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MONSIEUR HULOT (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

Extrait du document

fait preuve d’un humour assez proche de celui de Chaplin, en même temps que d’un don très aigu d’observation critique. Il vaudra à son auteur (et principal interprète) différentes récompenses, dont le Grand Prix du Cinéma français en 1950.

 

Avec monsieur Hulot, Tati affine encore sa critique. Si Les Vacances de M. Hulot rappelle très nettement les œuvres du comique américain Buster Keaton (1895-1966), Mon oncle fait preuve d’une totale originalité. Ce portrait tendre et moqueur d’une famille fascinée par le progrès technique et les gadgets rappelle un peu le Babbitt de Sinclair Lewis. Mais Tati va plus loin qu’un simple portrait, opposant un monde déshumanisé à un individu attaché, par sa simple façon d’être et de sentir, aux valeurs humaines les plus fondamentales. On pense parfois à certains dessins de l’humoriste Sempé, pleins de tendresse et de causticité.

 

Cette vision se précise et s’affirme avec les deux «monuments » que sont Playtime et Trafic. La moquerie souriante, l’observation du petit détail ridicule et touchant y sont portées à leur sommet tandis que la dénonciation d’un monde dont l’homme se sent exclu se fait encore plus virulente. Egaré, manipulé par les choses, victime perpétuelle d’un univers mécanisé à outrance , Hulot est définitivement vaincu.

 

Ainsi, à travers quatre films, on a pu suivre la saga d’un individu qui, d’abord maître des objets, en devient lentement la victime. Hulot, conducteur maladroit de son véhicule, en faisait quand même ce qu’il voulait en 1953. Dix-huit ans plus tard, les couloirs le perdent et les portillons l’empêchent de revoir la jeune fille à laquelle il veut faire ses adieux. Les choses ont gagné leur combat contre l’homme.

« 286 • Monsieur Hulot poursuivi par son téléphone, une vieille Anglaise tricoteuse et une nuée d'enfants.

L'arrivée de Hulot va semer la perturba­ tion dans ce petit univers tranquille.

Mal adroi t, empêtré, il déclenche les pires catastrophes par sa bonne volonté, tant les choses semblent liguées pour lui faire des misères.

Heureuse­ ment, incurable optimiste, Hulot ne se laisse jamais dépasser par les drames qu'il provoq ue.

Après une mémorable partie de tennis, Hulot est devenu la terreur des estivants et du personn el, l'objet des moqueries des enfants ...

Seule la vieille Anglaise lui témoigne une sym­ pathie amusée .

Sur une dernière catastrophe, le déclenche­ ment imprévu d'un feu d'artifice , Hulot s'en va en laissant à ses compagnons de vacances des souvenirs impérissables.

Cinq ans plus tard, en 1958, Hulot réapparaît dans Mon oncle.

Habitant une petite maison d'un quartier populaire, il rend parfois visite à sa sœur, mariée au riche industriel Harpe! dont les usines ultramodernes produisent des tuyaux de caoutchouc.

La maison des Harpe! est elle-même pourvue de tous les gadgets concevables en matiè re d'é lectroménager et d'équipe­ ment domestique.

Bien entendu, la naïveté maladroite de Hulot engendre catastrophe sur catastrophe , à la grande joie de son neveu Gérard, âgé de neuf ans, qui trouve en cet oncle distrait un compagnon inhabituel.

Agacé par le comportement de Hulot, M.

Harpe! lui trouve un travail dans son usine.

Bientôt, le désordre et la confusion règnent au sein de la belle entreprise.

Mme Harpe! organise alors une réception pour tenter de marier son frère à une voisine un peu excentrique.

Nouvel échec.

Harpe! décide finalement d'envoyer son beau- frère à l'étr anger faire de la repr ésentation pour l'usine.

Il se débar­ rasse de Hulot mais, en le fréquentant, se sera un peu huma­ nisé et aura retrouvé le contact avec son fils.

En 1967 sort Playtim e, le film le plus ambitieux de Jacques Tati.

M.

Hulot, parti à la recherche d'un chef de service, erre toute une journée dans un univer s inhumain fait de béton, de verre et d'acier.

Entre les couloirs, les escaliers automatiques, les ascen­ seurs, les baies vitrées ...

il fait mille rencontres inattendues et pose sur choses et gens un regard ahuri.

Des amis retrouvés. »

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