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Le surréalisme a tout envahi : la presse, la publicité, le cinéma.

Publié le 10/12/2013

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Le surréalisme a tout envahi : la presse, la publicité, le cinéma..., il est évoqué à propos de ce qui sort de l'ordinaire ; le mot est lancé dès qu'un phénomène surprend ou qu'une image étonne. Une telle popularité rappelle le succès qu'ont rencontré les artistes et les poètes surréalistes. Aragon, Breton, Dalí, Eluard, Ernst, Magritte, Soupault, autant de noms qui se confondent avec la création moderne. C'est vers eux qu'il faut se tourner, vers leur projet initial, pour comprendre la richesse et les valeurs d'un mouvement qui restera une des plus audacieuses aventures du XXe siècle. Mouvement international d'avant-garde, le surréalisme a profondément marqué la littérature et la peinture du XXe siècle. Son histoire tumultueuse, des années vingt à la fin des années soixante, gravita principalement autour d'André Breton, son fondateur. Le surréalisme en littérature La Première Guerre mondiale avait marqué la fin d'une époque ; une société s'était effondrée avec ses valeurs. La jeunesse cherchait de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. Il n'était pas question de revenir à un passé dont la culture était mise en crise par le dadaïsme, mouvement dont l'humour et le nihilisme dévastateur couraient de Zurich à New York, en passant par l'Allemagne. À Paris, Louis Aragon, André Breton et Philippe Soupault fondèrent en 1919 la revue Littérature qui, d'inspiration dadaïste, annonçait aussi le surréalisme. Breton et Soupault mirent alors en oeuvre les Champs magnétiques, premier ouvrage d'écriture purement surréaliste, qui inaugurait la technique de l'écriture automatique, fondée sur la dictée immédiate de ce qui venait à l'esprit des auteurs : l'écriture n'était plus considérée comme un acte décisif, mais comme l'accueil passif de ce qui hante et traverse l'homme. Breton renouvela l'expérience avec Paul Eluard dans l'Immaculée Conception (1930), recueil de poèmes en prose qui ressemblaient à des délires mentaux. L'écriture automatique, moyen de création surréaliste par excellence, se rapprochait des méthodes d'investigation de la psychanalyse telles que l'association libre. Très tôt, le surréalisme s'inspira de la révolution freudienne, avec laquelle il avait en commun le souci majeur de prendre en compte l'inconscient. En 1924, le Manifeste du surréalisme d e Breton donna au mouvement son acte de naissance officiel. Son nom était emprunté à une phrase de Guillaume Apollinaire : « Quand l'homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue, qui ne ressemble pas à une jambe. Il a fait ainsi du surréalisme sans le savoir. » Tout au long de sa vie, Breton, qui avait réuni ses amis dans cette entreprise collective, se révéla en être le théoricien parfois dogmatique et l'animateur souvent tyrannique ; le mouvement était si étroitement lié à la personnalité de son guide qu'il n'allait guère survivre à la mort de celui-ci, en 1966 : il décréta sa propre dissolution en 1969. Le mouvement surréaliste s'est organisé et structuré au rythme des adhésions et des exclusions ; il eut ses publications, ses réunions périodiques, ses conférences et ses manifestations publiques. La Révolution surréaliste (1924-1929) en fut la première revue ; d'autres lui succédèrent régulièrement. Son ambition le distingua très vite des autres projets littéraires. Il proposait en effet une nouvelle façon de vivre et de créer qui ne réduisît pas au silence le hasard, le rêve, l'inconscient. Il défendait des auteurs ignorés, consacrant le marquis de Sade et le comte de Lautréamont a posteriori. