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Commentaire Caligula - Camus

Publié le 27/04/2017

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Albert Camus était un philosophe, un dramaturge mais aussi un écrivain du XXème siècle. Il est né en Algérie en 1913 et il est mort en France en 1960. Il a écrit de nombreuses pièces de théâtre dont Caligula, qui fut publié en 1944. Elle fait partie, avec l'Étranger (roman, 1942) et le Mythe de Sisyphe (essai, 1942) de ce que l'auteur a appelé le « cycle de l'absurde ». Elle met en scène Caligula, héros éponyme et empereur romain tyrannique qui agit avec excès, en quête de l’impossible. Dans cette scène de dénouement, Caligula fait, seul devant son miroir, le bilan de sa vie avant d’être sauvagement assassiné. On peut donc se demander dans quelles mesures ce dénouement est un dénouement tragique. Pour cela, on va voir la dimension tragique et pathétique présente dans cette scène, puis on verra la folie qui envahit Caligula au fil du temps. En premier lieu, on peut remarquer que cette pièce de théâtre contient une dimension tragique mais aussi pathétique. En effet, Camus utilise un vocabulaire particulier : c’est un vocabulaire pathétique. On peut le voir grâce aux termes suivants : « peur », « lâcheté », « pleurant », « haine ». Ces mots permettent d’inspirer la pitié du lecteur. De plus, l’auteur se sert du champ lexical de la mort pour non plus inspirer la pitié mais la terreur. Il est présent avec les termes suivants : « vivant », « frappe », « poignarde », « bruits d’armes ». De même que le vocabulaire utilisé, la ponctuation joue un rôle important dans le texte d’Albert Camus puisqu’elle caractérise le registre path&eacut...
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« bilan négatif de la vie de Caligula.

Ensuite il va montrer l’incohérence des propos de Caligula ainsi que le début de sa folie. En se parlant à lui-même, Caligula révèle des sentiments qu’il n’avait jamais voulu montrer.

Tout d'abord, Caligula exprime sa peur puisqu’il dit, en entendant « des bruits d'armes », « j'ai peur ».

Il exprime également le dégout ressenti avec la phrase : « Quel dégout, après avoir méprisé les autres, de se sentir la même lâcheté dans l’âme ».

Il se rend compte qu’il ne vaut pas mieux que les personnes lâches qu’il a méprisées auparavant.

Il va alors s’abandonner à la mort puisqu'elle mettra fin à tout : « Mais cela ne fait rien.

La peur non plus ne dure pas.

Je vais retrouver ce grand vide où le cœur s'apaise.

» : Il attend donc avec impatience le calme qui va venir après la tempête.

La didascalie « s’agenouillant et pleurant » montre bien que Caligula est triste, démuni, désespéré: il se rend compte de ses erreurs et le regrette amèrement.

C’est donc bien la première fois que Caligula révèle ses sentiments enfouis.

De plus, on peut remarquer que le miroir présent sur scène à un rôle important : celui de confident.

En effet, Caligula est seul puisqu’ « qu’il tourne sur lui-même […] va vers le miroir […] recule un peu, revient.

» : il ne peut plus compter sur personne.

En se dédoublant et en parlant à son reflet dans le miroir, il cherche quelqu’un voire quelque chose à qui se confier.

C’est alors que le miroir devient son confident.

« Tu le vois bien, Hélicon n’est pas venu » : cette phrase montre en particulier qu’il se « confie » et prend à témoin le miroir.

Il effectue des gestes face au miroir comme s'il était face à un être humain : « il tend les mains vers le miroir », « je tends mes mains et c'est toi que je rencontre » : il personnifie en quelque sorte le miroir, renforçant ainsi son rôle de confident. Enfin, on voit que Caligula commence à être atteint par la folie.

En effet, la réplique « A l’histoire Caligula » faite par Caligula lui-même dans son avant-dernière réplique est associé à l'inversion faite par le miroir.

Les pronoms « je » et « tu » sont présents tout au long du monologue, et marque le dédoublement de personnalité du personnage.

De plus, l'antithèse « riant » et « râlant » lorsque Caligula se fait tuer marque bien l'incohérence dans son comportement.

On voit également que ce dédoublement de personnalité est marqué par la réplique et la didascalie suivantes : « Je sais pourtant, et tu le sais aussi (il tend les bras vers le miroir en pleurant) ».

Ainsi, il tend ses bras vers le miroir comme s’il les tendait vers une vraie personne : il ne se rend pas compte de sa folie et qu’il se parle à lui-même.

Comme il devient fou, il pense qu’il « forme » deux personnes puisqu’il dit « nous serons coupables à jamais » alors qu’il est tout seul.

Caligula n’a pas fui mais semble être dans une attitude de défi entre imbécilité, folie et hystérie puisqu’on voit qu’il « fait face, avec un rire fou ».

On voit donc bien que Caligula commence à ne plus avoir les idées claires et va, petit à petit, sombrer dans la folie.

Pour conclure, on voit donc bien cette scène est dominée par une dimension tragique et pathétique caractérisée, en partie, par un vocabulaire particulier.

Cette scène montre également comment la folie a envahi ce héros éponyme.

On peut rapprocher ce dénouement, de la scène finale de la pièce Andromaque écrite par Racine.

En effet, on y retrouve un personnage ayant tout perdu, son père, son « amoureuse »… Il s’agit d’Oreste qui après de multiples péripéties, commence à sombrer dans la folie, tout comme Caligula, même s’il s’agit d’un degré plus élevé de folie.. »

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