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Stendhal la chartreuse de parme

Publié le 30/10/2017

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Lecture Analytique n°4 : Mais enfin, à son inexprimable joie, après une si longue attente et tant de regards, vers midi Clélia vint soigner ses oiseaux. Fabrice resta immobile et sans respiration, il était debout contre les énormes barreaux de sa fenêtre et fort près. Il remarqua qu’elle ne levait pas les yeux sur lui, mais ses mouvements avaient l’air gêné, comme ceux de quelqu’un qui se sent regardé. Quand elle l’aurait voulu, la pauvre fille n’aurait pas pu oublier le sourire si fin qu’elle avait vu errer sur les lèvres du prisonnier, la veille, au moment où les gendarmes l’emmenaient du corps de garde. Quoique, suivant toute apparence, elle veillât sur ses actions avec le plus grand soin, au moment où elle s’approcha de la fenêtre de la volière, elle rougit fort sensiblement. La première pensée de Fabrice, collé contre les barreaux de fer de sa fenêtre, fut de se livrer à l’enfantillage de frapper un peu avec la main sur ces barreaux, ce qui produirait un petit bruit ; puis la seule idée de ce manque de délicatesse lui fit horreur. Je mériterais que pendant huit jours elle envoyât soigner ses oiseaux par sa femme de chambre. Cette idée délicate ne lui fût point venue à Naples ou à Novare. Il la suivait ardemment des yeux : Certainement, se disait-il, elle va s’en aller sans daigner jeter un regard sur cette pauvre fenêtre, et pourtant elle est bien en face. Mais, en revenant du fond de la chambre que Fabrice, grâce à sa position plus élevée, apercevait fort bien, Clélia ne put s’empêcher de le regarder du haut de l’œil, tout en marchant, et c’en fut assez pour que Fabrice se crût autorisé à la saluer. Ne sommes-nous pas seuls au monde ici ? se dit-il pour s’en donner le courage. Sur ce salut, la jeune fille resta immobile et baissa les yeux ; puis Fabrice les lui vit relever fort lentement ; et évi...

Nous étudions La Chartreuse de Parme écrit par Stendhal en 1839. Cette œuvre se déroule en Italie et raconte l'histoire de Fabrice del Dongo qui, après avoir tué un homme se retrouve emprisonné à Parme. Il tombe amoureux de Clélia, la fille du geôlier et s'abandonne à la contempler depuis sa cellule. Nous nous demanderons comment Stendhal met en scène l'intimité amoureuse de Fabrice et de Clélia. Nous y répondrons en deux parties, d'abord en étudiant le coup de foudre de Fabrice, puis la stratégie d'évitement de Clélia. Tout d'abord, on peut remarquer que dans cet extrait que Fabrice tente et espère se faire remarquer par Clélia. On peut constater qu'il a passé sa matinée à attendre l'arrivée de Clélia avec les mots « enfin » et « après une si longue attente ». En effet, il ne veut absolument pas rater son passage. Par ailleurs, l'expression « inexprimable joie » traduit la passion naissante de Fabrice pour Clélia. Le seul fait de la voir le comble. Or il reste « immobile » et « sans respiration » : il ne fait aucun geste, ni aucun bruit ne sachant pas comment attirer son attention. En premier lieu, il use de stratagèmes d'enfant en ayant l'idée « de frapper un peu avec la main contre les barreaux » afin d'attirer son attention puis se ravise. Il est si horrifié par son idée qu'il veut même se punir : « je mériterais que pendant huit jours elle envoyât soigner ses oiseaux par sa femme de chambre ». 

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« Nous étudions La Chartreuse de Parme écrit par Stendhal en 1839.

Cette œuvre se déroule en Italie et raconte l'histoire de Fabrice del Dongo qui, après avoir tué un homme se retrouve emprisonné à Parme.

Il tombe amoureux de Clélia, la fille du geôlier et s'abandonne à la contempler depuis sa cellule.

Nous nous demanderons comment Stendhal met en scène l'intimité amoureuse de Fabrice et de Clélia.

Nous y répondrons en deux parties, d'abord en étudiant le coup de foudre de Fabrice, puis la stratégie d'évitement de Clélia. Tout d'abord, on peut remarquer que dans cet extrait que Fabrice tente et espère se faire remarquer par Clélia.

