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l'homme peut-il detruir la nature?

Publié le 21/12/2017

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 L’homme peut-il détruire la nature ? On se représente couramment la nature comme l’ensemble des êtres vivants dans leur milieu d’origine. Sous cet angle il est clair qu’un grand nombre de nos activités détruisent la nature. Mais la nature est aussi l’ensemble de ce qui existe sans être l’œuvre de l’homme, l’univers originel et ses lois de fonctionnements pourrait-on dire. Dans cette perspective l’idée d’un pouvoir d’anéantir la nature semble perdre de son évidence. On doit donc se demander si la crainte que l’homme puisse un jour anéantir la nature est ou non fondée. Et puisque la technique est ce qui donne à l’homme son pouvoir sur la nature, notre question doit se ramener à une interrogation sur la nature et l'étendue de ce pouvoir : est-il tel que l'hypothèse d’une destruction totale de la nature est crédible? Quels sont donc les arguments semblant légitimer cette crainte ? Est-ce que la technique, par son emploi ou par essence, menace vraiment la nature? Si tel n'est pas le cas d’où vient une opinion si communément répandue? * Les craintes relatives à la destruction de la nature sont largement présentes dans les préoccupations des hommes d’aujourd’hui. Qu’on pense aux inquiétudes liées au climat, à la généralisation de la pollution et de la surexploitation des ressources ou aux inquiétudes liées au développement des techniques elles-mêmes, en particulier dans le domaine des biotechnologies. La crainte d'une destruction de la nature semble donc étayée sur un réseau d’arguments solides qui sont soit de fait soit de principe : sur le plan des faits chacun peut constater la disparition massive d'espèces animales et végétales liée à la colonisation croissante de l'espace physique par les activités humaines. Sur le plan des principes il faut bien admettre que le développement technique repose sur une manière de penser qui engendre une artificialisation croissante de la nature et de sa représentation. Dans la pensée technique en effet tous les éléments de la nature sont considérés comme des moyens au service des fins humaines ; un animal, une forêt ou un cours d’eau n’existent pas en tant que tels mais comme des facteurs à l’intérieur d’un calcul visant à contrôler ou exploiter méthodiquement la nature au profit de l’homme. Cette manière de penser a été parfaitement formulée par Descartes, au XVII° siècle lorsqu’il envisageait les conséquences pratiques de la science moderne. Descartes avait compris que ces sciences permettraient à l’homme “de se rendre comme maître et possesseur de la Nature” (Discours de la méthode, VI) ce qui ouvre une perspective dans laquelle la nature un objet dont va disposer comme il l’entend. On conçoit alors aisément que l'extension de la technosphère engendrée par les activités productrices humaines mette à terme en péril l'existence de la biosphère dont l’homme est primitivement issu. La crise environnementale que nous connaissons trouve ici l’un de ses fondements. Il est donc indéniable que l’activité humaine cause nombre de destructions dans la nature et que l’illimitation du développement technique peut donner crédit à  l'hypothèse de son anéantissement complet. Cependant, avec ce discours, n’avons-nous pas confondu la nature avec l’environnement ?  D’autre part avons-nous raison de penser spontanément que la technique est contraire à la nature ? * En effet lorsque nous considérons le phénomène physico-chimique de l’oxydation des métaux –celui qui engendre la rouille du fer par exemple- nous le qualifions de naturel puisqu’il se produit de lui-même, sans intervention humaine. Dans le même ordre d’idée, si les centrales nucléaires n’existent pas naturellement, le phénomène de fission de l'atome qu’elles exploitent pour produire l’énergie primaire de la centrale est bien un phénomène naturel, celui de la radioactivité de certains éléments présents dans le sol de notre planète (l’uranium). Allons plus loin : ce qui est vrai de la matière inerte l’est aussi pour les phénomènes vivants : un sol permettra la croissance des végétaux si des réactions biochimiques peuvent s’y dérouler ; un animal pourra vivre parce que son estomac sera capable de décomposer physiquement et chimiquement les nourritures qu’il contient etc. C’est la raison pour laquelle on regroupe sous la dénomination de sciences de la nature la physique et la chimie aussi bien que la biologie : parce qu’elles étudient les causes internes donc naturelles des phénomènes quels qu’ils soient. Tous ces exemples mettent en lumière une erreur extrêmement banale et préjudiciable à la réflexion. Celle qui confond l’idée de « nature » et celle d’ « environnement ». Suivant la perspective retenue, la nature est soit un être soit un principe. Comme être il s’agit de l’ensemble de ce qui existe abstraction faite de ce que l’homme a produit. Comme principe la nature désigne ce qui détermine la manière d’être d’un être, qu’il s’agisse d’un être vivant ou d’un objet quelconque. L’eau par exemple se transforme en vapeur lorsqu’elle est chauffée et se solidifie lorsqu’on la refroidit suffisamment etc : l’eau se comporte d’une manière propre et déterminée selon la variation des conditions naturelles qu’elle rencontre. La nature ne se limite donc pas à ce qui est vivant, ni à ce qui nous environne ou constitue les conditions de notre vie et de notre confort : les conditions qui règnent sur Vénus ou Pluton sont naturelles mais elles excluent toute possibilité de vie, même si elles sont naturelles ; s’il nous faut préserver notre environnement pour vivre de manière satisfaisante, la nature elle-même ne peut pas être durablement affecté par les dégâts que nous y causons. Parler d’environnement (d’ « environ / nement ») c’est en effet se référer à une représentation anthropocentrée dans laquelle la nature tout entière a été naïvement envisagée et réduite à partir du point central de l’homme et de ses besoins. Or le lion est lui même au centre d’un monde de perception et de besoin, et ce n’est pas le notre ; de même que la mouche, le calamar, la baleine, les bactéries etc. Bref il y a autant d’environnements qu’il y a d’êtres vivants dans leur milieu. C'est par exemple une source d'eau brûlante et soufrée pour certaines bactéries, ou l'intestin d'un animal pour certains parasites. Ainsi lorsque nous parlons de destruction de la nature nous ne parlons en réalité que de la destruction des conditions de la vie des hommes et de certaines espèces animales. Rien ne semble pouvoir détruire les bactéries par...

