Devoir de Philosophie

La République et l'Ecole

Publié le 07/01/2015

Extrait du document

La République et l'Ecole (1870-1914) Après près d'un siècle d'instabilité politique et sept régimes successifs, la IIIème République est finalement proclamée d'un balcon de l'hôtel de ville, le 4 septembre 1870, jour même de l'annonce de la défaite de Sedan contre la Prusse. Ce gouvernement dont les représentants sont élus et responsables devant la nation reste toutefois hésitant et ne peut être réellement affirmé que neuf années plus tard, après la démission de Mac Mahon en 1879 et l'ancrage de l'idée d'une  « identité nationale », qui s'accentue avec le gouvernement « opportuniste » puis « radical » qui se succédèrent jusqu'en 1914, tous deux utilisant une et même méthode : l'Ecole. Cet enseignement collectif existait avant l'instauration du régime, certes, mais il restait timide et réservé à certains privilégiés, quand il est réformé et devient essentiel lors de la IIIème République tout en étant démocratisé à l'ensemble de la population. Ainsi, on pourrait penser en première analyse que l'Ecole a une place capitale dans l'enracinement de l'idée républicaine , dans la mesure où elle accompagne le gouvernement. Toutefois, dès lors que sont exclus de l'enseignement les différentes congrégations, ne faudrait il pas penser qu'elle n'a pas qu'une visée patriotique mais aussi anticléricale ? Il est donc légitime de s'interroger sur le lien qui unit la République et l'Ecole, et quel rôle les politiques lui ont ils attribué. Nous étudierons d'abord en quoi l'Ecole sert la République et son enracinement, notamment par la formation des « hussards noirs », pour dégager ensuite son influence sur la politique laïciste menée par le gouvernement. Les Français sont sceptiques ; il faut admettre que les deux dernières r&...

« intellectuelle, ils deviennent des exemples de Liberté et, donc, des modèles de la République ( La Gloire de mon père de Marcel Pagnol en est d’ailleurs l’illustration).

Ces hommes et ses femmes, pour la plupart issus de l’élite ouvrière et de la classe moyenne, « (sont) vraiment les enfants de la République » .

La République, notamment par l’instruction primaire, s’est donc peu à peu imposée dans l’esprit des français, faisant renaître un sentiment d’appartenance à une nation et une fierté patriotique qu’ils avaient eu tendance à oublier ; l’ensemble des réformes scolaires et l’organisation de l’Ecole sont plus politiques que pédagogiques.

Mais justement, cette ambition républicaine s’arrête-t-elle là ? La laicité exigée par la loi de Jules Ferry ne démontre-t-elle pas une volonté d’en finir avec une France religieuse ? Pour s’affirmer, il semble nécessaire aux membres du gouvernement républicain de se séparer petit à petit de l’Eglise qui, il faut le rappeler, n’avait de cesse d’interférer dans les divers régimes et conservait le monopole de l’éducation.

« La laïcisation du personnel est le moyen d'établir dans l'école la neutralité qui a été le but de la loi de 1882...

Il y a nécessité d'ordre moral, parce que je ne comprends pas qu'on laisse le soin d'enseigner et d'apprendre les libertés civiles et politiques à des hommes qui n'ont ni la liberté de l'âme, ni la liberté de conscience, ni la liberté de pensée." (Discours de René Goblet au Sénat). Concrètement, comme dit précédemment, l’école devient laique, les congréganistes sont chassés de l’instruction publique et les crucifix sont retirés des écoles.

Seul le jeudi est laissé libre pour permettre la libre pratique religieuse ; les cours de religion ne disparaissent pas pour autant, mais la liberté d’enseignement est laissée à l’instructeur, car pour Jules Ferry, républicain modéré, la rupture avec le cléricalisme ne peut que se faire peu à peu.

Mais l’Affaire Dreyfus va finalement accélérer la chute de l’Eglise ; ayant profondément divisé les français, elle entraîne la montée fulgurante d’un anticléricalisme, largement soutenu par les républicains « radicaux ».

Ceux-ci remportent les élections de 1898 et témoignent la nécessité de rassembler le peuple autour de l’idée républicaine.

C’est alors qu’il donnent naissance à la fameuse loi Waldeck-Rousseau, qui soumet les congrégations religieuses à une autorisation ( 1901) ; Emile Combes, alors président du Conseil et ministre de l’intérieur et des cultes prend certaines mesures radicales, comme celle qui voit la fermeture des tous les établissements religieux crées avant 1901 ( et ce sans même attendre les vacances) ainsi que celles qui n’ont pas demandé d’autorisation.

Une autre réforme succède à celle ci, avec la loi de 1904 obligeant la fermeture de toutes les écoles religieuses : la République doit donc être laïque ou rien, et cela passe par l’école.

"A la racine de la vie intellectuelle de l'homme, dans l'œuvre d'éducation où la conscience s'éveille, où la raison incertaine se dégage, intervient donc la communauté laïque, libre de toute entrave, libre de tout dogme, pour susciter dans les jeunes esprits, non pas un dogme nouveau, non pas une doctrine immuable, mais l'habitude même de la raison et de la vérité." Jean Jaurès, discours sur les congrégations, 1904.

Les élections de 1902 et 1906 montrent une France massivement mobilisée à gauche, et donc majoritairement anticléricale, ce qui va donner lieu à l’une des lois les plus fondamentales et les plus caractéristiques de la troisième République : celle de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905.

La République ne subventionnera plus aucune congrégation religieuse, l’Eglise est donc définitivement mis à l’écart du fonctionnement du régime.

Cette différenciation se manifeste dans les écoles, notamment à travers les manuels scolaires, certains sont mêmes réédités de sorte que tous les symboles religieux soient retirés.

Parmi eux, nous pouvons par exemple citer le Tour de France par deux enfants , dont la nouvelle publication de 1906 est entièrement revue (les cathédrales disparaissent).

La République s’est donc en grande partie consacrée, et ce jusqu’à la première guerre mondiale, à s’affirmer comme « libre » c’est à dire à se détacher peu à peu de la tutelle. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles