala en 1543. La côte atlantique passa sous le contrôle des Anglais, qui fondèrent en 1662 la colonie du Honduras britannique et le royaume protégé des Indiens Misquitos (1687). En 1823, les territoires de l'audiencia de Guatemala devinrent indépendants et formèrent les Provinces-Unies d'Amérique centrale. Mais, en 1839, la fédération se disloqua : l'histoire des quatre États, Guatemala, Honduras, Salvador, Costa Rica, auxquels s'ajouta en 1903 le Panamá (qui se rendit indépendant de la Colombie avec l'aide des États-Unis), fut alors rythmée par des tentatives déçues d'unification. Les conflits entre libéraux et conservateurs (fin du XIXe siècle) amenèrent les dictatures militaires, qui dirigèrent au XX e siècle ces « républiques bananières « dominées par de grands planteurs solidaires des intérêts stratégiques des États-Unis (percement du canal de Panamá en 1914) et de leurs multinationales (United Fruit Company). En 1960, un accord économique, prenant la forme d'un Marché commun de l'Amérique centrale, fut conclu par les pays membres de l'Organisation des États de l'Amérique centrale (ODECA) : le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua, le Salvador, auxquels se joingnit en 1962 le Costa Rica. Mais les conflits internes et frontaliers, la victoire sandiniste au Nicaragua en 1979 et la réaction des États-Unis condamnèrent cette organisation à l'échec. Les corrélats Espagne - Histoire - Suprématie et déclin États-Unis - Histoire - Les États-Unis de Jimmy Carter à Bill Clinton Aperçu géopolitique. Cette Amérique moyenne est un glacis stratégique pour les États-Unis. Leur contrôle hégémonique s'y exerce beaucoup plus fortement que sur les États d'Amérique du Sud. De multiples interventions militaires ont ponctué l'histoire des pays riverains de la « Méditerranée américaine « que forment le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, entre l'Amérique centrale et l'arc des Antilles. À cet ensemble s'applique la remarque du président mexicain Porfirio Díaz (1876-1911) à propos de son pays : « Si loin de Dieu et si près des États-Unis. « Ces derniers cherchent moins à protéger leurs investissements directs que les voies de circulation maritimes et transisthmiques. Cela concerne en priorité le canal de Panamá, mais aussi toutes les voies potentielles, notamment celle du sud du Nicaragua. Si le Mexique constitue un interlocuteur non négligeable, il n'en est pas de même des petits États centraméricains caractérisés par leur fragilité économique et par des sociétés profondément inégalitaires fondées sur la violence institutionnalisée d'oligarchies puissantes. Les États-Unis n'ont pu tolérer le régime réformiste guatémaltèque (1956), la révolution sandiniste (1979) et la guerre civile salvadorienne (1980). Ils ont transformé le Honduras en base stratégique de surveillance et d'entraînement militaire. À l'exception du Costa Rica, les pays de l'isthme ont connu des guerres qui ont fait des dizaines de milliers de victimes, tandis que des centaines de milliers d'autres personnes étaient déplacées ou réfugiées. Mais des démarches en faveur de la paix ont abouti, comme l'attestent les accords de 1992 au Salvador.

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