Devoir de Philosophie

Le serpent qui danse - Baudelaire

Publié le 12/11/2013

Extrait du document

danse
« Le serpent qui danse », Les Fleurs du Mal, Baudelaire Remarques préliminaires - Poème qui appartient à la section intitulée « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal. - Situé immédiatement après un poème qui ne porte pas de titre mais avec lequel la liaison semble évidente si l'on en relit la première strophe : « Avec ses vêtements ondoyants et nacrés, Même quand elle marche on croirait qu'elle danse, Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés Au bout de leurs bâtons agitent en cadence. » XXVII, Spleen et Idéal, Les Fleurs du Mal. Non seulement on retrouve dans « Le Serpent qui danse » une thématique commune mais également un vocabulaire identique : les mots « marcher ; danser ; serpents ; au bout d'un bâton ; cadence » sont ainsi repris. Cela souligne la cohésion de la partie « Spleen et Idéal » et plus largement celle du recueil tout entier. De plus, on retrouve une évocation de la femme qui met en relief dans les deux poèmes notamment (mais cela est sans doute valable pour d'autres pièces des Fleurs du Mal) son ambivalence. Elle est à la fois séductrice et dangereuse ; son attrait semble être par essence fatal à celui qui se laisse prendre. Ainsi, on peut voir dans l'image de la femme telle que Baudelaire la peint un paradis sensuel mais aussi une puissance qui use les forces vitales de son amant. Elle réunit intrinsèquement les deux pôles du spleen et de l'idéal : sa beauté est une aspiration à l'idéal et simultanément un appel vers les gouffres. Par ailleurs, l'image de la femme que Baudelaire propose dans « Le Serpent qui danse » pourrait trouver un écho éclairant dans cette pensée notée dans Eloge du maquillage : « La femme est bien dans son droit, et même elle accomplit une espèce de devoir en s'appliquant à paraître magique et surnaturelle ; il faut qu'elle étonne , qu'elle charme ; idole, elle doit se dorer pour être adorée. » - Poème composé de 9 strophes, chacune d'elles s'appuyant sur la structure symétrique suivante : un octosyllabe à la rime féminine et un pentasyllabe à la rime masculine. Peut-être peut-on voir dans l'alternance des vers longs et des vers courts un mimétisme du mouvement ondulatoire du serpent ? Qui plus est, 9 figure parmi les nombres les plus chargés de valeurs symboliques. Ainsi intervient-il chez Dante, dans La Divine Comédie de manière récurrente : le paradis se structure selon les 9 sphères célestes ; le purgatoire possède 9 stations et les enfers comptent 9 cercles. Cette dernière remarque n'est peut-être pas tout à fait dénuée d'intérêt lorsque l'on sait que, dans la tradition biblique, le serpent est l'incarnation du diable. En outre, cet animal assure, dans de nombreuses croyances et mythologies, la relation entre la terre et les enfers. Analyse du titre - « Le Serpent qui danse » met tout d'abord l'accent sur deux points essentiels qui vont être abondamment évoqués dans le poème : - l'attraction dangereuse de l'animal (et de la femme) - le mouvement. Le titre est conçu de telle manière qu'il désigne non pas n'importe quel serpent mais un serpent, qui a la particularité de danser. Cette distinction de l'auteur est soulignée par l'emploi d'une relative -« qui danse »- qui précise de quel serpent il s'agit mais également par l'article défini « le ». D'ores et déjà, il le caractérise comme un être doué d'un pouvoir inattendu donc extraordinaire. Il exerce par conséquent immédiatement une certaine fascination. Par ailleurs, l'association du serpent (figure biblique de l'incarnation du diable et de la tentation) avec la danse - comme l'un des emblèmes possibles de la beauté féminine offre l'image d'un attrait et d'une séduction diaboliques qui peuvent évoquer la liaison de Baudelaire et de Jeanne Duval. Analyse linéaire 1ère strophe 1. « que j'aime voir, chère indolente » : le premier sens sollicité par le poète est la vue, comme s'il tenait à souligner dès le début du poème quel spectacle fascinant il lui est donné de contempler. Il s'agit là d'un véritable plaisir noté par la présence du verbe « aimer » et par la tournure exclamative : « que [...] la peau ! ». On peut également remarquer l'adjectif « indolente » mis en relief par sa substantivation et sa place en fin de vers, à la rime. Cette substantivation semble faire de l'indolence une des qualités premières de la femme en même temps qu'il définit son attitude physique et morale. Cette absence de souffrance et de sensibilité dénote sans doute la posture alanguie de la femme mais aussi certains traits de caractère sur lesquels Baudelaire reviendra dans la suite du poème (cf. vers 15 : « bijoux froids »). La présence de l'adjectif « chère » montre à quel point le poète est attaché à cette femme mais plus encore peutêtre à son caractère indolent. 2. « de ton corps si beau » : le bouleversement de la syntaxe amène le poète à présenter le complément du nom avant le nom dont il est une expansion. En effet, le mot « peau » est relégué en fin de strophe, ce qui contribue d'ailleurs à la mettre en relief. En même temps qu'il crée un effet d'attente, Baudelaire oriente d'ores et déjà l...
danse

