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Devenue indépendante après le démantèlement de l'URSS, la République euro-asiatique de Russie est le plus vaste pays du monde.

Publié le 06/12/2013

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Devenue indépendante après le démantèlement de l'URSS, la République euro-asiatique de Russie est le plus vaste pays du monde. Héritière de l'Empire soviétique autant que de la brillante civilisation moscovite médiévale, puis impériale, elle affirme une volonté démocratique. Ses ressources en hommes, ses richesses agricoles, minérales et énergétiques sont immenses, mais l'expansion débridée de l'économie de marché, le délabrement de l'appareil productif, la montée du chômage et de la pauvreté sont autant d'incertitudes pour l'avenir. La Fédération de Russie, qui, sous le nom de République socialiste fédérative de Russie-Sibérie, était la plus vaste et la plus puissante des quinze Républiques de l'URSS, est devenue indépendante en décembre 1991, au moment de la dislocation de l'Union soviétique. Dotée d'un président dès juin 1991, elle a d'abord essayé de mettre sur pied une nouvelle organisation pluriétatique : la Confédération des États indépendants (CEI), notamment avec l'Ukraine et les Républiques asiatiques. Mais la tendance a très vite été à la disparition des liens institutionnels entre les Républiques de l'ex-URSS. Contrairement à d'autres Républiques de l'ex-URSS (Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie), la Russie, État à composition multiethnique (15 % de non-Russes), connaît peu de conflits interethniques. Bénéficiant en grande partie de l'héritage de l'ex-URSS (siège au Conseil de sécurité de l'ONU, possession de l'essentiel de l'armement nucléaire stratégique), mais affaiblie sur le plan mondial, la Russie est confrontée à une grave crise économique et sociale. Certes, les libertés fondamentales se sont affirmées, notamment la liberté de presse, et une déclaration des droits de l'homme a été proclamée. Mais la vie politique est largement placée sous la dépendance du président de la Russie, Boris Eltsine, ce dernier ayant à ses côtés un Premier ministre, qui est contrôlé par un Parlement. Or le premier Parlement de la Russie indépendante, élu dès 1990 et comportant de nombreux éléments conservateurs, n'avait cessé de s'opposer au président au point d'entrer, en septembre 1993, en rébellion armée. Redevenu maître de la situation, Boris Eltsine a fait approuver, le 12 décembre 1993, une nouvelle Constitution, qui assure la prééminence de sa fonction et reconnaît le principe de la « liberté de l'activité économique ». Une Douma (Chambe des députés) a été instituée. À cheval sur l'Europe et l'Asie, le territoire de la Russie s'étend des rives du golfe de Finlande sur la mer Baltique, à l'ouest, et du rivage oriental de la mer Noire, au sud, jusqu'aux mers bordières de l'océan Pacifique, à l'est, et au littoral de l'océan Glacial arctique, au nord. Une partie de son enveloppe territoriale correspond aux frontières de l'ex-URSS, avec la Norvège et la Finlande, au nord-ouest, avec la Mongolie et la Chine, le long du fleuve Amour, en Extrême-Orient. Partout ailleurs, les frontières du nouvel État coïncident avec les limites de l'ancienne République de Russie, dont les tracés ont des origines diverses (anciennes lignes de fronts militaires ou limites administratives de l'empire tsariste, modifications territoriales résultant de la Seconde Guerre mondiale, ou postérieures à celles-ci) et qui peuvent prêter à contestation. À l'ouest, l'enclave de Kaliningrad, intégrée en 1945, est séparée du reste de la Russie par la Lituanie et la Biélorussie. Sur son versant occidental, la Russie jouxte l'Estonie, la Lettonie, la Biélorussie, l'Ukraine (à laquelle la Crimée a été rattachée en 1954). Au sud, les crêtes du Grand Caucase la séparent de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan. Dans la partie asiatique, la frontière avec le Kazakhstan, longue de 7 540 km, est fixée sur une ancienne ligne de conquête militaire. Les limites actuelles de la Fédération ne correspondent ni à des frontières naturelles ou économiques, ni à l'aire d'extension dominante du peuple russe, qui s'étend bien au-delà. Géographie Les conditions naturelles Cet immense territoire se présente comme un milieu fermé, encastré entre les mers gelées du Grand Nord et de l'Extrême-Orient et les hautes chaînes qui forment une guirlande à sa périphérie méridionale, et qui ne s'ouvre à l'ouest que sur la grande plaine d'Europe orientale. Continentalité et nordicité sont à l'origine des principales contraintes climatiques. Le froid réduit la période végétative, gèle le sol en profondeur (merzlota) et interrompt le flux des fleuves pendant de longs mois. D'ouest en est, l'amplitude thermique annuelle se renforce, tandis que les précipitations décroissent (25 o C à SaintPétersbourg et 600 mm, 35 o C à Krasnoïarsk en Sibérie et 400 mm). L'organisation des grandes masses d'air continentales conditionne les traits communs des climats russes : rigueur de l'hiver, brièveté des saisons intermédiaires, chaleur et humidité de l'été, plus ou moins long selon la latitude. La principale caractéristique du relief de la Russie est l'étendue des espaces plans ou faiblement différenciés. Deux grands ensembles sont de véritables plaines : la Table russe, drainée par le Don et la Volga, et la plaine marécageuse de Sibérie occidentale parcourue par l'Ob et l'Irtych - ces deux ensembles étant séparés par la chaîne de l'Oural, alignement de crêtes parallèles orientées nord-sud et aisément franchissables. Au-delà de l'Ienisseï, et jusqu'au bassin de la Lena, s'étendent les plateaux étagés de Sibérie orientale. Les montagnes les plus élevées se trouvent à la périphérie du territoire. Les sommets de la chaîne du Caucase, allongée entre la mer Noire et la mer Caspienne, s'élèvent à 5 000 m d'altitude. En Sibérie méridionale, la barrière montagneuse est formée du massif de l'Altaï et des monts des Saïans, des chaînes plissées et cassées de Cisbaïkalie et Transbaïkalie, entourant le lac Baïkal. La Sibérie est séparée de l'océan Pacifique par les chaînes d'Extrême-Orient, qui forment une série d'arcs plissés (monts de Verkhoïansk, Tcherski, Kamtchatka, SikhoteAline). Dans la majeure partie du pays, ce n'est pas le relief qui apparaît l'élément différenciateur, mais le climat. Trois grands milieux bioclimatiques se succèdent du nord au sud : la toundra, en bordure des mers arctiques, la taïga (ou forêt boréale) et la steppe. Seuls les deux derniers offrent des ressources biologiques se prêtant à une occupation humaine significative. La taïga, implantée à partir du 60 e degré de latitude nord, présente des paysages variés : forêt de conifères et de feuillus dans la plaine russe, de sapins et d'épicéas en Sibérie occidentale, de mélèzes en Sibérie orientale, de feuillus en ExtrêmeOrient. De la latitude de Koursk jusqu'au pied du Caucase s'étend la steppe, qui se rétrécit au-delà de la Volga pour disparaître en Sibérie orientale. Ces terres noires fertiles forment l'essentiel de l'espace agricole exploitable. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Altaï Baïkal Caucase Don Ienisseï Irtych Kamtchatka Koursk Krasnoïarsk Lena Ob Oural pôles - Les zones ou régions polaires - La zone polaire arctique Saint-Pétersbourg Sibérie steppe taïga toundra Verkhoïansk Volga Les livres Sibérie - le lac Baïkal, page 4773, volume 9 Sibérie - paysage de la région de Bratsk, page 4773, volume 9 Russie - paysage près de Rostov-sur-le-Don, page 4529, volume 8 Russie - la vallée de la Lena, en Yakoutie (Sibérie orientale), page 4529, volume 8 Russie Russie Russie Russie Russie - troupeaux de rennes dans la forêt sibérienne, page 4530, volume 8 l'Oural en automne, page 4530, volume 8 la mer d'Okhotsk, page 4530, volume 8 une caravane dans l'Altaï, page 4530, volume 8 le canal de la Fontanka, à Saint-Pétersbourg, page 4531, volume 8 Les aspects humains Les deux tiers de la population vivent dans la partie européenne et au sud du 60e degré. Les plus fortes densités correspondent aux concentrations urbaines et industrielles de la région centrale autour de Moscou (65 habitants/km2). Quant aux autres régions de la Russie d'Europe, elles n'atteignent pas 50 habitants/km2. Au-delà de l'Oural, à l'exception d'un couloir de peuplement en Sibérie méridionale et dans les provinces maritimes d'Extrême-Orient, l'occupation humaine est lâche et discontinue (moins de 5 habitants/km2). Dans le Grand Nord et en Sibérie orientale, de vastes espaces sont vides d'hommes. Les trois quarts des habitants se concentrent dans les villes, tandis que les campagnes subissent un exode rural massif qui compromet leur mise en valeur. La Fédération de Russie est un État multinational qui regroupe de très nombreuses nationalités, parmi lesquelles trente-quatre comptent plus de cent mille représentants. Les Russes sont majoritaires, mais près de vingt-cinq millions de Russes vivent sur le territoire des États voisins. Un mouvement de repli vers la patrie d'origine s'est accéléré. Outre des représentants des peuples slaves voisins, Ukrainiens et Biélorusses, figurent des peuples d'origine ethnique et de confession diverses : Tatars, Tchouvaches, Bachkirs, Mordves, Tchétchènes, Oudmourtes, Maris, Allemands, etc. Certaines de ces minorités nationales forment des peuplements denses et disposent de territoires nationaux, principalement situés dans le nord du Caucase, dans la région de la Volga et de l'Oural, dans le Grand Nord européen et sibérien. Avec le processus de dislocation de l'Empire russe, plusieurs peuples revendiquent une pleine souveraineté sur leur territoire (les Tchétchènes étant entrés en guerre ouverte avec le pouvoir central), tandis que des entités nationales se recomposent (également au Caucase) ou se reconstituent (Allemands de la Volga). