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Whorf Benjamin Lee, 1897-1941, né à Winthrop (Massachusetts), linguiste etethnologue américain.

Publié le 14/12/2013

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Whorf Benjamin Lee, 1897-1941, né à Winthrop (Massachusetts), linguiste et ethnologue américain. Chimiste de formation, puis employé d'une compagnie d'assurances, Whorf vint sur le tard à la linguistique. Il devint en 1937 l'assistant d'Edward Sapir. Il formula avec lui l'hypothèse dite de Sapir et Whorf, selon laquelle les structures de la langue déterminent la forme des notions supposées intuitives et universelles. Ainsi, les Indiens Hopis, dont la langue ignore, selon lui, l'expression du temps, « n'ont pas de notion ou d'intuition générale du temps ». Ses travaux ont été édités, à titre posthume, dans Language, Thought and Reality (1956), paru en français sous le titre Linguistique et anthropologie .

Linguistique et anthropologie, de Whorf (Denoël-Gonthier).

D’après Whorf notre perception du monde est fonction de la manière selon laquelle notre langue structure le flux des impressions.

Par exemple, les Indiens navaho divisent les corps inanimés en deux catégories : « les objets ronds » et « les objets longs », ce qui modifie tout le système de classification par rapport aux langues européennes. -

Les plus importantes assertions de Whorf concernent les catégories du temps et de l’espace dans le hopi (langue amérindienne).

La langue hopi ne contient aucune référence ni explicite ni implicite au « temps » (en tant que continuum coulant lentement, dans lequel chaque chose dans l’univers passe uniformément du passé par le présent dans le futur).

D’après Whorf, les Hopi remplacent la métaphysique de l’espace à trois dimensions et du temps à une dimension par la métaphysique de ce qui est objectif et de ce qui est subjectif. Le temps futur est remplacé par ce qui est subjectif. Les verbes apparaissent non pas linéairement dans les trois « parties » du temps (passé - présent -futur) mais sur le plan d’une gradation opérationnelle « plus tôt -plus tard ».

Whorf n’affirme donc pas que le hopi ne différencie pas le temps mais qu’il le fait autrement que les langues européennes, qu’une différence intervient entre notre catégorie du « temps » et la catégorie de la « durée » chez les Hopi.

Nous n’insisterons pas sur les implications philosophiques considérables de ces assertions.

Soulignons simplement que c’est là le plus puissant argument de Whorf en faveur du principe de la relativité linguistique impliquant une variation de vision du monde ; la vision du monde contenue dans une langue influençant l’appréhension du monde (au niveau cognitif et perceptif) des hommes qui parlent et pensent dans cette langue.

 

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