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Biographie_Baudelaire

Publié le 07/08/2014

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baudelaire
Fiche Cours Nº : 01047 FRANÇAIS Toutes séries LE TALENT C'EST D'AVOIR ENVIE Biographie de Baudelaire Plan de la fiche : 1. Histoires de famille 2. Les années de formation 3. La naissance d'un écrivain 4. Le parfum du scandale 5.Les dernières années ou la maturité poétique « Il y a bien longtemps que je dis que le poète est souverainement intelligent, qu'il est l'intelligence par excellence, - et que l'imagination est la plus scientifique des facultés, parce que seule elle comprend l'analogie universelle, ou ce qu'une religion mystique appelle la correspondance. Mais quand je veux imprimer ces choses-là, on me dit que je suis fou, - et surtout fou de moi-même - et que je ne hais les pédants que parce que mon éducation est manquée. » C'est ainsi qu'en avril 1856, Baudelaire se décrivait dans une lettre adressée à Alphonse Toussenel. Cet autoportrait en creux résume ce qu'a été Baudelaire : un poète maudit, dont le génie visionnaire ne fut jamais reconnu de son vivant. Histoires de famille « Ma chère mère, ma bonne maman, je ne sais que te dire, et j'ai toutes sortes de choses à te dire.1 » C'est ainsi que Baudelaire commence une de ses nombreuses lettres à sa mère. Cette amorce épistolaire peut à elle seule résumer ce que furent les relations de Baudelaire avec sa famille : un perpétuel « je t'aime moi non plus ». On a trop souvent idéalisé la relation filiale qui unissait Baudelaire à sa mère et noircit les rapports entre le poète et son beau-père, M. Aupick. La mythologie familiale doit faire place, en réalité, à une histoire plus banale. Le père de Baudelaire, des ordres au pinceau De son père, Baudelaire tient son goût des arts ainsi que son esprit libre et affranchi, voire anticonformiste. Mort alors que Baudelaire n'était qu'un enfant, il a laissé une forte trace dans l'esprit du poète. Son portrait peint par Jean-Baptiste Regnault, de déménagement en déménagement, ne quittera jamais Baudelaire. Ce père, Joseph-François, était issu de la petite bourgeoisie terrienne. On sait relativement peu de chose sur son existence, sinon qu'il fut élève au collège de Sainte-Menehoulde, puis séminariste au collège Sainte-Barbe. Il est ordonné prêtre en 1784 avant d'entrer comme précepteur chez le duc de Choiseul-Praslin. Son goût pour les arts et les cercles intellectuels le conduit à fréquenter Condorcet ou Cabanis. Très vite, en 1793, Joseph-François Baudelaire renonce à la prêtrise et épouse en 1797 Jeanne Justine Rosalie Janin, une femme-peintre, dont il aura un fils en 1805, Claude-Alphonse. Ce demi-frère de Charles, de 16 ans son aîné, entretiendra des relations houleuses avec lui. Il entend dans un premier temps le protéger, puis rompt ensuite avec lui tant un profond désaccord sur leurs modes de vie respectifs les sépare. Si le père de Baudelaire quitte les ordres, c'est aussi pour se consacrer à la peinture : il devient peintre amateur, après avoir exercé sous l'Empire la charge de « secrétaire de la Commission administrative et contrôleur des dépenses du Sénat », puis celle de « chef des bureaux de la préture », pour laquelle il dispose d'un appartement situé dans les jardins du Luxembourg. Il peint essentiellement à la gouache et côtoie des artistes comme Prud'hon, Ramey ou encore Naigeon. Bien qu'ayant hérité de ce goût pour les arts, Baudelaire n'a pas pour autant idéalisé les talents de son père ; dans une lettre adressée à sa mère, il n'hésite pas à écrire, lucide : « Mon père était un détestable artiste.2 » Les oeuvres paternelles ont donc davantage une valeur sentimentale et morale qu'artistique. Joseph-François Baudelaire perd sa femme en 1814, prend sa retraite deux ans plus tard et épouse le 9 septembre 1819 une jeune femme, qu'il a connue enfant, prénommée Caroline Dufaÿs, orpheline de père et de mère. De cette union naît le 9 avril 1821 le petit 1 Lettre du 16 juillet 1839. 2 Lettre du 30 décembre 1857 à sa mère. © Tous droits réservés Studyrama 2010 Fiche téléchargée sur www.studyrama.com En partenariat avec : 1 Fiche Cours Nº : 01047 FRANÇAIS Toutes séries LE TALENT C'EST D'AVOIR ENVIE Charles, baptisé le 7 juin 1821 en l'église de Saint-Sulpice. Ses parrain et marraine sont Pierre Pérignon, tuteur de Joseph-François, et son épouse. En février 1827, alors que Baudelaire n'a que 6 ans, Joseph-François meurt. Le jeune Baudelaire pleure ce père chéri et son souvenir va le hanter durant toute son existence. Cette mort prématurée l'a-t-il traumatisé jusqu'à devenir « le Ténébreux, le Veuf, l'Inconsolé » selon les mots de Nerval ? Rien ne permet d'aller aussi loin... Tout le reste est littérature. En tout cas, si le