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Jean-Jacques Rousseau (1712-1778): Le Discours sur l'origine de l'inégalité - Le Contrat Social

Publié le 23/03/2015

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rousseau

L'idée politique majeure de Rousseau est une fille bien singulière de l'é­poque classique. Tout en posant l'individu comme antérieur à la socié­té, dans le temps et dans l'ordre des valeurs, Rousseau aboutit, au terme du Contrat Social, à l'éradiquer du bon gouvernement. L'individu n'est en effet une donnée positive que dans l'isolement le plus complet. Dès qu'il entre en contact avec ses semblables, il se pervertit. On peut esti­mer que cette utilisation singulière, à tous les égards, du matériau que l'on a pu voir à l'oeuvre chez Hobbes et Locke vient de la place accor­dée à l'égalité dans sa théorie. Rousseau a justement anticipé les rava­ges que l'idée de liberté conçue comme seul principe exercera au XIX' siècle.

Le mythe de l'état de nature

Naissance de la société et décadence 

Nature et artifice

Egalité et liberté

La volonté générale : le contrat social rousseauiste

L'organisation sociale

rousseau

« d'Eden.

Ses besoins sont naturellement satisfaits, il vit seul, pourvu d'une excellente santé, agile et fort comme les bêtes.

Il ne possède aucun art et son esprit est dans un état de friche complète.

Il n'existe aucun droit naturel à proprement parler car l'homme, vivant loin de ses semblables, n'entre pas en conflit avec eux.

Mais, fondamentalement, tous les hommes sont égaux.

C'est là le seul droit naturel que reconnaît Rousseau.

Cette solitude complète, qui caractérise cet homme primitif, est le véritable état naturel : la difficulté que l'enfant peut avoir à acquérir le langage sert ainsi pour Rousseau de preuve de l'absence d'instinct social chez l'homme.

Rousseau est le seul à insister sur la dimension historique de ce premier état de l'homme.

Bien que, d'un point de vue extérieur, il n'y ait pas à douter de la fonction mythique de cette description dans la théorie politique de Rousseau, son auteur estime qu'elle réfère à un état possi­ ble de l'histoire humaine.

Cette modification de la perspective lui per­ met d'envisager l'histoire comme le lieu d'états successifs et différents.

Il y a donc une différence très importante avec Hobbes et Locke qui ne conçoivent en fait qu'un seul état possible -celui qu'ils appellent de leurs vœux, une monarchie absolue ou parlementaire - et ne se sou­ cient nullement de la succession des régimes : leurs travaux sont donc essentiellement justificatifs en étant descriptifs.

Rousseau, au contrai­ re, ouvre la voie à une théorie politique orientée vers l'avenir.

Naissance de la société et décadence Cette pensée de l'évolution est également une pensée de la décadence.

Pour Rousseau, l'état social ne conserve pas les qualités de l'état de nature.

Il est au contraire tout artifice et totalement en rupture avec l'état premier de l'homme.

Dès lors, il est sans justification, ce qui per­ met de penser à le modifier.

On voit le rapport avec la pensée présen­ tée sous forme historique et la différence avec tous les systèmes poli­ tiques antérieurs, fondamentalement progressistes : dans ces derniers, l'état social y amène une amélioration à l'état de nature et c'est même, en général, ce qui permet à la société de perdurer.

Certes, Rousseau imagine bien que ce qui pousse l'animal sauvage qu'est l'homme à sor­ tir de son état primitif, ce sont les difficultés à survivre dans un climat rigoureux.

Mais à partir de ce moment ce n'est pas la société qui naît, mais un état intermédiaire où la réunion est passagère.

Là encore, les difficultés naturelles poussent les hommes à s'unir de façon stable.

Or cette communauté, qui n'est pas encore organisée par des lois, n'ap­ porte pas un progrès en tout car dans ces assemblées naissent l'envie, la vanité, le mépris.

Quant à la société proprement dite, pourvue de lois, elle n'est que le fruit d'une sorte de hasard, une « circonstance extraordinaire »,qui est la découverte du fer, que Rousseau imagine comme l'origine de l'agri- -120- ,,.,,..~ ..

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