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criminologie.

Publié le 25/10/2013

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criminologie. n.f., étude scientifique de la délinquance et, plus particulièrement, de ses facteurs individuels et sociaux. Criminologie ou sciences criminelles ? Constituée à partir de la publication en 1875, par Cesare Lombroso, de l'Homme criminel, la criminologie a pris pour objet l'étude des causes de la criminalité et, notamment, du passage à l'acte du criminel. Trois branches principales s'y sont constituées : l'anthropologie criminelle (étude du patrimoine héréditaire et des caractéristiques physiques du délinquant), la psychologie criminelle (étude de sa mentalité) et la sociologie criminelle (étude de la délinquance en tant que phénomène social). Si le terme se maintient, il est cependant loin de recouvrir une réalité scientifique unique. Alors qu'il est couramment utilisé dans les pays anglo-américains pour désigner une branche disciplinaire qui englobe bien les trois domaines précités, en France il a plus ou moins perdu ce caractère depuis la fin de la Première Guerre mondiale et, dans les facultés de droit, on lui préfère l'expression « sciences criminelles «. Les raisons de cette moindre faveur en France de la criminologie sont assez complexes. Les travaux non juridiques sur les questions pénales, qui s'y sont très nettement développés depuis les années soixante, sont assez éloignés du sens courant de « criminologie « et traitent surtout l'infraction pénale comme fait social, en marquant un intérêt tout particulier pour la délinquance juvénile (notamment au centre de Vaucresson). Ils ont d'ailleurs pris pour cible initiale les tentatives de l'anthropologie criminelle visant à définir des prédispositions génétiques au crime ou à la déviance (théorie du chromosome criminel) et en ont ruiné les bases à l'aide de corrélations statistiques. Ce sont d'ailleurs les outils statistiques et socio-démographiques, plus que l'outil génétique, qui ont favorisé le développement d'une « police scientifique «, principale utilisatrice aujourd'hui des sciences criminelles. En outre, dans les années soixante-dix, l'essor de la généalogie des institutions disciplinaires, inspirée par les analyses de Michel Foucault, a mis l'accent sur l'interdépendance entre les théories de la criminalité et les instances de contrôle social, laissant ainsi peu de place à l'idée d'une criminologie vierge de tout présupposé. Les critiques américaines issues de la théorie de l'étiquetage (voir ce mot) ont eu un effet à peu près similaire. Par la suite, ce sont surtout les recherches fondées sur l'histoire sociale et les confrontations interdisciplinaires qui ont enrichi les connaissances sur le problème pénal. Ces confrontations ont permis d'aborder les crimes et les peurs de la fin du XXe siècle d'une manière plus large, en montrant en particulier le caractère difficilement saisissable du fait criminel. La criminologie à l'heure de l'interdisciplinarité. Dans ces turbulences, qui ont surtout conduit à préciser les conditions de recueil et d'utilisation des données, ainsi qu'à définir des méthodes auxiliaires (les enquêtes de victimisation - qui visent à répertorier les victimes - et les techniques d'autoconfession), les statistiques criminelles demeurent un instrument irremplaçable de connaissance. Le croisement des sources, la définition stricte des bases de calcul (portant soit sur les événements, soit sur les individus), qui résultent très directement de ces interrogations, permettent d'établir quelques corrélations majeures. Ainsi, aux États-Unis, les enquêtes de victimisation pour le viol et le cambriolage donnent des chiffres trois fois plus élevés que ceux de la police, alors que cet écart est beaucoup plus faible pour les crimes de sang. De même, si l'on rapproche les fluctuations du sentiment d'insécurité du public et celles des statistiques des crimes et délits, on ne découvre aucune corrélation. En revanche, il en existe une entre le sentiment d'insécurité et l'écho médiatique de faits délictueux impressionnants et atteignant des « gens ordinaires «, auxquels chacun peut s'identifier. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats crime déviance étiquetage Locard Edmond Lombroso Cesare Tarde (Gabriel de)

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