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bachkortostan Caucase M oscou Oural Sibérie Slaves Tatars Tatars de Crimée Tchétchénie (République autonome de) Tchouvaches Volga Les livres Russie Russie Russie Russie - la rue de l'Arbat, à Moscou, page 4528, volume 8 fête traditionnelle chez les Tchouktches, page 4532, volume 8 la rue de l'Arbat, à Moscou, page 4532, volume 8 Oulan-Oude, capitale de la Bouriatie, page 4532, volume 8 La vie économique Depuis l'échec de la « perestroïka », ultime tentative de réforme entre 1985 et 1990 du système économique soviétique étatisé et planifié, l'économie traverse une phase de décomposition, marquée par un grave déficit budgétaire, une hyperinflation, une récession des activités de production et la désorganisation accrue des circuits d'échange, entraînant une poussée formidable des activités parallèles. Le nouvel État russe se trouve confronté à l'impératif d'une restructuration économique d'ensemble fondée sur la généralisation des mécanismes du marché, l'autonomie des entreprises, la libération des prix, l'appel aux investisseurs étrangers. La privatisation des entreprises (loi du 3 juillet 1991 et programme de décembre 1991) a engagé la Russie sur la voie de réformes radicales. L'aide des pays industrialisés au redressement de l'économie russe est assujettie à la mise en oeuvre d'une politique encadrée par le FMI. La Russie dispose d'atouts majeurs : elle abritait 51 % de la population et réalisait 61 % du produit national et 70 % des exportations de l'ex-URSS. En outre, son économie, plus ouverte aux échanges extérieurs, jouit d'une relative autonomie par rapport à ses partenaires de l'ex-URSS. Elle recèle un potentiel abondant et complet de ressources minérales et énergétiques, directement exportables. Elle extrayait 80 % du pétrole, du gaz naturel, des minerais non ferreux, et plus de la moitié du charbon de l'ex-URSS. Mais l'essentiel de la production d'hydrocarbures, qui s'opère dans des conditions difficiles en Sibérie (région de Tioumen) ou dans le Grand Nord, est coûteuse. La Russie produisait aussi 63 % de l'électricité, 83 % du bois et du papier, 50 % des machines-outils, 70 % des tissus, mais seulement 25 % des biens de consommation de l'ex-URSS. Tous les types d'industrie y sont implantés, en particulier la fabrication des armes stratégiques et tactiques, concentrée dans les régions du nord-ouest, du centre et de l'Oural. Parce qu'elle est en mesure de maîtriser la totalité des filières et segments des industries de l'armement, la Russie est le seul des États successeurs de l'ex-URSS à pouvoir devenir un producteur indépendant. Le territoire russe se prête à une large gamme de productions agricoles. Longtemps organisée dans le cadre de structures dirigistes aux performances médiocres (sovkhozes et kolkhozes), l'agriculture doit se défaire de la tutelle de l'État. À côté d'un nombre réduit d'exploitations privées en fermage, les exploitations collectives demeurent le cadre dominant de la production, en raison même de l'inertie structurelle. Tournée vers l'élevage, les cultures de seigle, de lin et de pommes de terre, l'agriculture de la « zone des terres non noires » (Russie septentrionale et centrale), menacée par l'exode rural, est en crise. Bénéficiant de conditions plus favorables, la région des terres noires du centre et la région septentrionale du Caucase pratiquent une céréaliculture intensive, associée aux cultures industrielles et à l'élevage. À l'est de la Volga et en Sibérie méridionale, la grande culture céréalière extensive l'emporte. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Moscou - Les fonctions économiques Oural rouble Sibérie Tioumen Volga Les livres Moscou - ouverture d'un Mac Donald's, page 3311, volume 6 Moscou - le Goum, page 3313, volume 6 Russie - moisson dans la vallée du Kouban, près de Krasnodar, page 4533, volume 8 Russie - troupeau de bovins sur la route Moscou-Saint-Pétersbourg, page 4533, volume 8 Russie - traitement du gaz naturel, à Tioumen, page 4533, volume 8 Russie - exploitation aurifère sur la Kolyma, en Sibérie orientale, page 4533, volume 8 Russie - sidérurgie, à Novokouznetsk, page 4533, volume 8 Russie - la gare de Novossibirsk, page 4534, volume 8 Russie - le port de Vladivostok, page 4534, volume 8 L'organisation de l'espace Dissymétrique, l'organisation spatiale de la Russie associe un espace au développement économique diversifié, ancré au coeur de la partie européenne, et des régions périphériques, dont la mise en valeur reste incomplète. Autour de Moscou, métropole politique, industrielle et culturelle, les centres industriels affirment leur primauté (constructions mécaniques, industries textiles, chimie). Située au fond du golfe de Finlande, Saint-Pétersbourg est le deuxième centre industriel et un important noeud de communications ouvrant la Russie sur l'espace maritime de la Baltique. Aménagée pour la production d'hydroélectricité et la navigation, la Volga est devenue un axe industriel majeur (construction automobile, pétrochimie). À la charnière entre les parties européenne et asiatique, l'Oural, principale base de l'industrie lourde, doit reconvertir et moderniser un appareil productif obsolète. Spécialisée dans la fourniture d'énergie et de matières premières, de produits industriels semi-finis, la Sibérie constitue une zone de mise en valeur extensive durable. Activités industrielles et circuits de distribution se concentrent dans le bassin houiller du Kouzbass et dans les centres urbains situés sur l'axe du Transsibérien (Novonikolaïevsk, Krasnoïarsk, Irkoutsk, Khabarovsk). Le Grand Nord demeure un espace pionnier (gisements de gaz, de métaux rares ou précieux), desservi durant l'été par la route maritime du Nord, de Mourmansk à Vladivostok. La réintégration de la Russie dans les échanges internationaux se fera certainement au profit de la région orientale, dotée d'une position stratégique sur le Pacifique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Irkoutsk Khabarovsk Kouzbass (bassin du) Krasnoïarsk M oscou Mourmansk Novonikolaïevsk Oural Saint-Pétersbourg Sibérie Transsibérien Vladivostok Volga Les livres Kamtchatka, page 2727, volume 5 Moscou - le Kremlin, page 3310, volume 6 Moscou - tour de l'ancien Comecon, page 3310, volume 6 Moscou - la rue de l'Arbat, page 3311, volume 6 Moscou - scène de rue, page 3311, volume 6 Moscou - ouverture d'un Mac Donald's, page 3311, volume 6 Moscou - le mausolée de Lénine, page 3312, volume 6 Moscou - mise à bas de la statue de Dzerjinski, le 22 août 1991, page 3312, volume 6 Moscou - l'église Basile-le-Bienheureux, sur la place Rouge, page 3313, volume 6 Moscou - le Goum, page 3313, volume 6 Novgorod, page 3475, volume 7 Pskov, page 4155, volume 8 Saint-Pétersbourg - la perspective Nevski, page 4584, volume 8 Sibérie - Nijnevartovsk, page 4773, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Abakan Aïnous Akademgorodok Altaï Amour arctique (océan Glacial) Arkhangelsk Astrakhan Bachkortostan Baïkal Bakou (Second-) Bakou (Troisième-) Baltique (mer) Barents (mer de) Behring (mer de) Birobidjan Blanche (mer) Bouriatie Bratsk Briansk Carélie Caspienne (mer) Caucase Daguestan Don Donbass Dvina septentrionale Elton François-Joseph (terre de) Iaroslavl Iekaterinbourg Ienisseï Irkoutsk Irtych Ivanovo Kaliningrad Kama Kamtchatka Kazan Khabarovsk Khakasses Kola (presqu'île de) Komsomolsk-sur-l'Amour Kouriles Koursk Kouzbass (bassin du) Krasnodar Krasnoïarsk Kronstadt Ladoga Lapons Lena Magadan Magnitogorsk Makhatchkala M oscou M oskova Mourmansk Neva Nijni-Novgorod Nijni-Taguil Noire (mer) Nouvelle-Zemble Novgorod Novonikolaïevsk Ob Oka Okhotsk (mer d') O msk Onega (lac) Orel Orenburg Orsk Ossètes Ostyaks Oufa Oulan-Oude Oural Oural Pacifique (océan) Perm Petchora Petrodvorets Petrozavodsk Petsamo Povoljie Prokopievsk P skov Riazan Rostov-sur-le-Don Rybinsk Saint-Pétersbourg Sakhaline Samara Samoyèdes Saratov Sergievo Serpoukhov Severnaïa Zemlia Sibérie Smolensk Sotchi Stavropol Taganrog Tambov Tcheliabinsk Tcherkesses Tchétchénie (République autonome de) Tchita Tchouktches Tchouvaches Tioumen T omsk Toula Touva (République de) Tsarkoïe Selo Tver URSS - Géographie URSS - Géographie - Un développement inégal entre les Républiques URSS - Géographie - Un État multinational fédéral Valdaï (plateau ou hauteurs du) Verkhoïansk Viatka Vladikavkaz Vladimir Vladivostok Volga Volgograd Voronej Votiaks Vyborg Yakoutie Yakoutsk Zelentchouk Zlatooust Histoire Plus peut-être que toute autre, l'histoire de la Russie, qui est celle de la formation d'un vaste empire, fut conditionnée par des facteurs géographiques. La croissance quasi continue de cet État se déroula obscurément, en marge des grands foyers de civilisation. L'immensité du territoire occupé posa des problèmes redoutables aux différents gouvernements qui se succédèrent, et il est probable que la nature de l'État russe a été durablement déterminée par ce facteur, ainsi que par le relatif isolement du pays. Cette situation a nourri un particularisme profond, assorti d'une quête hésitante de l'identité russe. Complétez votre recherche en consultant : Les médias Russie - princes et tsars de l'ancienne Russie La Russie médiévale (IXe-début du XVIe siècle) La première organisation étatique du pays s'ébaucha dans la région de Kiev, mais les origines de l'État kiévien sont obscures. Selon la Chronique dite de Nestor, au milieu du IXe siècle, plusieurs tribus slaves auraient fait appel aux Scandinaves (les Varègues), qui leur fournirent un lignage princier du nom de Rus et dont le premier représentant aurait été Rurik. À cette époque, les tribus slaves orientales peuplaient les bords du Boug et du Dniepr, jusqu'au lac Ladoga et jusqu'à Novgorod au nord, ce qui leur donnait accès au grand axe commercial qui reliait la Baltique à la mer Noire et à Byzance. Jusqu'au milieu du XIIe siècle, la principauté s'étendit et prospéra. Le semi-légendaire prince Oleg prit Kiev en 882 et étendit son pouvoir aux autres tribus. Mais c'est sous le règne de Sviatoslav (964/972) que l'État kiévien trouva durablement sa place en Europe orientale. Il atteignit son apogée sous les règnes de Vladimir (environ 980/1015) et de Iaroslav le Sage (1019/1054). Le premier convertit ses sujets au christianisme, probablement en 988, resserrant ainsi les liens avec Byzance. Bien que l'État kiévien eût déjà tendance à éclater en apanages, le souverain portait le titre de grand-prince et gouvernait avec l'aide de la douma (conseil) des boyards. Au XII e siècle, Kiev entra dans une période de déclin. L'axe commercial qui reliait la mer Baltique à la mer Noire perdit de son importance sous la menace des peuples turcs de la steppe. D'incessants problèmes de succession - le trône étant disputé entre frères et fils du souverain - aggravèrent les risques d'éclatement, que favorisait l'immensité des distances. Ces guerres civiles continuelles aboutirent à la mise à sac de Kiev en 1169 par un des prétendants, Andréï Bogolioubski, qui décida de transférer la capitale à Vladimir. Ces luttes intestines eurent raison de l'unité de l'État russe. Paradoxalement, celle-ci se refit à l'ombre de la terrible conquête mongole, qui commença en 1237. Bat?, petitfils de Gengis Kh?n, détruisit en cinq ans la plupart des villes de l'ancien État kiévien, dont Kiev, qui fut rasée en 1240. Le « joug mongol » dura deux siècles et demi et marqua profondément l'histoire russe. Les Mongols prélevaient un tribut et contraignaient le grand-prince à demander son investiture au kh?n de la Horde d'Or. La principale conséquence de la conquête fut l'isolement des Russes, dès lors coupés de l'Occident et de Byzance. En outre, l'invasion mongole acheva de déplacer le coeur de la Russie vers les terres pauvres et désertes du nord et du nord-est. Beaucoup plus riches, la Volhynie et la Galicie, à l'ouest, connurent pour leur part des heures de gloire au début du XIIIe siècle. Mais elles entrèrent en décadence avant de revenir finalement, au siècle suivant, à la Lituanie et à la Hongrie. Aux XIIe et XIII e siècles, la Russie, théoriquement placée sous l'autorité du grandprince, continua de s'émietter au gré des successions. Quatre principautés, celles de Vladimir, de Rostov, de Tver et de Moscou, constituaient cette Russie du Nord-Est. Au nord, la principauté de Novgorod était devenue une sorte de République, qui bénéficia