La République et l'Ecole
Publié le 07/01/2015
Extrait du document
«
intellectuelle, ils deviennent des exemples de Liberté et, donc, des modèles de la République (
La Gloire de mon père de Marcel Pagnol en est d’ailleurs l’illustration).
Ces hommes et ses
femmes, pour la plupart issus de l’élite ouvrière et de la classe moyenne, « (sont) vraiment les
enfants de la République » .
La République, notamment par l’instruction primaire, s’est donc peu à peu imposée dans
l’esprit des français, faisant renaître un sentiment d’appartenance à une nation et une fierté
patriotique qu’ils avaient eu tendance à oublier ; l’ensemble des réformes scolaires et
l’organisation de l’Ecole sont plus politiques que pédagogiques.
Mais justement, cette
ambition républicaine s’arrête-t-elle là ? La laicité exigée par la loi de Jules Ferry ne
démontre-t-elle pas une volonté d’en finir avec une France religieuse ?
Pour s’affirmer, il semble nécessaire aux membres du gouvernement républicain de se séparer
petit à petit de l’Eglise qui, il faut le rappeler, n’avait de cesse d’interférer dans les divers
régimes et conservait le monopole de l’éducation.
« La laïcisation du personnel est le moyen
d'établir dans l'école la neutralité qui a été le but de la loi de 1882...
Il y a nécessité d'ordre
moral, parce que je ne comprends pas qu'on laisse le soin d'enseigner et d'apprendre les
libertés civiles et politiques à des hommes qui n'ont ni la liberté de l'âme, ni la liberté de
conscience, ni la liberté de pensée." (Discours de René Goblet au Sénat).
Concrètement, comme dit précédemment, l’école devient laique, les congréganistes sont
chassés de l’instruction publique et les crucifix sont retirés des écoles.
Seul le jeudi est laissé
libre pour permettre la libre pratique religieuse ; les cours de religion ne disparaissent pas
pour autant, mais la liberté d’enseignement est laissée à l’instructeur, car pour Jules Ferry,
républicain modéré, la rupture avec le cléricalisme ne peut que se faire peu à peu.
Mais l’Affaire Dreyfus va finalement accélérer la chute de l’Eglise ; ayant profondément
divisé les français, elle entraîne la montée fulgurante d’un anticléricalisme, largement soutenu
par les républicains « radicaux ».
Ceux-ci remportent les élections de 1898 et témoignent la
nécessité de rassembler le peuple autour de l’idée républicaine.
C’est alors qu’il donnent
naissance à la fameuse loi Waldeck-Rousseau, qui soumet les congrégations religieuses à une
autorisation ( 1901) ; Emile Combes, alors président du Conseil et ministre de l’intérieur et
des cultes prend certaines mesures radicales, comme celle qui voit la fermeture des tous les
établissements religieux crées avant 1901 ( et ce sans même attendre les vacances) ainsi que
celles qui n’ont pas demandé d’autorisation.
Une autre réforme succède à celle ci, avec la loi de 1904 obligeant la fermeture de toutes les
écoles religieuses : la République doit donc être laïque ou rien, et cela passe par l’école.
"A la
racine de la vie intellectuelle de l'homme, dans l'œuvre d'éducation où la conscience s'éveille,
où la raison incertaine se dégage, intervient donc la communauté laïque, libre de toute
entrave, libre de tout dogme, pour susciter dans les jeunes esprits, non pas un dogme nouveau,
non pas une doctrine immuable, mais l'habitude même de la raison et de la vérité." Jean
Jaurès, discours sur les congrégations, 1904.
Les élections de 1902 et 1906 montrent une France massivement mobilisée à gauche, et donc
majoritairement anticléricale, ce qui va donner lieu à l’une des lois les plus fondamentales et
les plus caractéristiques de la troisième République : celle de la séparation de l’Eglise et de
l’Etat en 1905.
La République ne subventionnera plus aucune congrégation religieuse,
l’Eglise est donc définitivement mis à l’écart du fonctionnement du régime.
Cette
différenciation se manifeste dans les écoles, notamment à travers les manuels scolaires,
certains sont mêmes réédités de sorte que tous les symboles religieux soient retirés.
Parmi
eux, nous pouvons par exemple citer le Tour de France par deux enfants , dont la nouvelle
publication de 1906 est entièrement revue (les cathédrales disparaissent).
La République s’est donc en grande partie consacrée, et ce jusqu’à la première guerre
mondiale, à s’affirmer comme « libre » c’est à dire à se détacher peu à peu de la tutelle.
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