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matérialisme.

Publié le 09/11/2013

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matérialisme. n.m., selon le sens courant, toute doctrine ou attitude qui privilégie les valeurs matérielles par rapport aux valeurs spirituelles ou morales. Au sens philosophique général, toute doctrine qui fait de la totalité du réel, y compris la pensée, une manifestation de la matière, par opposition à celles qui rapportent tout ou partie du même réel à l'esprit ou à une réalité d'ordre métaphysique. Dès l'Antiquité grecque et latine, le matérialisme a eu une vocation antireligieuse. Pour les épicuriens par exemple, l'âme n'était faite que d'atomes et ne pouvait survivre à la mort. À partir du XVIIe siècle, l'avancée de modèles mécanistes dans les sciences de la nature favorisa l'apparition de matérialismes puisant l'essentiel de leur argumentation dans la pensée scientifique. Ainsi Julien La Mettrie, au XVIIIe siècle, écrivit-il l'Homme-machine (1748), étendant à la totalité de l'homme un mécanisme que Descartes réservait à la seule réalité corporelle et animale. Le matérialisme de Diderot était fait du même refus du dualisme cartésien ou chrétien, et ne voyait que progression du simple au complexe dans la hiérarchie des modes d'existence. Au XIXe siècle, Auguste Comte définit le matérialisme de façon critique comme tentative de réduction du supérieur à l'inférieur. Le matérialisme dialectique. C'est aussi en réaction contre un matérialisme mécaniste et réducteur que Marx et Engels donnèrent naissance au matérialisme dit « dialectique » et « historique ». Dialectique, le matérialisme s'efforce de dégager les changements qualitatifs dans le passage d'un mode de réalité à un autre, changements engendrés par les conflits et contradictions internes à tout niveau de réalité. Le matérialisme historique met en oeuvre ces principes au sein de l'explication historique. L'influence du marxisme dans l'histoire contemporaine a tenu sans doute à sa double prétention, à la fois explicative et libératrice. La structure économique et sociale d'une société (en tant qu'elle inclut aussi bien l'état des techniques et des besoins matériels, l'organisation du travail, et les rapports des classes sociales entre elles dans la production et les échanges) détermine en dernière analyse les institutions et les idées juridiques, politiques, religieuses ou philosophiques. C'est donc la vie concrète et « matérielle » qui conditionne la vie de la conscience, et non l'inverse. Cependant, l'économie repose jusqu'à présent sur une exploitation de la force de travail qui divise la société en classes sociales antagonistes. Cette « contradiction » fondamentale engendre d'autres conflits au sein du système économique et social, dont, principalement, les crises économiques et les luttes de classes. La croissance en extension et en intensité de ces conflits ne peut que déboucher sur une mutation révolutionnaire et un passage final à un mode supérieur d'organisation sociale, au sein de laquelle l'exploitation et ses séquelles auront disparu. La prépondérance de la réalité économique sur les représentations politiques et idéologiques joue donc jusque dans l'interprétation de l'idéal révolutionnaire, puisque celui-ci n'est compris que comme la projection anticipatrice du mouvement réel de l'histoire économique et sociale. La tradition du matérialisme scientiste continue par ailleurs au XXe siècle. On y affirme la réductibilité, au moins en droit, du psychisme et de la pensée à des phénomènes physico-chimiques. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Comte Auguste corps - 1.PHILOSOPHIE Descartes René Diderot Denis Épicure Lumières (philosophie des) - Rationalisme contre rationalisme Marx Karl marxisme matière spiritualisme symbolisme - Le symbolisme en art - Introduction

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