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Comparez les différents textes du corpus.

Publié le 31/08/2014

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Par conséquent, qu'ils recourent à la critique directe (essai, textes 1 et 3) ou indirecte (apologue, textes 2 et 4), les quatre textes du corpus présentent une même finalité : fustiger «le plus grand des flatteurs«, l'amour-propre.

Le corpus proposé présente une très forte unité thématique. En effet, les quatre textes proposent une condamnation de l'amour-propre et de l'orgueil. Pour dénon­cer ce vice qui empêche l'homme de se voir tel qu'il est, les auteurs usent de formes argumentatives variées : La Fontaine et Balzac recourent à une argumentation indi­recte par le biais de l'apologue. Ils font ainsi le pari d'instruire en plaisant. À l'inverse, Pascal et La Rochefoucauld préfèrent user de la forme plus directe de l'essai, et font, eux, le pari d'instruire en mettant l'homme face à sa vérité et à sa misérable condition.

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0 u afin d'en dénoncer le caractère dangereux et trompeur.

Pour Pascal, l'amour­ propre empêche l'homme de se percevoir avec lucidité.

Vice flatteur, il conduit l'homme à «couvrir ses défauts et aux autres et à soi-même» [l.

1 Dl et fait som­ brer l'homme dans les affres du« déguisement», du« mensonge» et de l'« hypo­ crisie».

De même, chez La Rochefoucauld, la métaphore* du masque est usitée: l'amour-propre est un vice« caché»,« couvert des yeux Les plus pénétrants», qui fait de l'homme un «aveugle [...}», condamné à manquer sans cesse sa vraie image.

La fable de La Fontaine et le portrait balzacien traitent, mais de façon moins explicite, de ce même motif de l'orgueil pour le condamner également.

Dans« La Fille» [texte 2], l'héroïne est peinte comme étant« un peu trop fière» [v.

1] et rejette avec dédain et mépris des soupirants qu'elle juge indignes d'elle: «Quoi, moi? quoi, ces gens-Là? L'on radote, je pense» [v.

11].

Émilie [texte 4] n'est pas moins difficile.

Convaincue d'être« assez belle pour avoir Le droit de choisir parmi tous Les princes du monde» [l.

2].

elle éconduit avec hauteur tous ses sou­ pirants[« elle se plaisait à exciter des demandes qu'elle rejetait toujours», l.

7].

La fille de la fable sera punie puisqu'elle devra finalement se contenter d'un «malo­ tru» pour époux; rien n'est dit dans l'extrait 4 du sort que connaîtra Émilie, mais Balzac la compare à l'hérol·ne de Molière, Célimène [«ce rôle de Célimène», l.

8].

coquette médisante et orgueilleuse qui finira délaissée par l'homme qu'elle aime.

Ainsi, nos quatre textes présentent une même visée morale : dénoncer l'amour­ propre.

En revanche, la dénonciation ne se fait pas sur le même mode.

Les auteurs usent ainsi de différentes formes argumentatives pour fustiger ce vice corrupteur.

La Rochefoucauld et Pascal recourent à l'essai*.

Ils proposent en effet des textes théoriques et généraux sur l'orgueil.

larticle défini à valeur généralisante [«L'amour-propre»] ainsi que l'usage du présent de vérité générale [«est, veut, rend»] soulignent le tour abstrait et doctoral de la réflexion.

Seule la métaphore* filée du masque vient donner un peu de chair concrète au discours [«déguise­ ment, mensonge», texte 3; «caché, couvre, cache», texte 1].

La Rochefoucauld et Pascal font de la critique directe leur arme.

La Fontaine et Balzac ont préféré, quant à eux, l'apologue* pour dénoncer de façon implicite l'amour-propre.

Ils dressent le portrait de deux femmes imaginaires[« un peu trop fière, La belle», texte 2; «Grande, svelte, démarche imposante», texte 4] dont les aventures sont relatées.

La fable raconte la lente mais inéluctable dégénérescence de la fille [«Ses soins ne purent faire/qu'elle échappât au temps»] ; le récit balzacien narre les refus d'Émilie [«des demandes qu'elle rejetait toujours»].

Le lecteur doit per­ cevoir ces personnages comme symboliques : invité à une lecture allégorique, sous les chairs de la« fille» ou d'Émilie, c'est l'orgueil qu'il doit percevoir afin de prendre conscience de ses dangers.

Par conséquent, qu'ils recourent à la critique directe [essai*, textes 1 et 3] ou indirecte [apologue*, textes 2 et 4].

les quatre textes du corpus présentent une même finalité : fustiger« Le plus grand des flatteurs», l'amour-propre.. »

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