petit Baudelaire a regretté son père, la mère du poète fait, elle, son deuil bien plus vite... L'énigme maternelle Peu d'éléments permettent de dresser un portrait précis et fiable de la mère de Baudelaire. On a souvent dit et écrit que Baudelaire vénérait sa mère et qu'elle lui vouait en échange un amour passionnel et possessif. Ces vues sont sans doute excessives. Caroline Dufaÿs est vite orpheline. Elle épouse Joseph-François Baudelaire, puis se remarie en novembre 1828, au terme d'un deuil écourté. Elle choisit un homme d'un tout autre genre, un jeune et brillant militaire, à l'ambition dévorante : le commandant Aupick. Tout oppose le père de Baudelaire et ce second mari. Le premier avait l'âme artiste et anticonformiste ; le second entend gravir les échelons de la hiérarchie sociale, goûte les honneurs et la reconnaissance publique. Aupick est un opportuniste, sans foi ni convictions profondes, il change d'opinions politiques et de discours au gré des régimes. D'abord royaliste, il soutient ensuite Napoléon durant les Cent Jours. En 1817, on lui offre des responsabilités au sein de l'armée ; en 1830, il participe à l'expédition d'Alger, avant de réprimer la révolte des Canuts à Lyon l'année suivante. Dès 1836, Aupick, encore jeune, est nommé chef d'état-major de la 1re division militaire ; en 1841, il commande l'Ecole d'état-major. La mère de Baudelaire épouse donc en secondes noces un homme de son âge, séduisant et arriviste. La haine de Baudelaire pour son beau-père aurait été immédiate, ce second mariage aurait été perçu par l'enfant comme une trahison. Dans Les Fleurs du Mal, et plus précisément dans le poème intitulé « La servante au grand coeur... », Baudelaire écrit sur cette période : « Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs. » L'allusion est à peine voilée, le poète semble reprocher à sa mère son peu d'attachement à la mémoire de son premier époux. Cependant, rien ne doit être exagéré : on peut en effet affirmer que, dans les premiers temps du moins, l'entente entre Baudelaire et son beau-père est sinon amicale, du moins cordiale. Le poète le nomme en effet souvent « mon ami » ou « mon ami de coeur », signe d'un attachement et d'une relation pacifiée. La période des incompréhensions viendra plus tard. En tout cas, une chose est sûre : rien ne rapproche les deux hommes. Le jeune Baudelaire manifeste tôt un goût pour les arts ; Aupick ne court qu'après les ors et les médailles. L'orage couve. Les années de formation Le bachelier Aupick est nommé à Lyon en 1831, et chargé de réprimer la révolte des Canuts. Baudelaire et sa mère suivent. Le jeune homme est envoyé dans la pension Delorme, dont il garde un souvenir exécrable, mêlé de dégoût et de haine. Il entre ensuite au Collège royal, lieu qu'il apprécie davantage. Baudelaire est un brillant sujet : il remporte prix et récompenses et est remarqué pour son esprit vif et incisif. De retour à Paris, il entre à Louis-le-Grand, auréolé d'un prix au Concours général. La fin des études parisiennes du poète est moins glorieuse : il obtient son baccalauréat à 18 ans et, malgré des moyens jugés remarquables, il ne se distingue en rien par ses résultats. Etudes baudelairiennes : l'appel de la lyre C'est alors que les conflits éclatent réellement entre Baudelaire et sa famille. Sa mère s'aperçoit du goût de son fils pour les arts, mais ne le comprend pas et ne l'encourage pas. Quant à Aupick, devenu général, il ne souhaite qu'une chose : que son beau-fils fasse carrière. Dans un premier temps, en août 1839, Baudelaire s'inscrit à l'Ecole de droit ; il y passe deux années, sans grande conviction. Le jeune homme affirme ensuite sa volonté d'entrer dans les ordres littéraires : il sera écrivain, ou rien. Sa famille désapprouve vivement le projet. Son beau-père dira en 1868 que cette annonce a été pour lui une déception et un désenchantement profonds. Dans le poème « Bénédiction », texte-seuil des Fleurs du Mal, le poète peint une « mère épouvantée et pleine de blasphèmes ». Malgré la désapprobation familiale, Baudelaire n'abandonne pas son projet littéraire. Il rencontre des auteurs déjà reconnus comme Nerval ou Balzac, mais aussi le romancier réaliste Duranty. A la pension Bailly, transformée en cercle littéraire, il côtoie de jeunes provinciaux que la plume démange : Prarond, Chenevières ou encore Dozon. Il connaît ses premières aventures charnelles et sexuelles avec une jeune prostituée, une dénommée Sarah. Baudelaire ne cache pas son goût « très vif de la vie et du plaisir3» ; sa famille s'inquiète de ces fréquentations douteuses et décide de réagir. 3 Beaudelaire, Mon coeur mis à nu, 1887 © Tous droits réservés Studyrama 2010 Fiche téléchargée sur www.studyrama.com En partenariat avec : 2 Fiche Cours Nº : ...
baudelaire

« FRANÇAIS Toutes séries Nº : 01047 Fiche Cours LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE 2 En partenariat avec : © Tous droits réservés Studyrama 2010 Fiche téléchargée sur www.studyrama.com Charles, baptisé le 7 juin 1821 en l’église de Saint-Sulpice.

Ses parrain et marraine sont Pierre Pérignon, tuteur de Joseph-François, et son épouse. En février 1827, alors que Baudelaire n’a que 6 ans, Joseph-François meurt.

Le jeune Baudelaire pleure ce père chéri et son souvenir va le hanter durant toute son existence.

Cette mort prématurée l’a-t-il traumatisé jusqu’à devenir « le Ténébreux, le Veuf, l’Inconsolé » selon les mots de Nerval ? Rien ne permet d’aller aussi loin… Tout le reste est littérature.

En tout cas, si le petit Baudelaire a regretté son père, la mère du poète fait, elle, son deuil bien plus vite… L’énigme maternelle Peu d’éléments permettent de dresser un portrait précis et fiable de la mère de Baudelaire.

On a souvent dit et écrit que Baudelaire vénérait sa mère et qu’elle lui vouait en échange un amour passionnel et possessif.

Ces vues sont sans doute excessives. Caroline Dufaÿs est vite orpheline.

Elle épouse Joseph-François Baudelaire, puis se remarie en novembre 1828, au terme d’un deuil écourté.

Elle choisit un homme d’un tout autre genre, un jeune et brillant militaire, à l’ambition dévorante : le commandant Aupick. Tout oppose le père de Baudelaire et ce second mari.

Le premier avait l’âme artiste et anticonformiste ; le second entend gravir les échelons de la hiérarchie sociale, goûte les honneurs et la reconnaissance publique.

