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Occupant le sud-ouest de la péninsule Arabique, le Yémen est une montagne-refuge d'agriculteurs sédentaires islamisés.

Publié le 14/12/2013

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Occupant le sud-ouest de la péninsule Arabique, le Yémen est une montagne-refuge d'agriculteurs sédentaires islamisés. Surnommé l'« Arabie heureuse » dans l'Antiquité, le pays est aujourd'hui une terre d'émigration, tout en bénéficiant de la position stratégique d'Aden. Longtemps scindé en deux États, souvent antagonistes - le Yémen du Nord et le Yémen du Sud -, il n'est devenu une République unifiée qu'en 1990, où les équilibres politiques demeurent fragiles. Le Yémen, en arabe Al-Yam?n, est une République située dans le sud-ouest de la péninsule Arabique, riveraine de la mer Rouge et de l'océan Indien. Malgré l'existence d'une incontestable entité yéménite, le pays a longtemps été coupé en deux, et des régimes très différents se sont imposés, l'un à San'?', capitale du Yémen du Nord, l'autre à Aden, capitale du Yémen du Sud. Le Yémen du Nord, qui fut sous la domination intermittente des Ottomans à partir du XVIe siècle, devint un royaume indépendant en 1918, après l'effondrement de l'Empire ottoman, puis une république en 1962 : la République arabe du Yémen. Le Yémen du Sud, sous le nom d'Aden, fut un protectorat britannique de 1839 à 1967, puis accéda à l'indépendance et fut appelé République démocratique et populaire du Yémen du Sud (longtemps allié privilégié de l'URSS dans la région). La naissance d'un nouvel État réunifié, la République du Yémen, a été proclamée en mai 1990, et la Constitution du Yémen a été approuvée en mai 1991 par un référendum. Chef de l'État et chef du gouvernement se partagent le pouvoir exécutif, et une Chambre unique de 301 membres détient le pouvoir législatif. En 1994, un amendement a fait de la char?'a, la loi islamique, la source de toute législation. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden San'a' Géographie Les conditions naturelles. Si la montagne est un élément essentiel de la spécificité yéménite, elle n'occupe toutefois qu'une partie du territoire de la République, où la diversité des paysages est grande. La Tih?ma est une plaine littorale large d'un peu moins de 50 km, qui s'étire le long de la mer Rouge sur plus de 400 km et se prolonge vers le nord, en Arabie Saoudite. Sur cette bande côtière bordée de récifs coralliens, le climat, caractérisé par une chaleur accablante, avec des températures atteignant parfois 54 o C, est encore aggravé par une forte humidité atmosphérique, en dépit de précipitations très faibles (souvent inférieures à 100 mm/an). La basse Tih?ma, à l'ouest, est donc un désert côtier. En revanche, la haute Tih?ma, plus à l'est, au contact de la montagne, est mieux arrosée (entre 200 et 400 mm/an) et, surtout, elle reçoit les eaux des cours d'eau temporaires qui descendent des sommets voisins. La montagne yéménite, qui culmine à 3 760 m au Jabal Nabi Chu'ab, est coupée de gorges impressionnantes, en particulier sur son versant occidental. La proximité de la mer Rouge a, en effet, stimulé le travail de l'érosion : les wadis (ou oueds) dissèquent la masse montagneuse, ne laissant parfois que des pitons au sommet desquels s'accrochent des villages-forteresses, qui dominent des versants découpés en terrasses. Cette région bénéficie du meilleur climat de la péninsule Arabique, grâce aux pluies d'été apportées par la mousson, ce qui lui a valu dans l'Antiquité le surnom d'« Arabie Heureuse ». Quatre régions de hautes terres y sont juxtaposées : les montagnes occidentales, le « Yémen vert », les hauts plateaux centraux et les montagnes orientales. Le bastion montagneux occidental, dénommé Sérat, est la région où se trouvent les plus belles terrasses du Yémen, construites le plus souvent sur des versants aux pentes vertigineuses. Le « Yémen vert », plus au sud, a un relief moins accidenté et moins élevé, et, surtout, bénéficie de précipitations abondantes. Les hauts plateaux centraux se situent à une altitude moyenne supérieure à 2 000 m. Il s'agit, en fait, d'une succession de cuvettes, appelées q?'