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Précocement indépendants, nés des courants migratoires les plus variés fondus grâce au melting-pot, épris de libertés démocratiques, persuadés de la supériorité du capitalisme libéral, dotés de ressources abondantes, les États-Unis conservent leur rôle de superpuissance.

Publié le 27/10/2013

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Précocement indépendants, nés des courants migratoires les plus variés fondus grâce au melting-pot, épris de libertés démocratiques, persuadés de la supériorité du capitalisme libéral, dotés de ressources abondantes, les États-Unis conservent leur rôle de superpuissance. Mais la crise sociale, qu'y entretient notamment le problème noir, et l'endettement qu'ils connaissent altèrent les traits de l'American Way of Life, qui a des prolongements dans tout l'Occident. Une culture exceptionnellement foisonnante, due à des générations toujours nouvelles de créateurs, confère par ailleurs aux États-Unis un rôle spécifique dans le monde contemporain. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Sénat Les États-Unis d'Amérique, en anglais United States of America (USA). sont un vaste État recouvrant la moitié de l'Amérique du Nord. Formant une des plus anciennes démocraties du monde, ils n'ont connu qu'une Constitution, celle du 17 septembre 1787, qui a été plusieurs fois amendée. L'État est fédéral : il comprend, depuis 1959, cinquante États fédérés ainsi qu'un district fédéral (le District de Columbia, où se trouve la capitale fédérale, Washington) et des territoires extérieurs (Porto Rico notamment). Les États fédérés ont des prérogatives importantes dans le domaine de l'économie, de l'éducation, de la santé, de la culture, de la justice. Le Président est élu pour quatre ans au suffrage universel indirect ; ses pouvoirs sont considérables en politique tant intérieure qu'extérieure. L'élection du Président est le moment le plus important de la vie politique. Celle-ci est dominée par deux grands partis, le parti démocrate et le parti républicain. En vue de l'élection présidentielle, chacun d'eux tient une convention, qui sert à officialiser la désignation de son candidat. Le jour du vote au suffrage universel, celui qui arrive en tête dans un État remporte du même coup les voix des grands électeurs de cet État, dont le nombre équivaut à celui des sénateurs et des représentants qu'il possède. En 1996, les grands électeurs étaient, au total, au nombre de 538. Le Président est entouré d'un cabinet et il s'appuie sur des conseillers. Il est contrôlé et parfois entravé par le Congrès. Celui-ci ne peut renverser le gouvernement, mais aucune des Chambres ne peut être dissoute. Les deux Chambres sont la Chambre des représentants (435 membres élus au suffrage universel direct pour deux ans) et le Sénat (deux sénateurs par État fédéré, élus au suffrage universel direct pour six ans et renouvelables par tiers tous les trois ans). La Constitution américaine a été copiée dans de nombreux régimes présidentiels, notamment en Amérique latine. Mais il s'agit d'un régime qui ne peut bien fonctionner que dans le cadre d'une culture politique démocratique. Aux États-Unis même, la faible participation politique de certaines minorités (spécialement les Noirs et les Latino-Américains) pose problème. Le système juridique américain est double : il y a, d'une part, le système fédéral et, d'autre part, les cinquante et un systèmes juridiques des États composant l'Union. Certaines matières sont laissées à la compétence exclusive de la Fédération (droit bancaire, droit boursier, droit de la faillite, droit de l'immigration, droit du commerce international), d'autres à la seule compétence des États de l'Union (droit de la famille, droit immobilier, droit des sociétés). Enfin, certaines matières font partie de la compétence concurrente de la Fédération et des États (droit antitrust). Toutefois, en cas d'incompatibilité des règles, le droit fédéral prime sur le droit des États. Le système judiciaire reflète cette dualité. La Fédération est dotée d'un système judiciaire autonome par rapport à celui des États. La hiérarchie est la suivante : Cour suprême des États-Unis (siégeant à Washington) ; neuf cours d'appel fédérales (dénommées « Circuit Courts «), plus deux cours d'appel spécialisées ; les tribunaux de première instance (dénommés « District Courts «). Dans les États, on retrouve la même hiérarchie (Cour suprême à la tête de la pyramide, cours d'appel et tribunaux de première instance), mais les noms diffèrent d'un État à l'autre (d'où de multiples confusions à l'étranger). Par exemple dans l'État de New York, la Cour suprême s'appelle la « Court of Appeals «, les cours d'appel prennent le nom de « Appelate Courts « et les tribunaux de première instance, celui de « Supreme Courts «. Il n'existe pas de vraie hiérarchie entre les tribunaux fédéraux et les tribunaux des États de l'Union. Toutefois, en cas de divergence profonde sur un point de droit important entre les différents États, la Cour suprême des États-Unis peut accepter de juger une affaire sur pourvoi contre une décision de Cour suprême d'un État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alabama Alaska Arizona Arkansas Californie Caroline du Nord Caroline du Sud Colorado Columbia (District of) Congrès Connecticut convention cour - La Cour suprême Dakota du Nord Dakota du Sud Delaware démocrate (parti) fédéral (État) Floride Géorgie Hawaii (îles) Idaho Illinois Indiana Iowa Kansas Kentucky Louisiane Maine Maryland Massachusetts Michigan Minnesota Mississippi Missouri Montana Nebraska Nevada New Hampshire New Jersey New York Nouveau-Mexique Ohio Oklahoma Oregon Pennsylvanie primaires républicain (parti) Rhode Island Sam (l'Oncle) Sénat Tennessee Texas Utah Vermont vice-président Virginie Virginie-Occidentale Washington Wisconsin Wyoming Géographie Les conditions naturelles Présentation du relief. Le relief des États-Unis, comme celui de la plus grande partie de l'Amérique, est constitué par une plaine centrale s'étendant entre deux régions montagneuses. Cette plaine, six fois plus grande que la France, ne forme pratiquement qu'un seul bassin fluvial : celui du Missis sippi. La partie occidentale de cet immense bassin, la Prairie, s'élève très progressivement vers l'ouest, de plus en plus sèche, jusqu'au pied des montagnes Rocheuses. Les montagnes Rocheuses, qui culminent à 4 399 m au mont Elbert, sont séparées des chaînes côtières de la région du Pacifique par de hauts plateaux arides, parfois déserts, que sillonnent des chaînons. L'isolement de cette région empêche certains cours d'eau de parvenir à l'océan ; ils se jettent dans des lacs, comme le Grand Lac Salé. D'autres arrivent au Pacifique par des gorges tourmentées et très encaissées : tel est le cas notamment de la Columbia, du Sacramento et du Colorado. Le Rio Grande del Norte se dirige vers le sud ; il sert de frontière entre les États-Unis et le Mexique à partir d'El Paso et se jette dans le golfe du Mexique. Encadrant la vallée de la Willamette et la Grande Vallée californienne, les montagnes de la région du Pacifique forment une double chaîne : la Chaîne côtière, en bordure de l'océan, et, un peu plus en arrière, la chaîne des Cascades prolongée au sud par la Sierra Nevada, où se trouve le mont Whitney (4 418 m), point culminant des ÉtatsUnis non compris l'Alaska. Le volcanisme y est actif et la sismicité permanente, surtout le long de la faille de San Andreas. À l'est s'élèvent les Appalaches, culminant au mont Mitchell à plus de 2 000 m - alors qu'au sommet du mont Washington (1917 m) ont été enregistrés les vents les plus violents du monde. Malgré leur altitude médiocre, elles ont longtemps fait obstacle aux communications et, de ce fait, joué un rôle important dans l'histoire de la colonisation américaine. Les vallées de la Mohawk et de l'Hudson constituent la seule voie de pénétration naturelle de l'Atlantique vers la région des Grands Lacs. New York, située à l'embouchure de l'Hudson, a ainsi bénéficié d'une situation privilégiée. Les Appalaches, voisines de la côte près de New York, s'en écartent ensuite vers le sud, laissant entre elles et l'Atlantique une plaine fertile qu'arrosent de nombreux cours d'eau. Ceux-ci franchissent par des cascades la brusque dénivellation qui sépare les Appalaches de la plaine côtière. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Appalaches Cañon (Grand) Cascades (chaîne des) Colorado Columbia (plateau de) Grands Lacs Hudson Mississippi M ohawk Nevada (Sierra) Prairie (la) Río Bravo del Norte Rocheuses (montagnes) Sacramento Salé (Grand Lac) San Andreas (faille de) Whitney (mont) Les livres Rocheuses (montagnes), page 4413, volume 8 spéléologie - gouffre Ellison, page 4866, volume 9 temps - le grand cañon du Colorado, aux États-Unis, page 5118, volume 9 Des domaines climatiques variés. S'étendant du 49e parallèle nord à la latitude du tropique du Cancer - pour les îlots sud de la Floride - et, par ailleurs, étirés d'est en ouest sur 4 500 km, les États-Unis connaissent une grande variété de climats. La disposition du relief commande le jeu des masses d'air. Les dépressions de secteur ouest, nées sur le Pacifique, amènent un air doux et humide, mais sont arrêtées par les hautes cordillères de l'Ouest. En revanche, l'air froid et sec venu des régions polaires peut s'étaler sans obstacle dans les Grandes Plaines et le Nord-Est et apporter des hivers rigoureux. En sens inverse, l'été, l'air tropical humide venu du golfe du Mexique gagne avec facilité l'intérieur du continent, apportant chaleur et humidité. Des climats tempérés et continentaux règnent sur le Nord-Est et les plaines centrales : les hivers sont froids ou très froids, les étés chauds et humides ; les précipitations neigeuses peuvent être abondantes et les orages violents. Les plateaux sont le domaine de la forêt à feuilles caduques de chênes et de hêtres ; les Grandes Plaines, moins arrosées, portaient, avant la mise en culture, de grandes herbes (la Prairie). Les hautes terres de l'Ouest, à l'arrière de la première série de montagnes, ont des climats continentaux semi-arides ou désertiques : au nord s'étendent des steppes à armoises, mais, au sud, règnent des déserts à diverses cactées. Le SudEst, à partir du 38 e parallèle, bénéficie d'un climat subtropical aux hivers doux et aux étés très chauds et très humides, parfois perturbés par de violents cyclones (hurricanes), favorisant une végétation exubérante. Quant à la Floride, son climat est franchement tropical. La partie nord de la côte Pacifique a un climat doux et humide et porte sur ses montagnes de belles forêts de pins Douglas et de séquoias. La partie sud, la Californie, jouit d'un climat méditerranéen avec des hivers doux, des étés très chauds et secs ; une végétation de buissons (chaparral) et parfois de pins couvre les pentes. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Californie Floride Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Champlain (lac) Chesapeake Columbia Érié (lac) Everglades far-west Huron (lac) Michigan (lac) Missouri Mohave (désert) Ozark (monts) Rouge (rivière) Saint Helens National Monument Snake River Wisconsin Yellowstone Yosemite Les livres tourisme - les chutes du Niagara, à la frontière des États-Unis et du Canada, page 5240, volume 10 États-Unis - paysage du Vermont, page 1746, volume 4 États-Unis - paysage agricole du Montana, page 1747, volume 4 États-Unis - le delta du Mississippi, page 1751, volume 4 États-Unis - Bryce Cañon,, page 1751, volume 4 Les aspects humains Ce pays, le troisième du monde pour le nombre de ses habitants, a une population d'origine très variée dont la croissance, d'abord lente, s'est accélérée aux XIXe et XXe siècles. Il y avait 4 millions d'habitants au XIXe siècle, 100 millions en 1918, 200 millions en 1968. Les Indiens étaient quelques millions avant la pénétration des Européens. Ceux-ci sont arrivés dès le XVIIe siècle depuis les îles Britanniques et, assez vite, ont fait venir des esclaves d'Afrique pour travailler sur leurs plantations. Mais les grandes vagues d'immigrants datent surtout du XIXe siècle : ils étaient originaires d'Europe du Nord entre 1850 et 1880, puis d'Europe centrale et méridionale entre 1880 et 1914. Au début des années vingt, des lois, dites des quotas, restreignirent considérablement ces arrivées. Au total, on estime à quelque 50 millions de personnes ces flux migratoires venus d'Europe qui se sont fondus comme dans un melting-pot (« creuset «). L'immigration, aujourd'hui, n'est plus à dominante européenne, mais latino-américaine et asiatique. Au contingent annuel légal, de l'ordre de 500 000 personnes, il faut ajouter les réfugiés politiques et une masse considérable de clandestins latino-américains, qui franchissent assez facilement l'immense frontière mexicaine, longue de 3 500 km. La croissance démographique actuelle se nourrit de ce flux annuel de l'ordre du million de personnes ainsi que d'un accroissement naturel modeste, de 7 à 8 ? par an. Mais, comme dans les autres pays industriels, la population vieillit. La société américaine est aujourd'hui pluriethnique. Les Blancs sont les plus nombreux (plus des trois quarts de la population) : parmi eux, le groupe dominant est celui des WASP (White Anglo-Saxon Protestants), constitué des descendants des immigrants originaires de l'Europe du Nord ; il y a une minorité francophone en Nouvelle-Angleterre et en Louisiane (cajuns). Au nombre de 32 millions environ, les Noirs représentent 12 % des Américains ; ils descendent des esclaves ou de nouveaux venus des Antilles. Ce groupe plus ou moins métissé, en fort accroissement démographique, est concentré pour moitié dans les États du Sud et dans les grandes villes du Nord-Est. Les Hispaniques, dépassant les 20 millions, représentent un