« Il est donc indéniable que l’activité humaine cause nombre de destructions dans la nature et que l’illimitation du développement technique peut donner crédit à l'hypothèse de son anéantissement complet.

Cependant, avec ce discours, n’avons-nous pas confondu la nature avec l’environnement ? D’autre part avons-nous raison de penser spontanément que la technique est contraire à la nature ? * En effet lorsque nous considérons le phénomène physico-chimique de l’oxydation des métaux –celui qui engendre la rouille du fer par exemple- nous le qualifions de naturel puisqu’il se produit de lui-même, sans intervention humaine.

Dans le même ordre d’idée, si les centrales nucléaires n’existent pas naturellement, le phénomène de fission de l'atome qu’elles exploitent pour produire l’énergie primaire de la centrale est bien un phénomène naturel, celui de la radioactivité de certains éléments présents dans le sol de notre planète (l’uranium).

Allons plus loin : ce qui est vrai de la matière inerte l’est aussi pour les phénomènes vivants : un sol permettra la croissance des végétaux si des réactions biochimiques peuvent s’y dérouler ; un animal pourra vivre parce que son estomac sera capable de décomposer physiquement et chimiquement les nourritures qu’il contient etc.

C’est la raison pour laquelle on regroupe sous la dénomination de sciences de la nature la physique et la chimie aussi bien que la biologie : parce qu’elles étudient les causes internes donc naturelles des phénomènes quels qu’ils soient. Tous ces exemples mettent en lumière une erreur extrêmement banale et préjudiciable à la réflexion.

Celle qui confond l’idée de « nature » et celle d’ « environnement ».

Suivant la perspective retenue, la nature est soit un être soit un principe.

Comme être il s’agit de l’ensemble de ce qui existe abstraction faite de ce que l’homme a produit.

Comme principe la nature désigne ce qui détermine la manière d’être d’un être, qu’il s’agisse d’un être vivant ou d’un objet quelconque.

L’eau par exemple se transforme en vapeur lorsqu’elle est chauffée et se solidifie lorsqu’on la refroidit suffisamment etc : l’eau se comporte d’une manière propre et déterminée selon la variation des conditions naturelles qu’elle rencontre.

La nature ne se limite donc pas à ce qui est vivant, ni à ce qui nous environne ou constitue les conditions de notre vie et de notre confort : les conditions qui règnent sur Vénus ou Pluton sont naturelles mais elles excluent toute possibilité de vie, même si elles sont naturelles ; s’il nous faut préserver notre environnement pour vivre de manière satisfaisante, la nature elle-même ne peut pas être durablement affecté par les dégâts que nous y causons.

Parler d’environnement (d’ « environ / nement ») c’est en effet se référer à une représentation anthropocentrée dans laquelle la nature tout entière a été naïvement envisagée et réduite à partir du point central de l’homme et de ses besoins.

Or le lion est lui même au centre d’un monde de perception et de besoin, et ce n’est pas le notre ; de même que la mouche, le calamar, la baleine, les bactéries etc.

Bref il y a autant d’environnements qu’il. »

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