?t, recouvertes d'alluvions ou de dépôts fertiles, séparées les unes des autres par des seuils rocheux. Les précipitations y sont modestes (environ 200 mm par an à San'?'). Les montagnes orientales, au climat subdésertique, dominent un désert jalonné d'oasis, comme M?'rib. Les frontières, aux confins du désert du Rub'al-Kh?l?, y sont contestées par l'Arabie Saoudite. Dans la partie du territoire correspondant à l'ancien Yémen du Sud, la montagne tombe sur une plaine littorale, large de 50 à 60 km à l'ouest d'Aden, avec quelques oasis au débouché des wadis. À l'est d'Aden, la plaine est plus étroite et discontinue. En raison de l'aridité, seules les embouchures des wadis portent quelques riches terres agricoles. L'intérieur est constitué de hauts plateaux (découpés par des vallées profondément encaissées, dessinant de véritables canyons, comme le wadi Hadramaout) et devient de plus en plus aride à mesure qu'on approche du Rub' al-Kh?l?, désert qui se développe en Arabie Saoudite. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden Hadramaout Rub' al-Khali San'a' Les livres Yémen - un ancien village forteresse dans la montagne yéménite, page 5638, volume 10 Les aspects humains. Région de hautes terres bénéficiant de quelques pluies de mousson, le Yémen a été le berceau d'une vieille civilisation d'agriculteurs sédentaires, contrastant ainsi avec le reste de la péninsule Arabique, domaine traditionnel des Bédouins. Le pays apparaît d'abord comme une « montagne-refuge », densément peuplée en regard des immensités désertiques du reste de la péninsule. La répartition ethnique est contrastée : alors que la plaine de la Tih?ma rassemble des populations fortement métissées d'éléments africains, la montagne est peuplée d'Arabes. La religion dominante est l'isl?m, dont les adeptes sont, à part presque égale, sunnites ou zaydites (membres d'une secte du ch?'isme). Un nombre important de Yéménites travaillent hors de leur pays, notamment en Arabie Saoudite ; cependant, en 1990, entre 800 000 et 1 million d'entre eux ont dû revenir au Yémen en raison de la seconde guerre du Golfe, ce qui a provoqué une flambée du chômage. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arabie Saoudite - Géographie - Les aspects humains Les livres Yémen - San'a' : la porte du Yémen, dans les remparts qui ceinturent la vieille ville, page 5639, volume 10 La vie économique. Avec un revenu annuel par habitant inférieur à 600 dollars, le Yémen a longtemps été un pays à économie assistée. Avant 1990, le Yémen du Nord bénéficiait de l'aide saoudienne, le Yémen du Sud, de l'aide soviétique. Durant les années quatre-vingt, ces aides n'ont cessé de diminuer, et les transferts d'argent des travailleurs yéménites émigrés en Arabie Saoudite ont chuté de façon spectaculaire. L'émigration temporaire à l'étranger avait profondément transformé l'économie du Yémen, surtout celle de l'ancien Yémen du Nord, qui avait fonctionné en autarcie jusqu'en 1962. Selon certaines sources, le tiers des actifs se trouvait en Arabie Saoudite au début des années quatrevingt. Cela a entraîné une raréfaction de la population active agricole et, faute d'entretien, une rapide dégradation des terrasses. Il y a eu, en même temps, déclin des productions agricoles les moins rentables, concurrencées par des produits importés (blé américain ou australien). Dans la montagne yéménite, région où l'agriculture est la plus développée, les différences d'altitude permettent un étagement des cultures. Les terrasses les plus basses portent du maïs, remplacé vers 1 200 m d'altitude par du millet, puis par du blé et de l'orge, qui peuvent être cultivés jusqu'à 3 000 m. Mais ce sont surtout le café (entre 800 et 2 000 m) et le q?t (entre 900 et 2 700 m), plante euphorisante dont on mâche les feuilles, qui sont les cultures caractéristiques de la montagne. Dans les oasis du nord-est du pays et du Hadramaout et le long des wadis, on cultive des agrumes, des noix de coco, des dattes, des mangues et des bananes. Au total, l'agriculture occupe encore six actifs sur dix, mais la balance agricole est chroniquement déficitaire. Le Yémen réunifié a fondé de grands