Devoir de Philosophie

L'ignorance renvoie-t-elle à l'absence de pensée autonome ?

Publié le 25/03/2015

Extrait du document

L'irrésolution est une forme élémentaire d'ignorance se sachant ignorante dans le domaine pratique. Lorsque l'esprit choisit au hasard entre deux voies opposées, il se peut certes qu'il emprunte la bonne. Mais il ne le saura (s'il le sait) qu'au terme du parcours. Et le plus souvent, l'action irrésolue se solde par des regrets, dont Descartes montre bien qu'ils ne sont d'aucune fécondité. Cela ne signifie pas qu'il faille connaître tous les paramètres d'une action avant de se décider. Cela est impossible : ils sont trop variés, et « les actions de la vie ne souffrent aucun délai « (Discours de la méthode). Cela signifie qu'il faut se donner tous les moyens pour n'avoir rien à regretter, même si l'action échoue. C'est le savoir du caractère contingent de la morale qui permet d'éviter l'irrésolution, forme pratique de l'igno­rance, et de construire des maximes pour une « morale par provision « (Discours de la méthode).

 

L'ignorance fait incontestablement obstacle à la découverte du vrai et peut même parfois, positivement, causer l'erreur. Cela signifie-t-il pour autant qu'elle en soit la seule cause ?

« 146 111..a vérité I DISSERTATION connaître.

Cette forme d'ignorance méthodique devient du coup « cause » de la découverte de la vérité.

Le sujet a également une pertinence anthropologique : si l'homme est un être fini qui, contrairement à Dieu, ne peut pas tout connaître ni connaître parfaite­ ment toute chose, est-il condamné à l'erreur ? La vérité est-elle intrinsèquement inaccessible à l'homme, et doit-il, le cas échéant, y renoncer ? Dans une optique éthique et juridique, on peut se demander si le mal ou la faute ont pour seule cause l'ignorance.

On est alors renvoyé aux notions de responsa­ bilité et de liberté.

D'un point de vue politique enfin, on peut s'interroger sur les conditions d'une vérité «démocratique».

Celui qui n'a pas accès au savoir est-il condamné à l'erreur ? Ou bien l'ignorance renvoie-t-elle, en tout homme, à l'absence de pensée autonome ? PROBLÉMATIQÙE Par-delà les différents domaines dans lesquels le sujet est susceptible d'être perti­ nent, il faut trouver une interrogation d'ensemble.

Nous proposons la suivante : l'instruction et le savoir constituent-ils les seuls remèdes possibles à l'erreur ? On montrera que la vérité s'accommode mal de l'ignorance (1), que l'ignorance n'est pourtant pas la seule cause de l'erreur (Il), et qu'une certaine forme d'ignorance est constitutive de la vérité (Ill).

UTILISER SES CONNAISSANCES On tentera, sans prétention à l'exhaustivité, d'éclairer différents aspects et domaines du sujet.

On peut ainsi faire des incursions dans « le droit » ou encore « la conscience ».

• « Nul n'est méchant volontairement »(Socrate, dans le Gorgias de Platon).

La faute provient toujours de l'ignorance.

C'est l'aspect moral du sujet.

• « Avoir une idée vraie [ ...

] ne signifie rien, sinon connaître une chose parfai­ tement et le mieux possible » (Spinoza, Éthique).

Pour Spinoza, l'ignorance est la seule cause de nos erreurs.

Connaître adéquatement permet d'accéder au vrai et à la liberté.

La thèse épistémologique a donc des prolongements éthiques voire politiques.

• « Sapere aude ! Aie le courage de penser par toi-même ! Voilà la devise des Lumières » (Kant, Qu'est-ce que s'orienter dans la pensée ?).

La véritable igno­ rance est celle du pouvoir personnel de penser.

Pour accéder au vrai, il faut d'abord penser par soi-même.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles