Les passions
Publié le 09/09/2014
Extrait du document
• Causes internes :
- une impulsion spontanée est à l'origine de la passion puisque celle-ci est l'exagération d'une tendance. Le tempérament de l'individu joue donc un rôle important dans la mesure où il constitue ou non un terrain favorable à sa naissance ;
- l'imagination développe fa passion en parant et en travestissant son objet. C'est, dans le cas de la passion amoureuse, ce que Stendhal appelle la cristallisation, à savoir d l'opération de l'esprit qui rire de tout ce oui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections « ;
- l'intelligence justifie la passion, notamment par une fausse finalité, et devient un facteur possible de perversion.
• Causes externes :
- des circonstances fortuites peuvent séparer ou déclencher l'éclosion d'une passion ;
- le milieu socio-culturel est très important, voire déterminant (on constate que telle passion apparaît plus fréquemment telle époque de l'histoire, dans telle société ou telle classe de la société) ;
- la suggestion et ['imitation peuvent jouer un rôle non négligeable. (On pensera notamment à la séduction dans la passion amoureuse.)
«
• La passion devient une idée fixe qui monopolise la vie intellec
tuelle et affective.
• La passion ne doute pas.
Elle entraîne une perte d'esprit critique
pouvant aller jusqu'à l'aveuglement comp let de l'intellige nce et un discours délirant quoique obéissant à une logique rigoureuse (logique de la passion ).
• La passion provoque une perte de la maîtrise de soi ; elle affa i blit la
volonté jusqu'à la détruire totalement.
• La passion peut mourir soit par épuisemenl (assouvisse ment ou habi tude ), soit par transformatio n ou par substitution (telle passion est rem placée par telle autre) .
• la passion peut également conduire, sous ses formes extrêmes.
à la
folie ou à la mort.
• On peut se demander si c'est la passion qui dicte le d iscours du
passionné ou si elle n'est pas.
dans une certaine mesure, le produit de ce discours.
Le passion né n'est-il pas pris au piège des mots et ne crée-t- il pas sans cesse sa passion en (sel la disant ?
• En tant qu'e ll e s'oppose à la raison et qu ' elle entraîne une perte de la maîtrise de soi, la passion a souvent été condamnée (par exemple, par les stoïciens, pour qui la sagesse et la véritab le liberté exigent la destruct ion totale des passions, ou par Kant qui voyait en elle une « maladie de l't1me »).
• Cependant certains penseurs, tel Spinoza, ont préconisé un rejet des jugements normatifs sur les passions et montré leur utilité.
Ainsi, pour J.-J.
Rousseau, les passions constituent la base de la vie sociale et du pro grès, car «tous les établissements humains sont fondés sur les passions humaines et se conservent par elles».
C'est même, ajoute Rousseau, • par leur activité que notre raison se perfectionne »..
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