Agir moralement, est-ce nécessairement lutter contre ses désirs?

Avant de commencer

· Principales notions abordées

La conscience; l'inconscient; autrui (L et ES); le désir; la religion; la politique;

la liberté; le devoir; le bonheur.

· Repères utilisés

Contingent/nécessaire/possible; légal/légitime; médiat/immédiat; obligation/ contrainte; principe conséquence; transcendant/immanent; universel/général/ particulier/singulier.

· Analyse du sujet

— Il est essentiel de ne pas avoir une vision trop étroite de la notion de désir: celui-ci ne se limite pas à nos « envies « les plus immédiates et les plus irréflé¬chies; cherchez donc bien à approfondir cette notion.

— Par ailleurs, réfléchir aux raisons pour lesquelles la morale est importante, à tout ce qu'elle nous apporte de positif et à ce que serait la vie humaine si elle n'existait pas.

Le désir au sens large, courant, renvoie à ce dont nous avons envie : je désire manger un gâteau au chocolat, ache­ter une voiture, écrire un livre, regarder la télévision, etc. Néanmoins, il existe aussi un sens plus restreint, qui appa­raît notamment dans l'opposition entre besoin et désir. Le besoin correspond alors à tout ce que nous souhaitons obte­nir sans vraiment y réfléchir et en obéissant, en fait, à des causes naturelles (biologiques) ou culturelles (sociales). Par exemple, la faim est un besoin; le fait de vouloir la satisfaire par des plats précis, certains types de cuisines (chinoise, française, italienne) résulte des habitudes familiales et régio­nales. Les deux caractéristiques principales du besoin : il est, d'une part, immédiat (spontané, irréfléchi, « naturel «), d'autre part, souvent égoïste et ethnocentrique, c'est-à-dire tourné vers l'individu qui cherche à le satisfaire et refermé sur une culture particulière. Ses finalités sont essentielle­ment liées à la conservation, de l'individu et de la société, par l'appel à la satisfaction des nécessités vitales.

Par différence, le désir est plus complexe, plus élaboré. Il apparaît avec la relation à l'autre, dès nos premières années, et l'exigence que nous avons d'être reconnu et aimé par une autre conscience. Il ne s'agit donc plus de combler un besoin, de s'approprier quelque chose ou même quelqu'un (comme un esclave), de consommer, etc., mais d'être en relation avec autrui : l'amitié ou l'amour constituent deux bons exemples, mais l'engagement sportif, associatif ou politique pourrait aussi convenir.