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Explication de l’ACTE IV, SCÈNE 7 de “L’avare” Molière

Publié le 21/05/2014

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Explication de l'ACTE IV, SCÈNE 7 de "L'avare" Molière (Représentée en 1668, cette comédie de MOLIERE (1622-1673) a pour personnage principal Harpagon. Son amour de l'argent est tel que le vol d'une cassette contenant dix mille écus d'or le rend presque fou, comme en témoigne le monologue qui suit.) HARPAGON (Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.) : Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N'est-il point là ? N'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin(1) ... (Il se prend lui-même le bras.) Ah ! C'est moi. Mon esprit est troublé, et j'ignore où je suis ; qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! Mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! on m'a privé de toi, et puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n'ai plus que faire au monde : sans toi, il m'est impossible de vivre. C'en est fait, je n'en puis plus ; je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N'y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me rendant mon cher argent, ou en m'apprenant qui l'a pris ? Euh ? que dites-vous ? Ce n'est personne. Il faut, qui que ce soit qui ait fait le coup qu'avec beaucoup de soin on ait épié l'heure ; et l'on a choisi justement le temps que je parlais à mon traître de fils(2). Sortons. Je veux aller quérir(3) la justice, et faire donner la question(4) à toute la maison : à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Eh ! de quoi est-ce qu'on parle là ? De celui qui m'a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l'on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l'on m'en dise. N'est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu'ils ont part sans doute au vol que l'on m'a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts(5), des juges, des gênes(6), des potences et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon argent, je me pendrai moi-même après. MOLIERE, L'Avare, ACTE IV, SCÈNE 7 1/ coquin : terme injurieux désignant un homme méprisable. 2/ mon traître de fils : son fils Cléante est son rival en amour ; il vient de le chasser. 3/ quérir : chercher. 4/ la question : la torture infligée aux accusés pour leur arracher des aveux. 5/ commissaires, archers, prévôts : officiers de justice subalternes. 6/ gênes : instruments de torture. I COMPREHENSION 1) Quelle est la situation d'énonciation de cet extrait ? (1 point) 2) Expliquez en quoi cet extrait est une tirade. En quoi est-ce un monologue ? (1 point) 3) Relevez les phrases qui suggèrent des jeux de sc&...

« 5) Recopiez les mots appartenant au champ lexical de la mort (L.

1 à 13) (1 point) 6) Expliquez l’ordre et le sens des verbes : « Je meurs, je suis mort, (1 point) je suis enterré.

» (L.

12-13).

D’où vient le comique de cette phrase ? 7) Que signifie l’emploi de la première personne du pluriel dans la phrase : (1,5 point) « Sortons.

» ? (L.17) Quel est le temps et le mode de ce verbe ? Qu’expriment-ils ? 8) Qui peut désigner, lors de la représentation théâtrale, le G.

N.

(2 points) «gens assemblés» ? (L.

20) Même question pour le pronom «vous ».

L.

25. Le pronom « ils », L.

25.

le pronom « vous ».

L.

26. 9) Quels sont les procédés comiques utilisés ici ? (2 points) 10) En tenant compte des indications scéniques et des changements de ton, (1,5 point) Retrouvez les différents moments de cette tirade ; délimitez-les, et proposez un titre pour chacun d’eux. 11) Comparez la première et la dernière phrase.

(1 point) 12) Comment le personnage assimile-t-il le vol à un meurtre ? (1 point) Analysez en particulier les lignes 1 à 3. 13) Que représente l’argent volé pour Harpagon ? (L.

8 à 11) (1 point) 14) Quelles répliques semblent indiquer la folie de cet avare ? (1 point) 15) Plusieurs phrases sont composées selon un rythme ternaire, comme celle-ci : « J’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie.

» (L.

9-10).

Expliquez le sens de ces trois noms et l’ordre dans lequel ils sont employés.

Ecrivez à votre tour deux phrases construites sur ce modèle et qui pourraient faire partie du monologue d’Harpagon (2 pts) A) L’ENONCIATION ET LA MISE EN SCENE 1) À qui s’adresse Harpagon dans la première partie de la tirade (L.

1 à 13) ? En quoi est-ce comique ? (2 points) 2) À qui s’adresse-t-il dans la deuxième partie de la tirade (L.

13 à la fin) ? Par quels noms ou pronoms ses interlocuteurs sont-ils successivement désignés ? S’adresse-t-il toujours à eux ? D’où vient le comique ? (3 points) 3) À qui s’adresse-t-il lorsqu’il dit « sortons » (L.

17) ? Quels sont le mode et le temps de ce verbe ? (1 point) 4) Déduisez des observations précédentes des remarques sur la complexité de la situation d’énonciation et sur le parti comique que Molière en tire en s’amusant avec les codes théâtraux (illusion théâtrale, double énonciation).

(2 ) 5) Relevez la phrase qui indique un jeu de scène : comment appelle-t-on ce type de phrases au théâtre ? En quoi est-ce que ce jeu de scène confirme certaines des observations que vous venez de faire ? (2 points) B) UN COMIQUE DE LANGAGE 6) Quels sont les deux principaux types de phrases de la tirade ? Que révèlent-ils ? (1 point) 7) « Où courir ? Où ne pas courir ? » (L.

4-5) : comment appelle-t-on ce type d’infinitif ? La négation vous paraît-elle logique ? Quel effet dégagez-vous ? (2 points) 8) Expliquez le comique des cette phrase en commentant l’aspect, le sens et l’ordre de ces verbes : « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré.

» (L.

12-13) (1,5 points) 9) Quelle figure de style apparaît dans cette même phrase qui est à un rythme ternaire ? Identifiez-en un autre exemple dans le passage.

(2 points) 10) Relevez tous les mots appartenant au champ lexical de la mort : qu’est-ce qui est mis en rapport grâce à ce champ lexical ? (1,5 points) 11) De manière globale dans cette tirade, quelle figure de style est utilisée à des fins comiques ? Dans quel état se trouve cet avare ? (Utilisez les réponses précédentes) (2 points) II MÉTHODOLOGIE A) ÉNONCIATION ET MISE EN SCENE Pour ce texte également, étudier l’énonciation est fondamental et révèle beaucoup du fonctionnement du texte (voir le rappel dans les conseils méthodologiques du texte de Lamartine, L’Automne) 1) Il faut chercher les pronoms de la 2e personne et les apostrophes, et observer ce qui est désigné par les noms relevés.

Vous en déduirez l’effet comique. 2) Il faut chercher à aussi les pronoms de 2e personne et les apostrophes.

Déduisez-en un jeu de scène comique. 3) Rappelez-vous que c’est un monologue ! 4) Il suffit de faire un petit paragraphe rédigé sur l’ensemble de la situation d’énonciation, puis d’analyser en quoi Molière rompt les codes théâtraux (l’illusion théâtrale, la double énonciation…).

RAPPEL : l’énonciation théâtrale classique française veut que les personnages s’adressent les uns aux autres, laissant les spectateurs en position d’observateur de la pièce, conçue, quant à elle, comme énonciation de l’auteur vers le public : il y a donc double énonciation : a.

de personnage à personnage, b.

de l’auteur vers le public.

Le spectateur a donc l’illusion (conventionnelle) que l’action à laquelle il assiste se produit réellement. 5) Le jeu de scène ne fait que traduire ce que l’on a mis en évidence dans la situation d’énonciation. B) LE COMIQUE DE LANGAGE 6) On entend par « type de phrase », si celle-ci est affirmative, exclamative, etc…. »

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