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La Place, Annie Ernaux

Publié le 21/05/2017

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"L'intime est encore et toujours du social, parce qu'un moi pur, où les autres, les lois, l'histoire, ne seraient pas présents est inconcevable" , Annie Ernaux, écrivaine et professeure de lettres modernes, à travers son écriture, fait un travail de mémoire à la fois collective et personnelle qui  laisse le lecteur dans un monde dans lequel il entrevoit une réalité qu'il doit déchiffrer afin de mieux l'appréhender. Ainsi, son œuvre La Place paru en 1983 a reçu le prix Renaudot, son style neutre ainsi que sa forme spéciale ( il n'y a pas de chapitre) rendent cette œuvre littéraire unique comme l'explique Annie Ernaux " Avec La Place, s'accomplit le saut vers le "je" pleinement assumé, à cause de l'impossibilité pour moi de parler de mon père sans que ce soit un récit vrai. Seule la vérité était digne de la vie de mon père, de cette séparation entre lui et moi : le roman aurait été une trahison supplémentaire."  A travers ce récit, Annie Ernaux rend donc hommage à son père, en faisant sa biographie. Il est donc possible de se demander en quoi cet extrait biographique ne se limite pas à rendre hommage  au père de la narratrice-auteure mais à  toute une classe inscrite dans une époque. Dans une première partie, l'analyse se portera sur le récit en majeure partie descriptif de son passé puis dans un deuxième temps on verra comment Annie Ernaux renouvelle le genre autobiographique enfin on terminera avec la voix de la narratrice comme étant la voix non pas d'une vie sinon celle d'une classe particulière: la classe paysanne.   **  *    L'extrait peut être divisé en trois parties, la première partie allant de la ligne 1 à la ligne 12 représentant l'achat et la rénovation de la maison, puis la seconde partie allant de la ligne 13 à la ligne 30 correspondant à un bonheur fragilisé la crainte de la précarité. Enfin, la dernière partie peut commencer de la ligne 31 à la ligne 41, c'est l'évocation de souvenirs honteux. La narratrice fait alors le récit de souvenirs passés à la première personne du singulier " Je" en actualisant les faits par l'intermédiaire des passé-composés " Ils ont pu embellir " "le café est devenu" "Mon père s'en est toujours remis" mais aussi des présents " Soudain, ma robe s'accroche par la poche à la poignée du vélo, se déchire." . Ce récit prend la forme de phrases dont les tournures sont simples parfois les phrases ne sont pas  sous la forme traditionnelle sujet verbe complément comme par exemple " Sous le bonheur, la crispation de l'aisance gagnée à l'arraché" " L'ombre de l'indignité",  " La peur d'être déplacé, d'avoir honte" qui apparaissent comme des commentaires faits par la narratrice mais de manière distante, objective ,tout en conservant  un vocabulaire simple compréhensible par tous. Elle introduit de même des expressions souvent entendues durant son enfance visibles grâce aux italiques " Je n'ai pas quatre bras. Même pas une minute pour aller au petit endroit" " La grippe, moi, je la fais en marchant."   ou des paroles rapportées visibles grâce aux guillemets " Cette gosse ne compte rien!" "Tu as bien le temps d'y aller. Sois heureuse avec ce que tu as.". Mais les italiques reprennent aussi des paroles que la population pouvait dire, qu'elle nommait ainsi " ce qui se fait" " La peur d'être déplacé". On peut s'apercevoir que tout au long du texte, il y a deux époques qui sont mises en avant ce que l...

« à un bonheur fragilisé la crainte de la précarité.

Enfin, la dernière partie peut commencer de la ligne 31 à la ligne 41, c'est l'évocation de souvenirs honteux. La narratrice fait alors le récit de souvenirs passés à la première personne du singulier " Je" en actualisant les faits par l'intermédiaire des passé-composés " Ils ont pu embellir " "le café est devenu" "Mon père s'en est toujours remis" mais aussi des présents " Soudain, ma robe s'accroche par la poche à la poignée du vélo, se déchire." .

Ce récit prend la forme de phrases dont les tournures sont simples parfois les phrases ne sont pas  sous la forme traditionnelle sujet verbe complément comme par exemple " Sous le bonheur, la crispation de l'aisance gagnée à l'arraché" " L'ombre de l'indignité",  " La peur d'être déplacé, d'avoir honte" qui apparaissent comme des commentaires faits par la narratrice mais de manière distante, objective ,tout en conservant  un vocabulaire simple compréhensible par tous.

Elle introduit de même des expressions souvent entendues durant son enfance visibles grâce aux italiques " Je n'ai pas quatre bras.

Même pas une minute pour aller au petit endroit" " La grippe, moi, je la fais en marchant."   ou des paroles rapportées visibles grâce aux guillemets " Cette gosse ne compte rien!" "Tu as bien le temps d'y aller.

Sois heureuse avec ce que tu as.".

Mais les italiques reprennent aussi des paroles que la population pouvait dire, qu'elle nommait ainsi " ce qui se fait" " La peur d'être déplacé". On peut s'apercevoir que tout au long du texte, il y a deux époques qui sont mises en avant ce que la narratrice nomme "l'ancien temps"?  " cette époque" et le temps des évènements c'est-à-dire  après l'ascension sociale de la famille.   Cette ascension est visible tout d'abord grâce à la description de la décoration au début de l'extrait avec l'alternance d'imparfait ( temps de la description passé) et du passé-composé ( temps qui réactualise une époque proche)  mais aussi avec l'alternance entre les objets passés ( " supprimant ce qui rappelait l'ancien temps, les poutres apparentes, la cheminée, les tables en bois et les chaises de paille " ," nos veilles choses, la pompe à eau dans la cour, le colombage normand" ) et les nouveaux objets ( "le papier à fleurs" " son comptoir peint et brillant" " les tables et guéridons en simili-marbre" " du balatum à grands damiers jaunes et bruns").  L'ascension sociale est aussi visible grâce aux informations biographiques de la famille,. »

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