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Dans quelle mesure Pascal, en s'inspirant de Montaigne, a-t-il néanmoins affirmé son originalité ?

Publié le 29/03/2014

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pascal

On conçoit dès lors aisément que

 

Pascal ne se contente pas d'emprunter à Montaigne la finesse de ses analyses. Il leur donne une tout autre portée. Montaigne se bornait à montrer que la condition de l'homme ne s'accordait pas avec ses aspirations. Pascal part de la même remarque : mais en peignant l'homme pris entre ces deux infinis de grandeur et de petitesse, il le place en face du problème inquiétant de sa double nature et l'amène à trouver dans la religion chrétienne la solution de cette énigme. Comme Montaigne, il nous entretient de la mort. Mais il l'explique différemment. L'auteur des Essais voit dans la mort un simple phénomène naturel. Pour Pascal, c'est un accident survenu dans l'histoire de l'humanité à la suite du péché originel. Et si cette explication ne paraît pas entièrement satisfaisante à la raison, il faut en accuser la faiblesse de notre entendement : « Ce sont choses qui se sont passées dans l'état d'une nature toute différente de la nôtre et qui passent l'état de notre capacité présente. «

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« 34 PASCAL à l'autre, qui sont «municipales» et non universelles; enfin l'incertitude du jugement et les erreurs des sens.

La conclusion qu'il donne à son Apologie de Raymond Sebond énonce déjà une vue essentielle de Pascal : dans son infirmité, l'homme pour s'élever au-dessus de lui-même ne saurait trouver de recours qu'en Dieu.

II.

ORIGINALITÉ DE PASCAL Le but poursuivi Pourtant l'œuvre de Pascal reste originale.

En dépit de ce que pourrait laisser croire son sujet, l 'Apologie de Raymond Sebond ne propose pas le même but que les Pensées.

Pascal d'ailleurs ne se fait pas d'illu­ sion sur ce point.

A ses yeux, Montaigne s'amuse seulement à humilier les hommes, il ne paraît pas vouloir se rendre compte de ce que leur état comporte de tragique et il ne leur inspire pas vraiment le désir de s'évader de cet état, par un recours à Dieu.

Bien plus, non seulement il n'est pas neutre, mais son influence s'exerce dans le sens inverse de celui qu'il faudrait : « il inspire une nonchalance du salut, sans crainte et sans repentir ».

La portée de l'œuvre On conçoit dès lors aisément que Pascal ne se contente pas d'emprunter à Montaigne la finesse de ses analyses.

Il leur donne une tout autre portée.

Montaigne se bornait à montrer que la condition de l'homme ne s'accordait pas avec ses aspirations.

Pascal part de la même remarque : mais en peignant l'homme pris entre ces deux infinis de grandeur et de petitesse, il le place en face du problème inquiétant de sa double nature et l'amène à trouver dans la religion chrétienne la solution de cette énigme.

Comme Montaigne, il nous entretient de la mort.

Mais il l'explique différemment.

L'auteur des Essais voit dans la mort un simple phénomène naturel.

Pour Pascal, c'est un accident survenu dans l'histoire de l 'huma11ité à la suite du péché originel.

Et si cette explication ne paraît pas entièrement satisfaisante à la raison, il faut en accuser la faiblesse de notre entendement : « Ce sont choses qui se sont passées dans l'état d'une nature toute différente de la nôtre et qui passent l'état de notre capacité présente.

» Les limites assignées Encore Pascal ne se complaît pas à la raison comme Montaigne à étaler l'impuis- sance de la raison.

A ses yeux, au contraire, il faut se garder de deux excès : « exclure la raison. »

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