Le problème de la temporalité dans Sylvie de Nerval

« part ensuite pour l'Allemagne.

Apprenant qu’Aurélie est malade, il lui envoie une lettre non signée de Salzbourg.

Il écrit une pièce de th éâtre et la biographie d’un peintre italien amoureux désespéré d’une religieuse. II. Structure et temps Les événements qui composent la nouvelle relatent six séquences temporelles.

L’histoire commence à un moment T2 lorsque le narrateur est adulte .

Au chapitre II, il est couché dans son lit, rêvant à moitié.

Nous sommes ramenés au moment T 0, dans l’enfance d u narrateur .

Lors d’une fête dans un château inconnu, il rencontre Adrienne, la fille d’un noble local, pour la première fois.

On lui demande de danser et elle s’exécute avec une grâce angélique.

Le souvenir de cet événement influencera les relations d u narrateur avec les autres femmes qu’il connaîtra tout au long de sa vie. Dans le chapitre III , il décide soudain de se rendre à la fête de Loisy .

Il part à une heure du matin. Les chapitres IV à VI racontent les événements d’ une fête à la campagne, celle à laquelle il avait l’intention d e se rendre au chapitre III .

Mais ce n’est pas la suite temporelle des événements narrés dans le chapitre III .

Il s’agit en fait du souvenir d’un retour plus ancient à un moment T1a.

Le narrateur rencontre Sylvie un soir à la fête.

Le lendemain matin, ils se promènent ensemble dans la campagne jusqu’à la demeure de la tante de Sylvie dans le village d’Othys.

Là ils re vêtent les habits de noce de l’oncle et de la tante.

Le chapitre VII renvoie d’abord à T2 lorsque le narrateur rejoint Loisy la nuit.

Il se remémore le seul autre souvenir d’Adrienne, en se demandant si celui -ci est réel ou imaginaire.

En compagnie du frère de Sylvie, le narrateur assiste à la représentation d’Adrienne dans un « mystère » à l'abbaye de Châalis.

C’est un moment qui précède ou qui suit de peu T1a : on peut donc le nommer T1b.

Dans les chapitres VIII à XII , le narrateur est revenu à Loisy au moment T2 .

C’est là que la liaison amoureuse avec Sylvie trouve une solution, solidement ancrée dans la réalité quotidienne .

Le moment paroxysmique de cet épisode est atteint dans l’éc hec de Sylvie à pouvoir rivaliser avec l’image d’Adrienne chantant dans le même lieu.

Le narrateur réalise que Sylvie ne peut être qu’une sœur pour lui.

Le jour suivant, le narrateur apprend que Sylvie va épo user son frère de lait. Au chapitre XIII , le tem ps se met soudain à f iler très rapidement. A un moment que l’on note T3, le narrateur et l'actrice Aurélie se fréquentent .

Quelques mois plus tard, le narrateur emmène Aurélie dans un château près d’Orry, lieu où il avait vu Adrienne pour la première fois. Il confie à Aurélie son amour pour Adrienne.

Elle le repousse : la comédienne n’est pas la religieuse. Le narrateur et Aurélie sont au château sans nom ensemble, c’est là qu’il lui parle d’ Adrienne.

Aurélie l e rejette d'emblée, il ne se rend pas compte su r l’instant qu'il l'aime uniquement dans la mesure où il l a prend pour Adrienne.

Peu après, elle décide de le quitter pour un autre homme.

La r éalité est plus terne que l'image romantique rêvée d'Adrienne, et cette image romantique a détruit les relations avec les deux vraies femmes dans la vie d u narrateur .

Dans le dernier chapitre, à un moment T4, postérieur à T3, le narrateur, par nostalgie, retourne à Loisy.

C’est le triomphe de la réalité or dinaire sur l’image de la passion .

C’est Sylvie qui apprend au narrateur qu’Adrienne est décédée en 1832, quelques années auparavant. III. Parallélismes Si la structure de l’histoire peut être associée à une description purement syntaxique , elle est également profondément sémantique.. »