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La sexualité infantile

Publié le 07/04/2015

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 (angl. Infantile Sexuality; allem. Infantile Sexualitàt). Forme prise par la pulsion sexuelle avant la puberté et même durant les toutes premières années de la vie, que la psychanalyse décrit comme impor­tante, organisée autour de la question du phallus et relevant d'une sorte de "perversion polymorphe «.

Les descriptions relatives à la sexua­lité infantile constituent l'une des par­ties les plus connues de la théorie psychanalytique et l'une des plus controversées, du moins dans les pre­miers temps. Il faut pourtant se deman­der ce qui en fait l'originalité, s'il est vrai que les éducateurs avaient tou­jours connu, ne serait-ce que pour la combattre, l'existence d'une pulsion sexuelle chez l'enfant.

L'apport freudien principal tient-il, comme on l'a cru pendant longtemps, dans une théorie des stades (stade oral, stade anal, etc.), qui constitueraient autant de formes d'étayages de la pul­sion sur des besoins corporels ? Mais ces «stades «, ces «organisations prégé­nitales de la libido «, ne sont pas décrits par Freud directement à partir de l'ob­servation des enfants. Même si, dans un temps second, ils sont retrouvés chez lui, Freud commence par les reconstruire à partir de l'analyse des adultes. Si un certain nombre d'activi­tés infantiles, comme le suçotement, sont décrites comme sexuelles, c'est que le travail associatif de l'analyse oblige à les rattacher à ce qui chez l'adulte apparaît sous une forme claire­ment sexualisée, qu'il s'agisse du bai­ser ou de la fellation.

Freud relève par ailleurs un certain nombre de particularités de la sexualité infantile, qu'on peut énumérer rapide­ment.

La première est relative au rappro­chement entre sexualité infantile et sexualité perverse. L'enfant se comporte d'une manière qui, chez l'adulte, serait considérée comme per­verse (voyeurisme, exhibitionnisme, sadisme, etc.). En fait, il est plus juste de parler de perversion polymorphe, l'en­fant n'étant pas assujetti à des scéna­rios figés, conditions absolues de la jouissance comme peut l'être le pervers au sens habituel de ce terme.

Faut-il alors dire que la libido chez l'enfant n'est pas « organisée « comme elle peut l'être chez l'adulte, qu'on ne relève pas chez lui de primat de la géni-talité ? Après avoir soutenu cette thèse, Freud la nuance en indiquant que, chez l'enfant, il y a en fait, pour les deux sexes, primat du phallus*: si celui-ci n'est pas réductible dans la sexualité humaine à l'organe mâle, c'est qu'il représente le pivot autour duquel la question du désir* se noue à celle de la castration*.

Ainsi, plus encore qu'à des compor­tements sexualisés, la psychanalyse est attentive à ce qui chez l'enfant relève du fantasme*, ou encore à ce que Freud appelait «théories sexuelles infan­tiles «. Ces théories, que chaque enfant se forge, quoi qu'il en soit des explica­tions qu'on peut lui donner par ailleurs, ces théories plus ou moins curieuses, qui constituent des tentatives pour répondre à des questions importantes, comme celle de savoir d'où viennent les enfants, constituent le fond inconscient de notre savoir sexuel.

 

Enfin la question de la sexualité infantile semble conduire nécessaire­ment à poser celle de l'autoérotisme*, s'il est vrai que la sexualité de l'enfant ne peut se réaliser dans un rapport à l'autre comparable à celui de l'adulte. Il serait pourtant erroné de faire équiva­loir sexualité infantile et autoérotisme, puisque l'enfant dès son plus jeune âge est capable de choix d'objets très pré­cis.

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