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Cogito, je pense donc je suis

Publié le 07/10/2013

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    I. Introduction              Ce texte de Descartes a pour thème le cogito, c'est-à-dire la conscience de soi-même du sujet pensant, et constitue un moment essentiel du Discours de la méthode (1). Dans cet ouvrage, l'auteur cherche à fonder une vérité indubitable qui résiste aux assauts des sceptiques, auxquels il s'oppose, et qui puisse servir de fondement à la connaissance. Il entreprend, pour ce faire, d'utiliser l'arme des sceptiques – le doute – et de remettre en question la totalité des choses. Or, y a-t-il une vérité qui apparaisse au sein du doute ? Si le doute est nécessaire pour parvenir à des certitudes, puis-je toutefois aller jusqu'à douter de ma propre pensée et existence ?  (2)                     Descartes montre ainsi qu'au coeur même du doute s'affirme la réalité de la pensée et de l'être, de sorte que la conscience de soi constitue la première des certitudes. Chaque fois, en effet, que l'on remet tout en question, ici et maintenant, on affirme en même temps la réalité de sa pensée et la certitude de son être. La pensée consciente d'elle-même est alors ce qui définit le moi. (3)                     Or, pourquoi l'affirmation " Je pense, donc je suis " résiste-t-elle au doute ? De quel être d'ailleurs affirme-t-elle l'existence ? Quel est, en somme, le " je " du " je suis " ? S'agit-il d'une pure expérience, de la conclusion d'un raisonnement ou d'autre chose encore ? C'est autour de ces questions essentielles que notre réflexion sur le texte va s'organiser, ce qui, du coup, nous permettra de montrer que c'est bel et bien la définition du sujet par la pensée et la conscience qui pose problème dans ce texte et, avec elle, l'idée même de sujet à laquelle se réfère toute notre tradition occidentale. (4)                      Le texte se déploie en deux paragraphes. Le premier établit que le " Je pense " est une vérité première et le fondement de la philosophie (" Mais...cherchais "). Le deuxième examine la nature de la pensée et du sujet pensant : l'âme est une substance distincte du      Dans le premier mouvement du texte, c'est-à-dire dans le premier paragraphe, Descartes découvre, au sein du doute, une première vérité : la réalité indubitable de la pensée et de l'être. (7) Il aboutit  à cette conclusion à partir d'un constat que chacun peut reprendre à son compte : je peux certes douter de tout, mais, pour ce faire, encore faut-il être et exister (" Je pris garde...quelque chose"); cette réalité de la pensée et cette certitude  de l'existence, qui s'offrent dans l'acte même de douter et de penser, constituent la vérité première de la philosophie (" et remarquant...cherchais"). (8) Cette première partie du texte est ainsi tout entière consacrée à l'expérience que fait le sujet de la certitude de sa propre existence, expérience capitale, en ce qu'elle présente une issue à la démarche sceptique et instaure la pensée consciente dans une position fondatrice (9) .                        La première ligne part d'un constat ("Je pris garde que..."), d'une observation, c'est-à-dire, non d'un raisonnement abstrait ou abscons, mais d'une découverte existentielle : il m'est loisible, en théorie, de douter de tout ce qui existe mais, dans le doute, je fais l'expérience que je suis. (10) En effet, dans les lignes qui précédent ce texte, Descartes a d'abord développé un doute radical et absolu, ce que rappelle la proposition subordonnée circonstancielle de temps : " pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux " . Pour atteindre le vrai, il est nécessaire de faire porter le doute sur la totalité des choses - les sens, les vérités mathématiques, le corps, le monde extérieur, Dieu lui-même; il s'agit de savoir si quelque vérité peut subsister, droite et ferme, après que Descartes a fait " table rase " de toutes ses anciennes opinions. Aussi convient-il de rappeler que l'ambition du philosophe consiste à déte...

«                      Le texte se déploie en deux paragraphes.

Le premier établit que le " Je pense " est une vérité première et le fondement de la philosophie (" Mais...cherchais ").

Le deuxième examine la nature de la pensée et du sujet pensant : l'âme est une substance distincte du      Dans le premier mouvement du texte, c'est-à-dire dans le premier paragraphe, Descartes découvre, au sein du doute, une première vérité : la réalité indubitable de la pensée et de l'être. (7) Il aboutit  à cette conclusion à partir d'un constat que chacun peut reprendre à son compte : je peux certes douter de tout, mais, pour ce faire, encore faut-il être et exister (" Je pris garde...quelque chose"); cette réalité de la pensée et cette certitude  de l'existence, qui s'offrent dans l'acte même de douter et de penser, constituent la vérité première de la philosophie (" et remarquant...cherchais"). (8) Cette première partie du texte est ainsi tout entière consacrée à l'expérience que fait le sujet de la certitude de sa propre existence, expérience capitale, en ce qu'elle présente une issue à la démarche sceptique et instaure la pensée consciente dans une position fondatrice (9) .                        La première ligne part d'un constat ("Je pris garde que..."), d'une observation, c'est-à-dire, non d'un raisonnement abstrait ou abscons, mais d'une découverte existentielle : il m'est loisible, en théorie, de douter de tout ce qui existe mais, dans le doute, je fais l'expérience que je suis. (10) En effet, dans les lignes qui précédent ce texte, Descartes a d'abord développé un doute radical et absolu, ce que rappelle la proposition subordonnée circonstancielle de temps : " pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux " .

Pour atteindre le vrai, il est nécessaire de faire porter le doute sur la totalité des choses - les sens, les vérités mathématiques, le corps, le monde extérieur, Dieu lui-même; il s'agit de savoir si quelque vérité peut subsister, droite et ferme, après que Descartes a fait " table rase " de toutes ses anciennes opinions.

Aussi convient-il de rappeler que l'ambition du philosophe consiste à déterminer une vérité si solide qu'elle puisse servir de fondement à toute autre connaissance humaine, et de modèle de clarté et de solidité à toute autre vérité. . »

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