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L’introspection. Ses limites.

Publié le 19/09/2015

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... restreint est le nombre de ceux qui peuvent pratiquer l'introspection : ce repli sur soi-même exige, en effet, toute une éducation. En sont incapables les enfants, dont la connaissance serait si précieuse pour expliquer l’origine des idées et des sentiments; les primitifs, auprès desquels nous pourrions apprendre par comparaison ce que nous devons à notre milieu; les gens incultes, grâce auxquels nous pourrions nous rendre mieux compte-de ce que nous devons à l’instruction. On le voit, la presque totalité des hommes est incapable d’introspection. Ne peuvent s'observer intérieurement que les adultes civilisés. Bien plus, parmi ces derniers, il y a des exceptions : dans son enquête sur l’imagination des auteurs dramatiques, Alfred Binet constata que certains des plus connus, habitués à observer les autres, étaient dépourvus du pouvoir de s’observer eux-mêmes.

 

Le nombre de ceux qui sont doués du précieux pouvoir de lire dans leur conscience est donc très limité : ils ne constituent qu’une rare exception.

 

Sans doute, quand il s’agit d'établir des lois, le nombre des cas observés n'est pas indispensable. Quelques observations rigoureuses et complètes suffisent à contrôler une hypothèse. Qu’il y ait, de par le monde; quelques esprits de diverses races et de culture différente se pénétrant à fond, et la science de l’esprit humain s’édifiera. Mais ces esprits existent-ils? Le psychologue le mieux préparé, quand il dirige son regard intérieur vers sa conscience, ne rencontre-t-il nulle part quelque barrière qui l’arrête et marque pour lui les limites de l'introspection ?

« MÉTHODE SUBJECTIVE 3i rc.'itreint est le nombre de ceux qui peuvent pratiquer l'introspection : ce repli sur soi-même exige, en effet, toute une éducation.

En s-ont incapables les enfants, -dont la connai~sanee serait si précieuse pour expliquer l'origine des idées et des sentiments; les primitifs, auprès desquels nous pourrions apprendre par comparais•on ce que nous devons à notre milieu; les gens incultes, grâce auxquels nous pourrions nous rendre mieux compte- de ce que nous devons à l'instruction.

On le voit, la presque totalité des hommes est incapable d'introspection.

~e peuvent s'observer intérieurement que Je-; adultes civilisés.

Bien plus, parmi ces derniers, il y a des exceptions : dans son enquête sur l'imagination des auteurs dramatiques, Alfred' Binet constata que certains des plus connus, habitués à observer les antres, étaient dépourvus du pouvoir de s'observer eux-mêmes.

Le nombre de ceux qui sont clonés du rm'cicux pouvoir de lire dans leur conscience est donc très limité : ils ne constituent qu'une rare exception.

Sans doute, quand il s'agit d'établir des lois, le nombre des cas obscnés n'est pas indispensable.

Quelques ohsenati-on s rigoureuses et complètes suffisent à contrôler une hypothèse.

Qu'il y ait, de par le monde; que:ques esprits de diverses races ct de culture différente sc pénétrant à fond, et la science de l'esprit humain ,s'édifiera.

Mais ces es-prits existent-ils il Le psychologue le mieux préparé, quand il dirige son regard intérieur vers sa conscience, ne rencontre-t-il nulle part quelque barrière qui l'arrête et marque pour lui les limites de l'introspection il Il est d'abord assez communément admis que toute une partie de notre Yie intérieure reste inconsciente, et pour certains psychologues ces pen,sées, surtout ces sentiments inconscients, seraient le ressort le plus imp-or­ tant de notre vie intérieure.

Impossible d'atteindre, par l'intrüscpection, cette zone obscure.

Par suite, toute cette partie importante de la vie de l'esprit reste hors du domaine du psychologue qui prétend sc c-ontente!' de 1 'introspection.

On a sans doute le droit de nier l'exiFtencc de faits psychiques incons­ cients, mais on sera bien ou:igé d'admettre leur équivalent pratique : des faits dont nous n'avons qu'une très faible conscience ct au sujet desquels nous hésitons à nous prononcer.

Ces états psychiques que n'éclaire qu'une lumil~re de crépuscule ne peuvent pas être observés directement : l'atten­ tion qu'on porte sur eux les renforce ou, au contraire, les dissipe; ils restent, eux aussi, hors du champ de l'introf!pection.

Il en eot de même, à l'autre extrémité de l'échelle, des états violent,, comme une crise de colère.

Dans ces cas-là, toute 'la force psychique est absmbée, et le oolércux ne peut pas en distraire celle qu'il faudrait pour fixer l'attention; s'il y parvient, ce n'est plus un état violent qu'il obscne, mais un état qui sc rapproche de la moyenne.

C'est en effet, aux états moyens, que sc limitent les possibilités de l'introspection : comparer les sensations produites par une légère pres~ion do pointes de c-ompas diversement écartées; suivre les anneaux d'une asso­ ciation d'idées; chercher les éléments de sa mauvaise ou de •sa bonne humeur : voi:à qui n'est pas an-dessus des possihilités du psychologue s'observant intérieurement.

De ces états moyens, avons-nous du moins, grâce à l 'intr·ospection, une connaissance certaine ct précise? Les obscnaU.ons du psychoJ.ogue ont­ elles la même valeur scientifique que celles du physicien ·ou du chimiste~ :\Tous devons céder encore une grande partie rlu petit terrain qui nous. »

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