On peut constater qu'il a passé sa matinée à attendre l'arrivée de Clélia avec les mots « enfin » et « après une si longue attente ».

En effet, il ne veut absolument pas rater son passage. Par ailleurs, l'expression « inexprimable joie » traduit la passion naissante de Fabrice pour Clélia.

Le seul fait de la voir le comble.

Or il reste « immobile » et « sans respiration » : il ne fait aucun geste, ni aucun bruit ne sachant pas comment attirer son attention. En premier lieu, il use de stratagèmes d'enfant en ayant l'idée « de frapper un peu avec la main contre les barreaux » afin d'attirer son attention puis se ravise.

Il est si horrifié par son idée qu'il veut même se punir : « je mériterais que pendant huit jours elle envoyât soigner ses oiseaux par sa femme de chambre ». Au début de l'extrait, Fabrice pense que Clélia n'éprouve rien pour lui et que ses sentiments ne sont pas réciproques : « Certainement, elle va s'en aller sans daigner jeter un regard ».

Il cherche à percevoir le moindre signe d'intérêt qu'elle pourrait exprimer envers lui et il se rend compte qu'elle « rougit » et qu'elle est « troublée » par son regard ce qui montre qu'elle lui porte de l'affection. Lorsqu'elle « le regarde du haut de l’œil » , il profite de l'occasion pour la saluer ce qui marque le premier échange dans leur relation.

Jusqu'à sa disparition Fabrice a « l'espoir » d'avoir un dernier échange avec elle mais elle esquive cette dernière entrevue.

Après on départ, Fabrice espère que Clélia reviendra car il reste « immobile à regarder la porte » ; il attend sa prochaine sortie afin de la revoir. On peut observer un parallélisme entre les oiseaux qui sont un symbole de liberté et Fabrice qui lui est prisonnier dans une tour mais aussi une similarité entre eux car les oiseaux qui étaient libres auparavant sont maintenant enfermés dans une cage tout comme Fabrice est enfermé dans la prison. Clélia s'occupe des oiseaux, mais ils sont un substitut de Fabrice. La dernière phrase : « Il était un autre homme » laisse sous entendre que Fabrice prend à partir de cet instant la décision de changer et de devenir une personne meilleure afin de mériter Clélia. Ensuite, on constate que Clélia, au contraire de Fabrice, tente par tous les moyens de ne pas le regarder.

En effet, elle est « gênée » par son regard et n'arrive pas à « oublier le sourire si fin qu'elle avait vu errer sur ses lèvres », en l'ayant vu un cours un instant elle ne peut oublier son visage.

Cela montre que Clélia éprouve des sentiments pour Fabrice qu'elle aimerait ne pas éprouver mais son attirance est si forte que, malgré sa lutte pour ne pas le faire, elle « ne peut s'empêcher de le regarder du haut de l’œil ».

Lorsqu'il la salue, Clélia feint de ne pas 'avoir vu puis à contrecoeur le salue à son tour.

Elle tente d'être « distante » mais sa passion parle dans ses yeux : »elle ne put imposer silence à ses yeux.

Afin d'éviter d'être de nouveau confrontée à son regard, elle a l'idée de se retirer « par échelons, de cage en cage » en feignant de s'occuper des oiseaux pour aller au plus près de la porte. L'expression « Ne sommes-nous pas seuls au monde ici ? » traduit l'impression d'être dans un autre monde qui leur appartient On retrouve le champ lexical de l'affection et de l'amour avec les mots « sourire, rougit fort sensiblement , ardemment, rougissait et regard involontaire » ainsi que celui de la souffrance et du désespoir: « gêné, pauvre fille, horreur, pauvre fenêtre, ne put s'empêcher, faisant effort ».

On relève aussi des mots qui expriment les sentiments et les émotions des personnages comme : « inexprimable joie, gêné, horreur, courage, pitié, trouble et espoir ».

Les personnages utilisent aussi les phrases interrogatives : « Ne sommes-nous pas seuls au monde ici ? » et exclamatives : « Que cette pauvre femme serait heureuse si un instant seulement elle pouvait le voir comme je le. »

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