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sagesse.

Publié le 07/12/2013

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sagesse. n.f. PHILOSOPHIE : à la fois savoir et prudence. La sagesse est ce qui constitue l'objet propre de la philosophie, pour autant que celle-ci peut être définie, conformément à son étymologie grecque, comme « amour de la sagesse ». Préoccupation centrale de la philosophie, la sagesse ressortit aussi bien au domaine de la connaissance qu'à celui de l'action, ce que confirme l'origine latine du mot, puisque sapientia signifie aussi bien savoir que prudence, et ce que marque nettement Descartes dans la lettre-préface qu'il écrivit pour l'édition française (l'édition initiale étant latine) des Principes de la philosophie : « J'aurais voulu premièrement y expliquer ce que c'est que la philosophie, en commençant par les choses les plus vulgaires, comme sont : que ce mot philosophie signifie l'étude de la sagesse, et que par la sagesse on n'entend pas seulement la prudence dans les affaires, mais une parfaite connaissance de toutes les choses que l'homme peut savoir, tant pour la conduite de sa vie que pour la conservation de sa vie et l'invention de tous les arts ; et qu'afin que cette connaissance soit telle, il est nécessaire qu'elle soit déduite des premières causes (...). » Si, dans ce passage, la connaissance semble être privilégiée au détriment de l'action, c'est parce que l'action sage ne peut être qu'inspirée par la plus haute des connaissances, celle qui est déroulée à partir des causes premières, selon Descartes. Par cette exigence, la sagesse distingue au moins deux types d'action : l'action irréfléchie, condamnable, et l'action réfléchie, seule acceptable. Encore faut-il ne pas confondre la réflexion avec le calcul : une action peut avoir été pesée et ne servir que des intérêts peu recommandables, des intérêts égoïstes par exemple, dont la satisfaction prive l'individu lui-même et, par voie de conséquence, l'humanité, dont il est un des représentants, d'une satisfaction plus riche et plus ample. La nature de la connaissance initiatrice est donc ici essentielle ; d'elle dépend la qualité de l'action. C'est pourquoi, lorsque Aristote caractérise la science du sage, il insiste sur la dimension du désintéressement, car ce savoir n'a d'autre but que le « suprême connaissable ». « Toutes ces considérations montrent que c'est sur la même science que vient s'appliquer le nom en question (la sagesse) : il faut que ce soit une science qui spécule sur les premiers principes et les premières causes, car le bien, c'est-à-dire la fin, est l'une des causes » (Aristote, Métaphysique). Le sage a en vue le bien en tant que tel, et non tel ou tel bien qui le retiendrait dans la particularité. Cette situation ne manque pas d'être paradoxale : tout en désirant le bien, le sage tend à l'ataraxie, c'est-à-dire à l'absence de trouble dans l'âme ; or tout désir ne peut qu'entraver une telle sérénité, y compris chez celui qui vise le bien. Il faut donc supposer que le désir du bien n'enchaîne pas l'âme au cycle interminable du désir toujours renaissant : soit parce que le bien vient combler tous les désirs, soit parce qu'il transcende tous les désirs. Ce n'est donc pas en vain que Spinoza nous prévient que le « vrai contentement », possédé par le sage, est difficilement accessible. « Si la voie que j'ai montré qui y conduit paraît être extrêmement ardue, encore peut-on y entrer. Et cela certes doit être ardu qui est trouvé si rarement. Comment cela serait-il possible, si le salut étant sous la main et si l'on y pouvait parvenir sans grand-peine, qu'il fût négligé par presque tous ? Mais tout ce qui est beau est difficile autant que rare » (Spinoza, Éthique, V, 42, scolie). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aristote bien - 1.PHILOSOPHIE conscience Descartes René morale philosophie Platon raison - 1.PHILOSOPHIE Salomon Socrate Spinoza (Baruch de)

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