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TIRADE DE PHEDRE, ACTE 1, SCENE 3, v.269 à 308 - Commentaire compose theatre

Publié le 06/10/2013

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Questionnement    Avant d'aborder l'étude, il faut vous poser certaines questions à propos du texte : -A quel genre il appartient et à quelle époque? : Comédie, tragédie, drame, selon les siècles, les visées du théâtre ne sont pas les mêmes. -Quels sont les registres utilisés ? : certaines pièces mêlent tragique et comique, au XXème, théâtre de l'absurde. - Où se situe le texte ? : Il suffit de regarder les références à l'acte, à la scène. Cela est surtout vrai pour les pièces classiques.L'acte I : présente l'action, la scène d'exposition peut s'étendre sur plusieurs scènes, elle situe l'action, peint les personnages, présente les relations, les rapports de force, les alliances, etc.L'acte II : opère un changement dans l'action, les conflits se développent.L'acte III : est souvent le lieu du coup de théâtre, le renversement de situation, un événement inattendu. C'est le moment de la crise.L'acte IV : essaye de trouver une solution, démêle l'intrigue, pour conduire à un dénouement.L'acte V : résout les problèmes dans la comédie, ou précipite la fin des personnages dans la tragédie. -Quelle est la nature du texte ? : un monologue délibératif, autres ? une scène de conflits ? une scène d'exposition ? une scène de déclaration d'amour ?, tirade ? etc. -Quel est le thème abordé ? : thème classique (la jalousie, l'amour, le dilemme, etc) ; reprise de mythes ?  -Y a-t-il  un écart avec un genre, une situation typique au théâtre ? : cela est vrai pour les pièces du XXème qui innovent, modifient, reprennent, inventent parfois un nouveau genre. -Quels rapports entretiennent les personnages ? : liens de parenté, sources de conflits, alliances, etc.Enfin, les outils d'analyse du texte, des échanges restent les mêmes que pour le commentaire :   TIRADE DE PHEDRE, ACTE 1, SCENE 3, v.269 à 308                     Le coup de foudre de Phèdre se manifeste à la fois physiquement et moralement. Ainsi représenté par Racine, le mot passion retrouve son étymologie, qui signifie la souffrance (du latin, patior, la passion du Christ).              Les troubles physiques sont marqués par l'emploi récurrent de la figure de l'antithèse, qui symbolise une perte complète de soi-même. Aussi remarquons-nous que les couleurs du visage (v.273) s'opposent, la rougeur et la pâleur évoquant à la fois la honte, et la pudeur de la jeune femme émue à la vue de d'Hyppolite, et la mort, qui annonce déjà un amour malheureux. L'assonance en « i «, le crescendo des deux hémistiches, l'insistance sur le pronom « je « contribuent à renforcer le désordre que subit Phèdre. L'aspect physique est aussi mis en évidence par la prépondérance du champ lexical de la sensation et de la vue : aussi au vers 275, l'acte de voir produit l'aveuglement, au vers 297, l'absence de respiration montre l'oppression de l'amour , et le vers 275 souligne le mutisme de la jeune femme. Tout ceci contribue à la perte générale des sens de Phèdre. Enfin, cet amour est apparenté à une maladie comme nous le voyons aux vers 269 et 283 où il est question d'un " mal " et d'un « incurable amour «.            Les troubles moraux sont mis en étroite corrélation avec les troubles physiques, auxquels ils répondent. Ainsi, au vers 274, Phèdre n'est plus sujet, mais c'est son « trouble « qui agit (qui "s'élève" dans son « âme éperdue«). Il s'agit d'un affolement, d'une perte totale de contrôle de soi. L'intensité du choc affectif est exprimée par le verbe « s'élever «, qui signifie une montée en puissance progressive du trouble. Enfin, au vers 282, nous voyons une antithèse entr...

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« TIRADE DE PHEDRE, ACTE 1, SCENE 3, v.269 à 308 Le coup de foudre de Phèdre se manifeste à la fois physiquement et moralement.

Ainsi représenté par Racine, le mot passion retrouve son étymologie, qui signifie la souffrance (du latin, patior, la passion du Christ). Les troubles physiques sont marqués par l'emploi récurrent de la figure de l'antithèse, qui symbolise une perte complète de soi-même.

Aussi remarquons-nous que les couleurs du visage (v.273) s'opposent, la rougeur et la pâleur évoquant à la fois la honte, et la pudeur de la jeune femme émue à la vue de d'Hyppolite, et la mort, qui annonce déjà un amour malheureux.

L'assonance en « i », le crescendo des deux hémistiches, l'insistance sur le pronom « je » contribuent à renforcer le désordre que subit Phèdre.

L'aspect physique est aussi mis en évidence par la prépondérance du champ lexical de la sensation et de la vue : aussi au vers 275, l'acte de voir produit l'aveuglement, au vers 297, l'absence de respiration montre l'oppression de l'amour , et le vers 275 souligne le mutisme de la jeune femme.

Tout ceci contribue à la perte générale des sens de Phèdre.

Enfin, cet amour est apparenté à une maladie comme nous le voyons aux vers 269 et 283 où il est question d'un " mal " et d'un « incurable amour ». Les troubles moraux sont mis en étroite corrélation avec les troubles physiques, auxquels ils répondent.

Ainsi, au vers 274, Phèdre n'est plus sujet, mais c'est son « trouble » qui agit (qui "s'élève" dans son « âme éperdue»).

Il s'agit d'un affolement, d'une perte totale de contrôle de soi.

L'intensité du choc affectif est exprimée par le verbe « s'élever », qui signifie une montée en puissance progressive du trouble.

Enfin, au vers 282, nous voyons une antithèse entre le verbe "chercher" et le complément circonstanciel de lieu « dans ma raison égarée ».

Ainsi, Phèdre apparaît comme un personnage féminin séparée en deux, torturée par sa passion envahissante et sa raison, qui lui ordonne de réagir. Phèdre, et c'est bien dans cette contradiction que réside le conflit tragique, subit à la fois sa passion et tente d'y résister. L'héroïne utilise plusieurs moyens pour écarter la malédiction de Vénus, incarnée en Hyppolite.

Le premier consiste à faire des sacrifices à la déesse.

Le champ lexical de la religion montre bien le caractère sacré du texte : « vœux », « temple », « victimes », « flancs » « encens », « autels », etc.

Phèdre a parfaitement conscience que Vénus est la cause de son mal.

Cette lucidité est exprimée au vers 277 : "je reconnus Vénus et ses feux redoutables ".

Le « mal » cité au début de la tirade est profond, la famille de Phèdre est persécutée, et l'adjectif « fatal », souvent associé, témoigne du fait qu'elle est consciente que cet amour n'est pas le fruit de sa volonté mais qu'elle en est la victime.

Ainsi elle est la « proie » de Vénus v.

306.En plus de reconnaître l'origine de son mal, elle a encore la liberté de constater son égarement : « ma raison égarée », ce qui renforce l'aspect tragique de son combat.

La deuxième moyen utilisé est la conduite odieuse qu'elle adopte envers celui qu'elle aime : « pour bannir l'ennemi. »

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