espoirs sur le développement de l'exploitation pétrolière, qui lui procurait, en 1995, 47 % de ses recettes budgétaires. Au gisement d'Alif, découvert dans la région de M?'rib en 1984, s'est ajouté celui de Shabwa, mis en valeur par des sociétés occidentales. Un programme de réformes a été entrepris afin de justifier de l'aide internationale, et des mesures de privatisation touchent certains secteurs (ciment, textile). Complétez votre recherche en consultant : Les livres Asie - les souks de San'a', page 384, volume 1 Yémen - culture du café, page 5640, volume 10 L'organisation de l'espace. Le peuplement et les activités sont inégalement répartis sur le territoire. À l'ouest, dans la plaine de la Tih?ma, la seule ville importante est Al-Hudayda (ou Hodeida). Le long du littoral, Moka, modeste port de pêche, donne l'impression d'une ville déchue, eu égard à son ancienne prospérité de port d'exportation du café. Au nord d'Al-Hudayda, S?lif exporte le pétrole yéménite. Le contact entre la basse et la haute Tih?ma est marqué par tout un chapelet de petites villes, comme Bayt-al-Faq?h, Zab?d, et B?jil, gros marché agricole et petit centre industriel sur la route Al-Hudayda-San'?'. Dans la zone montagneuse, de larges bassins aux sols riches accueillent de gros villages, mais aussi des villes en pleine expansion, comme Ibb et surtout Ta'izz. Logée dans une cuvette à 2 300 m d'altitude, la capitale, San'?', fief des im?ms zaydites, ne comptait encore que 18 000 habitants environ en 1939 (aujourd'hui 760 000, selon des estimations récentes). Le retour en 1990 de nombreux travailleurs émigrés a considérablement accru sa population. La région désertique du Nord-Est, longtemps mal contrôlée par le pouvoir central, qui fut incapable d'imposer sa loi à des tribus turbulentes, connaît depuis peu un renouveau grâce au pétrole, découvert en 1984, et à l'eau. Le barrage de M?'rib, réalisé en 1986 avec l'aide financière des Émirats arabes unis, a en effet permis de renforcer les capacités de production d'une région particulièrement ingrate (la digue de M?'rib, qui avait fait la fortune de cette ville dans les temps très reculés, s'était effondrée vers 550 de notre ère). Sans avoir encore retrouvé la prospérité d'antan, cette région orientale est appelée à jouer un rôle de plus en plus important dans le développement économique du pays. Dans la partie sud et est du territoire - l'ancien Yémen du Sud -, le contraste est saisissant entre les plateaux arides, très peu mis en valeur, et le wadi Hadramaout, où les palmeraies se succèdent et où l'on trouve d'étonnantes villes fortifiées, aux maisons anciennes qui atteignent parfois une vingtaine d'étages. C'est le cas de Tar?m, de Sayh?t et surtout de Chib?m, véritable « ville musée » qui, depuis 1984, bénéficie d'une action de l'UNESCO. Sur la longue façade maritime qui borde sur 1 000 km l'océan Indien, on ne recense que deux villes : le petit port d'Al-Mukall? et surtout Aden, ville la plus peuplée de la région. Le port d'Aden, qui bénéficie d'une situation exceptionnelle au débouché de la mer Rouge, dans l'océan Indien, sur la route maritime passant par le canal de Suez, est le seul bon mouillage du sud de la péninsule Arabique et dispose d'une zone franche. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden Hadramaout Hodeïda M oka San'a' Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Cheikh-Saïd Rouge (mer) S ocotora Yémen (îles) Histoire Le pays fut très tôt peuplé par des agriculteurs sédentaires organisés en royaumes : ceux de Hadramaout, Ma'?n, Qatab?n et Saba sont décrits dans des textes grecs du IIIe siècle avant J.-C., mais certains remontent probablement au IIe millénaire avant J.-C. Leur prospérité était due à l'agriculture et au commerce caravanier. Le royaume de Saba (autour de M?'rib), cité également dans la Bible à l'occasion d'une visite de la reine de Saba à Salomon, colonisa l'Érythrée et l'Abyssinie à la fin du Ve siècle avant J.-C., avant d'absorber progressivement les royaumes voisins du sud de l'Arabie. À la fin du Ier siècle avant J.-C., il résista avec succès aux ambitions romaines. Au IVe siècle après J.