Raphia, une victoire inespérée

« Une victoire aux conséquences ambivalentes L e succès égyptien eut l'avantage de repousser la menace séleucide pour une vingtaine d'années.

Ne gar­ dant que Séleucie de Piérie, Antiochos accepta de mainte­ nir un statu quo dans la ré­ gion.

Après trois mois passés en Cœlé-Syrie et en Phénicie pour pacifier complètement la région, Ptolémée revint en Égypte en héros, comme l'in­ dique la stèle de Pithôm, qui reproduit en trois langues le synode des prêtres qui se tint à Memphis en 216.

Ptolémée y est en effet présenté à la manière des pharaons tradi­ tionnels, écrasant sans pitié ses ennemis avec l'aide de tous les dieux d'Égypte.

La bataille de Raphia permit aussi au Lagide de rassembler un important butin, qui ren­ floua pour quelques années les caisses de l'État.

En effet, malgré l'illusion de Raphia, un irrésistible déclin débutait pour l'Égypte.

Sur le plan économique, depuis la crise du commerce interna­ tional, la situation n'était pas bien brillante et entraîna mê­ me une dévalorisation de la monnaie d'argent, puis l'ar­ rêt pur et simple de sa frappe quelques années plus tard.

Mais, le plus grave découlait directement de la bataille.

Pour pouvoir aligner une ar­ mée suffisante, Ptolémée IV avait dû, pour la première fois, se résoudre à enrôler des soldats indigènes.

Conscients du rôle qu'ils avaient joué dans le retournement de si­ tuation, ceux-ci, bientôt re­ layés par les élites sacerdota-. »