LA LITTÉRATURE COMME MOYEN DE FORMATION
Publié le 14/08/2014
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Sujet : « Les lettres nourrissent l'âme, la rectifient, la consolent. « Expliquez cette maxime de Voltaire. Peut-on la discuter ? Dans quelle mesure votre approche des oeuvres littéraires vous permet-elle de vérifier cette triple vocation des lettres ? |
Commentaire de la copie 1. L'introduction
On vous demande de citer dans l'introduction soit la totalité, soit l'essentiel de la phrase à commenter, et d'aboutir à l'énoncé d'un problème. Le candidat répond à cette demande sans beaucoup se tracasser puisqu'il se contente de commencer par la phrase de Voltaire et de la faire suivre de la question : « Que penser de cette maxime de Voltaire ? « Difficile même de
commencer plus banalement un devoir. Nous nous permettons donc de vous déconseiller fermement de procéder ainsi.
Le candidat, heureusement pour lui, va, malgré ce mauvais départ, construire une bonne introduction. Celle-ci, en effet, met parfaitement en place le problème :
— sans s'appesantir, l'élève fait remarquer que, pour Voltaire, l'expression « les lettres « ne désigne pas l'ensemble de la production écrite ;
— il explique les trois mots fondamentaux du sujet : « nourrissent-rectifient-consolent « ;
— il prépare la discussion en indiquant qu'il s'apprête à apporter des nuances et des compléments.
Il faut aussi remarquer qu'au terme de cette introduction, rendue un peu longue par la complexité du sujet, il recentre sa pensée et résume le problème avec netteté : « En bref, cette définition que Voltaire donne de la littérature ne me paraît pas contestable pour le fond ; mais exprimée sous forme de maxime, donc dépouillée le plus possible, elle gagnerait à être nuancée par l'étude de cas particuliers. De plus, une autre question se pose : est-elle exhaustive ?
«
25 pour le fond ; mais exprimée sous forme de maxime, donc
dépouillée
le plus possible, elle gagnerait à être nuancée par
l'étude de
cas particuliers.
De plus, une autre question se pose :
est-elle exhaustive
?
"Les lettres nourrissent l'âme,.
: cette première vocation de la
10 littérature a de tout temps été reconnue, depuis Sophocle et
Euripide, Homère et Virgile ; et cela tout particulièrement en
France, où l'œuvre littéraire est extrêmement riche, et
le goût
littéraire prononcé.
Certes, une distinction est
à faire, qui n'a
pas toujours été faite :
les lettres nourrissent l'âme, donc
J5 l'homme.
Mais l'homme, composé d'« atomes spirituels,.
certes, mais aussi d'atomes corporels, ne
se nourrit pas
exclusivement de cela, comme ont eu tendance à le croire les
pédants de toutes
les époques, et plus particulièrement les
Précieuses du XVII' siècle.
Leurs excès en la matière leur attirent
40 cette verte réplique que Molière place dans la bouche de
Chrysale, dans
Les Femmes savantes :
«Je vis de bonne soupe, et non de beau langage!,.
Comme toute réaction, cette riposte est exagérée.
L'homme fait
de matériel et d'immatériel, pour reprendre
la distinction des
45 savants des anciens temps, doit s'abreuver aux deux sources; et
quelle nourriture, pour l'âme, que
ce contact avec les penseurs
de tout temps, qui ont su exprimer l'être humain et
ses
sentiments avec génie ! Cette première définition de la littéra
ture
me paraît indiscutable, et les exemples l'appuyant se
50 multiplient à l'infini.
Les deuxième et troisième définitions, par
contre, qui
ne sont en fait que des précisions apportées à la
première, méritent d'être nuancées.
Par la seconde vocation qu'il donne à la littérature, Voltaire
suggère qu'elle nous permet en somme de
«bien faire
55 l'homme,., selon l'expression de Montaigne, en nous aidant
à bien penser, et à posséder un bon jugement.
Remarque
particulièrement vraie
à l'époque où Voltaire la formule; au
xvm• siècle, en effet, la littérature prend plus que jamais une
orientation philosophique; on cherche
à bien juger, non
60 seulement des questions métaphysiques -abordées par tous les
grands penseurs de l'époque (Voltaire, Diderot et Rousseau,.
»
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