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Apollinaire (Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, dit Guillaume) Aragon Louis Breton André dada Eluard (Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul) inconscient Lautréamont (Isidore Ducasse, dit comte de) poésie - Poésie, vie et expérience Sade (Donatien Alphonse François, marquis de) Soupault Philippe Les médias surréalisme - premier manifeste Les ressources du langage. Dans le Traité du style (1928), Aragon affirmait que le surréalisme comprenait une existence littéraire et qu'il ne constituait pas « un refuge contre le style ». S'il transcrivait un sens qui paraissait se former hors de la volonté de l'auteur, l'exploration du rêve, des sommeils hypnotiques et des expériences aux limites de la folie ne pouvait se faire sans rigueur. Le surréalisme ne dépendait pas de recettes d'exploration du langage ; il habitait véritablement les oeuvres de René Char ( le Marteau sans maître , 1934), Robert Desnos (Deuil pour deuil , 1924), Paul Eluard ( Capitale de la douleur, 1926), Benjamin Péret (Dormir, dormir dans les pierres, 1927)... La destinée humaine trouvait son sens dans cette poésie dont les thèmes étaient l'urgence du désir et la femme aimée, mais aussi la révolte. La poésie n'avait rien de gratuit ; c'était bien pour Tristan Tzara une « activité de l'esprit ». Le roman, dont le cadre ne permettait pas la même liberté que la poésie, fut écarté. Nadja (1928) de Breton, que l'on a souvent pris pour un roman, était en fait un récit autobiographique : à la fois reportage, exploration de la ville et histoire que le hasard objectif transfigurait. Aragon, qui avait entrepris en secret un vaste roman, la Défense de l'infini, le détruisit en 1927 pour respecter les consignes surréalistes. Toutefois, Julien Gracq, proche de Breton, publia en 1938 Au château d'Argol et, après la Seconde Guerre mondiale, différents autres romans, dont le Rivage des Syrtes (1951), qui apportèrent à ce genre les qualités d'une nouvelle écriture et d'un imaginaire singulier. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aragon Louis Char René Desnos Robert Eluard (Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul) Gracq (Louis Poirier, dit Julien) Péret Benjamin poésie - Poésie, vie et expérience Tzara (Samuel Rosenstock, dit Tristan) Les limites de la littérature. Les surréalistes avaient adopté la proclamation de Lautréamont : « La poésie doit être faite par tous. Non par un. » La littérature était imbriquée avec l'existence et, pour Breton, elle devait être recherchée dans une manière de vivre ouverte au hasard de la rencontre. L'art n'était pas la fin de tout, et Antonin Artaud s'était même écrié : « Toute l'écriture est de la cochonnerie. » Personne n'avait le privilège de la poésie, et l'inspiration - chère aux surréalistes comme elle l'avait été aux romantiques - pouvait toucher ceux qui ne faisaient pas profession d'écriture. C'est encore de la révolte dont avait fait preuve Lautréamont dans les Chants de Maldoror que s'inspirèrent les surréalistes. Ils ne s'accommodaient pas du monde tel qu'il était, et refusaient notamment la guerre du Rif, au Maroc, où la France était engagée contre les forces d'Abd el-Krim (1924-1926). Avec la volonté d'orienter le cours des événements selon leur aventure poétique, ils rallièrent le mouvement révolutionnaire ; leur seconde revue s'intitula sans hésitation le Surréalisme au service de la révolution ( 1930-1933) ; Aragon, Breton, Eluard, Péret et Pierre Unik adhérèrent au parti communiste en 1930 et certains, n'acceptant pas cette orientation, furent exclus (Artaud en particulier). Mais le parti communiste ne conserva pas longtemps ces militants rebelles. Breton et Péret le quittèrent rapidement. Les questions politiques furent à l'origine d'autres séparations, avec Aragon entre autres. De ces difficultés, plusieurs livres de Breton sont l'expression : le Second Manifeste du surréalisme (1930), les Vases communicants (1932), Position politique du surréalisme (1935). Désormais, le mouvement surréaliste continua, solitaire, sa route révolutionnaire ; il se rapprocha de Trotski en 1938, mais n'adhéra plus à aucun parti. Il s'opposa constamment au stalinisme et défendit la liberté. La contradiction entre l'insoumission des artistes et les exigences de l'action