-C., une occupation éthiopienne de plusieurs dizaines d'années favorisa l'introduction du christianisme et du judaïsme. Mais, au Ve siècle, la dynastie des Himyarites, pénétrée de judaïsme, persécuta les communautés chrétiennes, ce qui provoqua une nouvelle intervention des Éthiopiens, bientôt remplacés par les Perses (vers 570). La région connut alors un important déclin, du fait de l'apparition de nouvelles routes commerciales et de la concurrence du Hedjaz (notamment de La Mecque). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arabie Érythrée Éthiopie - Histoire - Introduction Hadramaout Hedjaz Saba Salomon Le Yémen musulman. L'islamisation fut menée vers 630 par 'Al?, cousin et gendre du Prophète, qui avait finalement été écarté du califat. Beaucoup de Yéménites adoptèrent le ch?'isme et entretinrent un constant foyer d'opposition aux califes sunnites, qui ne purent exercer un contrôle effectif sur le pays. À partir de 820, divers royaumes se partagèrent le Yémen. En 893, Yahy? ibn al-Hussein, qui se prétendait descendant de 'Al?, fut élu im?m des zaydites, secte ch?'ite fondée au VIIIe siècle par le prédicateur Zayd ibn 'Al?. L'im?m créa un État indépendant dans le nord du pays et fonda une dynastie zaydite, qui devait rester au pouvoir, avec quelques interruptions, jusqu'en 1962. Au XIe siècle, toutefois, la partie sud-ouest du Yémen était dominée par la dynastie ch?'ite ismaélienne des Sulayhides, soutenus par les F?timides, puis la région fut annexée par le sultan d'Égypte Saladin en 1173. Elle reprit son indépendance sous la dynastie sunnite des Ras?lides (1228-1446), qui soumit les zaydites vers 1300. Les T?hirides leur succédèrent et transférèrent la capitale de Zab?d (dans la Tih?ma) à Aden. Le Yémen connut alors une grande prospérité du fait de sa position stratégique dans le commerce des épices et, en 1516, les Mamelouks d'Égypte imposèrent leur suzeraineté sur le pays. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats 'Ali Aden califat Fatimides imam mamelouk Saladin Ier Tahirides Les livres Yémen - l'ancien palais de l'imam, à San'a', page 5638, volume 10 Ottomans et Anglais. Les Mamelouks furent supplantés dès 1520 par les Ottomans. Mais la domination de ces derniers fut sans cesse combattue par les im?ms zaydites, qui, restaurés au début du XVIe siècle, prirent le contrôle réel du pays dès 1635. L'Angleterre, présente dans le port de Moka depuis 1618, exerça une influence grandissante sur les nombreuses petites principautés qui se formèrent au XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, une importante offensive des Wahh?bites (musulmans puritains originaires du Nedjd, la partie centrale de l'Arabie) fut mise en échec en 1816 par le vice-roi d'Égypte Mehmed 'Al?. Mais, en 1839, les Britanniques mirent fin aux ambitions égyptiennes en imposant un protectorat à Aden et sur tout le sud-est de la péninsule. Parallèlement, les Ottomans restaurèrent progressivement leur autorité, mais ils ne purent s'emparer de San'?' qu'en 1871. Ils se heurtèrent à de nombreuses révoltes, à San'?', à Sa'da et en As?r, la région située aux confins du Yémen et du Hedjaz. Ces soulèvements étaient orchestrés par l'im?m zaydite Yahy? ibn Mohammed, chef politique et religieux depuis 1904. Les Ottomans se résolurent donc, à partir de 1911, à satisfaire les exigences d'autonomie yéménites, et l'im?m Yahy? leur resta fidèle pendant la Première Guerre mondiale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden Hedjaz Mehmed 'Ali M oka ottoman (Empire) San'a' wahhabites De l'indépendance à la guerre civile. Après le démembrement de l'Empire ottoman, l'As?r fut annexé par l'Arabie Saoudite (1926), et les im?ms zaydites résistèrent pour ne pas subir le même sort. La frontière nord fut stabilisée en 1934, et, la même année, l'im?m Yahy? reconnut la frontière avec le protectorat britannique d'Aden, selon une ligne déterminée de 1902 à 1904 par une commission anglo-turque. Yahy?, souverain austère et autocratique, adhéra à la Ligue arabe en 1945. Il fut assassiné en 1948. Son fils Ahmad sortit le Yémen de son long isolement, en se rapprochant des pays communistes et en adhérant - formellement - à la République arabe unie (RAU), constituée de l'Égypte et de la Syrie (1958). Mais il refusa le projet de réforme interne proposé par son fils Mohammed al-Badr. Badr accéda au pouvoir en 1962, mais il fut renversé quelques jours plus tard par son principal collaborateur, le colonel Sall?l, qui instaura une République avec l'aide de l'Égypte. L'im?m et ses partisans, financés et armés par l'Arabie Saoudite et la GrandeBretagne, opposèrent une farouche résistance. En 1967, à la conférence de Khartoum, un accord fut conclu, prévoyant l'évacuation égyptienne et la suspension de l'aide saoudite à Badr. Ce dernier fut déposé par des républicains modérés en 1968. La guerre civile entre royalistes et républicains prit fin en 1969 et l'Arabie Saoudite, qui reconnut le régime républicain, substitua son influence à celle de l'URSS. Celle-ci compensa ce recul par une solide implantation au Yémen du Sud, créé lorsque les Britanniques eurent évacué Aden en 1967. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden Arabie Saoudite - Histoire - La création de l'Arabie Saoudite Arabie Saoudite - Histoire - La prépondérance saoudienne Arabie Saoudite - Histoire - Les conquêtes de 'Abd al-'Aziz Ibn Saoud Égypte - Histoire - L'Égypte contemporaine Les livres Yémen - arrestation de manifestants par une patrouille britannique, à Aden en 1967, page 5641, volume 10 De la division à la difficile réunification. Proclamée le 30 novembre 1967, la République populaire du Yémen (devenue, en 1970, la République démocratique et populaire) fut placée sous un régime marxiste-léniniste. Cette option politique provoqua de vives tensions avec la République arabe du Yémen (ou Yémen du Nord), où l'opposition sunnite, animant la guérilla du Dhofar, était soutenue par Aden. En 1972, une guerre éclata entre les deux Yémens. Les années soixante-dix furent jalonnées, dans les deux pays, d'assassinats politiques et de dissidences tribales. Au Yémen du Nord, l'instabilité politique prit fin en 1978, avec l'élection à la présidence de la République du commandant 'Al? 'Abdall?h as-Sal?h, et la guerre civile cessa en 1982. Au Yémen du Sud, le président 'Al? Nasser Mohammed, au pouvoir depuis 1980, fut évincé en 1986 à la suite d'un coup de force qui fit plus de 8 000 victimes. Ab? Bakr al-'Att?s devint alors chef de l'État. Les deux États décidèrent de relancer le processus d'unification, amorcé dès 1979. L'acte donnant naissance à une seule République du Yémen, ayant San'?' pour capitale, fut ratifié le 21 mai 1990, et 'Al? 'Abdall?h as-Sal?h fut porté à la présidence. La politique de neutralité adoptée par le pays lors de la guerre contre l'Irak provoqua l'expulsion en masse de ses ressortissants travaillant dans les États du Golfe. Entre le Nord, resté tribal et devenu en même temps le foyer d'un parti islamique, et le Sud, tenu par le parti socialiste yéménite, les tensions ne cessèrent vraiment jamais, suscitant attentats et affrontements armés. Au lendemain des élections législatives d'avril 1993, favorables au chef de l'État, la volonté séparatiste du Sud se fit clairement jour, et ses représentants au gouvernement, dont le vice-président de la République, se replièrent à Aden. La guerre civile éclata en mai 1994, mais, au terme de deux mois de durs combats, la souveraineté de l'État fut rétablie sur Aden, et le président Sal?h se fit réélire dans ses fonctions. Les tensions restent vives au sein du gouvernement de coalition comprenant des islamistes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden Dhofar San'a' Les livres Yémen - campagne pour l'unification, en mai 1990, page 5641, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les livres Turquie - histoire de la conquête du Yémen, page 5322, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats arabe (monde) Arabie Asie islam Proche et Moyen-Orient Rouge (mer) Les médias Yémen - tableau en bref Yémen - carte physique Yémen - tableau en chiffres Asie - carte politique Les indications bibliographiques S. Pommier, Pour connaître la République arabe du Yémen, Institut du monde arabe, Paris, 1987. Y. Thoraval (sous la direction de), le Yémen et la mer Rouge, L'Harmattan, Paris, 1995.

