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L'antithèse comme vision du monde DANS Les ''Châtiments'' de Victor Hugo

Publié le 14/03/2015

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hugo

La pensée polémique et satirique de Victor Hugo progresse, s'amplifie, s'approfondit grâce au renversement de l'antithèse. Le négatif appelle le positif et inversement. Grâce à l'antithèse, concentrée dans l'espace d'un vers ou d'une expression, le poète atteint souvent le paroxysme de l'émotion et du pathétique, de la pitié et de l'indignation. Et de fait, le style hugolien tend constam­ment à la formule incisive et facilement mémorisable, aiguillon verbal au service d'un combat idéologique. Irriguées par les grands systèmes d'opposition que nous avons précédemment mis en relief, ces formules à l'emporte-pièce acquièrent un tranchant qui réalise la synthèse du sublime et du grotesque, théorisée dans la Préface de Cromwell : « lions transformés en toutous « (III, 4); « Il y mit un lion, il y trouve un caniche « (III, 14); « Le hibou dans les trous et l'aigle dans les cieux « (IV, 4); « Et du champ de bataille il tombe au champ de foire « (V, 13); « Où le lion gronda, grognerait le pourceau ! « (VII, 10).

L'unité des Châtiments repose en partie sur la récurrence et la complémentarité de couples comportant des éléments qui s'opposent. La pensée politique ne se traduit pas ici sous forme de raisonnements, que l'auteur réserve plutôt à ses oeuvres en prose, Napoléon-le-Petit et Histoire d'un crime, Dans Les Châtiments, il cherche avant tout à frapper l'imagination des lec­teurs par des contrastes puissants et dramatiques. Il veut repré­senter un conflit, un duel, un combat sans merci. On peut ainsi réduire Les Châtiments à une série d'oppositions qui jouent à tous les niveaux, depuis les idées politiques et morales jusqu'aux antithèses stylistiques en passant par les grands schémas de

bipolarisation de l'imaginaire, bref depuis la macrostructure jusqu'à la microstructure.

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« mal, l'injustice, le mensonge-.

Il en va de même pour les per­ ceptions sensorielles: une sensation n'est jamais perçue que par contraste : le jour existe par rapport à la nuit, le chaud par rap­ port au froid.

Réfléchir sur l'antithèse, c'est poser en fait laques­ tion de notre rapport au monde, c'est mettre à jour le mode de fonctionnement de notre pensée et de notre imagination.

Hugo et l'antithèse Victor Hugo ne cesse de réfléchir sur son art et de le théoriser.

Il a bien conscience en particulier que l'antithèse est une figure de rhétorique, mais aussi un système de pensée, qui explique en profondeur sa création littéraire.

Dans William Shakespeare, il définit l'antithèse comme « la faculté souveraine de voir les deux côtés des choses», issue ce qu'il appelle le« phénomène de la réflexion double n (Il, 1, 3).

Comme il l'écrit encore dans une Préface à ses œuvres complètes, les grands génies « ont recours aux oppositions, aux contrastes et aux antinomies.

Ceci est d'ailleurs le procédé même de la nature, qui emploie la nuit à nous faire mieux sentir le jour.[ ...

]l'antithèse est le grand organe de la synthèse; c'est l'antithèse qui fait la lumière ».

Parmi les types d'oppositions pa1iculièrement chères à Hugo, on peut rele­ ver celle du sublime et du grotesque, sur laquelle il s'explique dans la Préface de Cromwell: « comme objectif auprès du sublime, comme moyen de contraste, le grotesque est, selon nous, la plus riche source que la nature puisse ouvrir à l'art».

Un système de pensée par contraste L'unité des Châtiments repose en partie sur la récurrence et la complémentarité de couples comportant des éléments qui s'opposent.

La pensée politique ne se traduit pas ici sous forme de raisonnements, que l'auteur réserve plutôt à ses œuvres en prose, Napoléon-le-Petit et Histoire d'un crime.

Dans Les Châtiments, il cherche avant tout à frapper l'imagination des lec­ teurs par des contrastes puissants et dramatiques.

Il veut repré­ senter un conflit, un dJel, un combat sans merci.

On peut ainsi réduire Les Châtiments à une série d'oppositions qui jouent à tous les niveaux, depuis les idées politiques et morales jusqu'aux antithèses stylistiques en passant par les grands schémas de 48. »

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