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Orient (question d').

Publié le 16/11/2013

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question
Orient (question d'). nom donné à l'ensemble des tensions et des conflits liés aux ambitions des puissances européennes (Russie, Autriche, France, Angleterre) dans les Balkans et en Méditerranée orientale, de la deuxième moitié du XVIIIe siècle au début du XXe siècle. Ces ambitions furent aiguisées par l'affaiblissement de l'Empire ottoman, « homme malade de l'Europe », qui était dû à des facteurs complexes : une crise économique, l'indépendance prise par les pachas, les aspirations nationales naissantes dans les Balkans. Elles apparurent pour la première fois lors de la guerre russo-turque de 1768-1774, qui aboutit à la reconnaissance d'un véritable « droit d'ingérence » russe dans l'Empire ottoman (traité de Kutchuk-Kainardji). Des intérêts divergents. Pour la Russie, il s'agissait d'établir un protectorat sur les chrétiens orthodoxes des Balkans et d'obtenir le contrôle des Détroits turcs (Bosphore et Dardanelles) pour faire passer librement la flotte russe de la mer Noire en Méditerranée. La Russie convoitait notamment Constantinople, située sur le détroit du Bosphore, et capitale de la chrétienté orthodoxe dont elle se considérait comme l'héritière et la garante. L'Autriche, hostile à une hégémonie russe sur les Balkans, cherchait de son côté à annexer les territoires bordant l'Adriatique et la mer Égée pour avoir un accès à la mer et redoutait, en tant qu'État multinational, les conséquences sur sa propre intégrité territoriale des aspirations nationales des sujets slaves de l'Empire ottoman. La France, quant à elle, voulait affirmer sa présence en Méditerranée orientale et conserver les privilèges économiques et religieux obtenus par le « régime des capitulations » (conventions réglant le statut des étrangers dans l'Empire ottoman, du XVIe au début du XXe siècle). Enfin, l'Angleterre était résolue à ne laisser aucune puissance (notamment la Russie) menacer sa « route des Indes » ; elle tenait donc à l'intégrité de l'Empire ottoman et à la fermeture des Détroits. Les principaux conflits d'intérêts. Ces rivalités s'exprimèrent d'abord dans les années 1830, lors de la guerre qui opposa le gouverneur de l'Égypte Mehmed 'Al? au sultan. Les Anglais soutinrent le gouvernement de Constantinople, à la fois pour le soustraire à l'influence russe et pour neutraliser les Français, alliés de Mehmed 'Al?. En 1853-1856, la guerre de Crimée opposa la Russie, désireuse d'accroître sa tutelle sur les chrétiens d'Orient, à une coalition franco-angloturco-piémontaise. Le traité de Paris (1856), qui aboutit à la neutralisation de la mer Noire et à la garantie de l'intégrité de l'Empire ottoman, sembla apporter une solution à la question d'Orient, mais l'insurrection de la Bosnie-Herzégovine et de la Bulgarie, soutenue par les Russes, ralluma les conflits. Par le traité de Berlin (1878), l'indépendance de la Serbie, de la Bulgarie, de la Roumanie et du Monténégro fut reconnue en même temps qu'étaient contenues les ambitions russes dans les Balkans au profit de l'Autriche-Hongrie. Les rivalités entre ces deux puissances se prolongèrent cependant et contribuèrent à la signature de l'alliance franco-russe en 1894. Au Proche-Orient, l'épisode de Fachoda (1898) permit aux Anglais de supplanter en Égypte les Français, qui y étaient restés très influents depuis l'expédition de Bonaparte (1797-1801). En 1914, les Anglais se résolurent à accepter le démantèlement de l'Empire ottoman, allié à l'Allemagne ; ce fut alors l'un des buts de guerre de la coalition franco-anglo-russe dans la Première Guerre mondiale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Abdülhamid Ier Balkans (péninsule des) Europe - Histoire - L'Europe des nationalismes

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