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Cours terminale

Publié le 07/12/2013

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La conscience  La conscience de soi est-elle connaissance de soi ? 1ère thèse : Oui, la cs de soi en tant que cs de sa propre existence procède d'une connaissance immédiate que l'on nomme : intuition. Par cette intuition ma propre existence m'est donnée comme une évidence (je ne peux pas ne pas voir que je suis moi). Ainsi, serais-je frappé d'amnésie que j'oublierais mon nom et mon prénom c'est-à-dire qui je suis mais non pas que je suis. Je ne saurais plus mon identité, mais non pas que j'en ai une. Ainsi l'oubli de mon nom et de mon prénom n'affaiblit pas l'évidence par laquelle je sais que je suis « moi ». Descartes expliquait que doutant de toute chose : des plus certains raisonnements mathématiques, du témoignage de nos sens, de l'existence de notre corps, de la certitude d'être éveillé plutôt qu'endormi, de l'existence du monde en général, on ne pourrait douter que l'on doute, c'est-à-dire que l'on pense et qu'ainsi la proposition : « Je pense donc je suis » (cogito ergo sum) est toujours nécessairement vraie. Le doute le plus extravagant, le plus hyperbolique présuppose toujours un sujet pesant qu'il ne peut atteindre et dont il est le fait. Husserl dans la continuité de l'analyse cartésienne soulignera l'irréductibilité de l'intuition par laquelle chaque existence est donnée à elle-même. En effet, même si le monde extérieur ne m'apparaît qu'à travers des esquisses, et de ce fait laisse place au doute, l'intuition de ma propre existence est en revanche totalement unifiée et complète, elle ne laisse aucune place au doute. En ce sens le moi est absolu. Transition :  En effet, si par la simple conscience de mon existence, je sais indubitablement que je suis moi, sais-je de ce fait qui je suis ? 2ème thèse : Non, la certitude de savoir que je suis, peut me laisser ignorant de qui je suis et ne constitue pas nécessairement une connaissance de soi. Mais comment ne saurais-je pas qui je suis, puisque au-delà de l'intuition que j'ai de mon existence, je dispose d'une identité civile signifiée par mon prénom et mon nom. Mais, en fait, qu'est-ce que ces signes expriment de mon identité ? D'une part mon prénom a une origine lointaine, très antérieure à ma propre existence, de plus il est porté par beaucoup d'autres individus, dès lors comment signifierait-il qui je suis, moi ? De même en est-il pour mon nom de famille, nombre de membres de ma famille le portent, et d'autres familles portent ce même nom. Enfin, je n'ai choisi ni mon nom ni mon prénom, ils me sont imposés par l'histoire (l'histoire de ma famille, le choix de mes parents). Ainsi quand je me nomme, je ne fais que me désigner de façon très extérieure. Nom et prénom ne forment pas un concept qui exprime mon essence en elle-même. Ce sont des signes, des « marqueurs » sociaux qui permettent de me désigner, et parfois sans même avoir besoin de me connaître personnellement. Du point de vue de la connaissance, ils ont une valeur négative plus que positive car ils différencient les individus les uns des autres plus qu'ils ne disent qui ils sont. Soit oublions nos noms et prénoms et considérons l'intuition par laquelle chacun appréhende sa propre existence. Il semble bien que personne mieux que chacun ne connaît ses désirs, ses sentiments, toute cette intériorité aperçue par celui-là seul dans la conscience duquel elle se manifeste. Sans doute, mais l'expérience nous montre que, paradoxalement, certains traits de notre caractère peuvent nous échapper, tout en constituant la trame de notre vécu. Molière nous amuse avec Harpagon qui vit sans cesse en proie aux inquiétudes de l'avarice, obsédé par son argent, hanté par la crainte qu'on lui dérobe « sa cassette ». Cependant, lui dont la vie est dominée par l'avarice est seul à ne pas voir qu'il est un avare. Sans doute en est-il ainsi de nombreux traits de caractère, bon ou mauvais : le généreux comme l'égoïste peuvent n'avoir pas conscience de ce qu'ils sont. Ils ont le sentiment d'agir « normalement », c'est  à dire d'une façon neutre, « comme tout le monde » le premier ne voyant dans sa vertu d'une manière naturelle d'agir, le second justifiant son vice par le droit légitime qu'il a de faire valoir ses intérêts. Chacun a pu avoir la surprise de se voir « percé » par autrui. Cette proximité aveuglante qu...

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