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la cathédrale de Modène

Publié le 07/04/2015

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Commencée à la fin du XIe siècle et achevée aux XIIe et XIIIe siècles, la cathédrale de Modène est l'un des plus importants chefs-d'oeuvre de l'architecture romane italienne.

L'auteur du projet et le directeur du chantier est l'architecte Lanfranco, auquel on rend hommage de façon très élogieuse par une plaque de l'époque, scellée dans la façade et qui mentionne également le sculpteur Wiligelmo, première grande personnalité de la sculpture romane italienne. Lanfranco crée un édifice dont tout le pourtour extérieur est parcouru par une série ininterrompue d'arceaux aveugles qui incluent dans la partie supérieure une loggia à fenêtres trilobées. Cette disposition confère aux murs, caractérisés par des effets plastiques et des jeux d'ombre et de lumière, un rythme solennel et équilibré. On retrouve également cette décoration à base de loggias, typique du roman, en Emilie, sur les murs extérieurs de la cathédrale de Parme. La façade en saillie, partagée en trois par des contreforts, reflète la subdivision interne de l'espace. L'intérieur, sur plan basilical, comprend trois nefs séparées par des piliers alternant avec des colonnes, et s'achève par trois grandes absides semi-circulaires ; les murs de la nef centrale sont percés de tribunes non praticables. La couverture originelle, à chevrons de bois, a été remplacée au XVe siècle par des voûtes d'arête en ogive.

La cathédrale de Modène constituera un modèle fondamental pour l'architecture réalisée ultérieurement dans la région du Pô. C'est d'elle que s'inspire, par exemple, la basilique de San Zeno, à Vérone. Au cours des années d’activités de Lanfranco et en rapport étroit avec son projet architectural, Wiligelmo réalise la décoration sculptée de la cathédrale, complétée au cours du XIIe siècle par des artisans de provenances diverses. On lui attribue les bas-reliefs de la façade, représentant des épisodes de la Genèse, les deux génies funéraires et la plaque commémorant la fondation, qui montre les prophètes Enoch et Élie, les bas-reliefs du portail principal, la plaque où l’on voit Samson tuer le lion, une série de chapiteaux, et d'autres éléments décoratifs mineurs. La plupart des bas-reliefs de la façade ne se trouvent plus à leur emplacement d'origine à cause du réaménagement de la façade, entre le XIIe et le XIIIe siècle. Les montants du portail principal sont décorés selon le motif classique des volutes d'acanthe, dans lesquelles sont insérés des personnages, des animaux et des êtres monstrueux ; les niches contiennent des figures de prophètes qui semblent tenir difficilement dans l'espace trop exigu. Les bas-reliefs de la Genèse se détachent avec une grande vigueur plastique sur le fond plat, et sont encadrés par des frises d'arceaux d'inspiration classique. La présence physique des corps et l'évidence des gestes donnent au récit biblique des accents humains et dramatiques.

Au début du XIIe siècle, un groupe de sculpteurs réalise le portail de la Pescheria (la Poissonnerie) sur le côté nord : il montre des épisodes concernant la légende du roi Arthur, des fables d'animaux dans le tympan, et des représentations animées des mois de l'année sur les montants. Il s'agit d'une oeuvre d'une excellente qualité, d'autant plus remarquable qu'elle constitue le premier exemple d'illustration de la légende bretonne. Au cours des années suivantes, d'autres sculpteurs, dont l'origine fait encore l’objet de discussions, travaillent à la décoration de l'église.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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