Aupick est un opportuniste, sans foi ni convictions profondes, il change d’opinions politiques et de discours au gré des régi\ mes. D’abord royaliste, il soutient ensuite Napoléon durant les Cent Jours. En 1817, on lui offre des responsabilités au sein de l’armée ; en 1830, il participe à l’expédition d’Alger, avant de réprimer la révolte des Canuts à Lyon l’année suivante.

Dès 1836, Aupick, encore jeune, est nommé chef d’état-major de la 1 re division militaire ; en 1841, il commande l’Ecole d’état-major. La mère de Baudelaire épouse donc en secondes noces un homme de son âge, séduisant et arriviste.

La haine de Baudelaire pour son beau-père aurait été immédiate, ce second mariage aurait été perçu par l’enfant comme une trahison.

Dans Les Fleurs du Mal, et plus précisément dans le poème intitulé « La servante au grand coeur… », Baudelaire écrit sur cette période : « Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs.

» L’allusion est à peine voilée, le poète semble reprocher à sa mère son peu d’attachement à la mémoire de son premier époux. Cependant, rien ne doit être exagéré : on peut en effet affirmer que, dans les premiers temps du moins, l’entente entre Baudelaire et son beau-père est sinon amicale, du moins cordiale.

Le poète le nomme en effet souvent « mon ami » ou « mon ami de coeur », signe d’un attachement et d’une relation pacifiée.

La période des incompréhensions viendra plus tard. En tout cas, une chose est sûre : rien ne rapproche les deux hommes.

Le jeune Baudelaire manifeste tôt un goût pour les arts ; Aupick ne court qu’après les ors et les médailles.

L’orage couve. Les années de formation Le bachelier Aupick est nommé à Lyon en 1831, et chargé de réprimer la révolte des Canuts.

Baudelaire et sa mère suivent.

Le jeune homme est envoyé dans la pension Delorme, dont il garde un souvenir exécrable, mêlé de dégoût et de haine.

Il entre ensuite au Collège royal, lieu qu’il apprécie davantage.

Baudelaire est un brillant sujet : il remporte prix et récompenses et est remarqué pour son esprit vif et incisif.

De retour à Paris, il entre à Louis-le-Grand, auréolé d’un prix au Concours général.

La fin des études parisiennes du poète est moins glorieuse : il obtient son baccalauréat à 18 ans et, malgré des moyens jugés remarquables, il ne se distingue en rien par ses résultats. Etudes baudelairiennes : l’appel de la lyre C’est alors que les conflits éclatent réellement entre Baudelaire et sa famille.

Sa mère s’aperçoit du goût de son fils pour les arts, mais ne le comprend pas et ne l’encourage pas.

Quant à Aupick, devenu général, il ne souhaite qu’une chose : que son beau-fils fasse carrière.

Dans un premier temps, en août 1839, Baudelaire s’inscrit à l’Ecole de droit ; il y passe deux années, sans grande conviction.

Le jeune homme affirme ensuite sa volonté d’entrer dans les ordres littéraires : il sera écrivain, ou rien.

Sa famille désapprouve vivement le projet.

Son beau-père dira en 1868 que cette annonce a été pour lui une déception et un désenchantement profonds.

Dans le poème « Bénédiction », texte-seuil des Fleurs du Mal, le poète peint une « mère épouvantée et pleine de blasphèmes ». Malgré la désapprobation familiale, Baudelaire n’abandonne pas son projet littéraire.

Il rencontre des auteurs déjà reconnus comme Nerval ou Balzac, mais aussi le romancier réaliste Duranty.

A la pension Bailly, transformée en cercle littéraire, il côtoie de jeunes provinciaux que la plume démange : Prarond, Chenevières ou encore Dozon.

Il connaît ses premières aventures charnelles et sexuelles avec une jeune prostituée, une dénommée Sarah.

Baudelaire ne cache pas son goût « très vif de la vie et du plaisir 3» ; sa famille s’inquiète de ces fréquentations douteuses et décide\ de réagir. 3 Beaudelaire, Mon coeur mis à nu , 1887. »

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