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La paresse est-elle nécessaire ?

Publié le 29/09/2015

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La paresse est-elle nécessaire ? Cet exposé fait suite à la séance du café philo consacré à ce sujet. Il tente de mettre en perspective différents textes, et d'articuler plusieurs approches de la question, sans apporter de conclusion au débat. Les textes, identifiés par une numérotation de 1 à 12, seront disponibles aux prochaines séances du café philo. Cette question prend à première vue la forme d'une provocation, voire d'un trait d'humour noir. Le serveur du café Chez la Jeanne à qui j'ai porté le tract où était inscrit la question a marqué un temps de surprise… Comment, en plein travail, quand les clients attendent et ne se gênent pas pour manifester leur mécontentement, comment envisager une \"nécessité\" de la paresse ? Peut-être faudrait-il entendre dans cette question la manifestation d'un regret, l'effort fait par un chef d'entreprise pour s'accommoder d'un mal nécessaire. Si la paresse fait partie de l'ordre des choses, mieux vaut en être averti, mieux vaut s'en accommoder, plutôt que de friser l'infarctus en voulant mettre tout le monde au travail. Mais non, il semble que la question conduise effrontément à envisager sans rire une valeur de la paresse, une vertu de paresse, un éloge de la paresse. On pourrait tenter de sauver la bienséance en demandant si la paresse, bien que nuisible en elle-même, n'est pas \"nécessaire\"pour autre chose qu'elle-même, pour un bien qui pourrait en découler. A quelque chose, paresse est sûrement bonne … Mais non, là encore, il faut se rendre à l'évidence : quand on demande si \"la paresse est nécessaire\", ce ne peut être que la paresse en elle-même, la fainéantise, le \"ne rien foutre\" pris absolument pour ce qu'ils sont… Parce qui si la paresse servait à quelque chose, ce ne serait certainement plus tout à fait la paresse… L'enjeu est cependant de taille. S'interroger sur la paresse, c'est bien sûr s'interroger sur le \"travail\", et sur le mérite qui lui est souvent associé. Si la paresse est \"nécessaire\", le travail ne l'est-il pas tout autant ? Pouvons-nous tenir ensemble ces deux nécessités ? Faut-il choisir entre l'une et l'autre ? Mais a-t-on alors véritablement le choix ? Ou faut-il les pratiquer alternativement ? Mais alors il ne s'agit plus véritablement de \"nécessités\", et l'une risque de dominer l'autre. La ques...

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« sont… Parce qui si la paresse servait à quelque chose, ce ne serait certainement plus tout à fait la paresse… L'enjeu est cependant de taille. S'interroger sur la paresse, c'est bien sûr s'interroger sur le "travail", et sur le mérite qui lui est souvent associé.

Si la paresse est "nécessaire", le travail ne l'est-il pas tout autant ? Pouvons-nous tenir ensemble ces deux nécessités ? Faut-il choisir entre l'une et l'autre ? Mais a-t-on alors véritablement le choix ? Ou faut-il les pratiquer alternativement ? Mais alors il ne s'agit plus véritablement de "nécessités", et l'une risque de dominer l'autre. La question de la paresse nous conduit donc à nous interroger sur ce que nous mettons derrière le terme de "travail".

Si nous nous engageons sur la voie d'un éloge de la paresse, c'est sans doute d'abord par réaction à l'égard d'un certain type de travail, à l'égard d'un travail aliéné, dont on ne perçoit plus la "nécessité" . Nous examinerons donc si la paresse peut constituer une valeur par elle-même, en nous interrogeant sur ce terme et en proposant d'autres appellations peut-être plus valorisantes pour les alternatives au travail. Nous tenterons ensuite de définir la notion travail, en la distinguant de la production industrielle souvent visée par l'éloge de la paresse. Nous nous demanderons enfin si la paresse ne pourrait pas se révéler être une nécessité subie plus qu'une attitude choisie.

L'évolution de la société industrielle vers un chômage permanent et sa confrontation à des limites écologiques peuvent faire apparaître la paresse comme une contrainte à laquelle l'éducation dominante ne nous prépare absolument pas. A - L'éloge de la paresse. »

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