« Analyse du titre - « Le Serpent qui danse » met tout d’abord l’accent sur deux points essentiels qui vont être abondamment évoqués dans le poème : - l’attraction dangereuse de l’animal (et de la femme) - le mouvement. Le titre est conçu de telle manière qu’il désigne non pas n’importe quel serpent mais un serpent, qui a la particularité de danser.

Cette distinction de l’auteur est soulignée par l’emploi d’une relative -« qui danse »- qui précise de quel serpent il s’agit mais également par l’article défini « le ».

D’ores et déjà, il le caractérise comme un être doué d’un pouvoir inattendu donc extraordinaire.

Il exerce par conséquent immédiatement une certaine fascination.

Par ailleurs, l’association du serpent (figure biblique de l’incarnation du diable et de la tentation) avec la danse - comme l’un des emblèmes possibles de la beauté féminine - offre l’image d’un attrait et d’une séduction diaboliques qui peuvent évoquer la liaison de Baudelaire et de Jeanne Duval. Analyse linéaire 1 ère strophe 1.

« que j’aime voir, chère indolente » : le premier sens sollicité par le poète est la vue, comme s’il tenait à souligner dès le début du poème quel spectacle fascinant il lui est donné de contempler.

Il s’agit là d’un véritable plaisir noté par la présence du verbe « aimer » et par la tournure exclamative : « que [...] la peau ! ».

On peut également remarquer l’adjectif « indolente » mis en relief par sa substantivation et sa place en fin de vers, à la rime.

Cette substantivation semble faire de l’indolence une des qualités premières de la femme en même temps qu’il définit son attitude physique et morale.

Cette absence de souffrance et de sensibilité dénote sans doute la posture alanguie de la femme mais aussi certains traits de caractère sur lesquels Baudelaire reviendra dans la suite du poème (cf.

vers 15 : « bijoux froids »).

La présence de l’adjectif « chère » montre à quel point le poète est attaché à cette femme mais plus encore peut- être à son caractère indolent. 2.

« de ton corps si beau » : le bouleversement de la syntaxe amène le poète à présenter le complément du nom avant le nom dont il est une expansion.

En effet, le mot « peau » est relégué en fin de strophe, ce qui contribue d’ailleurs à la mettre en relief.

En même temps qu’il crée un effet d’attente, Baudelaire oriente d’ores et déjà le regard sur le corps et souligne l’aspect charnel de sa relation avec cette femme.

La sensualité du corps est exacerbée avec l’adverbe intensif « si ». 3.

« comme une étoffe vacillante » : la comparaison entre la peau et ce qui devrait la recouvrir rehausse la sensualité d’un corps dénudé dont le poète observe la peau.

Qui plus est, le mot « étoffe » évoque un tissu précieux, riche et luxueux tout en mettant en relief son caractère léger, évanescent.

Ces derniers aspects sont renforcés par l’adjectif. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles