PÈSE—NERFS (Le) de Anthonin Artaud

PÈSE—NERFS (Le). OEuvre de l'écrivain français Antonin Artaud (1896-1948), publiée en 1927. Orienté par la Correspondance avec Jacques Rivière comme il le dira lui-même dans une lettre du 30 novembre 1927 à son psychiatre et ami le Dr Allendy (« Toujours l'histoire des lettres à Rivière. Je sais bien que j'emmerde tout le monde, que je n'intéresse personne... «), Artaud s'adresse : à « vous (« J'ai senti vraiment que vous rompiez autour de moi l'atmosphère «, premiers mots du Pèse-nerfs), à « ceux qui «, à « Chers amis «, à une femme (dans trois « Lettres de ménage «), à « Il « ou «. On «, c'est-à-dire le psychanalyste, le monde raisonnable. Recueil (moins de trente pages) de textes de deux à neuf pages, dont l'assemblage (la succession) est moins disparate qu'il ne pourrait sembler. La tonalité a monté d'un ton depuis la Correspondance. Toute l'affaire, à suivre, est dite dès le début. Artaud cherche à se saisir, mais aussi à imposer aux autres son insaisissable. Il est contre la pétrification (« chaque mode de l'être reste figé sur un commencement «, « cette fixation et ce gel se produit avant la pensée «), contre la segmentation rassurante du monde (« bonne condition pour créer «). Il est contre la « matière «, objet de trituration, mais aussi pour elle.