politique ne pouvait être résolue. Néanmoins, André Breton réussit à maintenir la cohésion du groupe, au prix de maintes exclusions ou départs volontaires. La Seconde Guerre mondiale interrompit la vie du groupe surréaliste, un certain nombre de ses membres s'exilant en Amérique et y transférant leurs activités tandis que quelques-uns, fondant en 1941 la Main à plume , tentèrent de maintenir vivant le surréalisme en France. Après la Libération, un groupe surréaliste se reconstitua et rassembla autour de Breton et de Péret des forces jeunes qui affirmèrent leur présence par des tracts, des revues (Médium, 1952 ; le Surréalisme, même, 1956, etc.) et des expositions internationales (en 1947 à Paris, puis à Prague, en 1959 et 1965 à Paris). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aragon Louis Artaud (Antoine, dit Antonin) Breton André Eluard (Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul) Lautréamont (Isidore Ducasse, dit comte de) Péret Benjamin poésie - Poésie, vie et expérience Les médias surréalisme - second manifeste Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Broodthaers Marcel Corti (Joseph Corticchiato, dit José) Crevel René Delteil Joseph écoles littéraires France - Arts - Littérature - Le XXe siècle Holan Vladimír inspiration Leiris Michel Minotaure Nezval Vítezslav Prévert Jacques Queneau Raymond Ribemont-Dessaignes Georges Vaché Jacques Vitrac Roger Les livres Breton André, page 740, volume 2 Le surréalisme en art Dès l'origine, le surréalisme fut un grand mouvement artistique. Breton et Eluard, ses principaux animateurs, étaient des collectionneurs et des critiques. La Révolution surréaliste était abondamment illustrée ; Breton y esquissait sa conception de l'art (le Surréalisme et la Peinture) en affirmant : « L'oeil existe à l'état sauvage. » Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Breton André Eluard (Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul) Poursuivre le surréalisme en peinture. Pour Breton, le peintre possédait le pouvoir magique de rendre visible des phénomènes hors de la portée des sens. Il ne devait pas copier la réalité extérieure, dont la présence était évidente, sans pour autant céder à l'abstraction. Il devait montrer les arrière-plans du monde visible. Giorgio De Chirico avait déjà révélé l'existence d'une autre dimension dans la réalité. Le climat onirique de ses paysages urbains, le mystère de ses natures mortes ouvraient le monde quotidien sur l'inconnu. L'évolution ultérieure du peintre vers le classicisme lui valut une sévère condamnation ; mais ses toiles métaphysiques, presque toutes antérieures à 1920, concrétisaient la vision poétique surréaliste. Max Ernst mit au point des méthodes qui lui permettaient d'explorer ses obsessions visuelles ; des frottages, par exemple, calquaient la texture particulière des végétaux (Histoires naturelles , 1925) ; ses collages de gravures anciennes bouleversaient l'ordre du monde (la F emme 100 têtes , 1929) ; des monstres, des oiseaux, des formes menaçantes ou féeriques surgissaient de traces picturales nées du hasard. Cette inventivité technique exacerbait son pouvoir visionnaire, qu'il développa dans la Grande Forêt (1927) ou la Horde (1927). L'oeil critique de Breton était exceptionnel et reconnaissait sans faillir les artistes promis au plus grand avenir. Il fit en 1923 la connaissance d'André Masson, qui libérait toute son émotion dans des dessins automatiques, couvrant notamment de sable sa toile préalablement aspergée de colle ; des formes naissaient, semblables à celles que le peintre admirait sur la plage quand la vague se retire ( les Chevaux morts , 1927). En outre, sa vision cosmique traversée de violence ( Massacre, 1933) le rapprochait de Georges Bataille, auteur appartenant à des groupes apparentés au surréalisme, mais souvent en conflit avec Breton. L'atelier voisin de Masson à Paris était occupé par un peintre catalan, Joan Miró, qui rallia le surréalisme de la première heure ; il suivait son inspiration avec une liberté qui n'avait rien oublié de l'enfance : il créa un univers réaliste magique (Terre labourée, 1923-1924) auquel succéda un monde dont l'espace abstrait était peuplé de formes et de symboles ( la Sieste, 1925). Son monde innocent faisait une place à l'humour (Chien aboyant à la lune). Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bataille Georges Breton André collage De Chirico Giorgio Ernst Max Masson André Miró Joan Paris - Arts - Peinture et sculpture peinture métaphysique Les livres surréalisme - La Femme chancelante (1923), de Max Ernst, page 4967, volume 9 surréalisme - André Breton (1941), d'André Masson, page 4969, volume 9 Les désordres de l'imagination. Les peintres pouvaient détourner les moyens de représentation traditionnels pour transcrire leurs visions. Ainsi, Salvador Dalí donna les apparences du réel à ses images hallucinatoires (les Accommodations du désir, 1929) ; ses toiles retrouvèrent la logique inconsciente des rêves (le Jeu lugubre, 1929). Il revendiquait la méthode paranoïaquecritique, « méthode spontanée de connaissance-critique des phénomènes délirants » (Dalí). Il visualisait un univers obsédant (la Persistance de la mémoire, 1931), souvent lié à ses souvenirs (le Grand Masturbateur, 1929). Dalí représenta un temps le surréalisme dans ce qu'il avait de plus radical. Mais ses relations avec Breton se dégradèrent vite, notamment en raison de la fascination morbide de Dalí pour Hitler. Aussi le peintre fut-il exclu du groupe. Yves Tanguy adopta dans ses paysages un espace illusionniste ; ceux-ci montraient une nature irréelle, remplie de formes inconnues. Le peintre avait inventé, grâce au surréalisme, une planète aux confins du rêve (Jour de lenteur, 1937). Autant les objets de Tanguy étaient mystérieux, autant ceux de René Magritte étaient banals. Mais ils produisaient une impression d'étrangeté. Le peintre brouillait les limites entre la réalité et la représentation ( la Condition humaine, 1934) ou perturbait ce qu'il montrait en l'accompagnant d'une légende, inscrivant par exemple sous une pipe : « Ceci n'est pas une pipe », pour nier l'évidence de l'image ( la Trahison des images ). Magritte dynamitait l'esprit logique. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Breton André Dalí Salvador Magritte René Tanguy Yves Les livres surréalisme - détail de Six images de Lénine sur un piano (1931), de Salvador Dali, page 4966, volume 9 surréalisme - Le Grand Masturbateur (1929), de Salvador Dalí, page 4967, volume 9 surréalisme - Jour de lenteur (1937), d'Yves Tanguy, page 4968, volume 9 surréalisme - Les Malheurs de la guerre (1942), de Félix Labisse, page 4969, volume 9 Une autre réalité. Les surréalistes ont cherché la beauté dans les images. Leurs livres et leurs revues firent une grande place aux photographies ; mais la photographie ne devait pas se limiter à enregistrer la réalité. Man Ray lui fit subir un traitement modifiant la prise de vue initiale (solarisation). Les surréalistes cherchèrent également, par le biais des objets, à rendre sensible l'impossible ou à donner l'impression que l'incroyable pouvait advenir. Miró matérialisa sa vision ludique par des assemblages ; Dalí réunit les objets par un dispositif symbolique. Hans Bellmer inventa des poupées érotiques. L'Américain Joseph Cornell enferma des poèmes concrets dans des boîtes. Mais c'est l'apport d'Alberto Giacometti, durant sa période surréaliste, qui reste le plus important. Il réalisa des objets réduits à des formes simples, symboliques et imaginaires ( les Cages, 1930-1932 ; l'Objet désagréable, 1932 ; l'Objet invisible, 1934-1935) dans lesquels les surréalistes virent la matérialisation en sculpture des créations du rêve et de l'imaginaire. Le surréalisme a toujours compté avec l'irruption d'un objet ou d'un être. Nombre d'oeuvres expriment cette attente ; elle était sensible chez De Chirico comme chez Paul Delvaux. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Bellmer Hans Cornell Joseph Dalí Salvador De Chirico Giorgio Delvaux Paul Giacometti Alberto Miró Joan Ray (Emmanuel Rudnitsky, dit Man) Les livres surréalisme - La Table (1933), d'Alberto Giacometti, page 4968, volume 9 surréalisme - La Poupée (1934), de Hans Bellmer, page 4968, volume 9 Les développements du surréalisme. Les expositions surréalistes ont joué un rôle capital ; la plupart furent des créations originales. En 1938, à la galerie des Beaux-Arts à Paris, plusieurs artistes avaient créé des mannequins ; en 1947, l'exposition retraça les étapes successives d'une initiation ; en 1959-1960, une exposition fut consacrée à Éros. Il y eut onze expositions internationales ; certaines eurent lieu à l'étranger (Mexico, Londres, New York), signe de la diffusion du surréalisme. Le surréalisme s'étendit en effet sur plusieurs générations. De nouveaux artistes furent remarqués par Breton : Victor Brauner avec ses personnages étranges ( l'Étrange cas de monsieur K , 1934) ; Oscar Dominguez, qui créait des paysages imaginaires ; Wilfredo Lam, qui exploitait des sources primitives... Matta se lança dans une véritable exploration de l'espace ; le graphisme et le coloris de ses toiles semblaient provenir d'une autre galaxie (la Violence de la douceur, 1949). Quand la guerre éclata, quelques surréalistes, parmi lesquels Breton, partirent pour New York, et cet exil éveilla l'attention de plusieurs artistes américains à la démarche surréaliste. Certains restèrent très proches du mouvement ou en firent même partie (par exemple Arshile Gorky). La peinture surréaliste devint après guerre une référence ; André Breton s'intéressa alors à certains peintres abstraits, toujours soucieux de ne pas figer son esthétique dans des poncifs. Les artistes qui connurent une phase surréaliste sont nombreux ; plusieurs artistes contemporains (Simon Hantaï) se sont forgés au contact de cette peinture. Le surréalisme forme un chapitre des plus cohérents de l'histoire de la peinture. Renouvelant l'intérêt pour l'image, il lui a donné une dimension moderne. Enfin, il a su dégager toute la force poétique des objets et des paysages, qu'ils soient urbains ou naturels. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Brauner Victor Breton André exposition - 2.ARTS exposition - 2.ARTS - La nécessité de montrer Gorky (Vosdanig Maanog Adoian, dit Arshile) Hantaï Simon Lam (Wilfredo, dit Wifredo) Matta (Roberto Matta Echaurren, dit Roberto) Les livres surréalisme - Un poète de notre connaissance, no 45/1 (1944-1945), de Matta, page 4970, volume 9 surréalisme - Roi-Mangue (1944), de Wilfredo Lam, page 4970, volume 9 surréalisme - Les femmes actuelles sont... (1955-1965), de Pierre Molinier, page 4971, volume 9 Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Espagne - Arts - Beaux-arts - Vers l'art contemporain fantastique France - Arts - Beaux-arts - L'émancipation de la peinture Les livres collage, page 1168, volume 3 Delvaux Paul, page 1418, volume 3 Desnos Robert, page 1439, volume 3 Le surréalisme au cinéma Luis Buñuel fut le seul cinéaste reconnu par les surréalistes comme un des leurs. Il est vrai que dans son oeuvre se retrouvent les caractères, thèmes et anathèmes du mouvement créé par Breton : le rejet des tabous sociaux et moraux, et la révolte contre ceux qui les imposent - armée, bourgeoisie, religion -, la provocation, le blasphème, l'érotisme et l'amour fou. Et les images qui les expriment trouvent leur charge de beauté et d'émotion dans les visions poétiques des rêves les plus fous : d'Un chien andalou et l'Âge d'or ( 1929) à Cet obscur objet du désir (1977), en passant par l'Ange exterminateur (1962) et le Fantôme de la liberté (1974), elles ont la fureur iconoclaste, la violence érotique et la liberté d'expression de l'art surréaliste. