Le personnage d'HÉRODE ANTIPAS

affaire à un véritable prophète, peur des dieux qui risqueraient de le punir s’il refusait de tenir la promesse qu’il a imprudemment faite à Salomé de tuer Jean-Baptiste, peur de Salomé, cette adolescente en qui il reconnaît l'efflorescence brutale de tous les vices de sa cour, et surtout peur de sa propre mort dont le pressentiment ne cesse de l’étreindre. Prenant quelque liberté avec les données historiques, Wilde a imaginé qu’Hérode, saisi d’un remords panique à la vue de Salomé ivre de rage amoureuse embrassant les lèvres du Prophète décapité, ordonne à ses gardes d’exécuter immédiatement la criminelle. Non point que le sentiment de la justice se soit brusquement éveillé chez le tyran : en faisant mourir cette belle créature qu’il désire, Hérode s’imagine seulement détourner sur elle la colère divine.