d'un commerce prospère avec l'Occident et qui se défendit avec succès contre les invasions suédoises et allemandes : en 1242, son prince, Alexandre dit Nevski, écrasa les chevaliers Porte-Glaive, haut fait qui lui valut de devenir grand-prince. Au XIVe siècle, la principauté de Moscou, nouvelle venue dans la course à l'investiture, affirma avec de plus en plus de force ses prétentions face à Tver, sa principale concurrente. À partir d'Ivan Kalita (« l'Escarcelle », 1328/1341), les grandsprinces furent moscovites. Ivan Kalita annexa l'ancienne capitale Vladimir. Sous son règne, le siège du métropolite de l'Église russe fut transféré à Moscou. Enfin, le petit-fils d'Ivan Kalita, Dimitri Donskoï, remporta une victoire sur l'armée mongole le 8 septembre 1380 à Koulikovo. Bien que la domination mongole se prolongeât encore pendant un siècle, cet événement eut une portée symbolique considérable. Au cours du XV e siècle, le grand-prince de Moscou parvint à reconstituer l'essentiel de l'héritage kiévien. Son autorité s'appuyait sur l'Église qui, au milieu du siècle, devint de fait autocéphale, après la tentative d'union entre les Églises byzantine et romaine au concile de Florence (1439), et surtout après la prise de Constantinople par les Turcs (1453). Le « rassemblement des terres russes » fut surtout l'oeuvre d'Ivan III (1462/1505) dit le Grand. Il mit fin notamment à l'indépendance de Novgorod en 1478, puis à celle de Tver en 1485. Vassili III (1505/1533) paracheva l'oeuvre de son père par d'autres annexions. Désormais, le souverain de Moscou s'affirmait ouvertement autocrate, c'est-à-dire souverain, et refusait la suzeraineté mongole. Ses armoiries comportaient à présent l'aigle bicéphale hérité de Rome. Le terme de tsar (césar) apparaissait pour la première fois dans la correspondance du prince : l'État russe, dont la capitale, Moscou, était proclamée « troisième Rome », affirmait sa vocation impériale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alexandre - RUSSIE - Alexandre Nevski césar Dimitri - Dimitri IV Ivanovitch Donskoï Dniepr Galicie Genghis Khan (Temüjin, dit) Horde d'Or Iaroslav le Sage Ivan - Ivan Ier, dit Kalita Ivan - Ivan III, dit le Grand Kiev Ladoga Mongols M oscou Novgorod Porte-Glaive (ordre des chevaliers) Rostov-sur-le-Don Tver Ukraine - Histoire - La domination polono-lituanienne Varègues Vassili - Vassili III Vladimir Vladimir - Vladimir Ier Vladimir - Vladimir II La Russie moscovite (XVIe-XVIIe siècle) Avec Ivan IV dit le Terrible, la Russie entra dans l'ère de la monarchie absolue. En 1547, Ivan, âgé de 16 ans, se fit solennellement couronner avec le titre de tsar. Son règne dériva vite vers une terreur sans précédent. Il s'attaqua avant tout aux boyards, en qui il voyait un obstacle à son autorité, instaura en 1565 une administration d'exception et une sorte de garde prétorienne qui se livra aux pires exactions : des villes entières furent dévastées, et ces massacres et troubles continuels contribuèrent à ruiner le pays. Ces convulsions intérieures se conjuguèrent, à l'extérieur, avec des guerres presque incessantes. Au sud-est, la Moscovie s'étendit aux dépens de ses ennemis traditionnels de la steppe, les kh?nats tatars de Kazan et d'Astrakhan, qui tombèrent en 1552 et 1556. Ainsi, l'État russe devenait un empire de fait et, surtout, il s'attaquait aux dépouilles de l'ancien Empire mongol. À l'est, une expédition de cosaques fit tomber le kh?nat de Sibir (Sibérie), ouvrant ces territoires immenses à la colonisation. Au nord-ouest, Ivan le Terrible visait l'accès à la mer Baltique, ce qui l'entraîna dans la longue guerre de Livonie qui aboutit à la reconquête de toute la côte baltique et de la Lituanie par les Lituano-Polonais, après 1575. Battue par le roi de Pologne Étienne Báthory, attaquée de surcroît par la Suède, la Russie dut céder tous ses territoires conquis en 1582-1583, peu de temps avant la mort d'Ivan (1584), dont le règne s'acheva dans l'échec et la ruine. Les secousses subies par le pays provoquèrent le « temps des troubles » à la fin du règne de Boris Godounov (1598/1605). Boyard influent et capable, il fut élu tsar en raison de l'extinction de la dynastie des Riourikides (ou Rurikides). Après sa mort, un imposteur qui prétendait être le prince Dimitri, le défunt fils d'Ivan IV, réussit à monter sur le trône grâce à quelques appuis polonais et à de nombreux ralliements. Le bref règne de ce faux Dimitri ouvrit une période d'instabilité ; l'État se désintégrait, le pays sombrait dans l'anarchie. Le sursaut national vint de l'Église, dont la puissance et l'autorité s'étaient encore accrues depuis un siècle. C'est au nom de la « Sainte-Russie » et de la résistance aux envahisseurs « hérétiques » qu'elle fit appel aux villes. Une armée formée à NijniNovgorod libéra Moscou en 1613 et un zemski sobor (sorte d'états généraux) élut tsar le jeune Michel Romanov, dont la dynastie régna jusqu'en 1917. Pour la postérité, le « temps des troubles » resta à la fois un souvenir de cauchemar et un objet de fierté. Les règnes des premiers Romanov, Michel (1613/1645), Alexis (1645/1676) et Fédor III (1676/1682), se soldèrent par une nouvelle expansion de l'État russe : la Moscovie absorba une partie de l'Ukraine polonaise (1648-1667), affermissant ainsi sa puissance. L'expansion de la Moscovie, les guerres fréquentes qu'elle mena accrurent les besoins de l'État, qui était obligé de s'appuyer sur une noblesse de service à laquelle il distribuait des terres, en échange des obligations militaires et administratives qu'elle devait remplir. Les privilèges accordés à la noblesse favorisèrent l'extension du servage en Russie centrale et en Ukraine. Ainsi, l'ensemble de la société russe, y compris les classes urbaines et les villes, fut peu à peu soumis aux intérêts de l'État. Enfin, la Moscovie fut ébranlée par une grave crise religieuse. En 1654, le patriarche Nikon entreprit une révision des livres liturgiques et des rites. La réforme qui en résulta provoqua un schisme (raskol) au concile de 1666-1667 : les vieux-croyants refusèrent l'autorité de l'Église orthodoxe. Ils furent soumis à des persécutions, s'immolèrent parfois par le feu plutôt que de céder et engendrèrent de multiples sectes. Leur présence constitua un pôle de résistance silencieuse à l'État et, au moins au début, à la modernité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alexis Mikhaïlovitch Astrakhan Báthory - Báthory Étienne Boris Godounov boyard Cosaques Dimitri - Dimitri (les faux) Fédor - Fédor Ier Ivanovitch Fédor - Fédor II Fédor - Fédor III Alexeïevitch Galitzine - Galitzine Vassili Ivan - Ivan IV, dit le Terrible Kazan Livonie Michel - RUSSIE - Michel Fedorovitch M oscou Nijni-Novgorod orthodoxe (Église) Pologne - Histoire - Du déclin aux partages de la Pologne raskolnik Sibérie Suède - Histoire - Une puissance balte Tatars Ukraine - Histoire - La domination polono-lituanienne zemski sobor Les médias Romanov Les livres Russie - prédication pour la réforme agraire, page 4535, volume 8 Russie - Ivan IV le Terrible, page 4535, volume 8 Russie - les streltsy à l'exercice, page 4536, volume 8 La Russie impériale (XVIIIe siècle) L'européanisation de la Russie, au sens politique et culturel, fut l'oeuvre de Pierre le Grand. Ce dernier fut tsar de 1682 à 1725, mais il exerça son pouvoir personnel à partir de 1689. On peut à bon droit le qualifier de révolutionnaire. La curiosité insatiable du tsar le porta vers les techniques et le savoir européens, et l'encouragea à rompre avec la tradition ritualisée moscovite. Ce règne fut marqué par des guerres continuelles. Poursuivant sa progression vers les mers chaudes, la Russie s'attaqua à la Turquie, mais ses premiers succès furent réduits à néant. La guerre contre la Suède de Charles XII fut en revanche une réussite totale. Malgré des revers initiaux, Pierre parvint à constituer une armée et une marine de guerre, et ravagea la Livonie et l'Estonie. Il fonda Saint-Pétersbourg, qui devint la nouvelle capitale russe en 1712. En 1709, les Suédois subirent une lourde défaite à Poltava. Les conquêtes russes sur le littoral baltique furent scellées par la paix de Nystad (1721), à la suite de laquelle Pierre prit le titre d'empereur. Ainsi, la Russie se proclama officiellement empire, en même temps qu'elle prenait pied en Europe, dont elle devint une puissance montante. Un effort de guerre aussi considérable exigeait une mobilisation des ressources, nécessité que Pierre conjugua avec une conception moderne de l'État. De son oeuvre réformatrice incessante et souvent désordonnée naquirent une armée et une marine régulières. Pourtant, plus que jamais, il se heurta aux difficultés de l'administration de son empire. L'assujettissement de la société se poursuivit dans le sens d'une rationalisation, avec la création de la « table des rangs », qui fixa la hiérarchie civile et militaire. Enfin, tout en encourageant l'industrie privée, Pierre fonda des manufactures d'État, créant ainsi une métallurgie russe qui accéda au premier rang mondial au cours du XVIIIe siècle. Le règne de Pierre le Grand acheva de consommer la rupture culturelle entre l'élite nobiliaire et la tradition. Les ambassades russes en Occident, les relations diplomatiques permanentes, l'interdiction du port de la barbe et des habits moscovites traditionnels en furent les aspects les plus évidents. Plus profondément, Pierre obligea la noblesse à s'instruire dans des écoles militaires et techniques créées à cet effet, fonda l'Académie des sciences, sécularisa l'État russe. L'Église orthodoxe fut à partir de 1721 entièrement soumise à l'empereur, qui la gouverna par l'intermédiaire du saint-synode, le patriarcat ayant été supprimé. La période qui suivit, jusqu'à l'avènement de Catherine II en 1762, se caractérisa par une instabilité politique ponctuée par des révolutions de palais. Trop faibles pour gouverner personnellement, les empereurs et les impératrices se laissèrent guider par leurs favoris ou par plusieurs clans de la haute noblesse qui se partageaient le pouvoir. Toutefois, l'aristocratie ne parvint pas à fixer des limites juridiques au pouvoir impérial, comme pendant la crise de succession de 1730 qui fit monter sur le trône Anna Ivanovna. Son règne (1730/1740) fut suivi, à la suite d'un court intermède et d'un nouveau coup d'État, par celui d'Élisabeth (1741/1762). Enfin, une révolution de palais détrôna son fils Pierre III, assassiné, au profit de son épouse, qui prit le nom de Catherine II. Sous le règne de Catherine II (1762/1796), l'État russe accomplit des progrès tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Habile et ambitieuse politicienne, elle parvint à gouverner fermement l'empire, malgré une grande jacquerie de 1773 à 1774 conduite par le cosaque Pougatchev, qui, nouvel imposteur, se présenta comme Pierre III et prit pour cible la noblesse. Précisément, cette noblesse atteignait à présent l'apogée de sa puissance. Ses obligations de service avaient été supprimées en 1762. Ses privilèges (notamment le monopole de la propriété foncière) s'étendirent et furent confirmés par une charte en 1785. Ses pouvoirs sur les serfs n'avaient presque plus de limites. La fin du XVIII e siècle fut aussi une période de grand progrès dans l'éducation et la culture des nobles, qui se mirent à l'école française, à l'image de leur souveraine, correspondante de Voltaire et de Diderot. C'est ainsi que, parallèlement à la brillante cour pétersbourgeoise, on vit naître les premiers germes d'une intelligentsia. Sous le règne de Catherine II comme sous celui de Paul I er (1796/1801), l'Empire russe connut une extension considérable. Grâce à une armée à l'apogée de sa force et à une diplomatie particulièrement habile, la Russie devint une grande puissance européenne qui fit partie de toutes les alliances, notamment avec l'Autriche. Plusieurs guerres l'opposèrent à la Turquie (1736-1739, 1768-1774, 1787-1792) et se soldèrent par l'annexion de la Bessarabie et de la Crimée. La colonisation de cette « Nouvelle Russie » fut l'oeuvre de Potemkine, le favori de Catherine. Enfin, la Russie participa aux trois partages de la Pologne en 1772, 1793 et 1795, dont elle fut la principale instigatrice. Elle annexa une grande partie de l'Ukraine occidentale, la Biélorussie, la Lituanie et la Courlande. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Anna Ivanovna Bessarabie Biélorussie Biélorussie - Histoire Catherine - RUSSIE - Catherine II la Grande Catherine - RUSSIE - Catherine Ire Charles - SUÈDE - Charles XII de Palatinat-Deux-Ponts Crimée Élisabeth - RUSSIE - Élisabeth empire Estonie Lituanie Lituanie - Histoire Livonie orthodoxe (Église) Paul Ier Pierre - RUSSIE - Pierre Ier le Grand Pierre - RUSSIE - Pierre II Alekseïevitch Pierre - RUSSIE - Pierre III Fedorovitch de Holstein-Gottorp Pologne - Histoire - Du déclin aux partages de la Pologne Poltava Potemkine Grigori Aleksandrovitch Pougatchev Iemelian Ivanovitch Saint-Pétersbourg Suède - Histoire - Une puissance balte Turquie - Histoire - Le déclin de l'Empire ottoman Ukraine - Histoire - La russification Les médias Romanov Les livres Lumières (philosophie des) - Catherine II de Russie, page 2939, volume 6 Russie - Catherine II, page 4537, volume 8 L'apogée de l'Empire (XIXe siècle) Le règne de Paul Ier s'acheva par une nouvelle et dernière révolution de palais pendant laquelle l'empereur, universellement détesté à cause de son despotisme, trouva la mort. La loi de succession du trône par primogéniture, qu'il eut le temps de promulguer et qui stabilisa enfin le trône russe, profita à son fils Alexandre Ier (1801/1825). Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les souverains russes firent alterner des politiques de réformes et de réaction, qui répondaient au double défi de la modernité : politique, avec la diffusion des idées de la Révolution française qui menaçait l'ancien régime, et économique, avec la révolution industrielle occidentale qui obligea la Russie à se moderniser et qui déséquilibra une société archaïque. Rapidement, les velléités de réforme d'Alexandre tournèrent court et n'aboutirent qu'à une réorganisation des organes centraux de l'État. Les guerres napoléoniennes déstabilisèrent le fragile État russe, qui subit les défaites d'Austerlitz et de Friedland. Mais, à la suite du traité de Tilsit en 1807, Alexandre se trouva promu au rôle de partenaire principal de Napoléon sur le continent. L'invasion napoléonienne de 1812, suivie de la retraite de Russie, provoqua un choc dont les effets se firent durablement sentir. Le pays fit bloc contre l'envahisseur, et les victoires des Russes en Europe leur firent croire à leur mission libératrice. Au congrès de Vienne (1814-1815), l'Empire russe, qui avait déjà acquis la Géorgie ainsi qu'une partie du Caucase contre la Perse, la Bessarabie contre la Turquie et le grand-duché de Finlande contre la Suède, reçut la Petite Pologne aux dépens de la Prusse. Enfin, Alexandre fut l'inspirateur de la Sainte-Alliance, signée en septembre 1815, qui tentait de fonder un ordre européen sur des principes chrétiens. Mais les congrès périodiques qui la suivirent furent dominés par Metternich, tandis qu'Alexandre se désintéressait de plus en plus de l'exercice du pouvoir. À la mort subite du tsar en 1825, une partie de l'opinion était gagnée aux idées libérales, romantiques et nationalistes, qui enflammèrent d'autant plus les esprits qu'Alexandre n'avait pas tenu ses promesses réformatrices. En décembre 1825, de jeunes officiers, les « décabristes », qui étaient groupés dans des sociétés secrètes, refusèrent de prêter serment à Nicolas, l'héritier du trône. Mal préparée, la révolte fut écrasée : ce fut la première tentative révolutionnaire en Russie. Le règne de Nicolas Ier ( 1825/1855) fut avant tout une remise en ordre. Esprit plutôt étroit et autoritaire, mais respectueux de la légalité, le souverain fit procéder à la rédaction d'un code de lois (oeuvre de Mikhaïl Speranski, promulgué en 1835), mais recula devant l'abolition du servage. C'est également sous Nicolas que la quasi-totalité de la noblesse et une partie des classes moyennes accédèrent à l'instruction. En même temps, il fit régner une censure sévère et instaura une surveillance politique policière. La révolution polonaise de 1830, les révolutions de 1848 en Europe furent autant de chocs pour l'empereur, qui craignait par-dessus tout la contagion révolutionnaire. « Gendarme de l'Europe », la Russie se proposait d'intervenir partout où l'ordre légitimiste était menacé, et le fit réellement en Hongrie en 1849. À l'intérieur, la dernière période du règne fut empreinte d'une atmosphère étouffante et d'une crispation nationaliste qui conduisirent la Russie à l'impasse de la guerre de Crimée. L'Empire russe poursuivait son extension au Caucase, où il se heurtait à une forte résistance des montagnards musulmans conduits par l'imam Chamil (jusqu'en 1859). La brutalité et la maladresse avec lesquelles la Russie intervint au Proche-Orient et dans les Balkans au nom de la défense de l'orthodoxie conduisirent à son isolement total lorsqu'elle déclara la guerre à la Turquie en 1853, dans le contexte d'une russophobie croissante de l'opinion européenne. Les armées française et britannique assiégèrent Sébastopol, qui tomba en septembre 1855, peu après la mort de Nicolas. Le traité de Paris, en mars 1856, qui mettait fin à la guerre de Crimée, ruinait les ambitions hégémoniques de la Russie dans les Balkans. L'avènement d'Alexandre II (1855/1881) annonça une ère de réformes, favorisée par la mise en cause morale du servage (aboli le 19 février 1861) et le désastre en Crimée, qui sanctionnait l'échec du conservatisme. Affranchi de la tutelle seigneuriale, le paysan dépendait désormais de sa communauté (le mir) pour ses déplacements, pour le paiement des impôts et pour l'usage de ses parcelles qui étaient soumises à des partages périodiques. Croyant éviter une déstabilisation des campagnes, l'État créait une situation lourde de dangers, car les paysans étaient constamment en quête de nouvelles terres et le régime de la communauté égalitaire freinait les progrès agricoles. Néanmoins, un pas important vers la modernisation était franchi. Les réformes de l'armée et de la justice qui s'alignèrent sur les modèles occidentaux, de l'administration locale avec la création des zemstvos (assemblées territoriales) élus, furent autant de mutations en profondeur qui accélérèrent les changements sociaux. La relative libéralisation du régime encouragea une partie de l'intelligentsia à réclamer des réformes plus radicales, notamment une Constitution. La déception qu'elle éprouva la poussa vers le radicalisme et les influences socialistes (« populistes »). Échecs successifs et procès politiques furent à l'origine d'une vague terroriste qui, bien qu'elle fût l'oeuvre d'une minorité, aboutit à l'assassinat d'Alexandre II, au moment même où il approuvait le principe d'une représentation nationale. Le règne d'Alexandre III (1881/1894) et le début du règne de Nicolas II (1894/1917) furent profondément empreints de conservatisme social. Les principales réformes des années 1860-1870 furent atténuées par diverses restrictions. Le nationalisme officiel inspira une russification qui toucha toutes les populations de l'Empire, y compris en Finlande ou dans les provinces baltes, pourtant parfaitement loyales. La Pologne, depuis l'insurrection de 1863-1864, l'Ukraine où les uniates catholiques furent convertis de force en 1874, les juifs, les sectes et les vieux-croyants furent les principales victimes de cette politique. Pourtant, ces tendances réactionnaires n'empêchèrent pas la Russie de se moderniser. L'instruction touchait l'ensemble des couches sociales, avec le développement de l'enseignement primaire au sein des zemstvos. La présence d'hommes d'État avisés au ministère des Finances entraîna une modernisation de l'impôt et favorisa une politique intelligente d'industrialisation, sous l'égide du ministre Sergueï Witte. C'est grâce aux commandes de l'État, à la création d'un réseau de chemins de fer et à l'afflux de capitaux étrangers que l'industrie russe prit un essor extraordinaire, puisqu'elle atteignit un taux de croissance annuelle de 8 % dans les années 1890. À l'extérieur, l'Empire russe continuait de s'étendre. Dans les années 1860-1870, l'armée russe conquit le Turkestan. En Extrême-Orient, la Russie profita de l'affaiblissement de la Chine pour obtenir d'elle la région de l'Amour, puis celle de l'Oussouri. Sur son flanc occidental, elle joua la carte panslaviste pendant la guerre contre la Turquie en 1877-1878. Sa politique balkanique l'opposait de plus en plus à l'Autriche-Hongrie. Le départ de Bismarck en 1890 mit fin à « l'alliance des trois empereurs » (allemand, austro-hongrois et russe). Désormais isolée, la Russie se rapprocha de la France, sa principale source de crédits, avec laquelle elle scella une alliance militaire à la fin du règne d'Alexandre III. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alexandre - RUSSIE - Alexandre Ier Alexandre - RUSSIE - Alexandre II Alexandre - RUSSIE - Alexandre III alliance - Sainte-Alliance Amour Austerlitz Balkans (péninsule des) Balkans (péninsule des) - Le déclin de l'Empire ottoman Bessarabie Bismarck (Otto, prince von) Caucase Crimée décabristes Finlande - Histoire - Un grand-duché russe Friedland Géorgie Géorgie - Histoire Gortchakov Aleksandr Mikhaïlovitch intelligentsia Metternich-Winneburg (Klemens, prince von) mir Napoléon Ier (Napoléon Bonaparte) Nicolas - RUSSIE - Nicolas Ier Romanov Nicolas - RUSSIE - Nicolas II Romanov panslavisme Paskevitch Ivan Fedorovitch Paul Ier pogrom Pologne - Histoire - Du déclin aux partages de la Pologne populisme - 1.HISTOIRE raskolnik révolutions européennes de 1830 révolutions européennes de 1848 Roumanie - Histoire - Entre Russie et Turquie Russie (campagne de) russification russo-turque (guerre) Sébastopol Tilsit (traités de) Turkestan Turquie - Histoire - Réformes et démembrements Vienne (congrès de) Witte Sergueï Ioulievitch Wittgenstein (Louis, prince de) Les livres Russie - le passage de la Berezina, en novembre 1812, page 4537, volume 8 Russie - le tsar Alexandre Ier avec Frédéric-Guillaume III de Prusse et François Ier, empereur d'Autriche, page 4538, volume 8 Russie - Alexandre II, page 4538, volume 8 Russie - caricature de Gustave Doré montrant des propriétaires terriens russes qui jouent aux cartes des lots de serfs, page 4539, volume 8 Russie - un village russe, au XIXe siècle, page 4539, volume 8 La chute de l'Empire La récession mondiale de 1900-1903 atteignit de plein fouet l'économie russe. Les grèves ouvrières se développèrent, ainsi que les troubles agraires où les paysans s'en prirent aux domaines seigneuriaux. Des formations politiques, le parti social-démocrate depuis 1898, le parti socialiste-révolutionnaire depuis 1901, entreprirent une action de propagande. Le premier d'entre eux se scinda entre les mencheviks et les bolcheviks, dominés par Lénine. En chassant Witte en 1903, l'autocratie choisit l'immobilisme. La guerre russojaponaise de 1904-1905, avec les cuisantes défaites russes à Port-Arthur et à Tsushima, précipita la crise. En janvier 1905, une foule d'ouvriers pétersbourgeois fut massacrée par la troupe : ce fut le signal de la révolution de 1905, qui mobilisa toutes les classes sociales. Sous la pression de la grève générale, Nicolas II rappela Witte, qui devint président du Conseil. En octobre, un manifeste impérial promit la réunion d'une douma (parlement) élue et la garantie des principales libertés. La révolution s'était radicalisée et ne se contentait pas de ces concessions. Petr Stolypine, qui remplaça Witte, renvoya la douma, dominée par les « Cadets » libéraux et les socialistes. En même temps, il s'attela à une réforme sociale essentielle : il s'attaqua à la communauté rurale, accorda aux paysans la liberté de déplacement et encouragea la propriété individuelle. De 1906 à 1914, la Russie connut un essor social sans précédent. La croissance industrielle reprit. Le pays s'urbanisa, s'européanisa et s'instruisit comme jamais. L'achèvement du Transsibérien attirait les colons vers l'Extrême-Orient. Mais cette modernisation créait des déséquilibres et profita peu au régime, qui était gagné par un nationalisme aveugle. Stolypine ne parvint pas à se doter de soutiens politiques. Mal supporté par l'empereur et la cour, il fut assassiné en 1911. La Première Guerre mondiale entraîna l'effondrement du régime. Mal préparée, l'armée russe subit de lourdes défaites en 1914 et 1915. Nicolas II s'isolait de plus en plus, laissant l'impératrice, conseillée par Raspoutine, exercer une influence croissante sur le gouvernement du pays. Le 23 février (8 mars, selon le calendrier grégorien) 1917, une manifestation était déclenchée à l'occasion de la Journée internationale des femmes ; peu après, la grève devint générale, les défilés se multiplièrent, la troupe refusa de tirer. Porté par la révolution, un gouvernement provisoire fut constitué. Le lendemain, le tsar Nicolas II abdiquait. La Russie entra alors dans une longue période d'instabilité politique qu'on compara à un nouveau « temps des troubles ». Le gouvernement provisoire, composé de monarchistes modérés et de libéraux, se chargea de préparer l'élection d'une Assemblée constituante, alors même qu'il était doublé à la base par des soviets (conseils d'ouvriers et de soldats), dominés par les socialistes. Tandis que l'administration se dissolvait, que les nationalités (Polonais, Finlandais, Baltes, Ukrainiens, Caucasiens) faisaient sécession, que l'armée se décomposait et que les paysans entreprenaient de réaliser leur rêve en partageant les terres, les gouvernements provisoires de Lvov, puis de Kerenski tentèrent de poursuivre la guerre et perdirent rapidement leur popularité. La radicalisation de la révolution poussait au premier plan les bolcheviks, dont le chef, Lénine, était revenu d'exil en avril et préparait son parti à prendre le pouvoir. Le coup de force eut lieu à Petrograd les 25 et 26 octobre 1917. Conduits par Lénine et Trotski, les bolcheviks ne rencontrèrent quasiment pas de résistance. Il est vrai que leurs mots d'ordre (paix immédiate, la terre aux paysans) répondaient à la lame de fond qui submergeait la Russie. Nourris d'utopies, les bolcheviks (qui prirent bientôt le nom de communistes) affrontaient les réalités d'une société et d'un empire en pleine désintégration, ce qui les conduisit à une implacable logique de pouvoir. La presse fut muselée, les partis « bourgeois » furent interdits et l'Assemblée constituante, enfin réunie en janvier 1918, immédiatement dispersée, car elle était majoritairement hostile au nouveau régime. Les soviets furent purgés de leurs éléments socialistes ou anarchistes, et la Tcheka (police politique), créée moins de deux mois après le coup de force d'octobre, devint rapidement un appareil redoutable, faisant régner la « terreur rouge » à partir de septembre 1918. Grâce à leur détermination et à la clairvoyance de Lénine, les bolcheviks parvinrent à garder le pouvoir. La paix de Brest-Litovsk avec l'Allemagne (3 mars 1918) amputa le territoire, mais leur permit d'affronter leurs ennemis intérieurs. En un peu plus de deux ans de guerre civile, le pouvoir de Moscou (redevenue capitale en mars 1918) et son armée Rouge vinrent à bout des « armées blanches » de Koltchak, Denikine, Ioudenitch. La guerre russo-polonaise, d'avril à octobre 1920, remit provisoirement en cause leur victoire. Elle se solda par un partage de l'Ukraine qui en était l'enjeu. En novembre, l'armée Rouge écrasa les restes de l'armée de Wrangel en Crimée. Elle entreprit également la reconquête de l'Empire, en reprenant l'Ukraine orientale, la Biélorussie, l'Asie centrale, la Transcaucasie et la Sibérie, jusqu'à la formation de l'URSS en 1922. Au sein de ce nouvel État (formellement, une fédération), la Russie eut un statut particulier. Bien qu'en principe toute référence explicite aux origines russes de l'URSS eût été bannie, le régime n'hésita pas, à partir des années trente, à recourir à la russification et à utiliser le nationalisme russe pour asseoir son pouvoir. En même temps, la Russie (désormais RSFSR, République socialiste fédérative soviétique de Russie) fut moins dotée d'institutions autonomes que les autres Républiques, et dépendit plus directement de Moscou. L'URSS était une entité supranationale, mais abritait implicitement tout le nationalisme russe : la « Russie » avait tendance à se confondre avec « l'URSS ». Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alexandra Feodorovna Biélorussie Biélorussie - Histoire bolchevisme Brest Cadets coup d'État Crimée Denikine Anton Ivanovitch douma février 1917 (journées de) Gapone Gueorgui Apollonovitch guerres mondiales - La Première Guerre mondiale Kerenski Aleksandr Fedorovitch Koltchak Aleksandr Vassilievitch Lénine (Vladimir Illitch Oulianov, dit) menchevik Milioukov Pavel Nikolaïevitch M oscou Nicolas - RUSSIE - Nicolas II Romanov Octobre (révolution d') Pologne - Histoire - L'indépendance recouvrée Port-Arthur Raspoutine (Grigori Iefimovitch Novykh, dit) révolution russe russification russo-japonaise (guerre) Saint-Pétersbourg Sibérie socialisme - Les divisions du socialisme socialiste-révolutionnaire (parti) soviet Stolypine Piotr Arkadievitch Tchéka Transcaucasie Transsibérien Trotski (Lev en français Léon, Davidovitch Bronstein, dit) Tsushima Ukraine - Histoire - L'intégration à l'URSS URSS - Histoire URSS - Histoire - Introduction URSS - Histoire - La NEP et les prémices de l'URSS Witte Sergueï Ioulievitch Wrangel (Petr Nikolaïevitch, baron de) Les livres guerres mondiales - fantassins russes partant pour le front en 1914, page 2267, volume 4 Lénine - Portrait, page 2833, volume 5 Lénine parmi les ouvriers, page 2833, volume 5 Lénine - Notes, page 2833, volume 5 Russie - Nicolas II et l'impératrice Alexandra, au Kremlin, page 4539, volume 8 Russie - le Dimanche sanglant, page 4539, volume 8 Russie - à la une du Petit Journal, l'attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, en février 1905, page 4540, volume 8 Russie - fraternisation entre soldats et grévistes, le 12 mars 1917, page 4540, volume 8 Russie - scène d'émeute, en juillet 1917, page 4540, volume 8 Russie - manifestation hostile au gouvernement provisoire à Petrograd, au printemps 1917, page 4540, volume 8 Russie - l'Assaut contre le Palais d'Hiver, de E. Dechalyt, page 4541, volume 8 Russie - célébration du deuxième anniversaire de la Révolution, en novembre 1919, sur la place Rouge, à Moscou, page 4541, volume 8 Russie - Lénine au bureau du Ier Congrès des soviets des paysans pauvres, le 11 décembre 1918, page 4541, volume 8 Russie - affiche éditée pendant la guerre civile, avec le slogan « Et toi, t'es-tu engagé ? », page 4541, volume 8 La Fédération de Russie Le 17 avril 1992, soit soixante-dix ans après la fondation de l'URSS, la République de Russie, devenue indépendante depuis la chute du régime communiste sous la présidence de Mikhaïl Gorbatchev, prenait officiellement le nom de Fédération de Russie, entérinant le processus de reconstitution qui était en marche depuis un an. La première élection présidentielle de son histoire avait eu lieu le 12 juin 1991 et avait porté à la tête de l'État Boris Eltsine, leader de l'opposition à Mikhaïl Gorbatchev. Puis, le 8 décembre, les trois Républiques « slaves » avaient dénoncé le traité de l'Union de 1922 et fondé une Communauté d'États indépendants (CEI), dont l'existence, très vite, n'avait fait que s'amenuiser. S'étant doté d'une administration propre, puis d'une diplomatie et d'une armée, le nouveau régime, encore composé en majorité d'anciens membres de l'appareil, avait entrepris une difficile conversion : il s'agissait, d'une part, de « décommuniser » l'État, la société, la culture, et, d'autre part, d'avancer rapidement vers une économie de marché de type libéral, tout en préparant une réforme constitutionnelle. La vigueur du nationalisme russe, dans l'opinion en général et dans l'armée en particulier, imposait aussi de trancher entre l'affirmation d'un État-nation russe et la création d'une nouvelle entité de type multinational. Tandis qu'avec les anciennes Républiques soeurs devaient être fixées des frontières d'État, la question de la maîtrise des forces nucléaires stratégiques continuait à se poser avec acuité. Contre le parti communiste, ses hommes et ses symboles, l'offensive du président Eltsine a été totale ; accusé de violer le nouvel ordre institutionnel, il a été mis au ban de la société russe et - l'armée ayant fait la preuve de son légalisme - ses partisans, formant désormais le courant conservateur, ne pouvaient espérer d'appui qu'au sein du Congrès des députés présidé par un communiste. Au milieu de tels bouleversements, le consensus social dépendait de la réussite du passage à l'économie de marché ; or le tournant libéral s'est traduit par un nombre élevé de fermetures d'usines et une flambée du chômage, suscitant l'essor de toute une économie parallèle et l'apparition de mafias. Aussi soutenu qu'il fût par les pays industrialisés du G7, et même suivi par 58 % d'électeurs lors d'un référendum en avril 1993, Boris Eltsine ne pouvait éviter l'épreuve de force avec son opposition intérieure. Fin septembre, les députés qui avaient tenté de le destituer et qui s'étaient retranchés dans l'immeuble du Parlement durent être réduits par l'armée. La victoire du président russe fut suivie, en décembre, de la promulgation d'une nouvelle Constitution et de l'élection d'un Parlement où le courant d'opposition ultranationaliste fit une entrée en force. La consolidation même de l'État ne réglait pas les problèmes de fond de la société, qui restait profondément désorganisée dans ses structures et ses idéaux, au point qu'un « pacte d'entente civile », conclu en avril 1994 avec les opposants au régime, avait repoussé à 1996 l'échéance de l'élection présidentielle. En 1995, la tentative de sécession de la Tchétchénie ( voir Tchétchènie [République autonome de]) fut, par ailleurs, le signe probant que le réveil des nationalités constituait une menace actuelle. Réélu, en juillet 1996, avec 54 % des voix, face à son opposant conservateur, le président Eltsine s'était fait un allié d'un général en pleine ascension politique, Alexandre Lebed, qu'il devait toutefois limoger trois mois plus tard. Un nouvel ordre géopolitique s'est instauré avec les voisins de la Russie (traité avec l'Ukraine, accord pour le partage de la flotte de la mer Noire, union politique avec la Biélorussie), et, à l'intérieur de ses frontières, la paix est revenue en Tchétchénie en mai 1997. De son côté, l'accord signé avec l'OTAN a consacré la fin effective de la période de guerre froide. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Eltsine Boris Nikolaïevitch fédéral (État) Gorbatchev Mikhaïl Sergueïevitch Tchétchénie (République autonome de) Ukraine - Histoire - L'Ukraine indépendante URSS - Histoire - La crise et la chute du régime Les livres Russie - manifestation des Moscovites partisans de Boris Eltsine, page 4542, volume 8 Russie - la guerre en Tchétchénie, page 4542, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Moscovie Arts Beaux-arts L'art russe a longtemps hésité entre deux influences opposées : celle de l'Asie et celle de l'Europe. C'est surtout à partir du règne de Pierre le Grand qu'il est devenu européen. L'art scythe. Au cours des siècles précédant notre ère, l'art scythe s'épanouit sur une aire qui s'étendait de l'Altaï à la mer Noire ; il y fut influencé par les colonies grecques (art gréco-scythe). Des poteries, des bijoux retrouvés dans des tumulus (kourganes) de cette région témoignent d'un art raffiné (« art des steppes »). D'autres objets, plus primitifs, furent laissés dans les steppes, au cours des siècles suivants, par divers peuples nomades (Sarmates, Kirghizes). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Sarmates Scythes steppes (art des) La tradition byzantine. Au XIe siècle, l'Église grecque transmit l'héritage de Byzance aux populations russes qu'elle avait récemment christianisées. L'église circulaire à coupoles prédomina. De même, les fresques, les mosaïques et les icônes reflétèrent l'esprit byzantin en y introduisant, dès le XIIIe siècle, les éléments originaux russes ; cet art devait se maintenir jusqu'en 1917. Au nombre des premières grandes églises figure notamment la cathédrale SainteSophie de Kiev, d'influence byzantine, immense et très richement décorée (1037). Au milieu du XIe siècle, la cathédrale de Novgorod commença à mêler à la tradition byzantine des éléments originaux russes ; à Pskov, cette évolution s'accentua, cependant que la cathédrale Saint-Dimitri à Vladimir (fin du XIIe siècle) témoigne d'influences byzantines, romanes et caucasiennes. Ce type d'églises demeura le plus répandu jusqu'au milieu du XIIIe siècle (invasions tatares), puis on construisit de plus en plus d'églises en bois (église d'Una, près d'Arkhangelsk ; église de la Résurrection, à Kolomenskoïe, près de Moscou, 1532). Ce n'est qu'à la fin du XV e et au début du XVIe siècle que furent édifiées les célèbres églises de Moscou et de sa région, auxquelles leurs coupoles en bulbe et leur surcharge décorative donnent une silhouette si caractéristique. La peinture d'icônes domina pendant longtemps l'art pictural. Son apogée s'étendit du XIVe au XVIe siècle à Moscou, qui prit la suite de l'école de Novgorod. Son maître incontesté fut Andreï Roublev (icône de la Trinité), mais deux autres noms doivent être cités : ceux du Grec Théophane, qui travailla à Novgorod et à Moscou, et du maître Denis (fresques du monastère de Théraponte). L'influence de la peinture européenne lui fit perdre peu à peu son originalité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Byzance - Beaux-arts - Les deux âges d'or icône - 1.ART Kiev Moscou - La ville d'art Novgorod P skov Roublev Andreï Vladimir L'art russe moderne. Pierre le Grand confia dès 1716 à l'architecte français Leblond le soin d'établir les plans de sa nouvelle capitale, Saint-Pétersbourg. D'autres architectes étrangers vinrent travailler à la construction de grands palais : ainsi l'Italien Rastrelli (appelé par l'impératrice Élisabeth), au Palais d'Hiver et au palais de Tsarkoïe Selo, et le Français Vallin de La Mothe (appelé par Catherine II), au palais de l'Académie des beaux-arts et au Petit Ermitage. Des architectes russes contribuèrent également à l'embellissement de la capitale : Starov (palais de Tauride), Bajenov, Kazakov. Dès lors, l'architecture suivit la même évolution que celle de l'Europe occidentale : passage du baroque au néoclassicisme, avec cependant une tendance à la lourdeur et une certaine profusion dans la décoration (par exemple, les palais de l'Amirauté, d'Adrian Zakharov). L'Académie russe des beaux-arts fut fondée en 1757 à Saint-Pétersbourg : des Français, notamment, y enseignèrent (Tocqué, Mme Vigée-Lebrun...). La peinture, qui s'était jusqu'alors limitée aux thèmes religieux, s'occidentalisa et aborda des genres profanes, en particulier le portrait, dont la vogue alla croissant (Rokotov, Levitski, Borovikovski, Kiprenski). Dans la première partie du XIX e s iècle, le romantisme se manifesta chez des artistes de genres très divers, tels que Brioullov, Ivanov et Venetsianov. Puis, dans la seconde moitié du siècle, les peintres se consacrèrent aux thèmes historiques : d'un groupe d'artistes connus sous le nom de Peredvijniki (les ambulants) se détache le plus grand nom de la peinture russe au XIX e siècle, Repine, peintre de la vie populaire russe, dont le talent n'éclipsa cependant pas celui d'un Sourikov ou d'un Verechtchaguine. À la fin du XIX e siècle et au début du XXe siècle, un courant moderne se dessina autour de la revue Mir Iskousstva , (« Monde de l'art ») avec les peintres I. Levitan, V. Serov, M. Vroubel ; s'y rattachent aussi les décorateurs des Ballets russes de Diaghilev : A. Benois et L. Bakst. Puis l'influence des nouvelles écoles parisiennes (impressionnisme, fauvisme, cubisme) et du futurisme se fit sentir. Des amateurs éclairés, tels I. Morozov et S. Chtchoukine, constituèrent de remarquables collections d'oeuvres de ces écoles (aujourd'hui au musée Pouchkine, à Moscou, et à l'Ermitage). D'autres groupes se formèrent : la Rose bleue, avec P. Kouznetsov et M. Sarian, et le Valet de carreau, en 1910, à Moscou ; ce groupe d'avant-garde rassemblait des artistes tels que Lentoulov, Malevitch, Kontchalovski, Machkov, Falk, Tatline, Larionov, Gontcharova, ces deux derniers, célèbres pour leurs décors de théâtre, étant à l'origine d'un courant non figuratif, le rayonnisme. Ne trouvant pas en Russie un climat favorable à l'éclosion de leur personnalité, certains vinrent travailler en Allemagne et en France. Plusieurs d'entre eux retournèrent dans leur pays après la révolution d'Octobre, mais, après une courte période propice à un certain bouillonnement culturel, les avant-gardes se heurtèrent vite à des prises de position hostiles du nouveau gouvernement soviétique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bakst (Lev Samoïlovitch Rosenberg, dit Léon) Ermitage (musée de l') Gontcharova Natalia Sergueïevna Larionov (Mikhaïl Fedorovitch, dit Michel) Malevitch Kazimir rayonnisme Repine Ilia Iefimovitch Saint-Pétersbourg Tatline Vladimir Ievgrafovitch Tsarkoïe Selo URSS - Arts - Beaux-arts Vallin de La Mothe Jean-Baptiste Michel Verechtchaghine Vassili Vassilievitch Vigée-Lebrun (Louise Élisabeth Vigée, dite Mme) Vroubel Mikhaïl Aleksandrovitch Complétez votre recherche en consultant : Les livres Russie - icône représentant la Transfiguration et datant du XVIe siècle, page 4543, volume 8 Russie - les bulbes de l'église de Basile-le-Bienheureux, à Moscou, page 4544, volume 8 Russie - les églises de l'île de Kiji, page 4544, volume 8 Russie - le couvent de Smolnyï, à Saint-Pétersbourg, page 4544, volume 8 Russie - le Voleur sur le pommier, estampe anonyme (1881), page 4545, volume 8 Russie - Vassili Perov (1833-1882), l'Arrivée d'une gouvernante dans la maison d'un marchand, page 4545, volume 8 Russie - scène de la vie villageoise, estampe anonyme (1864), page 4545, volume 8 Russie - Kazimir Malevitch, On rentre le seigle (1912), page 4546, volume 8 Russie - Natalia Gontcharova, maquette du rideau de fond pour le ballet du Coq d'or, page 4546, volume 8 Littérature Traditionnellement tournée à la fois vers l'Europe et vers le monde slave et oriental, la Russie occupe une position aussi privilégiée que difficile à tenir. Du point de vue littéraire, ce choc de deux cultures fut aussi l'occasion d'une richesse et d'une originalité exemplaires. C'est en Russie kiévienne que serait né le premier chef-d'oeuvre littéraire russe (en russo-slavon) : le Dit de la campagne d'Igor, poème épique. Après quatre siècles de joug tatar se développa une littérature de moines, inspirée du baroque polonais (XVII e siècle - début du XVIII e siècle). Sous le règne de Pierre le Grand, alors même que se multipliaient les influences occidentales, trois pionniers forgèrent la langue littéraire russe moderne : Vassili Trediakovski, Lomonossov et Aleksandr Soumarokov. Le poète Derjavine et le dramaturge Denis Fonvizine, auteur de la célèbre et frondeuse comédie le Mineur (1782), utilisèrent ce nouvel outil, sous le règne de Catherine II. Par son rôle de mécène, l'impératrice favorisa paradoxalement l'éclosion d'une littérature polémique (Aleksandr Radichtchev, Nikolaï Novikov). Mais, à la charnière du XVIIIe et du XIXe siècle, celle-ci fut supplantée par une littérature romantique, dominée par le courant sentimental (Nikolaï Karamzine) et marquée par les premiers apports de la langue populaire à la langue russe cultivée (Krylov). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Catherine - RUSSIE - Catherine II la Grande Derjavine Gavrila Romanovitch Krylov Ivan Andreïevitch Lomonossov Mikhaïl Vassilievitch russe L'épanouissement de la littérature au XIXe siècle. Ces deux écrivains préparaient l'« âge d'or » de la poésie russe, dont le romantisme n'allait être qu'une composante. Au début du XIXe siècle, deux grands poètes épris de perfection formelle, Joukovski et Konstantin Batiouchkov, furent bientôt éclipsés par leur disciple, Pouchkine. Celui-ci reste considéré par les Russes de la fin du XXe siècle comme le plus grand poète national. Lermontov et Fedor Tiouttchev, inquiet et raffiné, sont reconnus également comme deux poètes originaux de l'époque. La poésie déclina avec la mort de Pouchkine (1837). Mais celui-ci avait contribué, après Griboïedov, à la création d'une prose russe originale, dès 1831. Ce fut Gogol qui donna son véritable élan à cette prose. Gogol, le plus déconcertant de tous les écrivains russes, dont l'oeuvre transcende les catégories, a marqué de son influence des générations d'écrivains, jusqu'au XXe siècle. Il était déjà, dans les années 18301840, le centre de polémiques idéologiques et politiques dues à l'influence de la philosophie allemande et à l'entrée en scène de roturiers (Vissarion Bielinski). On oscillait entre la slavophilie et l'occidentalisme (Herzen). La littérature elle-même se mettait au service des idées et le Que faire ? de Nikolaï Tchernychevski (1863), roman où le problème de l'action révolutionnaire est au centre du propos, eut un succès et un retentissement considérables. Comme dans toute l'Europe de la seconde moitié du XIXe siècle, les oeuvres s'appuyaient sur l'analyse et l'observation, fût-ce pour les dépasser. La prose, dominante, suscita des oeuvres auxquelles on ne cessa plus de se référer en Russie (celles d'Aleksandr Ostrovski, dramaturge, et de Gontcharov) ou les grands chefs-d'oeuvre de la littérature universelle (les romans réalistes de Tolstoï, les oeuvres prophétiques et antiréalistes de Dostoïevski, celles à la sensibilité poétique du romancier et nouvelliste Tourgueniev). En poésie n'émergent que le radical Nikolaï Nekrassov, le raffiné Alekseï Konstantinovitch Tolstoï, surtout connu par ses drames historiques, et le lyrique et suggestif Athanase Fet, qui a exercé une influence considérable sur les poètes du XXe siècle. Dostoïevski s'insurgeait déjà contre un positivisme et un utilitarisme envahissants. À l'aube du XX e siècle, le réveil de la pensée religieuse et de l'ésotérisme (Vladimir Soloviov, Chestov, Berdiaev, Merejkovski), l'épanouissement de l'esthétisme et du symbolisme européens stimulèrent une renaissance de la poésie (âge d'argent). Étaient pratiqués jusqu'à l'extrême les cultes du « moi » et de la forme chez Vassili Rozanov, Valeri Brioussov, Fedor Sologoub, dominés par la personnalité de Blok. La prose se libéra grâce à Tchekhov, à Bounine et au jeune Gorki. Vers 1910 s'opposèrent au symbolisme : les « acméistes », partisans d'un retour à la clarté (Nikolaï Goumiliov, Anna Akhmatova), assistés de Mandelstam ; Marina Tsvetaïeva, par sa poésie parfois brutale et torrentielle ; Iessenine et Kliouïev, par l'introduction de motifs paysans et folkloriques. La révolution poussa certains écrivains vers l'exil, tandis que d'autres, au milieu des bouleversements politiques, choisissaient d'écrire dans leur pays, tout en prônant parfois des ruptures dans le domaine de la littérature, tels les futuristes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Akhmatova (Anna Andreïevna Gorenko, dite Anna) Andreïev Leonid Nikolaïevitch Berdiaeff Nicolas Bielinski Vissarion Grigorievitch Blok Aleksandr Aleksandrovitch Bounine Ivan Alekseïevitch Brioussov Valeri Iakovlevitch Chestov (Lev Isaakovitch Chvartsman, dit Léon) Dostoïevski Fiodor Mikhaïlovitch Fet (Afanassi Afanassievitch Chenchine, dit Afanassi) Gogol Nikolaï Vassilievitch Gontcharov Ivan Aleksandrovitch Gorki (Alekseï Maksimovitch Pechkov, dit en français Maxime) Griboïedov Aleksandr Sergueïevitch Herzen Alexandre Ivanovitch Iessenine Sergueï Aleksandrovitch Joukovsky Vassili Andreïevitch Lermontov Mikhaïl Iurievitch Mandelstam Ossip Emilievitch Merejkovski Dmitri Sergueïevitch Nekrassov Nikolaï Alekseïevitch Pouchkine Aleksandr Sergueïevitch Tchekhov Anton Pavlovitch Tchernychevski Nikolaï Gavrilovitch Tolstoï (Lev Nikolaïevitch, en français Léon, comte) Tolstoï Alekseï Nikolaïevitch Tourgueniev Ivan Sergueïevitch Tsvetaïeva Marina Ivanovna URSS - Arts - Littérature Complétez votre recherche en consultant : Les médias Russie - le Sous-sol Les livres Russie - page d'un cahier de travail de Dostoïesvski pour son roman l'Idiot, page 4547, volume 8 Russie - portrait d'Ivan Tourgueniev, par Hédouin, page 4547, volume 8 Russie - les Ames mortes, de Gogol, page 4547, volume 8 Russie - Pouchkine en résidence surveillée à Mikhaïlovskoïe, page 4547, volume 8 Russie - Tolstoï et Tchekhov à Gaspra, en Crimée, page 4547, volume 8 Musique Tout au début de l'histoire de la Russie, la musique vocale et instrumentale relevait essentiellement de la tradition orale. Il faut, toutefois, souligner l'importance de la musique religieuse qui développa, dès le XIe siècle, une riche polyphonie. Parallèlement, la musique profane fut encouragée, en particulier par les tsars Ivan IV le Terrible à Moscou, puis Alexis et Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg. La Russie s'occidentalisa au XVIIIe siècle avec la venue de Locatelli, Paisiello, Cimarosa, Boieldieu et avec l'introduction du clavecin et du pianoforte. Pourtant, un style national, encouragé par la tsarine Catherine II, s'épanouit dans l'opéra (Evstignei Fomine), la musique instrumentale et la musique d'église. Mikhaïl Glinka est souvent considéré comme le fondateur de la musique nationale russe. Son opéra patriotique Ivan Soussanine ( 1836) marqua ses successeurs, en particulier Aleksandr Dargomyjski, qui introduisit dans son opéra le Convive de pierre le récitatif continu. Glinka poursuivit son oeuvre avec un second opéra, Rouslan et Ludmila (1842), féerie musicale composée sur un poème fantastique de Pouchkine. Né vers 1862, sous les auspices du très puissant critique Vladimir Stassov, le groupe des Cinq réunit cinq musiciens autodidactes : César Cui, théoricien du groupe, Mili Alekseïevitch Balakirev, son directeur, Aleksandr Porfirievitch Borodine, Modest Moussorgski et Nikolaï Rimski-Korsakov. Proclamant le retour à l'authenticité de la tradition musicale du peuple russe, les Cinq cherchèrent à se démarquer de toute influence germanique et italienne, pour créer un art national dans le sillage de Glinka. Dès lors, la musique russe trouva son épanouissement, grâce surtout aux opéras de Borodine (le Prince Igor), RimskiKorsakov ( le Coq d'or ), Moussorgski ( Boris Godounov ) et aux mélodies de ce dernier. En marge du groupe, Piotr Illitch Tchaïkovski élabora une oeuvre théâtrale, instrumentale et symphonique puissante et lyrique. S'il fut longtemps accusé d'occidentalisme, en particulier par les membres du groupe des Cinq, le recul permet de mieux juger, aujourd'hui, de la nature profondément russe de la musique de Tchaïkovski, au point que Stravinski devait voir en lui « le plus russe de tous », par opposition aux Cinq, plus inspirés par un orientalisme exotique que par le véritable folklore slave. Tchaïkovski compte aussi parmi les rares musiciens du XIXe siècle, avec Rimski-Korsakov et Moussorgski, à avoir accédé à une réelle postérité. Dans la seconde moitié du XIX e siècle, la vie musicale s'épanouit avec la création de sociétés de concerts et des conservatoires de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Dès cette époque, des interprètes de grande classe répandirent dans l'Europe entière le renom de la musique russe. Citons les pianistes Anton et Nikolaï Rubinstein, virtuoses de réputation internationale et fondateurs des Conservatoires de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Les grandes personnalités du XX e siècle poursuivirent cette tradition, interprétant leurs propres oeuvres : Aleksandr Scriabine, Sergueï Rachmaninov, Igor Stravinski, Sergueï Prokofiev forgèrent une esthétique nouvelle, quelquefois difficilement conciliable avec les exigences de l'art soviétique. Pianiste hors pair, musicien très raffiné, Aleksandr Scriabine édifia une oeuvre à l'esthétique mystérieuse, d'une grande richesse harmonique, qui le place parmi les principaux représentants du renouvellement musical du début du siècle (sonates pour piano ; le Poème de l'extase, 1907, pour orchestre). Grand représentant de la musique russe du début du siècle, Igor Stravinski composa de son côté une oeuvre traversée par un dynamisme rythmique d'une grande puissance ( le Sacre du printemps, 1913), tandis que Sergueï Prokofiev, lui-même attiré par les recherches rythmiques et harmoniques, se dirigeait peu à peu vers un classicisme aride. L'éclatement, en 1917, de la révolution bolchevik et la politique culturelle des gouvernements soviétiques successifs ont toutefois considérablement influé sur le cours de la musique russe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Balakirev Mili Alexeïevitch balalaïka Ballets russes Boieldieu François Adrien Borodine Aleksandr Porfirievitch Cimarosa Domenico Cinq (groupe des) Cui César Antonovitch Dargomyjski Aleksandr Sergueïevitch Glinka Mikhaïl Ivanovitch Ivan - Ivan IV, dit le Terrible Locatelli Pietro Antonio Moscou - La ville d'art Moussorgski Modest Petrovitch Paisiello Giovanni Pouchkine Aleksandr Sergueïevitch Prokofiev (Sergueï Sergueïevitch, en français Serge) Rachmaninov Sergueï Vassilievitch Rimski-Korsakov Nicolaï Andreïevitch Rubinstein Anton Grigorievitch Saint-Pétersbourg Scriabine Aleksandr Nikolaïevitch Serov Alexander Nikolaïevitch Stravinski Igor Tchaïkovski Piotr Ilitch Tcherepnine - Tcherepnine Aleksandr Nikolaïevitch Tcherepnine - Tcherepnine Nikolaï Nikolaïevitch URSS - Arts - Musique Vassilenko Sergueï Nikiforovitch Verstovski Alekseï Nikolaievitch Les médias Russie - l'âme de la musique russe balalaïka Les livres Russie - Mikhaïl Glinka, tableau d'Ilia Repine (1897), page 4548, volume 8 Russie - Modest Moussorgski, page 4548, volume 8 Russie - Nijinski dansant les Orientales, en 1910, page 4548, volume 8 Russie - danses extraites du Prince Igor, opéra inachevé de Borodine, page 4548, volume 8 Russie - Serge de Diaghilev, en compagnie d'Igor Stravinski et du chef d'orchestre Ernest Ansermet, page 4549, volume 8 Russie - Sergueï Rachmaninov, page 4549, volume 8 Russie - Sergueï Prokofiev, page 4549, volume 8 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats URSS - Arts - Cinéma Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Asie Europe Serge de Radonège Les médias Russie - tableau en bref Russie - carte physique Russie - tableau en chiffres Asie - carte politique Europe - carte politique Norvège - carte physique La zone polaire arctique - carte physique URSS - carte physique URSS - carte physique Les indications bibliographiques L'Art du ballet en Russie : 1738-1940, collection du musée théâtral et musical de Leningrad, Éd. du Mécène, Paris, 1991. R. Berthon-Hodge et M.-A. Crosnier (sous la direction de), Ukraine, Biélorussie, Russie. Trois États en construction, la Documentation française, Paris, 1995. M. Ferro (sous la direction de), l'État de toutes les Russies. Les États et nations de l'ex-URSS, La Découverte, Paris, 1993. M. Maximovitch, L'Opéra russe, l'Âge d'homme, Lausanne, Paris, 1987. M. Mendras (sous la direction de), Un État pour la Russie, Complexe, Bruxelles, 1992. D. Mirsky, Histoire de la littérature russe : des origines à nos jours, Fayard, Paris, 1969. P. Pascal, Histoire de la Russie des origines à 1917, PUF, « Que sais-je ? », Paris, 1980 (1946). J. Radvanyi, la Nouvelle Russie, Masson -Armand Colin, Paris, 1995.

