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Y a-t-il une objectivité de la beauté qui légitimerait l'idée et l'existence d'une éducation esthétique?

Publié le 08/10/2013

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Apprendre à juger de la beauté, ce qui serait donc apprendre à aimer une oeuvre d'art ou une chose naturelle, semble ainsi excéder nos capacités ; a fortiori, il semble illégitime qu'on prétende nous apprendre à en juger : ce serait nous imposer arbitrairement, donc sans raison rationnelle, des goûts particuliers, et ainsi contraindre notre liberté. Faut-il donc en conclure à l'illégitimité de toute éducation esthétique ? À chacun ses goûts ? Peut-on vraiment mettre sur le même plan le goût pour les symphonies de Beethoven et le goût pour les tubes qui rythment notre quotidien ?

« CORRIGÉ • « Juger de la beauté » : il s'agit du jugement esthétique, dans lequel nous lions (d'où «jugement ») la satisfaction prise à la contemplation ou à l'écoute d'une œuvre d'art, ou d'un objet naturel (un paysage par exemple), au prédicat « beau ».

C'est avant tout le sens de ce dernier qu'il faudra construire, par analyse, dans ce devoir (à partir de la distinc­ tion beauté/agrément par exemple et notamment).

Présupposés • Il y aurait une objectivité de la beauté : elle serait, en droit au moins, universelle (est beau ce qui est beau pour tout homme) parce que néces­ saire (parce qu'on ne peut pas ne pas le trouver beau) et non singulière (le beau ne l'est que pour moi) parce que contingente (on peut ne pas le trouver beau).

Singularité et contingence définissent la subjectivité de « la beauté » (« à chacun ses goûts »).

• La beauté serait néanmoins l'objet d'un jugement: la beauté est ce dont un sujet juge, elle est subjective en ce sens : la beauté n'est pas une qualité de l'objet jugé beau mais lui est attribué par ce jugement: « sans relation au sentiment du sujet la beauté n'est rien en soi » dit ainsi Kant.

• On ne saurait pas immédiatement ou naturellement juger de la beauté, il faudrait l'apprendre pour s'en rendre capable, ce qui devrait donc requérir un processus culturel, et pas seulement naturel ou social : il ne suffirait pas de laisser faire« le temps» ou de s'accoutumer à ce qui est tenu pour beau pour apprendre à juger de la beauté.

Problème Y a-t-il une objectivité de la beauté qui légitimerait l'idée et l'existence d'une éducation esthétique? En d'autres termes, la raison peut-elle rester tout à fait extérieure au jugement esthétique, l'abandonner au « à chacun ses goûts » ? Remarque S'il faut, comme c'est le cas, traiter la question de manière critique, ce sujet invite à renvoyer dos à dos les deux attitudes dogmatiques en apparence opposées, celle de l'opinion courante ou « vulgaire » (« on aime ou on n'aime pas, une fois pour toutes, à chacun ses goûts ») d'une part, celle de l'opinion savante ou " élitiste » (« nous savons bien ce qui est beau, nous autres détenteurs du bon goût, nous allons le leur apprendre ») d'autre part, en dégager les présupposés pour les remettre en question.

L'ART• SUJET 11110. »

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