groupe assez composite. Ce sont des Mexicains (Chicanos), des Latinos (issus de seize pays d'Amérique du Sud), des Porto-Ricains, ou encore des Cubains ; la plupart sont installés dans les États du Sud, de la Floride à la Californie, et constituent une minorité assez rebelle à l'assimilation. Les minorités asiatiques sont plus de 5 millions à vivre surtout en Californie et dans l'État de New York ; on compte 1 million de Philippins, 1 million de Chinois venus de Hongkong ou de Taiwan, et quelques centaines de milliers de Coréens, Japonais, Indiens et Vietnamiens. Quant aux Indiens d'Amérique, ils se trouvent dispersés dans les villes et surtout dans les réserves de l'Ouest ; au nombre de 1,5 million, ils vivent d'activités liées au tourisme et des subsides versés par l'État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Nord - Géographie - Les aspects humains émigration Indiens - Des peuples menacés - Introduction Mexique - Géographie - Les aspects humains Les livres États-Unis - le centre de Chicago, page 1752, volume 4 États-Unis - centre commercial et musée Coca Cola à Atlanta, page 1752, volume 4 États-Unis - Miami Beach, page 1752, volume 4 États-Unis - Columbia University, page 1753, volume 4 États-Unis - Taos, un village indien du Nouveau-Mexique, page 1753, volume 4 États-Unis - clochards à Tomkin's Square Park, à New York, page 1753, volume 4 La vie économique L'économie des États-Unis se développe dans le cadre du capitalisme libéral. Plus du quart des cent premières entreprises mondiales (dont cinq parmi les dix premières) sont américaines. Les grands groupes, telles les firmes automobiles ou les majors du secteur pétrolier, font travailler une foule de petites et moyennes entreprises en situation de sous-traitants. Les sociétés les plus puissantes ont une stratégie à l'échelle de la planète : ce sont des multinationales, comme IBM dans l'informatique. La conquête des marchés mondiaux est essentielle pour le maintien de la croissance économique, et le commerce a été considéré par l'administration Clinton comme une priorité nationale. Les États-Unis sont partenaires d'autres pays dans un cadre régional : ALENA (avec le Canada et le Mexique), AFTA (zone de libre-échange des Amériques), APEC (Conseil économique de la zone Asie-Pacifique). Ils s'efforcent en outre d'assurer la pénétration de leurs produits sur les marchés, dits « émergents «, que constituent ceux du Brésil et de l'Argentine, de la Chine, de la Corée du Sud, de l'Inde et même du Viêt-nam, de la Turquie ou encore de l'Afrique du Sud. Par les accords bilatéraux qu'ils passent (en particulier avec le Japon, rival redouté, pour l'industrie automobile), et qui peuvent contrevenir aux règlements de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), ils mènent une politique de superpuissance qui a des retombées positives sur l'emploi, puisque le taux de chômage aux États-Unis est parmi les plus bas de tous les pays de l'OCDE. Leur devise reste l'une des plus fortes du monde, et le dollar, une monnaie de référence. Cependant, le pays est lourdement endetté : la dette publique, avec près de 5 000 milliards de dollars, et le déficit de la balance des paiements, avec 160 milliards de dollars en 1994, ont atteint de nouveaux records. L'endettement des ménages est également colossal : il est égal à près de 80 % de leurs revenus, et la structure sociale demeure très inégalitaire : 20 % des habitants les plus riches détiennent 80 % des richesses nationales. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) APEC (Conseil économique de la zone Asie-Pacifique) dollar Les ressources agricoles. L'agriculture américaine est la première du monde. Le potentiel en terres est considérable, et les conditions de production demeurent exceptionnelles grâce à une mécanisation intense, à l'utilisation massive d'engrais, à la sélection des plantes et des animaux, et à l'irrigation. Moins de 3 % de la population active travaille directement à la production, mais la filière agricole offre quelque 20 millions d'emplois. À côté d'exploitations familiales de 100 à 200 ha se trouvent des exploitations capitalistes aux mains de sociétés puissantes, liées au complexe agroalimentaire. La production annuelle dépasse largement les besoins du pays, et le coût de la production est peu élevé ; les subventions à l'agriculture sont donc plus faibles que dans l'Union européenne et qu'au Japon. Grâce surtout au Middle West, les productions de maïs, de blé, de soja sont très fortes ; légumes, fruits, vins, coton sont aussi produits en quantité. L'élevage bovin, le troisième du monde, alimente les importants circuits de distribution des industries de la viande et des produits laitiers. L'élevage porcin et l'aviculture sont également très industrialisés. Au total, la balance commerciale agricole des États-Unis, incluant la filière bois et le secteur de la pêche, est excédentaire et, en valeur, se classe au deuxième rang mondial, derrière celle du Canada. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Corn Belt c oton Illinois Iowa Middle West Les livres Alaska - ville de Kodiak, page 115, volume 1 agriculture - le coton, culture industrielle hautement mécanisée, page 101, volume 1 États-Unis - ranch d'élevage intensif, page 1754, volume 4 États-Unis - traitement des vignes par hélicoptère dans Napa Valley, en Californie, page 1754, volume 4 États-Unis - élévateurs à grains dans le Montana, page 1754, volume 4 agrumes - stockage des oranges en Californie, page 103, volume 1 Les ressources naturelles et industrielles. Les richesses énergétiques et minières des États-Unis sont considérables. Les énergies fossiles : pétrole, gaz naturel, charbon, uranium, sont, en valeur, les premières de toutes ; mais, le pays étant le plus gros consommateur d'énergie du monde (il absorbe un quart de la consommation mondiale de pétrole), il ne couvre ses besoins qu'à hauteur de 80 %. Le pétrole national provient des gisements du Texas et de l'Oklahoma, de ceux du golfe du Mexique - avec de nombreux puits offshore -, de Californie et d'Alaska ; or, l'extraction est de plus en plus coûteuse, et les États-Unis ont recours aux importations pour couvrir 40 % environ de leur consommation. La production de gaz naturel, au Texas et en Louisiane, est considérable, mais on doit également en importer. La production de charbon a été relancée ; elle provient pour moitié du bassin appalachien, le reste étant fourni par les gisements du Centre (Illinois, Indiana) et des Rocheuses. Les couches sont épaisses, et l'extraction peut souvent se faire à ciel ouvert. Le charbon sert surtout à l'alimentation des centrales thermiques et permet quelques exportations. Les autres ressources énergétiques viennent de l'hydroélectricité (grands barrages sur le Tennessee, le Colorado, la Columbia) et des centrales nucléaires, dont la production, même si elle est aujourd'hui freinée, reste la première du monde. Les énergies nouvelles, solaire ou éolienne, sont encore peu développées. Les États-Unis sont également riches en ressources minières sans être pour autant autonomes pour l'approvisionnement de leur industrie. Ils possèdent des minerais de fer autour du lac Supérieur, mais en achètent aussi au Canada, au Brésil et au Venezuela. Ils doivent par ailleurs acquérir beaucoup de minerais de métaux non ferreux, notamment de la bauxite, du cuivre (malgré les importants gisements du Montana et de l'Arizona), du plomb et du zinc (extraits pourtant en quantité dans le Montana et le Colorado). En revanche, les États-Unis sont bien dotés en sel gemme, en soufre ainsi qu'en phosphates (Tampa en Floride). L'industrie américaine fournit le quart de la production mondiale. Toutefois, certains secteurs anciens, comme la sidérurgie, sont entrés en stagnation. Toute la région de Pittsburgh (Pennsylvanie) était devenue la proie des friches industrielles, avant que sa reconversion n'ait été amorcée au milieu des années quatre-vingt. Les usines de Chicago, des rives du lac Érié ou encore celles de la Megalopolis - de Boston à Washington - ne fonctionnent pas à leur capacité maximale. L'industrie de l'aluminium, en revanche, a maintenu sa force grâce au bas prix de l'électricité ; les usines se situent sur le pourtour du golfe du Mexique ou près des barrages de la Columbia. Secteur très exposé à la concurrence étrangère, malgré le renom de ses grandes firmes (General Motors, Ford, Chrysler), la construction automobile a subi plusieurs déboires, surtout face aux Japonais, qui créent même des usines et des ateliers de réparation aux États-Unis. Quant aux industries textiles, elles se sont délocalisées de la Nouvelle-Angleterre vers les États du Sud, où la main-d'oeuvre est meilleur marché, et elles se sont aussi modernisées. La puissance industrielle américaine est surtout manifeste dans les branches à forte technologie. Les constructions aéronautiques dominent le marché mondial, notamment grâce à Boeing, installé à Seattle ; c'est particulièrement le cas pour les avions long-courriers et pour les armements sophistiqués. L'industrie aérospatiale des États-Unis leur assure également le premier rang dans le domaine des satellites et des engins spatiaux. Les constructions électriques et électroniques sont surpuissantes, et l'informatique américaine (avec ses usines de Silicon Valley, au sud de San Francisco, et de la Megalopolis) conserve son avance sur celle des autres grands pays industriels. Enfin, les activités chimiques (plastiques, résines, produits pharmaceutiques...) sont florissantes, comme celles de Dupont de Nemours à Wilmington, près de Philadelphie. Le secteur tertiaire emploie près de trois actifs sur quatre, en raison notamment de la puissance du réseau bancaire, de la multiplicité des activités commerciales et de l'essor de plus en plus marqué de celles qui sont liées au tourisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alaska Arizona Boeing Airplane Co Chicago Chrysler Colorado Columbia Du Pont de Nemours électronique - L'importance économique de l'électronique Ford Motor Company General Motors IBM (International Business Machines Corporation) Illinois Indiana Louisiane Megalopolis Mexique (golfe du) Montana Oklahoma pétrole - L'industrie du pétrole Philadelphie Pittsburgh Seattle Silicon Valley Tampa Tennessee Valley Authority (TVA) Texas USX Les livres États-Unis - le barrage Hoover Dam, page 1754, volume 4 États-Unis - usine sidérurgique à Pittsburgh, page 1755, volume 4 États-Unis - raffinerie de pétrole en Louisiane, page 1755, volume 4 États-Unis - usine Ford à Detroit, page 1755, volume 4 États-Unis - Balboa Island, en Californie, page 1756, volume 4 Les voies de communication. L'économie américaine bénéficie de réseaux de transport de forte capacité. Les transports par bateaux sur les grandes voies d'eau naturelles ou aménagées sont très économiques pour le déplacement des marchandises : Mississippi, Grands Lacs et Saint-Laurent aménagés en voie maritime ; chenal reliant les lagunes parallèles à la côte du Golfe (Gulf Intracoastal Waterway). Le cabotage est actif le long des côtes atlantiques. Le réseau ferré est encore le premier du monde et, s'il est peu utilisé par les voyageurs sur de longues distances, il achemine un gros trafic de marchandises lourdes. Le réseau routier, fort de 80 000 km d'autoroutes, accueille un énorme trafic de camions et de voitures (parc de près de 190 millions de véhicules, avec les autobus). Le trafic aérien interurbain est le plus actif du monde. Enfin, plus de 300 000 km d'oléoducs et quelque 550 000 km de gazoducs assurent le transport des hydrocarbures. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats cabotage Grands Lacs Mississippi Saint-Laurent Les livres États-Unis - autoroutes près de Los Angeles, page 1756, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Nord - Géographie - La vie économique dollar Les livres États-Unis - champ pétrolifère au Texas, page 1760, volume 4 L'organisation de l'espace L'espace américain est très inégalement peuplé. À l'est, les densités sont fortes ; vers l'ouest, très faibles. En réalité, aux États-Unis, la population vit surtout dans des villes aux banlieues démesurées (34 agglomérations de plus de 1 million d'habitants) ; réseau serré d'autoroutes, centres commerciaux géants et vastes parcs industriels ont surgi au milieu d'immenses nappes de lotissements aux maisons noyées dans la verdure. On assiste cependant à une redistribution de la population américaine dans l'espace. Le Sud et l'Ouest, soit une longue guirlande allant de la Floride à la Californie, attire investisseurs et retraités : c'est ce qu'on appelle la Sun Belt (la « Ceinture du soleil «). Une nouvelle organisation régionale tend ainsi à se mettre en place. Le Nord-Est est constitué des pays de la façade atlantique très peuplée et des foyers industriels des rives des Grands Lacs avec la vaste Megalopolis. Une partie des habitants et des activités a émigré vers le Sud ou vers l'Ouest. Mais, avec le tiers de la population des États-Unis et les deux tiers des sièges sociaux, ce Nord-Est conserve sa prééminence. La restructuration industrielle s'y poursuit, afin de sortir la sidérurgie du marasme et de moderniser l'automobile. Des industries nouvelles s'y développent, surtout dans les importants domaines des constructions électriques, électroniques ou aéronautiques. Le croissant périphérique du Sun Belt connaît une forte expansion économique et démographique, et valorise ainsi la douceur climatique, les ressources énergétiques bon marché ainsi qu'une main-d'oeuvre abondante. Sur la façade pacifique, en Californie, se sont développées plusieurs industries de pointe (informatique, aéronautique, biotechnologies), surtout dans ses deux grands espaces métropolisés de San Francisco et Los Angeles et, plus au nord, à Seattle (construction aéronautique). En bordure du golfe du Mexique prospère une puissante industrie chimique commandée par la ville de Houston, métropole texane qui est aussi le quartier général de la NASA, l'autre pôle texan de commandement étant Dallas. Quant à la Floride, elle fonde sa prospérité sur l'accueil des touristes et des retraités. Le vieux Sud cotonnier, à forte population noire, profite, lui aussi, du phénomène Sun Belt (Atlanta). Dans les Grandes Plaines comme sur les hautes terres de l'Ouest, le peuplement est faible et discontinu ; quelques grandes villes (Saint Louis, Denver, Kansas City), aux industries agroalimentaires, assurent les services essentiels. Quant à l'Alaska et aux îles Hawaii, ils font figure de deux espaces périphériques à l'économie prospère, le premier grâce à l'industrie pétrolière, les secondes grâce au tourisme de luxe. