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COMMENTAIRE DE TEXTE - ROUSSEAU. Le droit ; la justice.

Publié le 01/07/2015

Extrait du document

rousseau

Ce qui est bien et conforme à l'ordre est tel par la nature des choses et indépendamment des conventions humaines. Toute justice vient de Dieu, Lui seul en est la source ; mais si nous savions la recevoir de si haut, nous n'aurions besoin ni de gouvernement ni de lois. Sans doute il est une justice universelle émanée de la raison seule ; mais cette justice, pour être admise entre nous, doit être réciproque. À considérer humainement les choses, faute de sanction natu¬relle, les lois de la justice sont vaines parmi les hommes ; elles ne font que le bien du méchant et le mal du juste, quand celui-ci les observe avec tout le monde sans que personne les observe avec lui. Il faut donc des conventions et des lois pour unir les droits aux devoirs et ramener la justice à son objet. Dans l'état de nature, où tout est commun, je ne dois rien à ceux à qui je n'ai rien pro¬mis, je ne reconnais pour être à autrui que ce qui m'est inutile. Il n'en est pas ainsi dans l'état civil, où tous les droits sont fixés par la loi.

ROUSSEAU.

 

Avant de commencer

· Notions abordées

Le droit ; la justice.

· Analyse du texte

— On recherchera sur quelle opposition est construit le texte.

On examinera les différences existant entre la « justice universelle « et les « conventions humaines «.

· Approche de la question .4

On recherchera quelles seraient les conséquences d'une absence de lois du

point de vue de la réalisation de la justice.

— On s'interrogera sur le rôle des lois dans la réalisation de la justice.

On se demandera si la présence des lois suffit à réaliser la justice au sein d'une cité.

1.  Dans ce texte, Jean-Jacques Rousseau établit une distinc­tion entre deux formes de justices. La première est universelle et trouve son fondement en Dieu, la seconde est le résultat de conventions entre les hommes. Sans doute la première est-elle supérieure à la seconde, mais Rousseau considère que la seconde s'avère indispensable à l'intérieur d'une cité. L'auteur commence par examiner la justice dite « univer­selle « puis la justice en tant que convention sociale, avant de terminer son texte sur une comparaison entre la situation de l'homme à l'état de nature et dans l'état de société.

2.  Ce que Rousseau désigne par la formule « il est une jus­tice universelle émanée de la raison seule « n'est rien d'autre que ce que l'on nomme « le droit naturel « ou encore « droit moral «, l'une des notions « des plus importantes et des plus difficiles à déterminer «, ainsi que le notait Diderot dans l'ar­ticle « Droit naturel « de L'Encyclopédie.

Cette notion se distingue de ce qu'on nomme « le droit positif « et que Rousseau a décrit dans son texte. Le droit positif, ce sont les conventions passées entre les hommes, les différentes législations que les hommes se sont données pour rendre la vie commune possible. Ces législations sont multiples, diverses et variables d'un pays à l'autre, d'une époque à l'autre.

Le droit naturel, au contraire, est universel car il trouve son fondement non dans des circonstances factuelles mais dans les exigences de la raison même. Ce droit naturel est, ainsi que le définit Diderot, « un acte pur de l'entendement qui raisonne dans le silence des passions sur ce que l'homme peut exiger de son semblable, et sur ce que son semblable est en droit d'exiger de lui «.

 

On voit que cette justice « émanée de la raison seule « contient nécessairement une exigence de réciprocité. Rousseau le montre en écrivant: « Cette justice pour être admise doit être réciproque. «

rousseau

« PHILOSOPHIE:? L'HISTOIRE, LE DROIT, LA VÉRITÉ SUJET 19 ··.

POLYNÉSIEFRANÇAISE cji JUIN 2003 .z.

Expliquez: « il est une justice universelle émanée de la raison seule ».

3.

Expliquez: «dans l'état civil où tous les droits sont fixés par la loi ».. »

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