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Âge d'or (l') Breton André Buñuel Luis Les livres surréalisme - L'Âge d'or (1930), de Luis Buñuel, page 4971, volume 9 De Buñuel à Buñuel. Forgeant leur conviction au spectacle des feuilletons cinématographiques des années dix, en particulier les Vampires, de Louis Feuillade, les signataires du Manifeste de 1924, André Breton en tête, ont toujours affirmé que le cinéma était « d'essence surréaliste ». Salvador Dalí, Robert Desnos, Benjamin Péret, Philippe Soupault et, bien sûr, André Breton écrivirent d'abondance sur et pour le cinéma, imaginant nombre de scénarios dans le droit fil des perspectives stylistiques et thématiques tracées par le mouvement : il ne se trouva aucun producteur pour donner corps à leurs fantasmes. Seul Antonin Artaud, dont l'oeuvre conçue pour le cinéma est abondante et riche, vit l'un de ses scénarios, la Coquille et le clergyman, réalisé en 1927 par la cinéaste d'avant-garde Germaine Dulac. Mais il désavoua publiquement cette mise en images infidèle à l'esprit comme à la lettre de son oeuvre. Buñuel vint alors, qui confirma « l'essence surréaliste » du cinéma. Confirmation qu'il fut quasiment le seul à illustrer avec succès, jusqu'à sa disparition en 1983, puisque les rares longs métrages d'inspiration délibérément surréalistes qui furent ensuite menés à bien virent le jour aux États-Unis et ne connurent qu'une diffusion limitée : Dreams that Money Can Buy (1944), réalisé par Hans Richter sur des thèmes proposés par Alexander Calder, Man Ray, Fernand Léger, Marcel Duchamp et Max Ernst, et 8 Z 8 (1952), signé Richter et Duchamp d'après des scénarios de Max Ernst, Yves Tanguy, Hans Arp et Jean Cocteau. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Arp Hans ou Jean Artaud (Antoine, dit Antonin) Breton André Buñuel Luis Calder Alexander Cocteau Jean Dalí Salvador Desnos Robert Duchamp Marcel Dulac Germaine Ernst Max Feuillade Louis Léger Fernand Péret Benjamin Ray (Emmanuel Rudnitsky, dit Man) serial Soupault Philippe Tanguy Yves Le surréalisme sans surréalistes. Les surréalistes attendaient beaucoup du cinéma, mais, à la notable exception de Buñuel, lui donnèrent relativement peu. En revanche, le surréalisme a, de toute évidence, influencé, dans les années vingt et trente, des cinéastes qui ne s'en réclamaient pas, tels que Tod Browning, Erich von Stroheim, Jean Vigo, Joseph von Sternberg, dont la vision du monde, libertaire, poétique, fantastique ou visionnaire, n'était en rien celle des « petits et grands épargnants de l'esprit » condamnés par Breton dans son second Manifeste (1930). Cette influence peut encore être décelée dans de nombreux autres films, de King-Kong (Ernest B. Schoedsack et Merian Cooper, 1933) à l'Année dernière à Marienbad (Alain Resnais, 1961), de Peter Ibbetson (Henry Hathaway, 1935) à la Nuit du chasseur (Charles Laughton, 1956) ; dans le style d'auteurs aussi divers qu'Ingmar Bergman, Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, Georges Franju ou Orson Welles et dans l'inspiration de maints créateurs de dessins animés (Tex Avery, Norman McLaren...). En dehors des oeuvres strictement surréalistes, c'est-à-dire produites dans la mouvance du groupe, on peut ainsi trouver maintes réalisations qui prouvent l'influence déterminante qu'a exercée le surréalisme sur l'art du XXe siècle. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Avery (Fred Avery, dit Tex) Bergman Ingmar Browning Tod Buñuel Luis Eisenstein Sergueï Mikhaïlovitch Franju Georges Hathaway (Henri Leopold de Fiennes, dit Henry) King Kong Laughton Charles McLaren Norman Resnais Alain Sternberg (Jonas, dit Josef von) Stroheim (Erich von) Vigo Jean Welles Orson Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats avant-garde Nadeau Maurice Les livres surréalisme - Au rendez-vous des amis (1922), de Max Ernst, page 4966, volume 9 Paris - la Galerie surréaliste, page 3728, volume 7 Les indications bibliographiques A. Breton, Manifestes du surréalisme, Édition complète, Gallimard, Paris, 1989 (Pauvert, 1972) ; Entretiens, Gallimard, Paris, 1969 (1952). S. Faucheron (sous la direction de), Surréalisme, Cercle d'art, Paris, 1996. L. Janover, la Révolution surréaliste, Hachette-Pluriel, Paris, 1995. A. Kyrou, le Surréalisme au cinéma, Ramsay, Paris, 1985 (Arcanes, 1953). G. Picon, le Journal du surréalisme, Skira, Genève, 1986 (1976).

