Devoir de Philosophie

vérité.

Publié le 14/12/2013

Extrait du document

vérité. n.f. PHILOSOPHIE : caractère d'une pensée qui rend compte de l'être. Un jugement est dit vrai lorsqu'il énonce à propos d'une chose une proposition qui s'accorde avec celle-ci. De même, une chose peut être considérée comme vraie (ou authentique) dans la mesure où elle s'avère conforme avec ce que nous attendons d'elle (« de l'or vrai »). Ainsi le vrai décrit-il une rencontre entre la réalité et la pensée. Cette conception de la vérité comme accord présente cependant des problèmes. Spinoza disait que le concept de chien n'aboie pas ; en d'autres termes, comment expliquer la possibilité même de cette concordance entre un énoncé et une chose ? Une première réponse définit les conditions d'un accord de la pensée avec ellemême. Semblable à une langue bien faite, la vérité se limiterait au respect des conditions formelles de validité des énoncés, selon des règles de construction. Ainsi Descartes a-t-il voulu identifier une forme indépendante de tout contenu matériel, susceptible de fonder une mathesis universalis , ou science générale de l'ordre. La règle d'évidence commence par isoler les « natures simples », vérités élémentaires, innées en l'esprit, que nous pouvons saisir grâce à une intuition élémentaire. Puis la conduite réglée de la déduction, en allant du simple au complexe, fait de toute démonstration une intuition continue, où il n'est pas possible de se tromper si l'on a veillé à n'omettre aucun maillon. Ainsi l'esprit peut-il se donner sa loi et produire a priori l'intelligibilité de tous les objets auxquels il s'applique. Le caractère formel de cette solution laisse pourtant intacte la question de la correspondance entre l'idée vraie et la chose. Spinoza préfère substituer à la véritéaccord la notion d'une vérité qui est à elle-même son propre critère (Verum index sui ). Il souligne que l'idée vraie présente une certaine réalité, se développant de manière autonome, selon un « automatisme spirituel » de la pensée. Dès lors, l'idée de l'être infini témoigne aussi de la puissance de l'activité de penser, qui produit génétiquement les idées les unes à partir des autres, de la même manière que des causes produisent leurs effets. Heidegger revient sur le problème de la correspondance entre l'idée et l'objet. Son approche de la vérité intervient dans le cadre de ce qu'il appelle l'« oubli de l'être », c'est-à-dire l'oubli par la métaphysique occidentale de la différence entre l'être lui-même et l'étant. De cet oubli, l'homme ne doit pas être tenu pour coupable, car l'être en apparaissant dans l'étant se retire ; autrement dit, l'être est ce qui donne à voir, mais qui lui-même ne se donne pas à voir. D'où la définition de la vérité comme alèthéïa (mot composé du a privatif et de lèthè, « oubli »), ou encore comme dévoilement, révélation, définition qui s'oppose à celle de la vérité comme accord. Complétez votre recherche en consultant : Les corrélats authenticité connaissance (théorie de la) déduction démonstration Descartes René évidence Heidegger Martin idéalisme idée métaphysique relativisme révélation sophistes Spinoza (Baruch de)

Liens utiles