« guirlande à sa périphérie méridionale, et qui ne s'ouvre à l'ouest que sur la grande plaine d'Europe orientale.

Continentalité et nordicité sont à l'origine des principales contraintes climatiques.

Le froid réduit la période végétative, gèle le sol en profondeur ( merzlota ) et interrompt le flux des fleuves pendant de longs mois.

D'ouest en est, l'amplitude thermique annuelle se renforce, tandis que les précipitations décroissent (25 oC à Saint- Pétersbourg et 600 mm, 35 oC à Krasnoïarsk en Sibérie et 400 mm).

L'organisation des grandes masses d'air continentales conditionne les traits communs des climats russes : rigueur de l'hiver, brièveté des saisons intermédiaires, chaleur et humidité de l'été, plus ou moins long selon la latitude.

La principale caractéristique du relief de la Russie est l'étendue des espaces plans ou faiblement différenciés.

Deux grands ensembles sont de véritables plaines : la Table russe, drainée par le Don et la Volga, et la plaine marécageuse de Sibérie occidentale parcourue par l'Ob et l'Irtych – ces deux ensembles étant séparés par la chaîne de l'Oural, alignement de crêtes parallèles orientées nord-sud et aisément franchissables.

Au-delà de l'Ienisseï, et jusqu'au bassin de la Lena, s'étendent les plateaux étagés de Sibérie orientale.

Les montagnes les plus élevées se trouvent à la périphérie du territoire.

Les sommets de la chaîne du Caucase, allongée entre la mer Noire et la mer Caspienne, s'élèvent à 5 000 m d'altitude.

En Sibérie méridionale, la barrière montagneuse est formée du massif de l'Altaï et des monts des Saïans, des chaînes plissées et cassées de Cisbaïkalie et Transbaïkalie, entourant le lac Baïkal.

La Sibérie est séparée de l'océan Pacifique par les chaînes d'Extrême-Orient, qui forment une série d'arcs plissés (monts de Verkhoïansk, Tcherski, Kamtchatka, Sikhote- Aline).

Dans la majeure partie du pays, ce n'est pas le relief qui apparaît l'élément différenciateur, mais le climat. Trois grands milieux bioclimatiques se succèdent du nord au sud : la toundra, en bordure des mers arctiques, la taïga (ou forêt boréale) et la steppe.

Seuls les deux derniers offrent des ressources biologiques se prêtant à une occupation humaine significative.

La taïga, implantée à partir du 60 e degré de latitude nord, présente des paysages variés : forêt de conifères et de feuillus dans la plaine russe, de sapins et d'épicéas en Sibérie occidentale, de mélèzes en Sibérie orientale, de feuillus en Extrême- Orient.

De la latitude de Koursk jusqu'au pied du Caucase s'étend la steppe, qui se rétrécit au-delà de la Volga pour disparaître en Sibérie orientale.

Ces terres noires fertiles forment l'essentiel de l'espace agricole exploitable. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Altaï Baïkal Caucase Don Ienisseï Irtych Kamtchatka Koursk Krasnoïarsk Lena Ob Oural pôles - Les zones ou régions polaires - La zone polaire arctique Saint-Pétersbourg Sibérie steppe taïga toundra Verkhoïansk Volga Les livres Sibérie - le lac Baïkal, page 4773, volume 9 Sibérie - paysage de la région de Bratsk, page 4773, volume 9 Russie - paysage près de Rostov-sur-le-Don, page 4529, volume 8 Russie - la vallée de la Lena, en Yakoutie (Sibérie orientale), page 4529, volume 8. »

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