« poésie - Poésie, vie et expérience Sade (Donatien Alphonse François, marquis de) Soupault Philippe Les médias surréalisme - premier manifeste Les ressources du langage. Dans le Traité du style (1928), Aragon affirmait que le surréalisme comprenait une existence littéraire et qu'il ne constituait pas « un refuge contre le style ».

S'il transcrivait un sens qui paraissait se former hors de la volonté de l'auteur, l'exploration du rêve, des sommeils hypnotiques et des expériences aux limites de la folie ne pouvait se faire sans rigueur. Le surréalisme ne dépendait pas de recettes d'exploration du langage ; il habitait véritablement les œuvres de René Char ( le Marteau sans maître , 1934), Robert Desnos (Deuil pour deuil , 1924), Paul Eluard ( Capitale de la douleur , 1926), Benjamin Péret (Dormir, dormir dans les pierres , 1927)...

La destinée humaine trouvait son sens dans cette poésie dont les thèmes étaient l'urgence du désir et la femme aimée, mais aussi la révolte.

La poésie n'avait rien de gratuit ; c'était bien pour Tristan Tzara une « activité de l'esprit ». Le roman, dont le cadre ne permettait pas la même liberté que la poésie, fut écarté. Nadja (1928) de Breton, que l'on a souvent pris pour un roman, était en fait un récit autobiographique : à la fois reportage, exploration de la ville et histoire que le hasard objectif transfigurait.

Aragon, qui avait entrepris en secret un vaste roman, la Défense de l'infini , le détruisit en 1927 pour respecter les consignes surréalistes.

Toutefois, Julien Gracq, proche de Breton, publia en 1938 Au château d'Argol et, après la Seconde Guerre mondiale, différents autres romans, dont le Rivage des Syrtes (1951), qui apportèrent à ce genre les qualités d'une nouvelle écriture et d'un imaginaire singulier. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats Aragon Louis Char René Desnos Robert Eluard (Eugène Émile Paul Grindel, dit Paul) Gracq (Louis Poirier, dit Julien) Péret Benjamin poésie - Poésie, vie et expérience Tzara (Samuel Rosenstock, dit Tristan) Les limites de la littérature. Les surréalistes avaient adopté la proclamation de Lautréamont : « La poésie doit être faite par tous.

Non par un.

» La littérature était imbriquée avec l'existence et, pour Breton, elle devait être recherchée dans une manière de vivre ouverte au hasard de la rencontre.

L'art n'était pas la fin de tout, et Antonin Artaud s'était même écrié : « Toute l'écriture est de la cochonnerie.

» Personne n'avait le privilège de la poésie, et l'inspiration – chère aux surréalistes comme elle l'avait été aux romantiques – pouvait toucher ceux qui ne faisaient pas profession d'écriture.

C'est encore de la révolte dont avait fait preuve Lautréamont dans les Chants de Maldoror que s'inspirèrent les surréalistes.

Ils ne s'accommodaient pas du monde tel qu'il était, et refusaient notamment la guerre du Rif, au Maroc, où la France était engagée contre les forces d'Abd el-Krim (1924-1926).

Avec la volonté d'orienter le cours des événements selon leur aventure poétique, ils rallièrent le mouvement révolutionnaire ; leur seconde revue s'intitula sans hésitation le Surréalisme au service de la révolution (1930-1933) ; Aragon, Breton, Eluard, Péret et Pierre Unik adhérèrent au parti communiste en 1930 et certains, n'acceptant pas cette orientation, furent exclus (Artaud en particulier).

Mais le parti communiste ne conserva pas longtemps ces militants rebelles.

Breton et Péret le. »

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