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Savoir à quoi s'en tenir sur les sujets

Publié le 10/08/2014

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·    LES SUJETS ET LE PROGRAMME

En principe, les sujets doivent être en rapport avec les programmes. De fait, ils le sont presque tous : l'exception confirme la règle. Encore faut-il préciser la nature du rapport sujet-programme. Des exceptions :

    Sujets sans rapport manifeste avec le programme : « Qu'est-ce qu'être malade ? « et « Qu'est-ce qu'apprendre à lire ? « (Toulouse, 1981, C-D). Beaux sujets sans doute (surtout pour ceux qui les propo­sent), ultra-philosophiques dans leur libellé (« Qu'est-ce que ? « suivi d'un verbe d'état ou d'action à l'infinitif). Mais à quelles parties du pro­gramme les rattacher ?

    Sujets sans rapport apparent avec le programme des séries dans les­quelles ils sont donnés : « Le désir humain peut-il prendre la forme d'un désir d'éternité ? « (Amérique du Sud, 1981, B) ; « Exister, est-ce simplement vivre ? « (Limoges, 1982, C-D) : la notion de désir n'est pas au programme de B ni celle d'existence au programme de C-D. Désir et existence sont au programme de A.

    Sujets ayant un rapport indirect ou métaphorique avec le pro­gramme : « Héritage de mots, héritage d'idées « (Poitiers, 1983, B) ; « Ni le soleil ni la mort ne se peuvent regarder en face « (Limoges, 1983, A) : ces 2 sujets sont en rapport avec le programme (langage et pensée, vie et mort), mais ils exigent un effort préalable d'adaptation, d'élucida­tion, d'interprétation qui n'est pas aisé et qui peut prendre du temps en début d'épreuve.

Il ne faut cependant pas conclure trop vite de la non-évidence à l'absence du rapport entre certains sujets et le programme :

1)                    Dans chaque série, celui-ci est assez vaste et les notions capitales assez « englobantes « pour qu'un lien puisse être établi entre le sujet et une (ou plusieurs) notion(s) du programme. La notion de désir n'est pas au programme de la classe de B mais il faut bien en passer par l'étude du désir pour traiter les passions et l'inconscient qui sont au programme.

2)                    11 n'est pas philosophique de reprocher à un sujet de philosophie d'être hors programme. Tout ce qui intéresse la pensée humaine est, sous une forme ou sous une autre, « au programme «. Les différences entre les programmes des différentes séries ne sont pas tant de nature que d'extension et d'approfondissement. On peut très bien concevoir qu'un sujet soit destiné à approfondir une partie ou une sous-partie du

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programme qui n'a pas fait l'objet d'un développement systématique dans l'année. Un sujet tel que celui-ci : « Être reconnu, est-ce donc si important pour moi ? « (Bordeaux, 1982, B) vous invite même à criti­quer ou dépasser ce qui, dans votre cours, a pu (et dû) être posé comme un moment constitutif de la conscience de soi : la reconnaissance par une autre conscience de soi.

3) Les sujets, bien qu'ils ne les mentionnent pas toujours explicite­ment, posent néanmoins toujours un problème philosophique précis à propos des notions du programme. Trouver ce problème, c'est faire apparaître le rapport, inapparent à première lecture, du sujet avec le programme. Ce qui exige attention et concentration : nous en reparle­rons dans les chapitres sur la méthode.

Les sujets de philosophie ne sont jamais des énigmes mais ils sont par­fois des devinettes : comme ces images qu'il faut scruter, tourner et retourner en tous sens pour y découvrir la forme cachée d'un objet ou d'un personnage, certaines questions demandent de trouver quelque chose qui ne se voit pas au premier coup d'oeil. Il faut parfois tourner et retourner le sujet pour en dégager le problème implicite et déceler les contours du (ou des) concept(s) qu'il met en jeu. Et comme souvent, quand il s'agit de devinette, une fois qu'on a trouvé on a l'impression que c'était facile : un jeu.