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alaska Amérique du Nord - Géographie - L'organisation de l'espace Atlanta Boston Californie Dallas Denver Floride Grands Lacs Hawaii (îles) Houston Kansas City Los Angeles mégalopole Megalopolis Saint Louis San Francisco Seattle Sun Belt ville - Les grands types de villes dans le monde contemporain - Les villes nordaméricaines Les livres Chicago, page 1037, volume 2 New Jersey, page 3420, volume 6 New York - la Liberté éclairant le monde, page 3422, volume 6 New York - Manhattan, page 3422, volume 6 New York - le Rockefeller Center, page 3423, volume 6 New York - Greenwich Village, page 3423, volume 6 New York - l'Empire State Building, page 3423, volume 6 New York - fête du Nouvel An chinois, à Chinatown, page 3423, volume 6 New York - Harlem, page 3424, volume 6 New York - Central Park, page 3424, volume 6 New York - Times Square, page 3424, volume 6 New York - le Metropolitan Museum of Art, page 3425, volume 6 New York - le port de New York, page 3425, volume 6 San Francisco, page 4608, volume 8 Washington - la Maison-Blanche, page 5602, volume 10 Washington - le Capitole, ou palais du Congrès, page 5602, volume 10 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adirondacks Akron Alabama Albany Albuquerque Alcatraz Anchorage Arkansas Baltimore Baton Rouge Berkeley Birmingham Buffalo Cambridge Caroline du Nord Caroline du Sud Charleston Cheyenne Cincinnati Cleveland Colorado Connecticut Corpus Christi Dakota du Nord Dakota du Sud Delaware Des Moines Detroit Dover Fairbanks Fort Worth Fresno Gary Géorgie Gettysburg Harrisburg Idaho Indianapolis Iowa Jefferson City Kansas Kentucky Knoxville Las Vegas Los Alamos Louisiane Louisville Maine Manhattan Maryland Massachusetts Memphis Michigan Milwaukee Minneapolis Minnesota Mississippi Missouri Montgomery Nebraska Nevada New Hampshire New Haven New Jersey New York New York Newark Nouveau-Mexique Nouvelle-Orléans (La) Ohio Oklahoma Omaha Oregon Phoenix Portland Princeton Providence Pueblo Reno Rhode Island Richmond Rochester Sacramento Salem Salt Lake City San Antonio San Diego San Jose Santa Barbara Santa Fe Santa Monica Savannah Scranton Springfield Springfield Syracuse Tacoma Tallahassee Tennessee Texas Toledo Topeka Trenton Tucson Tulsa Utah Vermont Virginie Virginie-Occidentale Washington West Point Wichita Williamsburg Wisconsin Worcester Wyoming Histoire Avant l'arrivée des Européens, le territoire actuel des États-Unis était occupé par de nombreuses tribus d'Indiens qui, venant de Sibérie, s'étaient progressivement installés depuis 30 000 ans environ. La première tentative de colonisation anglaise en Amérique du Nord fut dirigée en 1585 par Walter Raleigh, qui était à la fois navigateur et homme politique. Mais les colons, peu nombreux, furent massacrés dans l'île de Roanoke par les Indiens, et ce n'est qu'en 1607, avec la fondation de Jamestown en Virginie, qu'une installation durable put réussir. En 1620, un groupe de puritains embarqués sur le Mayflower fondèrent plus au nord la première colonie de la Nouvelle-Angleterre. Peu à peu, les colons occupèrent toute la côte est, depuis la Floride (espagnole) jusqu'au Canada (français). En 1674, les Anglais chassèrent les Hollandais installés à La NouvelleAmsterdam (la future New York). Les treize colonies anglaises qui avaient été fondées étaient, du nord au sud, les suivantes : New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, New York, New Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Georgie. Au XVIIIe siècle, leur développement se heurta à l'expansion des colonies françaises du Canada et de la Louisiane. Le long conflit qui opposa Anglais et Français pour la domination du continent s'acheva par la défaite de ces derniers, qui durent abandonner leurs possessions d'outre-Atlantique par le traité de Paris en 1763. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Indiens - Une histoire des Indiens - Introduction Indiens - Une histoire des Indiens - Les Indiens à la veille de la conquête européenne Mayflower Nouvelle-Angleterre puritains Raleigh (sir Walter) Les treize colonies jusqu'à la guerre d'Indépendance La majorité des colons qui peuplèrent les treize colonies étaient des victimes des crises politiques et religieuses qui agitèrent les îles Britanniques au XVIIe siècle. De même, après la révocation de l'édit de Nantes par Louis XIV en 1685, maints huguenots français émigrèrent vers les colonies anglaises. Bien qu'ayant chacune son régime propre, celles-ci furent dotées d'institutions similaires : un gouverneur choisi parmi les vieilles familles représentait la couronne anglaise, une assemblée élue par les propriétaires était chargée de voter les impôts. Dans les colonies du Sud comme la Virginie, les propriétaires anglicans exploitèrent une main-d'oeuvre servile européenne, puis des esclaves africains dans de grandes plantations de tabac, de maïs et de riz. La Nouvelle-Angleterre et les colonies du Nord, peuplées en majorité de puritains, se consacrèrent au trafic des esclaves et au commerce avec les Antilles et l'Angleterre. La rigidité de la morale religieuse caractérisa les habitants de cette région, ainsi qu'en témoignait l'austérité de leur métropole, Boston. Entre ces deux ensembles, des populations venues d'Europe du Nord-Ouest (Néerlandais, Scandinaves, Britanniques...) se regroupèrent, et les villes de New York et surtout de Philadelphie se développèrent dans cette région de contacts entre le sud et le nord du continent. Certains groupes de migrants, notamment les Quakers en Pennsylvanie, établirent des relations pacifiques avec les Indiens. Cependant, pour la majorité des colons, les indigènes étaient des sauvages qu'il fallait éliminer. Dès le milieu du XVIIe siècle, les affrontements se multiplièrent au fur et à mesure de la progression de la colonisation vers l'Ouest. Cette expansion fut aussi à l'origine du conflit avec les colonies françaises du Canada et de la Louisiane (1713-1763). C'est le coût de cette guerre qui provoqua la décision de l'Angleterre d'augmenter les impôts dans les treize colonies. Les colons, qui ne disposaient pas de députés au Parlement de Londres, jugèrent ces mesures illégales. L'intransigeance du gouvernement britannique accentua leur mécontentement ; aussi réunirent-ils, sur l'instigation de Benjamin Franklin, un congrès à Philadelphie (1774). La rupture avec l'Angleterre était consommée. La guerre d'Indépendance éclata en 1775 et dura jusqu'en 1782. Le 4 juillet 1776, la Déclaration d'indépendance, rédigée sous la direction de Thomas Jefferson, fut proclamée. L'armée américaine, que commandait George Washington, bénéficia bientôt de l'appui de la France, qui envoya des volontaires (La Fayette), puis un corps expéditionnaire commandé par Rochambeau, cependant que sa flotte s'opposait au ravitaillement des troupes anglaises. Les Pays-Bas et l'Espagne vinrent aussi à l'aide des insurgés. Par le traité de Versailles, signé en 1783, l'Angleterre reconnut l'indépendance des treize anciennes colonies constituées en États-Unis d'Amérique, ainsi que leurs droits sur tous les territoires situés à l'est du Mississippi. L'organisation de la nouvelle République fit l'objet d'un conflit entre les partisans d'une confédération, où chaque État devait conserver une large indépendance, et les fédéralistes, partisans d'un gouvernement central fort. La Constitution adoptée en 1787, qui instaurait un État fédéral pour la gestion des affaires communes, réalisa un compromis entre les tendances opposées. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique du Nord - Histoire - La conquête européenne Amérique du Nord - Histoire - Les indépendances Boston Constitution esclavage esclavage - L'esclavage médiéval et moderne Franklin Benjamin huguenots Indépendance américaine (guerre de l') Jefferson Thomas La Fayette (Marie Joseph Motier, marquis de) Madison James Nouvelle-Angleterre quaker Royaume-Uni - Histoire - De la monarchie parlementaire à la révolution industrielle Royaume-Uni - Histoire - Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne Virginie Washington George Yorktown Les livres États-Unis - une réplique du Mayflower, à Plymouth, page 1757, volume 4 De l'indépendance à la guerre de Sécession L'Union ne comprit au début que treize États. Leur nombre augmenta rapidement à mesure que se peuplaient les territoires qu'elle possédait déjà à l'est du Mississippi, puis ceux qu'elle acquit à l'ouest. L'expansion vers l'ouest, qui marqua tout le XIXe siècle, se doubla d'un brillant essor économique. Deux grands partis se disputaient le pouvoir : les whigs et les démocrates. En 1800, la France reprit pied en Amérique du Nord, l'Espagne lui ayant rétrocédé une partie de l'ancienne Louisiane et la rive droite du Mississippi. Les États-Unis menaçant de faire cause commune avec l'Angleterre, Bonaparte leur vendit ces territoires : leur superficie se trouva doublée d'un coup. La guerre entre l'Angleterre et Napoléon causa de graves préjudices au commerce maritime américain, en raison de la police qu'exerça l'Angleterre sur les mers. Il en résulta une seconde guerre angloaméricaine en 1812. La paix signée en 1814, après une lutte indécise, mais dévastatrice, n'apporta aucun changement territorial. En 1823, au moment où l'Espagne songeait à demander le secours de la Sainte-Alliance contre ses colonies révoltées, le président Monroe déclara que les États-Unis s'opposeraient à toute intervention armée d'une puissance européenne en Amérique et qu'en revanche ils ne se mêleraient pas des affaires de l'Europe. La doctrine de Monroe ainsi définie resta pendant longtemps un des principes fondamentaux de la politique extérieure des États-Unis. En 1819, l'Espagne vendit la Floride aux États-Unis. En 1845, le Texas, qui s'était détaché du Mexique et déclaré indépendant, entra dans l'Union. Il en résulta une guerre contre le Mexique, de 1846 à 1848. Les États-Unis, victorieux, annexèrent alors deux très grands territoires : le Nouveau-Mexique et la Californie, qui, colonisée depuis 1769 par les Espagnols, avait été annexée au Mexique en 1822. En 1846, à la suite d'une convention de partage avec l'Angleterre, ils acquirent en outre l'Oregon sur l'océan Pacifique. Les territoires nouvellement acquis furent peuplés et mis en valeur par des « pionniers « venus des États de l'Est, puis par des millions d'Européens attirés par les chances que leur offrait un pays neuf. Par exemple Chicago, petit village en 1830, devint en cent ans une des plus grandes villes du monde. De plus en plus de territoires se constituèrent en États au sein de l'Union. L'Ouest, entreprenant, énergique et de tendance démocrate, joua un rôle original et de plus en plus important dans la politique nationale. Ainsi l'élection à la présidence, en 1828, du démocrate Andrew Jackson, homme de l'Ouest, marqua un retour à l'esprit de la Révolution américaine. Ralentie pendant la Révolution française et les guerres napoléoniennes, l'évolution vers la démocratie reprit. Cependant, un conflit dramatique mit en péril l'existence même de la nation. Dans les États du Sud, l'esclavage, vieux de plus de deux cents ans, était considéré comme une institution nécessaire. Le Nord, où s'accomplit la révolution industrielle, se déclara adversaire de l'esclavage pour des raisons d'ordre économique et politique aussi bien que moral. Jaloux des bénéfices que les hommes d'affaires du Nord réalisaient grâce au commerce du coton, les gens du Sud imputèrent au développement du Nord le retard économique de leur propre région. Quant aux gens du Nord, ils rendirent l'esclavage responsable de ce retard. Les tensions se renforçaient au fur et à mesure que le domaine de l'esclavage s'étendait, avec la colonisation des territoires situés au sud de l'Ohio et à l'ouest du Mississippi, et que se développait la culture du coton qui exigeait une main-d'oeuvre nombreuse. L'abolitionnisme se répandit dans les États du Nord, encore que beaucoup eussent été plus soucieux de maintenir l'Union que de libérer immédiatement les esclaves. Mais il se créa en même temps un « mouvement du sol libre «, qui s'opposa à l'introduction de l'esclavage dans les régions qui n'étaient pas encore organisées en États. Chaque État décida souverainement du maintien ou de la suppression de l'esclavage dans ses limites. Mais chaque fois qu'un territoire acquérait le statut d'État, c'est au Congrès fédéral qu'il appartenait de décider si l'esclavage y serait ou non autorisé. Ainsi l'acquisition des territoires gagnés dans le Sud-Ouest sur le Mexique transforma la question de l'esclavage en querelle politique. Il semblait jusqu'alors que l'esclavage se limiterait aux régions où il existait déjà, et dont le compromis du Missouri, en 1820, fixait les limites. Mais, après l'annexion de ces nouveaux territoires, qui semblaient convenir à une économie fondée sur l'esclavage, l'institution risquait de se répandre. Après un second compromis, en 1850, la querelle s'envenima à propos du Nebraska. Le parti républicain, formé en 1854, était antiesclavagiste, c'est-à-dire qu'il s'opposait à l'extension de l'esclavage aux nouveaux territoires de l'Union. Le parti démocrate, reprenant la tradition antifédéraliste, soutint la cause des États du Sud. Cependant, il y eut désaccord entre démocrates du Nord et démocrates du Sud. L'élection présidentielle de 1860 se fit surtout sur la question de l'esclavage, et Abraham Lincoln, candidat républicain, remporta une victoire éclatante. Son élection détermina les États du Sud à se séparer de l'Union et à constituer les États confédérés d'Amérique, dont le président fut Jefferson Davis et la capitale Richmond. Le 8 février 1861, Lincoln refusa de reconnaître la sécession. Le 12 avril 1861, le Sud ouvrit les hostilités ; la guerre de Sécession commençait. La victoire du Nord, en 1865, assura le maintien de l'Union ; un amendement à la Constitution entérina l'abolition totale de l'esclavage, qui avait été proclamée dès 1863. Quelques jours après la capitulation des États du Sud, Lincoln, partisan d'une politique généreuse à leur égard, fut assassiné. La reconstruction de l'Union se fit dans un climat d'amertume politique. Les Blancs du Sud s'efforcèrent d'empêcher à tout prix l'exercice par les Noirs de leurs droits civils. Les anciens États rebelles furent occupés, leur gouvernement livré aux carpetbaggers, aventuriers venus du Nord. Bien que réintégrés dans l'Union en 1870, ils ne furent évacués qu'en 1876. La guerre de Sécession, avec les rancoeurs qu'elle engendra, fut l'une des plus grandes tragédies de l'histoire américaine. Voir Sécession (guerre de). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Adams John - Adams Henry Adams John - Adams John Quincy Brown John Buchanan James Californie Californie - Histoire carpetbagger Clay Henry Davis Jefferson Floride Garfield James Abram Grant Ulysses Simpson Jackson Andrew Johnson Andrew Lincoln Abraham Louisiane Louisiane - Histoire Monroe James Nouveau-Mexique Oregon Richmond Sécession (guerre de) Taylor Zachary Texas Texas - Histoire Tyler John whig Les livres droits de l'homme - Déclaration d'indépendance des États-Unis, page 1523, volume 3 Lincoln Abraham, page 2874, volume 5 États-Unis - la Bataille de Bunker Hill, le 17 juin 1775, page 1757, volume 4 États-Unis - signature de la Déclaration d'Indépendance, le 4 juillet 1776, page 1758, volume 4 États-Unis - un convoi d'émigrants dans les montagnes Rocheuses, page 1758, volume 4 États-Unis - les soldats confédérés roulant leur drapeau après la capitulation du général Lee, page 1758, volume 4 États-Unis - la Bataille de Gettysburg (1er-3 juillet 1863), page 1758, volume 4 États-Unis - carte des 48 premiers États, page 1758, volume 4 De la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale Après 1870 et en moins de cinquante ans, les États-Unis devinrent une grande puissance. Le peuplement et la mise en valeur de l'Ouest se poursuivirent. La grande industrie se développa et il se forma des monopoles, qui rendirent très dures les conditions de travail en usine ; les villes croissaient à un rythme souvent incompatible avec une bonne administration. La question sociale se posa alors, comme en Europe, mais dans des conditions différentes. Les ouvriers, groupés à partir de 1881 dans la Fédération américaine du travail (AFL), étaient d'une façon générale peu soucieux d'idéologie révolutionnaire et plus préoccupés de s'assurer de hauts salaires que de transformer la société. Dans le Sud, les Blancs recouvrèrent la suprématie politique en introduisant dans la législation électorale des différents États certaines clauses limitatives qui eurent pour effet de priver les Noirs de leur droit de vote. À l'extérieur, la doctrine de Monroe resta le principe directeur de la politique des États-Unis. Mais l'interprétation qu'ils en donnèrent tendit à faire des deux Amériques un domaine réservé à leur influence. C'est en vertu de cette doctrine qu'en 1867 ils achetèrent à la Russie le territoire de l'Alaska. Les luttes politiques restèrent circonscrites entre les deux grands partis, soutenus par des groupements économiques dont ils défendaient les intérêts. Les républicains, qui avaient leur électorat dans le Nord industriel, étaient favorables à l'extension des pouvoirs fédéraux, protectionnistes et de tendance impérialiste en politique étrangère. Leurs adversaires démocrates s'appuyaient au contraire sur le Sud. D'une façon générale, durant toute la période allant de la guerre de Sécession au début du XXe siècle, ce furent les problèmes nés de l'expansion économique qui dominèrent la vie politique. En 1865, la zone frontière suivait à peu près les limites occidentales des États riverains du Mississippi, sauf une saillie comprenant les régions orientales du Kansas et du Nebraska. Au-delà s'étendaient d'immenses terres vierges, occupées par une population très clairsemée d'Indiens, jusqu'à la Californie dont la colonisation, beaucoup plus ancienne, avait été stimulée par la ruée vers l'or de 1849. Une distance de 3 000 km les séparait. Les liaisons se faisaient encore par le cap Horn ou par transbordement à travers l'isthme de Panamá. Une loi de 1862, accordant gratuitement des fermes de 65 ha à ceux qui voulaient occuper et cultiver la terre, puis l'achèvement du premier chemin de fer transcontinental, en 1869, encouragèrent de nouvelles installations. À la fin du XIXe siècle, l'Union comptait déjà quarante-cinq États. C'est à cette époque qu'eut lieu l'extermination des populations indiennes par des aventuriers, tel Buffalo Bill. L'ultime défaite du chef apache Geronimo, en 1886, entraîna le parcage des Indiens survivants dans des réserves. Or l'expansion déborda bientôt les frontières de l'Union. Les États-Unis visèrent à l'hégémonie, au moins économique, dans l'ensemble de l'Amérique latine et à la maîtrise des communications interocéaniques. En 1889, la première conférence panaméricaine se tint à Washington. En 1898, l'insurrection cubaine fut l'occasion d'une guerre contre l'Espagne, qui perdit Cuba, Porto Rico, Guam et les Philippines. La même année eut lieu l'annexion définitive des îles Hawaii. En 1903, sous la présidence du républicain Theodore Roosevelt, un des champions de l'impérialisme américain (1901-1909), les États-Unis rachetèrent les droits de la Compagnie française du canal de Panamá, aidèrent la province de Panamá à se détacher de la Colombie et se firent concéder la zone aujourd'hui traversée par le canal, percé de 1904 à 1914. À l'intérieur, le même Roosevelt inaugura une politique de contrôle gouvernemental en matière économique et sociale par son application rigoureuse de la loi antitrust de Sherman, votée dès 1890, mais jusqu'alors inefficace. Il mit en oeuvre un programme de conservation des richesses naturelles. Son successeur, William Taft, poursuivit sa politique de renforcement du pouvoir fédéral. Toutefois, la confiance croissante qu'il plaça dans les éléments conservateurs de son parti mécontenta l'opinion libérale. Dès 1910, profitant des divisions du parti républicain, les démocrates s'assurèrent le contrôle du Congrès. Deux ans plus tard, Thomas Woodrow Wilson, qui s'était chargé d'engager le parti démocrate dans la voie des réformes, triompha de Taft, candidat républicain. Sous sa direction, le Congrès poursuivit la mise en application d'un important programme législatif : réduction des tarifs protectionnistes, réorganisation du système bancaire et fiduciaire, réglementation et contrôle des trusts, octroi de prêts fédéraux aux agriculteurs, réduction de la journée de travail dans certains secteurs, versement de pensions aux fonctionnaires publics victimes d'accidents du travail. Il fit également voter trois amendements à la Constitution : l'un autorisa un impôt fédéral sur le revenu ; l'autre décida de l'élection par le peuple des sénateurs de chaque État, auparavant choisis par l'Assemblée législative de l'État ; le dernier accorda le droit de vote aux femmes (1920). Toutefois, ce n'est pas en tant que réformateur social que Wilson entra dans l'histoire, mais plutôt en raison des responsabilités internationales qu'il fit prendre à son pays. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats AFL-CIO (American Federation of Labor-Congress of Industrial Organizations) Alaska Buffalo Bill (William Frederick Cody, dit) Cleveland Stephen Grover Davis Jefferson Espagne - Histoire - L'Espagne des Bourbons far-west Geronimo Harrison Benjamin Hawaii (îles) hispano-américaine (guerre) Indiens - Une histoire des Indiens - Le choc colonial isolationnisme Johnson Andrew Mariannes McKinley William Monroe James Ouest (conquête de l') Panamá Panamá - Histoire Philippines - Histoire - Une colonie espagnole Porto Rico Roosevelt Theodore Sherman John Taft William Howard Wilson Thomas Woodrow Les livres Ouest (conquête de l'), page 3644, volume 7 Roosevelt Theodore, page 4445, volume 8 Indiens - Big Foot Memorial, page 2505, volume 5 Les États-Unis, puissance mondiale La Première Guerre mondiale. La guerre sous-marine menée par l'Allemagne à partir de 1915 et les répercussions qu'elle eut sur l'économie américaine conduisirent les États-Unis à entrer en guerre aux côtés des Alliés en 1917. Leur intervention fut décisive et permit la défaite des Empires centraux. En janvier 1918, Wilson soumit au Sénat ses « Quatorze Points « par lesquels il affirmait le principe des nationalités et préconisait la formation d'une association des nations, destinée à garantir l'indépendance de tous les États par la sécurité collective. Mais, en 1920, le Sénat, à prédominance républicaine, rejeta à la fois le traité de Versailles et le pacte de la Société des Nations (SDN). La même année, la victoire de Warren G. Harding, candidat républicain à la présidence, marqua un retour à l'isolationnisme. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats guerres mondiales - La Première Guerre mondiale - L'année 1917 et la victoire alliée Harding Warren Gamaliel isolationnisme Wilson Thomas Woodrow Les livres guerres mondiales - la séance du Congrès américain du 2 avril 1917, page 2270, volume 4 guerres mondiales - troupes américaines partant pour l'Europe au printemps 1918, page 2270, volume 4 guerres mondiales - signature du traité de Versailles dans la galerie des Glaces, le 28 juin 1919, page 2271, volume 4 Wilson Thomas Woodrow, page 5621, volume 10 États-Unis - Theodore Roosevelt haranguant les troupes, page 1761, volume 4 L'entre-deux-guerres. De 1920 à 1930, la prospérité régna au moins dans les villes. Le gouvernement poursuivit une politique conservatrice, fondée sur la conviction que cette prospérité dépendait de la libre activité des entreprises privées. Celles-ci reçurent des encouragements substantiels. En revanche, l'agriculture connut de sérieuses difficultés. Deux autres mesures, dont la première fut définitive et la seconde temporaire, marquèrent l'évolution intérieure des États-Unis pendant cette période. Une série de lois, dont la plus importante était celle des « quotas « de 1924, imposa des limitations à l'immigration. Certains courants d'opinion conservateurs craignaient que les États-Unis ne perdent leur caractère anglo-saxon par une immigration trop diversifiée. D'autre part, la prohibition de la fabrication et de la vente des boissons alcoolisées, en 1919, inspirée par un esprit faussement puritain, favorisa en fait la prolifération d'établissements illicites, l'activité des bootleggers et celle, criminelle, des gangs. Les intellectuels se révoltèrent contre une civilisation qu'ils jugeaient trop matérialiste et entachée d'hypocrisie morale. Un certain nombre d'entre eux vinrent chercher en Europe une atmosphère plus favorable à la création artistique. La grande dépression qui débuta avec le krach de Wall Street, la Bourse de New York, en octobre 1929, fut profondément ressentie dans tout le pays. Elle avait notamment pour cause le surendettement des consommateurs et des entreprises, dans un contexte de ralentissement économique après la flambée qui avait suivi la guerre, et fit 13 millions de chômeurs. La campagne présidentielle de 1932 prit la forme d'un débat sur les causes de la crise et les remèdes possibles. Herbert Clark Hoover, pour qui elle n'était qu'un accident, estima que les processus économiques naturels rétabliraient l'équilibre. Son concurrent démocrate, Franklin D. Roosevelt, l'attribua à certains vices de l'économie américaine et préconisa une intervention audacieuse du gouvernement fédéral. Élu président, il s'efforça de mettre en oeuvre un programme de réforme, le New Deal (« Nouvelle Donne «) : remise en ordre du système bancaire, dévaluation du dollar, aide à l'agriculture, politique de grands travaux destinée à résorber le chômage et à créer sur le marché intérieur une nouvelle demande pour les produits de l'industrie, législation sociale. Le New Deal se heurta à de vives critiques et la Cour suprême annula plusieurs mesures, estimant qu'elles outrepassaient les pouvoirs conférés à l'autorité fédérale par la Constitution. Cependant, la reprise économique s'amorça. En même temps, la puissance des syndicats s'accrut dans la politique comme dans l'industrie. Deux soucis dominaient la politique extérieure de Roosevelt : l'établissement de rapports plus confiants avec l'Amérique latine, qu'inquiétait la « diplomatie du dollar «, et, surtout, le soutien aux pays menacés par les puissances de l'Axe (Allemagne nazie, Italie, Japon). Il s'efforça de convaincre ses compatriotes que l'isolement était désormais impossible. Sur ce dernier point, néanmoins, il subit d'abord un échec : la législation de neutralité, mise en vigueur par le Congrès de 1935 à 1937, visait à empêcher que les États-Unis ne fussent entraînés dans une guerre non américaine. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats brain-trust Coolidge Calvin crise économique - La crise des années trente dépression - 4.ÉCONOMIE Farm Security Administration FBI (Federal Bureau of Investigation) Hoover Herbert Clark New Deal prohibition Roosevelt Franklin Delano Les livres Wilson Thomas Woodrow, page 5621, volume 10 crise économique - le krach de Wall Street, à New York, en octobre 1929, page 1317, volume 3 États-Unis - défilé de chômeurs pendant la Grande Dépression, page 1760, volume 4 La Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis, absorbés par des problèmes intérieurs, n'accordèrent que peu d'attention à la dégradation de la situation internationale entre 1930 et 1940, et ils refusèrent d'intervenir en faveur de la France lors de l'attaque allemande de mai 1940. Toutefois, la Grande-Bretagne, restée seule face à l'Allemagne de Hitler, bénéficia de vivres et de matériel militaire américains. Roosevelt et Churchill signèrent la charte de l'Atlantique, qui renforça la coopération anglo-américaine (août 1941). Mais seule la poussée expansionniste du Japon en Extrême-Orient déboucha sur l'affrontement entre les forces de l'Axe et les États-Unis après la destruction de la flotte américaine à Pearl Harbor le 7 décembre 1941. La mobilisation et la mise en place d'une économie de guerre se firent lentement, et ce n'est qu'en juin 1942, à la bataille de Midway, que l'offensive japonaise fut bloquée. À l'ouest, les troupes anglo-américaines débarquèrent en Afrique du Nord (novembre 1942), puis entreprirent la conquête de l'Italie. Roosevelt, Churchill et Staline, réunis à Téhéran en novembre-décembre 1943, décidèrent l'ouverture d'un second front : le débarquement en Normandie eut lieu le 6 juin 1944. Les États-Unis disposaient alors d'une armée de 8 millions de soldats en Europe et dans le Pacifique. Les effectifs furent portés à 12 millions en 1945. La supériorité numérique tout autant que la puissance de l'industrie américaine décidèrent de la victoire des Alliés. Le 8 mai 1945, l'Allemagne capitula. Pour venir à bout de la résistance japonaise, les ÉtatsUnis utilisèrent l'arme atomique contre Hiroshima et Nagasaki (5 et 9 août 1945). À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, et tandis que, depuis les accords de Bretton Woods en 1944, le dollar était devenu le pilier du système monétaire international, les États-Unis se retrouvèrent à la tête du monde occidental, face à leur ancienne alliée, l'Union soviétique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Atlantique (charte de l') Bretton Woods (accords de) guerres mondiales - La Seconde Guerre mondiale Hiroshima Midway (îles) Nagasaki Pacifique (guerre du) Pearl Harbor prêt-bail (loi du) Roosevelt Franklin Delano Roosevelt Franklin Delano - La marche à la guerre Truman Harry S. Les livres guerres mondiales - les offensives alliées en Occident entre 1942 et 1945, page 2272, volume 4 guerres mondiales - la vallée de Cassino après la terrible bataille du mont Cassin, page 2275, volume 4 guerres mondiales - le général de Lattre de Tassigny donnant ses instructions au général américain Milburn, page 2275, volume 4 guerres mondiales - le débarquement de Normandie, page 2275, volume 4 guerres mondiales - le Premier ministre britannique Winston Churchill au QG du général Alexander, page 2275, volume 4 guerres mondiales - les offensives alliées dans le Pacifique entre 1942 et 1945, page 2276, volume 4 guerres mondiales - les trois Grands à Yalta, en Crimée, le 9 février 1945, page 2277, volume 4 guerres mondiales - la IIIe flotte américaine en route vers l'île d'Iwo Jima, page 2277, volume 4 Roosevelt Franklin Delano, page 4445, volume 8 États-Unis - l'attaque japonaise sur la base de Pearl Harbor, page 1761, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Stimson Henry Lewis Les États-Unis, de l'après-guerre à l'ère Kennedy Les États-Unis et leur président Harry Truman (1945-1953) durent faire face, après 1945, à plusieurs défis : réorganiser leur économie en intégrant les 10 millions de soldats démobilisés, aider à la reconstruction de l'Europe et assumer leur rôle de grande puissance durant la guerre froide. Après quelques difficultés qui entraînèrent la multiplication des grèves, l'économie américaine connut une phase d'expansion, caractérisée par l'augmentation de la production agricole grâce à la mécanisation et par le développement de l'industrie, qui permit la diffusion massive des produits de consommation comme l'automobile, la machine à laver et la télévision. La population des États-Unis passa de 132 millions d'habitants en 1940 à 151 millions en 1950 sous l'effet de l'augmentation spectaculaire de la natalité (baby boom). À l'extérieur, Truman participa à l'organisation de la paix (conférence de Potsdam avec Churchill et Staline en 1945) et à la création de l'Organisation des Nations unies (ONU), chargée de régler les conflits dans le monde. Par l'intermédiaire du plan Marshall (1947), les États-Unis financèrent en partie le relèvement économique de l'Europe occidentale. Après le coup de Prague de février 1948, qui assura la prééminence du parti communiste en Tchécoslovaquie, et après le blocus de Berlin-Ouest (juin 1948-mai 1949), déclenché par Staline, les États-Unis et leurs alliés décidèrent la formation d'une alliance civile et militaire. Le 4 avril 1949, le traité de l'Atlantique nord fut signé à Washington par les États-Unis, le Canada et dix États européens (Belgique, Danemark, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni). La « guerre froide « entre le bloc soviétique et le camp occidental s'accompagna d'une course aux armements, notamment dans le domaine nucléaire. Elle connut son point culminant lors de la guerre de Corée. La Corée du Nord, soutenue par Moscou, et la Corée du Sud, appuyée par Washington, s'affrontèrent de 1950 à 1953 ; toutefois, le conflit ne remit pas en cause la division du pays en deux. Cette atmosphère de tensions internationales entraîna le développement d'un mouvement de suspicion extrême à l'égard des communistes aux États-Unis : il prit la forme du maccarthysme (du nom d'un sénateur à l'anticommunisme forcené, Joseph McCarthy). Les services secrets (FBI) poursuivirent les partisans réels ou supposés du communisme dans le pays. Les époux Rosenberg, accusés à tort d'espionnage, furent exécutés malgré la mobilisation de l'opinion internationale (19 juin 1953), des fonctionnaires se trouvèrent révoqués, des cinéastes comme Charlie Chaplin contraints à l'exil. Durant cette décennie, cependant, le rayonnement des États-Unis se renforça. L'American Way of Life s 'imposa comme modèle de civilisation ; rejeté par les uns, envié par les autres, il fut diffusé à l'étranger à travers l'art, la littérature, la musique et le cinéma américains. Les présidents démocrates Roosevelt et Truman avaient multiplié les interventions de l'État dans l'économie du pays. Avec le retour des républicains au pouvoir (Dwight Eisenhower fut président de 1953 à 1961), l'État limita ses interventions afin de favoriser le développement des entreprises capitalistes. Les activités industrielles évoluèrent dans deux directions : gigantisme des entreprises (General Motors réalisait un chiffre d'affaires égal au budget de l'État français), dynamisme des nouvelles industries (automobile, aéronautique, chimie...). En 1955, les États-Unis produisaient la moitié des biens fabriqués dans le monde, alors qu'ils ne représentaient que 6 % de la population du globe. Toutefois, dans la compétition américano-soviétique pour la conquête de l'espace, les États-Unis apparurent momentanément distancés lors du lancement du premier Spoutnik en octobre 1957. L'enrichissement de la majorité des Américains provoqua la formation d'une nouvelle société dominée par les classes moyennes, les « cols blancs «, habitant les résidences des banlieues des grandes villes, appliqués au travail, soucieux de promotion sociale et d'un certain conformisme par rapport aux normes établies. Cadres, employés ou membres des professions libérales, ils représentèrent le nouveau modèle du citoyen américain. Mais la « société d'abondance « américaine sécrétait aussi ses exclus : chômeurs (4 millions en 1960), déshérités que l'on comptait surtout parmi l'importante minorité noire, victime de la ségrégation raciale. Eisenhower avait commencé à lutter contre les discriminations. Le président démocrate John Fitzgerald Kennedy (19611963) donna une grande portée à cette politique et renouvela le mythe fondateur de la nation américaine en lançant le thème de la « Nouvelle Frontière «, celle au-delà de laquelle devaient être rejetées la faim, l'ignorance, l'injustice et la guerre. À l'extérieur, les États-Unis firent pression pour mettre fin à l'intervention des troupes franco-britanniques en Égypte après la nationalisation du canal de Suez par le président Nasser en 1956. Cet épisode révéla le déclin de l'impérialisme européen au profit de l'influence grandissante des deux superpuissances. Sous la présidence de John Kennedy, un nouvel élan fut donné à la production d'équipements militaires et à la conquête de l'espace. Après l'échec de l'opération dite de la « baie des Cochons « (1961), destinée à renverser le régime de Fidel Castro, Kennedy remporta une grande victoire en s'opposant fermement à l'installation de missiles nucléaires soviétiques à Cuba (1962). L'année suivante, le Président décida l'intervention des États-Unis au Viêtnam. La guerre qui s'ensuivit devait marquer un tournant dans l'histoire de l'Amérique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Acheson Dean Gooderham Atlantique nord (pacte de l') Castro Fidel Chaplin (Charles Spencer, dit Charlie) Cochons (baie des) col blanc Corée (guerre de) Cuba Cuba - Histoire Dulles John Foster Eisenhower Dwight David Fair Deal FBI (Federal Bureau of Investigation) guerre froide Kennedy - Kennedy John Fitzgerald Little Rock Marshall George Catlett McCarthy Joseph Potsdam - La conférence de Potsdam Rosenberg (affaire) ségrégation Truman Harry S. Les livres États-Unis - John F.Kennedy, page 1761, volume 4 États-Unis - Marines à l'entraînement au Viêt-nam du Sud, page 1761, volume 4 Les États-Unis en crise Après l'assassinat mystérieux de John Kennedy, le 22 novembre 1963, la présidence du pays fut assurée par Lyndon Johnson (1963-1969). Celui-ci élabora un « projet de grande société « visant à éliminer la pauvreté et la discrimination raciale. Plusieurs mesures furent prises pour améliorer le système de santé, l'enseignement public, le sort des chômeurs et des démunis. Le coût de ces lois sociales représenta alors 30 % du budget de l'État. Mais, malgré l'ampleur du programme de Johnson et la prospérité économique de cette époque, les mécontents se manifestèrent de plus en plus. De 1965 à 1968, des émeutes éclatèrent dans les ghettos noirs des grandes villes. Ce mouvement spontané de violence populaire fit 225 morts et près de 4 000 blessés. L'assassinat du pasteur Martin Luther King, le 4 avril 1968, entraîna la radicalisation du mouvement contestataire noir. Les luttes des femmes, des étudiants, mais aussi des Indiens se multiplièrent à la fin des années soixante. La remise en cause de la société de consommation par les jeunes s'accompagna de la dénonciation de l'impérialisme américain, notamment dans la péninsule indochinoise. Les États-Unis s'étaient en effet engagés aux côtés du Viêt-nam du Sud contre le Viêt-nam du Nord communiste. D'abord limitée à quelques membres des forces spéciales dirigées par la CIA, l'intervention américaine s'amplifia à partir de 1964. Johnson fit alors adopter par le Congrès une résolution l'autorisant à riposter aux attaques du Viêt-nam du Nord. De 185 000 soldats en 1965, les effectifs militaires furent ainsi portés à 536 000 en 1968. L'armée américaine effectua des bombardements massifs et utilisa des défoliants aux effets cancérigènes pour détruire la végétation qui servait d'abri aux combattants vietcongs. Malgré l'importance des moyens engagés par les Américains, le Nord, appuyé par l'Union soviétique et la Chine, résista et mena même en 1968 une offensive de grande envergure, qui atteignit Saigon. Les informations et les images transmises par les médias choquèrent l'opinion américaine. L'augmentation du nombre des appelés accentua le mécontentement, et les mouvements d'opposition à la guerre s'amplifièrent. Richard Nixon, élu à la présidence en novembre 1968, promit de mettre fin à la guerre. Les troupes américaines furent progressivement retirées du Viêt-nam, tandis que l'armée du Viêt-nam du Sud était renforcée. Malgré l'ouverture de négociations avec le Viêt-nam du Nord dès 1968, les combats se poursuivirent durant cinq années. Les accords de Paris mirent fin, le 27 janvier 1973, à un conflit qui avait traumatisé l'Amérique. Pour la première fois de leur histoire, les États-Unis avaient perdu une guerre. Celle-ci leur avait coûté 57 000 morts mais aussi une formidable perte de prestige au niveau international, même si ce prestige avait été rehaussé lorsque, le 21 juillet 1969, un Américain avait fait le premier pas de l'homme sur la Lune. Dans un contexte de difficultés économiques, le président Nixon dévalua le dollar et suspendit, en 1971, la convertibilité de cette monnaie en or. Nixon remporta par ailleurs des succès diplomatiques en poursuivant une politique de détente avec l'Union soviétique et la Chine. Mais le scandale du Watergate ( voir ce nom) le contraignit à la démission (9 août 1974) : il dut alors céder sa place à Gerald Ford. