litterature du combat
Publié le 16/05/2017
Extrait du document
«
2 II/ UNE LITTERATURE COMME LIEU D’UNE PRISE DE CONSCIENCE DES MENSONGES DE LA COLONISATION.
Contrairement au Maroc et à la Tunisie, l’Algérie entre dans une ère de combat.
Les auteurs de cette période vont aller au bout de leurs engagements.
Mohamed Dib, Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri de la génération précédente, ainsi que de nouveaux auteurs se manifestent durant cette époque pour écrire l’Algérie terre – mère et Patrie et adhérer à la résistance algérienne.
Malek Hadad – Assia Djebar – Henri Kréa – Jean Sénac… Plusieurs témoignages sur le combat caractérisent cette littérature qui s’inscrit au cœur du combat et qui s’insère dans le courant de la revendication nationale.
Avec L’incendie de Mohamed Dib et bien qu’il soit publié en 1954, la littérature algérienne commence à afficher un discours dénonciateur de l’occupation coloniale ; une littérature qui devient militante en s’inscrivant progressivement dans la tendance de la littérature de combat.
Ce militantisme est visible dans L’incendie à travers un récit parabolique ayant pour thème la loi coloniale qualifié par l’auteur d’ « un monstre vorace ».
une loi implacable et irréversible qui s’active à l’expropriation des paysans algériens et établit le texte dans la bipolarité : colonisateur vs colonisé.
Les passages discursifs représentatifs de cette dichotomie sont surtout repérables dans le discours de Commandar.
« L’incendie, si prophétiquement, et qui paraît quelques mois à peine avant le déclenchement de la lutte pour la libération nationale en Algérie, le 1er novembre 1954.
Le cadre où l’auteur situe l’action se révèle, à l’analyse, chargé de connotation éminemment métaphorique »1 Avec ce roman prémonitoire, « Dib paiera par des ennuis avec les autorités coloniales et, en 1959, par l’exil en France, le réalisme clairement militant propres à ses œuvres qu’il lui arrive de conjuguer, cependant, avec la veine poétique et métaphorique.
Deux grands thèmes parcourent également L’incendie : la faim et la lutte pour la survie, d’une part, points communs aux citadins de la Grande Maison et aux paysans de L’incendie »2 Dans le texte de Mammeri, Le Sommeil du Juste (1955), c’est l’instruction même des indigènes qui va se retourner contre la colonisation.
Les Maghrébins ont découvert, grâce à l’école, la culture occidentale et ont apprécié les grands textes.
Mais, devant la grandeur des mots, des idées ; ils se heurtent à la brusquerie de la réalité.
La désillusion sera grande (elle sera à la mesure des rêves faits).
Cette désillusion prend racines dans les méfaits de la colonisation mais surtout dans la seconde guerre mondiale.
La défaite et l’occupation de la France vont mettre en évidence la vulnérabilité de ce colosse aux pieds d’argile.
1 Mohamed Ridha Bouguerra & Sabiha Bouguerra, Histoire de la littérature du Maghreb.
Littérature Francophone, Ellipses, Paris, p.38 2 Ibid, p.39.
»
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