Paris, responsable du "désert français"
Publié le 09/11/2013
Extrait du document
«
français se fait ressentir.
Jean François Gravier est pionnier d'un nouveau mouvement.
Une dizaine d'années plus tard,
dans les années 1960, les politiciens se déterminent à ralentir le développement parisien.
Dorénavant, nous pouvons nous demander comment dynamiser le territoire français.
Nous allons voir
que dans les années 1960, de nombreuses politiques d'aménagement sont entreprises, dans le but de freiner le
développement de Paris, au profit des "métropoles d'équilibres".
Mais nous montrerons par la suite que les résultats
sont mitigés.
Enfin, nous analyserons les logiques de métropolisation, qui participent à l'ambigüité des résultats
constatés.
A partir des années 1960, des politiques d'aménagement sont mises en œuvre.
En 1963, le DATAR, Délégation
à l'aménagement du territoire et à l'action régionale, est créé, Olivier Guichard, proche de De Gaulle en est le premier
délégué.
Son parcours est évocateur des logiques de cette période car en 1968 il sera nommé ministre du plan et de
l'aménagement du territoire.
L'objectif premier est de dynamiser le "territoire français", qui occupe tous les esprits.
Des mesures sont alors prises pour freiner le développement parisien, en limitant son expansion économique et en
favorisant sa désindustrialisation.
Parallèlement, la nécessité de développer les villes de Province pour faire
contrepoids à Paris apparait essentielle.
En 1964, la politique des "métropoles d'équilibre" est la ligne directrice des
différentes mesures.
Dans ces métropoles, une concentration de la population est nécessaire pour obtenir des
équipements, acquérir ainsi une attractivité régionale, et pour finalement devenir des centres de rayonnement.
Les
différentes logiques sont étroitement liées, chaque facteur est donc essentiel.
Pour se faire, on incite les entreprises à
quitter Paris pour s'installer dans des régions voisines, notamment à l'ouest pour les industries.
Huit métropoles ont été
choisies : Bordeaux, Lilles, Lyon, Marseille, Nancy, Nantes, Strasbourg et Toulouse.
A l'époque, ces villes ne sont pas
des métropoles mais présentent divers avantages qu'il faut exploiter.
On doit développer les activités industrielles et
tertiaires et mettre en place d'importants moyens de liaisons avec les autres grandes villes françaises, afin de créer un
réseau urbain plus équilibrer et d'insérer ces villes dans le développement du territoire.
Leurs vie économique, sociale
et culturelle doivent animer les vastes régions environnantes pour qu'elles puissent rivaliser avec les métropoles des
pays voisins.
Des évolutions sont constatées et dans les années 1980, les politiques de décentralisation marquent une
nouvelle étape.
Les compétences administratives de l'Etat doivent être transférées vers des entités locales distinctes de
lui, le but étant de conférer aux citoyens ou à leurs élus plus de pouvoirs de décisions.
En 1982, la loi Deferre vise à
définir les principes régissant les fonctionnements des collectivités territoriales pour permettre à l'Etat de se dessaisir
d'un certain nombre de compétence, au profit de ces collectivités.
Dans cette logique, on décourage à Paris les
installations industrielle et les encourage à s'installer ailleurs.
Une diffusion de l'industrie vers l'ouest de la France, qui
était sous industrialisé est notable.
Si à premier abord, les politiques semblent fonctionner, les résultats sont en réalité
mitigés, ambigus, ce qui sera constaté avec du recul.
Les objectifs étaient très prometteur mais le bilan est mitigé.
Les métropoles régionales, sur lesquelles
reposaient beaucoup d'espoir, ont certes connu un rapide développement mais au détriment des campagnes
environnantes.
Ainsi, cette politique a le plus souvent conduit à une stérilisation de l'espace environnant.
De plus, la
croissance parisienne n'a pas été véritablement limitée.
La désindustrialisation de Paris au profit d'autres régions a
conduit à une tertiarisation progressive de Paris et une fracture s'est produite.
Paris est désormais le lieu de réflexion
de recherches, c'est-à-dire de gestion et concentre les fonctions de savoir.
Les sièges sociaux sont de plus en plus
nombreux.
Et inversement, le reste du pays est désigné comme le lieu de production.
Un sentiment de hiérarchisation
dans le domaine du travail est alors ressenti.
De plus, si les métropoles d'équilibre ont connu un développement, il ne
s'agit que de la poursuite d'un processus déjà engagé.
"Paris et le désert français" est symboliquement réédité en 1958
et en 1972.
Ces rééditions successives montrent que malgré les politiques d'aménagement du territoire, le poids de
Paris reste dominant.
La situation n'a pas véritablement changé.
Mais outre les défauts de cette politique, comment
peut-on expliquer cet échec?
Parallèlement à ces constats, un phénomène spontanée intervient.
Différentes dynamiques à l'échelle nationale
ont contribué au renforcement de Paris, venant contrarier ces politiques d'aménagement et de décentralisation.
Dans
les années 1947, alors qu'un premier bilan est posé, la période des Trente Glorieuses débute.
Ces années prospères sont
marquées par une forte croissance économique.
L'exode rurale se poursuit, ce qui conduit à différentes évolutions.
L'agglomération parisienne connait un poids dominant stable, représentant 20% de la population française et
l'urbanisation massive contribue à la croissance accrue de Paris.
Dans les années 1980, les dynamiques de
métropolisation, très sélectives contribuent au renforcement du poids des centres urbains.
Le poids démographique de
Paris tend à se renforcer, avec plus d'un million d'habitant durant les dix dernières années.
La concentration des
"services métropolitains" s'accroit.
Les sièges sociaux, les entreprises, les laboratoires, les banques… etc s'accumulent..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Abadie (Paul) Architecte français (Paris, 1812 - Chatou, 1884).
- Wolff Albert, 1884-1970, né à Paris, chef d'orchestre et compositeur français.
- Zola Émile, 1840-1902, né à Paris, écrivain français.
- Zédé Gustave, 1825-1891, né à Paris, ingénieur français spécialisé dans le génie maritime.
- Veyron-Lacroix Robert, 1922-1991, né à Paris, claveciniste français.