conscience. Définition et problématiques

conscience. n.f. PHILOSOPHIE : terme qui s'emploie soit dans le sens de conscience morale, soit dans le sens de conscience psychologique.Par conscience morale, on entend la faculté qu'aurait l'esprit humain de porter spontanément des jugements en matière de morale. Elle serait à l'origine des sentiments moraux comme le remords ou la satisfaction du devoir accompli. Elle serait aussi cette voix intérieure qui nous dicte quelles actions il est bien, ou mal, de faire ou de ne pas faire.On définit ordinairement la conscience psychologique en recourant à la métaphore spatiale de l'intériorité. La conscience psychologique est alors définie comme le lieu et le témoin de notre vie intérieure. Ma conscience est aussi bien « la où « se déroule la succession continue de mes sensations, sentiments, désirs, pensées, etc. (les « faits de conscience «) que « ce qui « en prend connaissance.Dans l'histoire des idées, les problèmes relatifs à la conscience psychologique sont nombreux. On peut en retenir quatre. - Y a-t-il une réalité autre que ma conscience ? Si j'admets que, comme dans un rêve, toutes mes perceptions du réel ne sont en vérité que des impressions de ma conscience, le statut de ce que j'appelle ordinairement le monde extérieur devient problématique (Descartes examine cette question dans les Méditations métaphysiques ). La doctrine du solipsisme (voir ce mot) affirme que seule ma conscience existe. - La conscience est-elle le lieu d'une possible connaissance de soi ? Il semble que par la conscience je puisse connaître les motifs de mes actes. Cependant, Spinoza d'abord, puis Marx, Nietzsche et enfin Freud, avec la théorie psychanalytique de l'inconscient, ne voient dans la conscience qu'un facteur d'illusion : les véritables causes des actes lui échapperaient. - La psychologie, comme science de la conscience, est-elle possible ? L'observation de la conscience par introspection (regard intérieur) fournit des données qui ne peuvent être contrôlées par aucun autre regard. De plus, par l'effort d'attention qu'elle fournit pour s'observer, la conscience se modifie, ce qu'observe Auguste Comte dans son Cours de philosophie positive (1830-1842). Comment, dans ces conditions, développer une psychologie scientifique ? On comprend alors le développement du behaviourisme (voir ce mot ), ou psychologie du comportement, qui s'en tient à l'étude des conduites extérieures des individus. - La conscience est-elle un produit de l'activité cérébrale ? Quel rapport y a-t-il, par exemple, entre ma sensation de bleu quand je regarde le ciel et l'activité neurochimique de mon cerveau censée l'expliquer ? (Jean-Pierre Changeux, l'Homme neuronal, 1983). Celle-ci n'en serait donc qu'un produit. D'autres soutiennent la thèse spiritualiste selon laquelle le cerveau n'est que l'instrument par lequel la conscience s'insère dans le monde. Sous leur plume, la conscience est le supplétif de l'âme. Par conscience transcendantale, Husserl entend ce que je découvre en moi quand je m'abstiens de présupposer l'existence du monde, y compris du monde intérieur de la conscience psychologique ; ce que je découvre quand je deviens pur spectateur de la vie de mon moi, et que je cesse de distribuer ce qui s'y déroule entre ce qu'ordinairement j'appelle la réalité extérieure, et ce qu'ordinairement j'appelle ma réalité intérieure. En ce sens, la conscience transcendantale est antérieure à la conscience psychologique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats béhaviorisme cerveau comportementalisme Comte Auguste Descartes René Être et le Néant (l') Hegel Georg Wilhelm Friedrich Husserl Edmund inconscient intentionnalité morale phénoménologie psychanalyse psychologie solipsisme topique transcendantal