Exemple :

    « Un monde humain sans affrontement est-il pensable ? « (Dijon, 1982, A). Affrontement —. notion de violence (conflits, guerres, luttes). Monde humain notion de société (monde des relations entre les hom­mes). Ramenée au problème : « Une société sans violence est-elle pen­sable ? « la question proposée met en jeu 2 notions au programme'.

Allons plus loin : pensable         2 sens :

a) sens strict : qui peut être pensé — imaginé/représenté ou bien rationnellement conçu (possibilité intellectuelle ou théorique) ;

b) sens large : qui peut être réalisé — ou qui est envisageable, concrè-tement/historiquement possible, par opposition à ce qui est impensable (possibilité réelle ou pratique).

Le problème se dédouble :

    « Une société sans violence est-elle concevable ? « = une telle société correspond-elle à une idée cohérente ? Toute société n'est-elle pas conflictuelle ? L'affrontement n'est-il pas une donnée de la nature humaine ?...

 

    « Une société sans violence est-elle réalisable ? « A supposer que l'affrontement ne soit pas dans la nature humaine, l'histoire peut-elle engendrer autre chose que la violence ? La paix universelle du genre humain n'est-elle pas qu'une utopie, une vue de l'esprit, une idée de la raison ?...

« programme qui n'a pas fait l'objet d'un développement systématique dans l'année.

Un sujet tel que celui-ci : « Être reconnu, est-ce donc si important pour moi ? » (Bordeaux, 1982, B) vous invite même à criti­ quer ou dépasser ce qui, dans votre cours, a pu (et dû) être posé comme un moment constitutif de la conscience de soi : la reconnaissance par une autre conscience de soi.

3) Les sujets, bien qu'ils ne les mentionnent pas toujours explicite­ ment, posent néanmoins toujours un problème philosophique précis à propos des notions du programme.

Trouver ce problème, c'est faire apparaître le rapport, inapparent à première lecture, du sujet avec le programme.

Ce qui exige attention et concentration : nous en reparle­ rons dans les chapitres sur la méthode.

Les sujets de philosophie ne sont jamais des énigmes mais ils sont par­ fois des devinettes : comme ces images qu'il faut scruter, tourner et retourner en tous sens pour y découvrir la forme cachée d'un objet ou d'un personnage, certaines questions demandent de trouver quelque chose qui ne se voit pas au premier coup d'œil.

Il faut parfois tourner et retourner le sujet pour en dégager le problème implicite et déceler les contours du (ou des) concept(s) qu'il met en jeu.

Et comme souvent, quand il s'agit de devinette, une fois qu'on a trouvé on a l'impression que c'était facile : un jeu.

Exemple: - « Un monde humain sans affrontement est-il pensable ? » (Dijon , 1982, A).

Af_frontement - notion de violence (conflits, guerres, luttes).

Monde humain - notion de société (monde des relations entre les hom­ mes).

Ramenée au problème : « Une société sans violence est-elle pen­ sable ? » la question proposée met en jeu 2 notions au programme'.

Allons plus loin : pensable - 2 sens : a) sens strict : qui peut être pensé -imaginé/représenté ou bien rationnellement conçu (possibilité intellectuelle ou théorique) ; b) sens large : qui peut être réalisé - ou qui est envisageable, concrè­ tement/historiquement possible, par opposition à ce qui est impensable (possibilité réelle ou pratique).

Le problème se dédouble : - « Une société sans violence est-elle concevable ? » = une telle société correspond-elle à une idée cohérente ? Toute société n'est-elle pas conflictuelle ? L'affrontement n'est-il pas une donnée de la nature humaine? ...

- « Une société sans violence est-elle réalisable ? » A supposer que l'affrontement ne soit pas dans la nature humaine, l'histoire peut-elle engendrer autre chose que la violence ? La paix universelle du genre humain n'est-elle pas qu'une utopie, une vue de l'esprit, une idée de la .

? raison ....

t.

C'est pratiquement sou s cette forme que le sujet a été donné la même année à Grenoble et, l'année suivante, à Strasbourg .

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