« Heureuse ».

Quatre régions de hautes terres y sont juxtaposées : les montagnes occidentales, le « Yémen vert », les hauts plateaux centraux et les montagnes orientales.

Le bastion montagneux occidental, dénommé Sérat, est la région où se trouvent les plus belles terrasses du Yémen, construites le plus souvent sur des versants aux pentes vertigineuses.

Le « Yémen vert », plus au sud, a un relief moins accidenté et moins élevé, et, surtout, bénéficie de précipitations abondantes.

Les hauts plateaux centraux se situent à une altitude moyenne supérieure à 2 000 m.

Il s'agit, en fait, d'une succession de cuvettes, appelées qā‘ā t , recouvertes d'alluvions ou de dépôts fertiles, séparées les unes des autres par des seuils rocheux.

Les précipitations y sont modestes (environ 200 mm par an à San‘ ā').

Les montagnes orientales, au climat subdésertique, dominent un désert jalonné d'oasis, comme M ā'rib.

Les frontières, aux confins du désert du Rub‘al-Kh ālī, y sont contestées par l'Arabie Saoudite. Dans la partie du territoire correspondant à l'ancien Yémen du Sud, la montagne tombe sur une plaine littorale, large de 50 à 60 km à l'ouest d'Aden, avec quelques oasis au débouché des wadis.

À l'est d'Aden, la plaine est plus étroite et discontinue.

En raison de l'aridité, seules les embouchures des wadis portent quelques riches terres agricoles.

L'intérieur est constitué de hauts plateaux (découpés par des vallées profondément encaissées, dessinant de véritables canyons, comme le wadi Hadramaout) et devient de plus en plus aride à mesure qu'on approche du Rub‘ al-Kh ālī, désert qui se développe en Arabie Saoudite. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aden Hadramaout Rub' al-Khali San'a' Les livres Yémen - un ancien village forteresse dans la montagne yéménite, page 5638, volume 10 Les aspects humains. Région de hautes terres bénéficiant de quelques pluies de mousson, le Yémen a été le berceau d'une vieille civilisation d'agriculteurs sédentaires, contrastant ainsi avec le reste de la péninsule Arabique, domaine traditionnel des Bédouins.

Le pays apparaît d'abord comme une « montagne-refuge », densément peuplée en regard des immensités désertiques du reste de la péninsule.

La répartition ethnique est contrastée : alors que la plaine de la Tih āma rassemble des populations fortement métissées d'éléments africains, la montagne est peuplée d'Arabes.

La religion dominante est l'isl ām, dont les adeptes sont, à part presque égale, sunnites ou zaydites (membres d'une secte du ch ī‘isme).

Un nombre important de Yéménites travaillent hors de leur pays, notamment en Arabie Saoudite ; cependant, en 1990, entre 800 000 et 1 million d'entre eux ont dû revenir au Yémen en raison de la seconde guerre du Golfe, ce qui a provoqué une flambée du chômage. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arabie Saoudite - Géographie - Les aspects humains Les livres Yémen - San'a' : la porte du Yémen, dans les remparts qui ceinturent la vieille ville, page 5639, volume 10 La vie économique. Avec un revenu annuel par habitant inférieur à 600 dollars, le Yémen a longtemps été un pays à économie assistée.

Avant 1990, le Yémen du Nord bénéficiait de l'aide saoudienne, le Yémen du Sud, de l'aide soviétique.

Durant les années quatre-vingt, ces aides n'ont cessé de diminuer, et les transferts d'argent des travailleurs yéménites. »

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