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats CIA (Central Intelligence Agency) défoliant détente - 2.HISTOIRE droits civiques (Mouvement pour les) Ford Gerald Rudolf ghetto Indiens - Des peuples menacés - L'affirmation d'une identité Johnson Lyndon Baines King Martin Luther Kissinger Henry Nixon Richard Milhous Viêt-nam - Histoire - Guerre d'Indochine et guerre du Viêt-nam Watergate (affaire du) Les livres États-Unis - manifestation à Memphis le 4 avril 1969, page 1762, volume 4 États-Unis - le président Richard Nixon et le Premier ministre Zhou Enlai, page 1763, volume 4 Indiens - marche indienne aux États-Unis, page 2505, volume 5 Les États-Unis de Jimmy Carter à Bill Clinton Le candidat du parti démocrate, Jimmy Carter, remporta l'élection présidentielle ultérieure. Le redressement de l'économie américaine était au coeur de son programme politique. Or la croissance marqua le pas et la hausse des prix, entre 1970 et 1980, atteignit 100 %, tandis que le dollar perdait 40 % de sa valeur. Seules l'agriculture et certaines industries de pointe (aéronautique, électronique, informatique) gardèrent leur dynamisme. À l'extérieur, une nouvelle politique fut mise en place, et, pour la première fois, un président des États-Unis se voulait l'ardent défenseur des droits de l'homme dans le monde. Les desseins que Jimmy Carter poursuivit lui permirent de réconcilier Israël et l'Égypte (accords de Camp David de septembre 1978) et de rétablir les relations diplomatiques de son pays avec la Chine populaire (décembre 1978). Avec l'URSS, un accord sur la limitation des armements stratégiques fut signé en juin 1979. Mais, six mois plus tard, les troupes soviétiques envahissaient l'Afgh?nist?n. La chute du sh?h d'Iran, allié traditionnel des États-Unis, fut ressentie comme un grave revers, et l'affaire des otages de l'ambassade américaine à Téhéran, retenus par le nouveau régime intégriste, provoqua l'indignation de l'opinion publique. Jimmy Carter fut alors battu pour le renouvellement de son mandat par le républicain Ronald Reagan, ancien acteur de cinéma. Président de 1981 à 1989, Reagan fut à l'origine d'une politique d'ultralibéralisme économique et de désengagement de l'État dans ses secteurs sociaux. Les inégalités et la misère s'accrurent : en 1988, le pays comptait 35 millions de pauvres (contre 28 millions en 1982). Le budget de la Défense augmenta considérablement. En Amérique centrale et dans les Caraïbes, les interventions américaines se multiplièrent. Dès 1981, l'installation de missiles en Europe, puis le lancement de l'Initiative de défense stratégique (« Guerre des Étoiles «) avaient marqué un durcissement à l'égard de l'URSS. Toutefois, à partir de 1985, avec l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev, de nouvelles relations s'établirent entre les deux grands, et des négociations sur le désarmement purent s'engager. Le républicain George Bush, président de 1989 à 1993, poursuivit la même politique intérieure et extérieure. Il intervint militairement contre le régime du général Noriega au Panamá, où les intérêts américains étaient menacés. En 1991, après l'invasion du Koweït par l'Irak, il prit la tête de la coalition qui battit les troupes de Sadd?m Hussein, sans parvenir toutefois à chasser ce dernier du pouvoir. L'énorme potentiel militaire reposait en fait sur une économie qui atteignait des niveaux d'endettement sans précédent. La détérioration de la situation matérielle d'un nombre de plus en plus grand d'Américains assura le succès de Bill Clinton, jeune candidat démocrate, élu en 1992 sur un programme social ambitieux. D'emblée, le nouveau président se heurta au Congrès, alors même qu'il ne réussissait pas à freiner la baisse du revenu des classes moyennes. Dès 1994, celles-ci se détournèrent massivement du parti démocrate, qui perdit la majorité dans les deux Chambres du Congrès et parmi les postes de gouverneurs. Cependant, l'administration Clinton obtenait la ratification des accords du GATT. Par son activité diplomatique, elle a fait des États-Unis le partenaire obligé des principales négociations internationales (en 1995, second accord israélo-palestinien et accords de Dayton sur la Bosnie) et, s'efforçant d'adapter l'OTAN aux nouvelles réalités géopolitiques, a ainsi redéfini toute la politique étrangère américaine de l'après-guerre froide. Ayant su restaurer la confiance, le président Clinton a été réélu en 1996. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Amérique centrale Amérique centrale - Histoire Bush George Camp David (accords de) Carter (James Earl, dit Jimmy) Clinton (William Jefferson, dit Bill) désarmement détente - 2.HISTOIRE Golfe (guerres du) Golfe (guerres du) - L'invasion du Koweït Gorbatchev Mikhaïl Sergueïevitch guerre des étoiles Iran - Histoire - La République islamique Panamá Panamá - Histoire Reagan Ronald Wilson Téhéran Les livres États-Unis - le président Jimmy Carter entre Anouar as-Sadate et Menahem Begin, page 1763, volume 4 États-Unis - le président Ronald Reagan en Corée du Sud, page 1763, volume 4 États-Unis - le général Schwartzkopf, page 1764, volume 4 États-Unis - le président Bill Clinton, page 1764, volume 4 Iran - manifestation contre l'embargo américain à Téhéran (1995), page 2583, volume 5 Complétez votre recherche en consultant : Les médias États-Unis - les présidents Arts Beaux-arts À la fin du XVIIe siècle, lorsque les premiers colons s'installèrent dans le Nouveau Monde, les peintures étaient rares. C'étaient pour la plupart des portraits naïfs d'auteurs anonymes. Dans ce pays en construction, l'art n'était ni une priorité, ni le lieu d'une véritable innovation. Dès le tournant du XVIIIe siècle, l'influence du baroque, alors à la mode en Angleterre, se fit sentir. Le meilleur portraitiste de la fin du XVIIIe siècle fut John Singleton Copley (1738-1815), qui adopta le style rococo sans renoncer à une certaine vigueur. Au début de la guerre d'Indépendance, il émigra en Angleterre, où il connut un grand succès comme peintre d'histoire. Il y rejoignit un autre émigré américain, Benjamin West (1738-1820), peintre d'histoire, d'abord néoclassique puis romantique, qui avait créé une école pour les artistes américains à Londres. Le grandiose paysage américain ne commença à intéresser les peintres qu'au début du XIX e siècle. Thomas Doughty (1793-1856) fut le premier à en voir le pittoresque ; les luministes y firent jouer la lumière, tandis que John James Audubon étudiait minutieusement la faune et la flore du pays. Thomas Cole (1801-1848) découvrit les beautés de la vallée de l'Hudson et y fut suivi par de nombreux peintres, dits de la Hudson River School. Certains étudièrent les phénomènes naturels (volcans, chutes du Niagara), et le décor majestueux de l'Ouest américain récemment exploré. Dans la première moitié du XIX e siècle, la vie américaine inspira des peintures de genre assez idylliques, qui trouvèrent facilement acheteurs parmi une classe moyenne plus prospère, accédant désormais à la culture. Un réalisme plus profond se rencontre chez Winslow Homer (1846-1910), qui montra la lutte de l'homme contre la nature dans un style influencé par Manet et l'art japonais. Thomas Eakins (1844-1916) se passionna pour l'anatomie et les mouvements du corps. Dans l'Amérique prude de la fin du siècle, son utilisation de modèles nus et certains de ses sujets, comme la Clinique Gross d e 1875 (qui représente une opération), firent scandale. À l'opposé de cette tendance réaliste se développa, à la fin du XIXe siècle, un art de type symboliste. Il n'y eut quasiment pas de sculpture américaine avant le XIX e siècle. Elle resta alors très académique et suivit le modèle français. Augustus Saint-Gaudens (1848-1907) fut l'artiste le plus marquant du siècle. Il orienta l'art américain vers un réalisme mêlé de quelques ornements. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Audubon (Jean-Jacques Fougère, dit John James) Cole Thomas Copley John Singleton Homer Winslow West Benjamin Les livres États-Unis - Rufus Hathaway, Portrait de Molly Whales Leonard (1790), page 1765, volume 4 Vers un art moderne. Les peintres les plus connus et les plus novateurs de la fin du XIXe siècle furent des expatriés. Ils avaient tous en commun d'avoir été formés à Paris et marqués par la recherche de nouvelles formes d'expression : James Whistler (1834-1903), tenant de l'art pour l'art, dont le Nocturne en noir et or (1874) annonçait l'art abstrait ; John Sargent (1856-1925), élégant portraitiste de la haute société ; Mary Cassatt (18441926), admiratrice de Degas, seul peintre américain à exposer avec les impressionnistes. En Amérique, l'impressionnisme se développa tardivement et assimila des traits du postimpressionnisme et de l'Art nouveau (Childe Hassam, Alden Weir, John H. Twatchman). Au début du XX e siècle, en littérature comme en peinture, la tendance était au naturalisme. Autour de Robert Henri (1865-1929) se créa à Philadelphie une école dite « de la poubelle « ( Ash Can School ), qui refusait l'académisme et voulait peindre la laideur de la vie urbaine. Ce « Groupe des Huit « était uni par le désir de traiter des sujets américains, mais rassemblait des artistes très divers : des naturalistes comme Robert Henri, des émules des impressionnistes, ou un peintre d'imagination comme Arthur B. Davies. Ce dernier participa très activement à l'organisation de l'Exposition d'art moderne de 1913, connue sous le nom de « Armory Show «. On y exposa les jeunes réalistes américains aux côtés des plus progressistes des peintres européens. La facture des Américains parut bien dépassée en regard des innovations, choquantes pour le public, d'un Matisse ou d'un Duchamp. En fait, dès 1905, le photographe Alfred Stieglitz avait été le premier à promouvoir l'art d'avant-garde dans sa Galerie 291. Nombre de jeunes artistes étaient partis pour Paris, où ils fréquentaient le salon de Gertrude Stein et avaient fondé la Nouvelle Société d'artistes américains à Paris (1908). C'est Stieglitz qui exposa les modernistes américains : sa femme, Georgia O'Keeffe, le cubiste Marsden Hartley, Max Weber (1881-1961), Arthur Dove, premier peintre à se lancer dans l'abstraction, le sculpteur Gaston Lachaise, etc. La rivalité entre les groupes de Henri et de Stieglitz illustre la tension entre réalisme et abstraction qui caractérise tout l'art du XXe siècle. Malgré ses retombées ultérieures, le cubisme ne fit pas beaucoup d'adeptes en Amérique. Seul Delaunay inspira une forme de cubisme très coloré. Le mouvement Dada new-yorkais de Marcel Duchamp, Francis Picabia et Man Ray resta lui aussi un peu marginal. Il s'y dessinait un intérêt pour les formes mécaniques et l'esthétique industrielle qui se retrouve - moins l'ironie - dans l'oeuvre réaliste, froide et géométrique des précisionnistes (Charles Sheeler, Charles Demuth), qui peignirent des silos, des entrepôts, des usines, des paysages urbains. La réaction à l'art moderne se fit sentir dans les années trente, où, dans le contexte d'une société en crise, se manifesta une nostalgie des traditions et des valeurs américaines. Les peintres réalistes de la « Scène américaine « étaient les héritiers de Robert Henri : régionalistes (Thomas Benton), réalistes urbains (Reginald Marsh) ou réalistes sociaux qui se servaient de l'art pour faire passer un message social (Ben Shahn). Edward Hopper (1882-1967) donna une vision angoissante de la ville américaine avec sa solitude, son vide et ses personnages figés. D'autres, les réalistes magiques, substituèrent à cette réalité un monde imaginaire rendu avec une précision photographique (Andrew Wyeth). Touchés par la Dépression, nombre de peintres des années trente reçurent aide et commandes publiques de la Works Progress Administration, créée par le président Roosevelt. Bien que peu populaire, l'art abstrait se développa au cours de cette décennie (Stuart Davis en peinture, David Smith en sculpture). Le groupe des Artistes abstraits américains se forma en 1936. Il comprenait Willem De Kooning, Arshile Gorky et Josef Albers, qui, en apportant les enseignements du Bauhaus, devait exercer une grande influence sur les peintres des années quarante et cinquante. La visite des Français Jean Hélion, Fernand Léger, et l'arrivée de Mondrian en Amérique persuadèrent les jeunes artistes que l'art abstrait était le langage de la civilisation technologique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Albers Josef Armory Show Art nouveau Cassatt Mary dada Davis Stuart Duchamp Marcel Gorky (Vosdanig Maanog Adoian, dit Arshile) Hopper Edward Photo-Secession Picabia Francis pictorialisme Ray (Emmanuel Rudnitsky, dit Man) Sargent John Singer Shahn Ben Sheeler Charles Smith David Stein Gertrude Stieglitz Alfred Tomlin Bradley Walker Whistler James Abbott McNeill Wyeth Andrew Les livres États-Unis - James Whistler, Jeune Fille en blanc ou symphonie en blanc n° 2 (1864), page 1765, volume 4 États-Unis - Mary Cassatt, Boating, page 1765, volume 4 États-Unis - Grant Wood, American Gothic (1930), page 1765, volume 4 Le triomphe de l'art américain : l'école de New York. Pendant la Seconde Guerre mondiale, New York détrôna Paris dans son rôle de capitale de l'art. Elle devint aussi le foyer des surréalistes. Les jeunes peintres américains rejetèrent l'héritage européen et voulurent créer un nouveau langage universel issu à la fois du surréalisme et de l'abstraction. Inspirés par Masson et Matta, ils prônèrent l'« automatisme psychique « pour libérer leur créativité et laisser parler l'inconscient. Arshile Gorky (1905-1948) utilisa des formes biomorphiques proches de celles de Miró. Jackson Pollock (1912-1956) fut le chef de file de l'expressionnisme abstrait (Franz Kline, De Kooning) : il pratiqua une peinture gestuelle, laissant couler la peinture sur sa toile posée au sol (drip painting) et recouvrant tout l'espace de manière égale. Mark Rothko et Barnett Newmann, principaux représentants de l'abstraction chromatique, peignirent en larges zones ou en bandes de couleur. Vers la fin des années cinquante, plusieurs mouvements réagirent contre le lyrisme des expressionnistes abstraits et recherchèrent un style plus impersonnel. Le minimalisme (sculptures de Donald Judd, Carl André, Tony Smith ; peintures d'Ad Reinhardt) insista sur la littéralité de l'art et eut recours aux formes les plus élémentaires. Les partisans de l'art conceptuel (Sol LeWitt, Joseph Kosuth, Robert Morris) défendirent la primauté de l'idée sur la réalisation. Une seconde génération d'adeptes de l'expression chromatique réconcilia la couleur et la forme (Helen Frankenthaler, Morris Louis, Kenneth Noland). Frank Stella et Ellsworth Kelly choisirent des dessins géométriques aux contours nets (hardedge painting). Simultanément, la figuration revint en force. Robert Rauschenberg et Jasper Johns utilisèrent des collages, des inclusions d'objets et des assemblages aléatoires d'images qui devaient beaucoup au cubisme et au dadaïsme. Le pop art exploita les images et les procédés des mass media et de la publicité (James Rosenquist, Roy Lichtenstein, Andy Warhol, le sculpteur Claes Oldenburg). Il donna une vision moderne de la scène américaine teintée d'humour, de sarcasme ou de jubilation. À la fin des années soixante, l'hyperréalisme prit le relais avec une fidélité au réel plus minutieuse. Les peintres travaillaient à partir de photos de véhicules, de paysages urbains, de personnes (Robert Cottingham, Richard Estes, Ralph Goings), les sculpteurs utilisaient le moulage et des objets réels (John de Andrea, Duane Hanson). Depuis 1960, l'art américain, aidé par les institutions, bien intégré dans la société américaine et sur le marché international, a fait preuve d'une immense vitalité. Il est impossible de rendre compte de toutes ses facettes : art des féministes, des minorités ethniques, abstraction excentrique, land-art, body-art, etc. L'art plus récent mélange les styles et les genres et continue à inscrire son originalité dans la recherche postmoderniste. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats abstrait (art) - L'art abstrait aux États-Unis Action Painting André Carl body-art conceptuel (art) De Kooning Willem Gorky (Vosdanig Maanog Adoian, dit Arshile) hyperréalisme Johns Jasper Judd (Donald, dit Don) Kelly Ellsworth Kline Franz Kosuth Joseph land-art LeWitt Sol Lichtenstein Roy Louis (Louis Bernstein, dit Morris) minimal art New York - La vie culturelle new-yorkaise Newman Barnett Noland Kenneth Oldenburg Claes Oppenheim Dennis Pollock Paul Jackson pop'art - Le pop'art aux États-Unis Rauschenberg Robert Reinhardt Ad Rosenquist James Rothko (Marcus Rothkovitch, dit Mark) Smith (Anthony, dit Tony) Stella Frank Warhol (Andrew Warhola, dit Andy) Les livres États-Unis - Jackson Pollock, Arc-en-ciel gris (1953), page 1766, volume 4 États-Unis - Robert Rauschenberg, Peinture de Johanson (1961), page 1766, volume 4 États-Unis - Robert Motherwell, A View Number 1 (1958), page 1766, volume 4 États-Unis - Richard Estes, Tombeau de l'auto (1968), page 1767, volume 4 États-Unis - Robert Morris, Objet en feutre (1972), page 1767, volume 4 États-Unis - Georgia O'Keeffe dans son atelier, page 1767, volume 4 États-Unis - Roy Lichtenstein à Long Island, page 1767, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Steinberg Saul Architecture Avant la guerre d'Indépendance, l'architecture s'inspirait principalement du style anglais classique. Elle témoignait de la pauvreté des émigrants, ainsi que d'un évident désir de dépouillement religieux. Ce style, dit colonial, présente toutefois une très grande diversité de formes et de matériaux. Dans le Massachusetts ainsi qu'en Pennsylvanie, les premiers colons perpétuèrent la tradition médiévale des bâtiments à charpente en bois. En revanche, dans les grandes villes marchandes comme Philadelphie ou Richmond, ils utilisèrent très vite la pierre, alors qu'en Caroline du Sud ou en Virginie le principal matériau de construction fut la brique. Un des exemples les plus intéressants de cette première période américaine est le Drayton Hall (1738) en Caroline du Sud, dans lequel on trouve un de ces portiques à étage qui ont fait la gloire de l'architecture coloniale. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Caroline du Sud portique L'époque fédérale. Cette période commença juste après la guerre d'Indépendance (1775-1783). Les institutions démocratiques réclamant de nombreux édifices publics (capitoles, palais de justice, etc.), il apparut une nouvelle architecture, pour laquelle le style classique français servit souvent de modèle. L'exemple le plus significatif en est le Capitole de Richmond (1792), directement inspiré de la Maison carrée de Nîmes. Il faut également signaler la publication à cette époque de plusieurs « guides du constructeur «, les plus importants étant ceux de John Haviland, Asher Benjamin et Minar Lafever. Ces ouvrages proposaient des plans types qui, librement interprétés par des artisans locaux, donnèrent naissance au « Carpenter's grecian «, sorte d'art populaire américain. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats néoclassicisme - Les autres pays Richmond Les livres États-Unis - la résidence de Thomas Jefferson, à Monticello, en Virginie, page 1768, volume 4 L'architecture pittoresque. La publication par John Ruskin de The Stones of Venice (1851) marqua le début du style pittoresque inspiré des cottages anglais. Cette période à forte tendance romantique et onirique représente le prolongement du « Carpenter's grecian «. Cependant, cet éclectisme décousu exigeait une réélaboration totale de l'art de bâtir. L'initiateur en fut H.H. Richardson, dont l'architecture, résolument anticlassique, privilégiait le traitement des masses et des contrastes tout en utilisant le vocabulaire roman et un traitement rustique des façades. Une de ses oeuvres les plus remarquables est l'Allegheny County Jail de Pittsburgh (1888). Il fut également à l'origine de l'école de Chicago, qui marqua le triomphe des nouvelles technologies. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats pittoresque (style) Pittsburgh Richardson Henry Hobson Ruskin John Le modernisme. L'école de Chicago, dont les représentants les plus célèbres sont William Le Baron Jenney et Louis Henri Sullivan, imposa les premiers gratte-ciel, réalisés à l'aide d'une ossature métallique apparente (Reliance Building, 1894). Mais ce type de structure fut assez vite abandonné ; en cas d'incendie, le métal, vrillant sous l'effet du feu, pouvait provoquer l'effondrement du bâtiment. Le rapport de l'ossature à l'enveloppe fut un problème sur lequel Sullivan travailla toute sa vie. Son successeur le plus important fut Frank Lloyd Wright, dont le génie exceptionnel influença tout le mouvement moderne mondial. Pendant l'entre-deux-guerres, on vit se succéder la construction de gratte-ciel de plus en plus hauts et, parallèlement, on assista au développement des méthodes de fabrication en série appliquées aux habitations individuelles. Le style Art déco fut particulièrement en vogue à New York, Chicago ou Miami. Avec l'arrivée des architectes allemands du Bauhaus, chassés par le nazisme en 1933 (Walter Gropius, Mies van der Rohe, Marcel Breuer, etc.), l'Amérique se lança résolument dans le modernisme. La construction du siège de l'ONU par Le Corbusier en 1947 (premier building entièrement conditionné) en fut le véritable manifeste. Après avoir épuisé pendant les années cinquante et soixante le répertoire de la technologie, l'architecture américaine a montré les signes évidents d'un nouvel académisme et, ces dernières années, d'un maniérisme éclectique que l'on a baptisé « postmodernisme «. Louis Kahn, John Portman, Richard Meier et Ieoh Ming Pei sont certainement parmi les architectes américains les plus intéressants et les plus originaux de l'après-guerre. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Art déco Bauhaus Chicago (école de) - 1.ARCHITECTURE gratte-ciel Gropius Walter Jenney (William Le Baron) Kahn Louis Isadore Le Corbusier (Charles Édouard Jeanneret-Gris, dit) Meier Richard Mies van der Rohe Ludwig Pei Portman John Skidmore, Owings & Merrill Sullivan Louis Henry Wright Frank Lloyd Les livres États-Unis volume 4 États-Unis volume 4 États-Unis États-Unis - l'architecture géométrique de Los Angeles, page 1746, - la maison Kaufmann, ou maison sur la cascade, page 1768, - le State of Illinois Center, à Chicago, page 1768, volume 4 - la Lake Point Tower, à Chicago, page 1768, volume 4 Littérature À l'époque des treize colonies anglaises, les dures conditions de vie des colons, le puritanisme religieux et l'éloignement des centres culturels européens ne favorisèrent pas l'éclosion d'une grande littérature nationale. C'est après la guerre d'Indépendance que les États-Unis ont eu des auteurs de grande envergure. Un thème essentiel de la littérature américaine de cette période est le rapport de l'homme à la nature, qui apparaît comme l'image de l'harmonie mais aussi comme l'expression de forces inhumaines dangereuses. Washington Irvine, qui adapta par ailleurs des contes européens au goût américain, écrivit des oeuvres sur la Prairie, lieu d'expansion de la nation américaine naissante. James Fenimore Cooper fut le premier à esquisser le mythe fondateur de l'Ouest, qui apparaît comme l'Éden miraculeux perdu à jamais, dans une grande saga relatant les aventures des pionniers. Il décrivit les contacts de l'homme blanc avec la nature ainsi qu'avec l'Indien. Traduit par Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe, auteur de nouvelles fantastiques où des forces étranges semblent se jouer de l'homme, fut l'un des premiers poètes américains à jouir d'une réputation internationale. Henry David Thoreau et Nathaniel Hawthorne, influencés par la philosophie transcendantaliste de Ralph Waldo Emerson, fondée sur le principe d'harmonie entre les êtres et la nature, donnèrent deux images différentes de celle-ci : au contraire de Thoreau, dont la philosophie est très bucolique, Hawthorne la concevait comme indifférente au destin de l'homme. Les thèmes religieux de la chute et de la culpabilité traversent son oeuvre (la Lettre écarlate, 1850). Herman Melville, dans Moby Dick (1851), présentait la nature comme un déchaînement de forces brutes, tandis que Walt Whitman, poète visionnaire, la concevait comme une forme d'harmonie et présentait les États-Unis comme la terre de l'homme nouveau. Avec des auteurs tels que William Dean Howells, Stephen Crane, Frank Norris, Theodore Dreiser et Jack London, on assista à l'émergence aux États-Unis d'une école réaliste, qui inspira Henry James. Influencés par les hypothèses naturalistes sur les relations entre l'individu et son environnement social, ils s'attaquèrent aux injustices sociales dont ils étaient les témoins dans les villes américaines en expansion. Cette tradition de critique sociale fut incarnée au lendemain de la Première Guerre mondiale par John Dos Passos, John Steinbeck ou Sinclair Lewis, qui dénoncèrent les outrances du mode de vie américain, ainsi que par Edward Estlin Cummings et Ezra Pound, qui ont marqué le renouvellement de la poésie. Le sentiment d'absurde causé par la guerre et le manque de véritable idéal furent explorés par Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald ; William Faulkner marqua la littérature américaine par son oeuvre grandiose, vaste chronique qui se situe dans un comté imaginaire du sud des États-Unis. Le thème de l'esclavage inspira des auteurs tels que Mark Twain et Harriet Beecher-Stowe (qui écrivit la Case de l'oncle Tom en 1852), mais une véritable littérature noire ne se développa qu'à partir des années vingt pour trouver sa pleine expression entre 1940 et 1960 avec notamment Richard Wright, Ralph Waldo Ellison et James Baldwin. Avec la beat-generation, mouvement de contestation politique représenté par Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs dans les années cinquante et soixante, la littérature américaine a été traversée par trois courants de pensée : le postmodernisme, l'écriture minimaliste et le « nouveau journalisme «. Le postmodernisme (John Barth, William Gaddis, William Howard Gass ou Thomas Pynchon) est une littérature expérimentale qui, mêlant réalisme et fabulisme, met à nu les artifices conventionnels du roman traditionnel et exprime un sentiment tragique d'aliénation. En réaction contre cette tendance à subvertir le réel dans des oeuvres d'assez grande dimension, R. Carver, influencé par Hemingway, écrivit des nouvelles minimalistes qui tendent à un dépouillement total et décrivent, dans une prose condensée et lapidaire, les angoisses de personnes issues de milieux ordinaires. Influencé par ces deux mouvements, R. Banks effectua un retour vers le réalisme, représenté par des auteurs tels que John Updike, Saul Bellow, John Irving et les défenseurs du nouveau journalisme tels que Truman Capote, Norman Mailer ou Tom Wolfe, qui se servent du roman pour décrire l'actualité. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Baldwin James Arthur beatniks Beecher-Stowe Harriet Bellow Saul Buck Pearl Burroughs William Seward Capote (Truman Streckfus Persons, dit Truman) Cooper James Fenimore Crane Stephen Cummings Edward Estlin Dos Passos John Roderigo Dreiser Theodore Emerson Ralph Waldo Faulkner (William Harrison Falkner, dit William) Fitzgerald Francis Scott Ginsberg Allen Hawthorne Nathaniel Hemingway Ernest Miller Howells William Dean Irving John Irving Washington James Henry Kerouac (Jean-Louis, dit Jack) Lewis Sinclair London (John Griffith, dit Jack) MacCarthy Mary Mailer Norman Kingsley Melville Herman Oates Joyce Carol Oncle Tom Poe Edgar Allan Pound Ezra Loomis Pynchon Thomas réalisme - Le réalisme en littérature - Le réalisme au XXe siècle Roberts Elisabeth Madox Shaw Irvin Sinclair Upton Beall Steinbeck John Thoreau Henry David Thurber James Grover Twain (Samuel Langhorne Clemens, dit Mark) Updike John Hoyer West (Nathan Wallenstein Weinstein, dit Nathanael) Wharton Edith, née Newbold Jones Whitman Walt Williams William Carlos Wolfe Thomas Clayton Wright Richard Les livres États-Unis - Jack London, page 1769, volume 4 États-Unis - William Faulkner, page 1769, volume 4 États-Unis - Ernest Hemingway, page 1769, volume 4 Théâtre La naissance du théâtre nord-américain est généralement située en 1766 ; cette annéelà, un trappeur, Robert Roggers, fit représenter Ponteach ou les sauvages d'Amérique, pièce sur les rapports des Blancs et des Indiens. Cependant, si de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe des auteurs surent aborder à la scène des sujets traitant de la réalité sociale (la Case de l'oncle Tom de Beecher-Stowe fut adaptée en 1853), ce n'est que tardivement, au cours des années vingt, avec Eugene O'Neill, que le théâtre des ÉtatsUnis acquit ses lettres de noblesse. Dans des oeuvres telles que le Singe velu (1920) et Le deuil sied à Électre (1931), cet auteur, entremêlant des souvenirs autobiographiques et sa vision d'une société étouffante, inventa une forme de tragédie moderne qui connut rapidement une audience internationale. Les grands écrivains de théâtre qui suivirent, Clifford Odets, Lillian Helmann, William Saroyan, oeuvrèrent souvent dans la continuité d'O'Neill, tout en accentuant la prise de conscience sociale. Avec Tennessee Williams (la Ménagerie de verre, 1945), le théâtre entra dans l'intimité et l'inconscient des personnages, avec une violence que sut servir le style névrotique de l'Actors Studio, école d'art dramatique fondée en 1947. Parallèlement, Arthur Miller (Mort d'un commis voyageur , 1949) imposa un théâtre moral aux prises de position vigoureuses. Tandis que le quartier de Broadway, à New York, demeure, depuis les années trente, le royaume de la comédie musicale, de nouveaux auteurs ont su exploiter, avec des accents nouveaux, le registre de la cruauté et de la dénonciation, qui caractérise le plus souvent le théâtre de ce pays : Edward Albee ( Qui a peur de Virginia Woolf ?, 1962), Murray Schisgal (le Tigre, 1959), Leroi Jones ( le Métro fantôme, 1964), Israel Horowitz (le Premier , 1967), Sam Shepard ( l'Ouest, le vrai , 1980) et David Mamet ( Glengarry Glen Ross, 1981). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Actors Studio Albee Edward Franklin Miller Arthur O'Neill Eugene Gladstone Odets Clifford Saroyan William Shepard Sam Simon Neil Williams (Thomas Lanier, dit Tennessee) Les livres États-Unis - Une chatte sur un toit brûlant, de Tennessee Williams, page 1770, volume 4 Musique Depuis le XVIIe siècle, la musique américaine est la résultante d'influences diverses : psaumes anglais et chansons profanes irlandaises, musiques et rythmes des esclaves noirs venant des pays d'Afrique occidentale, chants religieux et profanes mexicains influencés par la musique espagnole se sont mêlés aux traditions musicales des tribus indiennes. Au XVIIIe siècle, Francis Hopkinson (1737-1791) écrivit de nombreuses chansons, mais ce n'est qu'au milieu du XIXe siècle que se manifestèrent des musiciens à l'expression plus affirmée : Anthony Philip Heinrich (1781-1861), qui fut le premier à s'intéresser à la musique indienne, Lowell Mason (1792-1872), John Knowles Paine (1839-1906) et Edward MacDowell (1861-1908), qui puisait son inspiration dans la tradition américaine. Ce sont là les bases d'une musique « nationale « qui s'est formée dans un univers fortement marqué par le postromantisme allemand. Signalons aussi la création, en 1853, de la manufacture de pianos Steinway. Au début du XX e siècle, une nouvelle école vit le jour avec Ernest Bloch (18801959), Henry Cowell (1897-1965), George Gershwin (1898-1937), Samuel Barber (1910-1981) et William Schuman (1910-1992). Carl Ruggles (1876-1971) s'essaya au dodécaphonisme et Charles Ives (1874-1954) se lança dans la polytonalité et l'atonalité. Entre les deux guerres, le Conservatoire américain de Fontainebleau, dominé par la personnalité de Nadia Boulanger, fit évoluer les Américains vers le néoclassicisme. Les États-Unis ont été une terre d'accueil pour de nombreux compositeurs étrangers, tels que Stravinski, Hindemith, Schönberg, Bartók et Varèse. Aaron Copland (1900-1990) et Leonard Bernstein (1918-1990) ont laissé une musique originale où se rejoignent jazz, dodécaphonisme et néoclassicisme. John Cage (1912-1992) a été le chef de file de l'école contemporaine, également animée par Edgar Varèse, Eliott Carter, Robert Ashley, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass et John Beaulieu. Le pays compte quelques réussites dans le domaine de l'opéra (Porgy and Bess, de Gershwin, en 1935) ; il est aussi le berceau de la comédie musicale, genre qui a acquis une audience mondiale grâce à Victor Herbert, Jerome Kern, Irving Berlin et Cole Porter. On se doit, enfin, de souligner le renom des orchestres de Philadelphie, Boston, Chicago, New York et Cleveland. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Barber Samuel Bartók Béla Berlin (Israel Isidore Baline, dit Irving) Bernstein Leonard Bloch Ernest Boston Symphonic Orchestra Boulanger Cage John Carter Elliott Chicago Symphony Orchestra comédie musicale Copland Aaron Gershwin (Jacob Gershowitz, dit George) Glass Philip Hindemith Paul Ives Charles Porter Cole Reich Steve répétitive (musique) Schönberg Arnold Sessions Roger Stravinski Igor Thomson Virgil Varèse Edgar Jazz. Originaire du sud des États-Unis, où il est issu de la culture afro-américaine, le jazz a longtemps été considéré aux États-Unis comme une musique marginale et quelque peu licencieuse. Sa grande popularité en Europe, dès les années vingt, a été pour beaucoup dans sa reconnaissance tardive en tant qu'élément du patrimoine artistique et même du mode de vie américain. Mais après la Dépression de 1929, les accents du jazz ont envahi toute la musique de danse, le cinéma et le spectacle, au point que les termes « jazz-age « ou « swing-era « sont devenus les plus courants pour désigner cette période qu'évoque le célèbre roman de Scott Fitzgerald, les Enfants du jazz. À partir des années quarante - et d'abord pour les besoins de la propagande militaire -, certains musiciens de jazz ont été les principaux « ambassadeurs artistiques « envoyés dans le monde entier par le Département d'État. Mais le jazz a surtout contribué à forger l'identité culturelle de la communauté noire, dans le sens de l'intégration (la « réussite « d'un Armstrong) ou de la sécession (le free-jazz, très lié au mouvement de revendication violente des droits civiques à partir de 1960). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Armstrong Louis droits civiques (Mouvement pour les) free-jazz jazz - Une musique de couleur nuancée Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats folksong Les livres États-Unis - Porgy and Bess, de George Gershwin, au TNP en 1987, page 1770, volume 4 Cinéma Le cinéma américain se définit d'abord par la toute-puissance du dollar et le formidable expansionnisme d'une production qui, depuis 1915, domine le marché mondial, par sa quantité et par sa qualité. Ses caractéristiques sont multiples : la priorité accordée aux valeurs du spectacle ; un souci de rentabilité lié à la demande des spectateurs (la règle d'or du producteur hollywoodien est que « le public n'a jamais tort «) ; la rigueur d'un système étroitement cloisonné, de la conception du scénario à la diffusion commerciale, en passant par les différents stades de fabrication du film, et qui exclut l'improvisation ou l'amateurisme ; la domination des « major companies «, compte tenu de restructurations périodiques ; le rôle essentiel dévolu à la star ; enfin, la stricte observance d'un certain nombre de codes - économiques, moraux, techniques, esthétiques - établis au fil de son évolution. La production américaine se satisfait souvent de schémas proches du stéréotype : éternel conflit du bon et du méchant dans le western et le film noir ; surenchère de violence dans le film de guerre ; outrances du cinéma fantastique et multiplication d'effets spéciaux dans la science-fiction ; anachronismes naïfs des superproductions. L'extraordinaire fécondité du cinéma des États-Unis ne saurait s'expliquer uniquement par le gigantisme américain et la loi du profit. Cette production à la chaîne demeure pour le cinéma mondial un modèle inégalé. Elle a permis à nombre de réalisateurs, qui sont restés dans les limites imposées, de donner naissance à de grands films : David Griffith, John Ford, Raoul Walsh, Howard Hawks, Josef von Sternberg, King Vidor, Frank Capra, Joseph L. Mankiewicz, John Huston, Nicholas Ray, Clint Eastwood, Steven Spielberg, et bien d'autres. L'Amérique a aussi été une terre d'accueil pour nombre de cinéastes européens, de Chaplin à Stroheim, de Murnau à Fritz Lang, de Lubitsch à Hitchcock... Beaucoup ont donné le meilleur d'eux-mêmes dans ce gigantesque « melting-pot «. Loin des fastes d'Hollywood, il faut encore prendre en compte le cinéma indépendant, vivier de talents audacieux dont le style et l'univers bousculent les routines. Le premier du genre fut Orson Welles, auquel d'autres ont emboîté le pas, de John Cassavetes à Quentin Tarantino, en passant par Stanley Kubrick, Francis Ford Coppola et Woody Allen. Au total, comme l'écrit le critique Michel Ciment : « Ce sont encore les écrans d'outreAtlantique qui reflètent le mieux la réalité qui les entoure. Le miroir donne parfois une image déformée, mais les sujets sont tous là, traités avec plus ou moins de bonheur et d'acuité. On sent battre le pouls de l'Amérique comme de nul autre pays en regardant ses films. Et la prodigieuse variété des sujets abordés continue à rendre ce cinéma tonique et passionnant. «Voir aussi le dossier Hollywood. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aldrich Robert Capra Frank Cassavetes John Chaplin (Charles Spencer, dit Charlie) Cruise (Thomas Cruise Mapother IV, dit Tom) Demme Jonathan Ford (Sean Aloysius O'Fearna, dit John) Griffith David Wark Hawks Howard Winchester Hitchcock Alfred Hollywood Kubrick Stanley Lang Fritz Lubitsch Ernst Mankiewicz Joseph Leo Murnau (Friedrich Wilhelm Plumpe, dit Friedrich) Murphy Eddie policier (film) Rourke (Philip André, dit Mickey) star Sternberg (Jonas, dit Josef von) Stroheim (Erich von) underground Van Dyke W.S. (Woodbridge Strong II, dit) Vidor King Walsh (Albert Edward, dit Raoul) Warhol (Andrew Warhola, dit Andy) Welles Orson western Les médias Hollywood - grandeur et décadence Hollywood - les films champions de la production hollywoodienne Les livres États-Unis - Johnny Guitare, de Nicholas Ray (1954), page 1771, volume 4 film - signature du contrat du légendaire Autant en emporte le vent, le 24 août 1938, page 1900, volume 4 Hollywood - David Wark Griffith (assis) pendant le tournage d'Intolérance (1916), page 2380, volume 5 Hollywood - tournage du Roman de Marguerite Gautier (1937), de George Cukor, page 2381, volume 5 Hollywood - le réalisateur Frank Capra (assis) et James Stewart, page 2381, volume 5 Hollywood - Autant en emporte le vent (1939), page 2381, volume 5 Hollywood - Citizen Kane (1941), page 2383, volume 5 Hollywood - Chantons sous la pluie (1952), page 2383, volume 5 Hollywood - le producteur Darryl F.Zanuck, page 2383, volume 5 Hollywood - Rita Hayworth, page 2384, volume 5 Hollywood - Lauren Bacall, page 2384, volume 5 Hollywood - Ava Gardner, page 2384, volume 5 Hollywood - John Ford, le maître du western (au centre), page 2385, volume 5 Hollywood - La Liste de Schindler, page 2385, volume 5 États-Unis - Titanic de James Cameron, page 1771, volume 4 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats exposition - 2.ARTS Faulkner (William Harrison Falkner, dit William) Indépendance américaine (guerre de l') Tiffany Louis Comfort Complétez votre recherche en consultant : Les médias États-Unis - tableau en bref États-Unis - tableau en chiffres États-Unis - carte physique États-Unis - carte politique États-Unis - les États Amérique du Nord - carte politique Les indications bibliographiques D. Ashton, la Peinture moderne aux États-Unis, A. Michel, Paris, 1969. A. Bailly, G. Dorel, J.-B. Racine et P. Villeneuve, États-Unis, Canada, Hachette, Paris, 1992. J. Béthemont et J.-M. Breuil, les États-Unis, une géographie thématique, Masson, Paris, 1991. M.-A. Combesque et I. Warde, Mythologies américaines, Éd. du Félin, Paris, 1996. A. Kaspi, la Civilisation américaine, PUF, Paris, 1991 (1979). R. Rémond, Histoire des États-Unis, PUF, « Que sais-je ? «, Paris, 1992 (1959). B. Tavernier et J.-P. Coursodon, 50 Ans de cinéma américain, Nathan, Paris, 1995. G. Tougas, Puissance littéraire des États-Unis, l'Âge d'homme, Lausanne, 1979. A. Valladão, Le XXIe siècle sera américain, La Découverte, Paris, 1993.

« suprême s'appelle la « Court of Appeals », les cours d'appel prennent le nom de « Appelate Courts » et les tribunaux de première instance, celui de « Supreme Courts ». Il n'existe pas de vraie hiérarchie entre les tribunaux fédéraux et les tribunaux des États de l'Union.

Toutefois, en cas de divergence profonde sur un point de droit important entre les différents États, la Cour suprême des États-Unis peut accepter de juger une affaire sur pourvoi contre une décision de Cour suprême d'un État. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Alabama Alaska Arizona Arkansas Californie Caroline du Nord Caroline du Sud Colorado Columbia (District of) Congrès Connecticut convention cour - La Cour suprême Dakota du Nord Dakota du Sud Delaware démocrate (parti) fédéral (État) Floride Géorgie Hawaii (îles) Idaho Illinois Indiana Iowa Kansas Kentucky Louisiane Maine Maryland Massachusetts Michigan Minnesota Mississippi Missouri Montana Nebraska Nevada New Hampshire New Jersey New York Nouveau-Mexique Ohio Oklahoma Oregon Pennsylvanie primaires républicain (parti) Rhode Island Sam (l'Oncle) Sénat Tennessee Texas. »

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